Sadismus Jail
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 Suite de la consultation [pv Maybe]

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Carl Hyde
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Carl Hyde


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MessageSujet: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeVen 17 Aoû - 10:13

Je m’enfonçais un peu sur ma chaise. Je ne sais pas, elle me donnait une drôle d’impression. Elle semblait presque … Furieuse? Ce n’était peut-être pas le mot mais je doutais qu’elle puisse avoir un état autre que la peur et la gêne. C’était étrangement … Bien. De la voir me dire qu’elle ne voulait pas en parler, j’aimais ça, alors elle était capable de dire ce qu’elle pensait et c’était bien. Je ne l’en croyait pas capable alors mon opinion à son sujet se modifie un peu. Je me redresse un peu. Mais je ne dis rien, ça ne sert à rien d’insister je crois.
Je me lève lorsqu’elle évoque d’aller à l’extérieur. Même si la porte est ouverte, même si la fenêtre est ouverte, je ne dis jamais non à un peu d’air frais. Et je crois qu’elle s’en doute bien car elle n’attend pas ma réponse et me dit de la suivre. Ce que je fais, presque docilement. J’ai presque le besoin d’être doux avec elle. Je ne sais pas pourquoi.

Lorsque l’on arrive à l’extérieur, nous allons nous installer sur un banc. J’ai envi … Non, je n’ai pas envi de lui dire quelque chose, de lui proposer ce à quoi je pense, mais je ressens le besoin de le faire et je le fais. Même si cela ne me ressemble pas du tout.

-Je n’ai pas besoin de connaître vos problèmes. Mais, vous savez, si je peux vous aider, je vous dois quelque chose, et vous savez certainement de quelle façon je pourrais le faire.

Je parlais de ce qui était inscrit dans mon dossier, ce pourquoi elle avait si peur de moi. J’étais violent et je ne me le cachais pas. J’étais colérique, impulsif, bref de bien belles choses mais tellement pratique lorsqu’il s’agissait de détruire la gueule de quelqu’un. Je ne savais pas ce qui lui arrivait, et sincèrement je m’en fichais, je n’étais pas gentil n’y généreux, mais je l’avais dit, je lui devait quelque chose, et je détestais devoir quelque chose à quelqu’un.
Je soupirais et je prenais de grandes inspirations. L’extérieur me faisais toujours un bien fou, même si il me manquait encore la liberté, prendre l’air dans cette prison était un luxe. Bon, je retournais un peu mon attention sur Maybeth, si je voulais en terminer avec cette rencontre je devrais y mettre un peu du mien. Même si ça me faisait profondément chier.

-Alors, qu’est-ce que vous voulez savoir. Demandais-je finalement.

Par contre je ne comptais pas répondre à tout, si elle me demandait ce que Steve m’avait fait, si elle voulait savoir si menacer ma famille avait été la seule chose qu’il m’avait fait, elle ne le saurait pas. Je ne dirais jamais une telle chose et elle devait le comprendre, sinon, elle n’entendrait pas grand-chose sortir de ma bouche.

-Je n’ai rien à dire … Vous ne pouvez pas m’aider en me faisant parler … Je préfèrerait plutôt être débarrassé de ma foutue claustrophobie, bordel …

Je n’aimais pas parler, c’était tout moi, alors je doutais être soulagé de quelque chose en parlant de moi, de mes sentiments que je ne comprenais même pas ou de ma vie passée. Non, je ne voyais rien de réconfortant là-dedans.
Je fixais droit devant moi, furieux d’avoir dit ça. Mais enfin, elle le savait que j’étais claustrophobe, mais me l’avouer à moi-même c’était déjà bien difficile.

Je me passais une main nerveuse dans le visage, j’étais quelqu’un de très nerveux, c’était étrange non? Je ne pensais pas donner cette impression là mais je l’étais, mes tics devaient le prouver non? Enfin je préférais sûrement que l’on n’évoque pas le fait que je l’étais, je le savais et c’était bien assez.

-Oubliez donc ça … Dis-je d’une voix basse et découragée.

Je doutais qu’elle décide d’oublier ce que j’avais dit sous le coup de l’impulsion. J’étais vraiment con, je ne voulais pas lui parler et pourtant je restais gentil. Si réellement je ne voulais rien lui dire je n’avais qu’à piquer une immense colère et elle serait tellement effrayée qu’elle finirait par me laisser tranquille. Mais non, je restais calme. Je ne bougeais pratiquement pas et j’étais nerveux. Qu’est-ce que j’avais bon sang? Aller réveille toi Carl! J’étais bien éveillé et je restais ainsi. J’étais fatigué de me battre, je voulais m’en sortir, pour une fois dans ma vie, j’étais peut-être capable de mettre les efforts necessaire pour m’aider moi-même …
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Maybeth
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeMer 29 Aoû - 17:52

[je tiens à m'excuser pour ce post ... j'ai été très distraite en l'écrivant ... et`là ben on voit parfaitement le côté girouette et perdu de Maybeth...]

La large porte menant à l'extérieur passée, je prends une profonde inspiration. L'air frais pénètre dans mes poumons, comme m'assenant une gifle monumentale. Je reste immobile et silencieuse un instant avant d'indiquer un banc à Carl, situé en plein soleil. Tout en marchant, je m'efforce de me remettre en tête les objectifs premiers de cette rencontre. Ce n'est pas facile, avec Carl qui me ramène immédiatement sur la mauvaise pente dès que nous sommes assis.

-Je n'ai pas besoin de connaître vos problèmes. Mais, vous savez, si je peux vous aider, je vous dois quelque chose, et vous savez certainement de quelle façon je pourrais le faire.

Je secoue la tête avec humeur. Non, je ne veux pas que l'on parle de moi. Moi, ça ne compte pas. Moi, c'est banal. Moi c'est douloureux. Moi, c'est un cas désespéré. Vous ne comprendrez donc pas que la raison pour laquelle je me penche sur vous avec autant de zèle est purement égoïste ?

-Vous ne me devez rien, absolument rien du tout, je laisse échapper dans un murmure, la tête basse.

Encore ce vouvoiement qui me reprend. Je serre les mains sur ma jupe, en colère contre moi-même. En colère pourquoi ? Parce que je prends de la distance ? Ou parce que j'en perds ? En perdre ? C'est ridicule. J'ai toujours gardé la même réserve. Juste assez pour me permettre de comprendre mon client sans en perdre mon objectivité.

-Alors, qu'est-ce que vous voulez savoir ?

Je marmonne sous cape, les dents serrées. Ce que je veux savoir, vous ne voulez pas me le dire. Alors à quoi bon ? Pourquoi je m'acharne sur lui alors que je sais très bien qu'il ne voudra jamais prononcer un mot à propos de Steve ?

-Je n'ai rien à dire… Vous ne pouvez pas m'aider en me faisant parler… Je préfèrerais plutôt être débarrassé de ma foutue claustrophobie, bordel.

Un ange passe, pas très longtemps, mais assez pour que le malaise soit palpable. Assez longtemps aussi pour qu'une conclusion vienne se faire une place dans mon esprit.

-Oubliez donc cela, dit-il.

Un nouveau silence s'installe alors que je cherche les mots justes, mots qui ne semblent pas pressés de faire leur apparition. Oh et puis après tout, à quoi bon les trouver ? Pourquoi est-ce que pour une fois, je ne laisserais pas tomber le masque par moi-même ? Pourquoi je ne laisserais pas les mots venir d'eux-mêmes ? Laisser tomber le masque. Mon regard dans le vide, glissant sur la pierre de l'enceinte, glissant d'une crevasse à l'autre… Soudain, ma bouche s'étire en un sourire inhabituellement franc – et peut-être un peu fou – alors que ma gorge laisse échapper un rire. Un rire ? Cette constatation me fait moi-même sursauter et je stoppe tout dans un hoquet. Rire. Cela faisait si longtemps. Ai-je même le souvenir d'avoir rit un jour ? Je veux dire, spontanément, et pas seulement parce que ça me semblait approprié ? Je pose mes doigts devant ma bouche, comme pour palper ce son étranger venu déflorer mes lèvres.

-Excusez-moi, je glisse à mi-voix, le regard fuyant.

Ce qui a provoqué mon hilarité m'effraie. J'ai peur d'être en train de devenir folle. Je regardais la pierre, les murs, la prison, et j'ai réalisé que j'étais tout aussi prisonnière que les criminels, tout aussi coincée que Carl. Et j'ai rit. Pourquoi ? C'est ce que je ne comprends pas. Si ce n'est pas un rire associé à la démence, je me demande bien ce que c'est. Je secoue la tête, des mèches blanches tombent de derrière mes oreilles pour former rempart devant mon visage blême. À la différence des prisonniers, je ne suis pas prisonnière de l'autorité, je suis prisonnière de mon frère, incapable que je suis de lui tourner le dos, de l'abandonner. Nous voyons bien ce que ça a donné la dernière fois. Il s'est retrouvé en prison. Je mordille ma lèvre avec acharnement. Pourquoi je ne peux pas me résoudre à quitter cet endroit, à m'éloigner de Lui ?

-Je suis sincèrement désolée de ce qui vient de se produire. Je ne sais pas pourquoi j'ai ri, je dis à l'adresse de Carl autant qu'à la mienne. J'ignore ce qui m'a prise. Je suis désolée que vous ayez du assister à cela.

Je tourne mon visage vers lui, la bouche toujours étirée par ce demi-sourire qui refuse de s'effacer pour je ne sais trop quelle raison. Je m'écrase les orteils avec le talon pour me forcer à le perdre, ce qui fonctionne, m'arrachant par le fait même une légère grimace. Récupérer le masque, à tout prix. Le perdre était une mauvaise idée. Faisant fi de ce qui vient de se produire, essayant de nous entraîner autre part que vers moi, j'affiche un air strictement professionnel.

-Vous avez parlé de votre peur des endroits clos, je dis d'un ton redevenu distant et formel. J'ai constaté qu'elle vous pose un réel problème depuis votre arrivée ici. Il y a divers moyens de parvenir, non pas à la repousser mais à la maitriser, à la faire vôtre.

Et me voilà me lançant dans un long monologue traitant des phobies, étant moi-même passée par là, j'en connais un rayon, rayon qui me permet d'espérer qu'il n'osera pas me couper la parole pour me remettre sous le nez mon manque d'objectivité ou de sérieux.
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeJeu 30 Aoû - 17:45

Je ne la regarde plus, elle me dit que je ne lui dois rien. J’appuis mon dos contre le banc, évidemment qu’elle me répondait ça. Je lui aurais dit la même chose. Mais moi, je n’aimais pas être dans cette situation, voilà pourquoi il était rare, très rare que je demandais la moindre aide de quelque façon que ce soit à quelqu’un. Je me débrouillait la plupart du temps très bien seul, et c’était parfait comme cela. Mais une chose est certaine, elle ne veut pas de mon aide. Elle ne doit certainement jamais parler à qui que ce soit … C’était un peu navrant, moi j’avais quelque chose pour me protéger, la force. Mais elle …

J’haussais les sourcils. Je pensais trop. Je n’avais pas pour habitude de me poser autant de questions. Je n’étais qu’un impulsif et j’étais bien dans mon impulsivité. Je pouvais réagir sans avoir de remords ou éprouver de la tristesse pour quelqu’un. La prison me faisais passer par tellement de gammes d’émotions que je venais à en éprouver un peu parfois, ce devait être le cas pour Maybeth. Je suis nerveux également, et ce n’est pas pour améliorer mon cas lorsqu’elle se met à rire.

À rire?

Je tourne vivement la tête vers elle, étonné. Mais qu’est-ce qu’il lui prend. Je doute d’avoir dit quelque chose de drôle, et puis, même lorsque je disais une blague, ce qui m’arrivais tout de même parfois, rarement, mais parfois, mon humour était … Disons le, douteux. Elle n’aurait pas rit si j’avais blagué. Alors je trouvais cette réaction un peu déplacée.

Je fronçais les sourcils, ne sachant pas comment réagir. Mon impulsivité me criait de me mettre en colère, d’en profiter pour partir et oublier cette rencontre. J’avais fais ce qu’elle voulait, j’étais venu et elle se moquait. Je savais qu’elle ne se moquait pas de moi, mais je ne sais pas, je devais chercher une raison de me mettre en colère, sûrement.

Excusez-moi qu’elle me dit quelques instants plus tard.

Je restais assied sur le banc. Mais l’envie de me lever me démangeait affreusement. Elle venait de me donner une bonne raison de partir, alors pourquoi est-ce que je ne le faisais pas? Pourquoi est-ce que je n’utilisais pas cette chance? C’était étrange comment je me sentais avec elle … Je ne saurais décrire comment je me sentais en fait. Un mélange d’assurance, de timidité et de peur … J’étais timide, mais peureux … Alors de quoi avais-je peur? Je ne savais pas du tout.

J’avais sût apprécier Maybeth. Mais maintenant je ne savais pas. J’étais quelqu’un qui aimait les gens francs. Si je devais choisir entre quelqu’un de gentil mais de soumis ou quelqu’un qui m’enverrais promener après que je lui ai fait une démonstration de ma force. Je prendrais le deuxième choix. Étrange? Oui. La psychologue m’avait impressionné, parce que je l’effrayais, mais elle tenait tout de même à être en ma présence. D’accord, c’était passé maintenant, je ne tentais plus de lui faire peur. Mais ce qu’elle dégageait maintenant. Je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas les thermes qu’elle utilisait, des mots de Psychologue

Il y a divers moyens de parvenir, non pas à la repousser mais à la maîtriser, à la faire vôtre.

Je laissais échapper un grognement, ne le cachant pas, je voulais qu’elle voie mon mécontentement. Car je n’aimais pas ce qu’elle me disait, comme si j’avais besoin qu’elle me dise ce genre de truc. Je finis par me relever. Je restais quelques instants debout, dos à elle pour enfin me retourner, la fixant froidement, je dis :

-Vos beaux mots vous pouvez vous les gardez, je n’ai pas besoin de ça, si vous ne pouvez pas poser de gestes concrets, si vous ne faites que me donner la description de ce qu’est la claustrophobie … Sachez que je connais déjà tout ça.

Je détournais le regard, et je dis, toujours froidement et sèchement :

-J’ai passé deux ans dans cette prison, vous savez combien de fois je suis aller en isolement? Alors vous devez savoir combien de chose j’ai essayer pour m’habituer comme vous dite à ma phobie.

Je me calmais un peu. Je ne voulais pas l’énerver. Moi j’étais sur les nerfs. Je ne voulais pas en venir à lui parler aussi sèchement. Mais j’en avais assez, je devais sûrement être au bord d’un burn out ou un truc du genre, je n’avais pas eu un seul instant de repos, de calme depuis mon arrivé, je n’en pouvais tout simplement plus.

-Je dois en être débarrassé. Et si c’est impossible … Et bien je doute que vous puissiez m’aider à quoi que ce soit … Dis-je d’une voix un peu plus basse.

Je baissais la tête, et je dis douloureusement :

-Ce n’est pas en me parlant de ma famille que vous m’aidez …

Non, je pensais à eux tout le temps, et à tous les jours, ça me faisait de plus en plus mal, de les voir dans ma tête … De songer à eux, mais de ne jamais pouvoir les touchers. C’était une lente torture de plus.
Je fixais Maybeth d’un air plus calme. Si elle n’avait rien à ajouter alors il ne me restait plus qu’à partir. Je n’avais rien de plus à dire, et je doutais qu’elle puisse réellement m’aider. Et si moi elle ne voulait pas que je l’aide, je doutais qu’ils y ai plus de chose à regarder alors.

-Et puis ... Parlez moi donc de vos problèmes avant de chercher les miens? Une psychologue qui ne sait pas gêrer ses émotions ... Alors comment voulez vous gêrer les miennes ... Dis-je d'un ton légèrement cinglant.

Bon. Je ne savais pas si j'étais allé trop loin. Mais je ne m'étais pas tellement rendu compte de ce que je venais de dire. Et puis, qu'elle le prenne ou non, qu'est-ce que ça pouvait bien me faire à moi? J'avais raison de toute façon. Mes problèmes, elle n'avait pas à s'en mêler, surtout si elle même elle ne voulait rien me dire.
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeMar 18 Sep - 14:03

Comme ça. C'est arrivé comme ça, aussi rapide qu'imprévisible. La bouche entrouverte, la main toujours levée, je constate que mes sourcils sont froncés, et pas par la concentration pour une fois. Non, c'est bel et bien de la colère que je ressens, une rage que je ne qualifierais pas de très menaçante, mais c'est tellement inhabituel chez moi que j'en suis toute retournée. Je pince les lèvres, irritée. Oui, irritée, c'est le mot juste, c'est ce que je suis. Irritée parce que j'allais lui dire que j'avais déjà été la pire des claustrophobes, parce que j'allais lui dire que j'avais réussi à en réchapper toute seule, parce que j'allais lui dire que j'aurais été prête à m'enfermer dans un placard avec lui si on m'avait garanti que ça l'aurait aidé à guérir, et ce même en sachant que j'aurais pu y laisser ma peau, qu'il n'y a pratiquement rien de pire qu'un claustrophobe en pleine crise. Et pourquoi est-ce que j'allais lui dire ça ? Parce que je souhaite sincèrement qu'il puisse s'en sortir plus facilement que moi. Pourquoi avait-il besoin de me dire une telle chose ?

-Et puis ... Parlez moi donc de vos problèmes avant de chercher les miens? Une psychologue qui ne sait pas gérer ses émotions ... Alors comment voulez vous gérer les miennes ...

Pourquoi avait-il besoin de me pousser à bout de cette manière ? Et pourquoi me suis-je laissée pousser ainsi, comme une débutante ? Pourquoi – par tous les saints – n'ai-je pas été capable de me contrôler ? Je suis toujours capable de me contrôler. Je suis en parfait contrôle de moi-même, et ce en permanence. Ma lèvre inférieure se met à trembler bêtement et je crispe les mâchoires. Pourquoi ne s'est-il pas contenté de se taire sur ce coup-là ? Je veux dire… Ça lui aurait coûté quoi de ne pas ajouter cette maudite réplique ? Je ne l'aurais pas giflé. Giflé ? Je serre les doigts, ceux-ci effleurent une surface douce et rêche à la fois. Ma main droite est toujours levée, appuyée sur la joue de Carl que je… ciel je viens de frapper puis de caresser sa joue ! Qu'est-ce qui m'est passé par la tête ? Maybeth, nom d'un chien ! Excuse-toi ! Tu as frappé cet homme, tu dois lui présenter des excuses.

-Je…

Mes lèvres se referment sur du silence, aussi net qu'elles se sont ouvertes un instant plus tôt. Je ramène ma main à moi, décroise et recroise mes jambes, lisse ma jupe, mais je ne m'excuse pas. En parfait contrôle de moi-même. Parfait contrôle. Dans un geste sec, je replace derrière mon oreille une mèche de cheveux qui s'y trouvait déjà. Nerveuse ? Moi ? Mais non… je ne suis pas nerveuse le moins du monde. Je suis même en parfait contrôle de la situation. Je me maîtrise, je suis zen, je suis sereine, je suis calme ! Calme je dis ! Parfaitement calme, et ce même si mes jambes tremblotantes tentent de montrer que je me mens à moi-même. Je ne me mens pas. Je suis vraiment calme ! Je suis… Oh et puis zut !

-Pour votre information Hydetiens, c'est la première fois que j'appelle un patient par son nom - … Carl… Si je passe autant de temps à m'occuper des autres, c'est pour éviter de penser à moi, pour éviter de m'acharner sur des problèmes que je ne peux pas régler. Oui, ma vie est un foutoire ! Le pire des foutoires, et ce sans essayer de m'apitoyer sur mon sort, mais je n'emmerde pas les gens avec ça parce qu'ils n'y peuvent rien. C'est mon problème, c'est celui de mon frère, et c'était celui de mon père. Ce sont mes affaires, et au contraire de moi, vous n'êtes pas payé pour m'écouter parler !

J'ai terminé ? Je n'aime pas m'écouter parler, je déteste me lancer dans des monologues de ce genre là. Je finis toujours par en dire plus que je le devrais. Ça explique pourquoi je n'ai parlé de moi à personne depuis des années.

-Et oui vous avez raison, je gère mal mes émotions ! Mais je les gère pour être seule à les endurer, je les gère pour que personne ne les remarque mais… mais aujourd'hui je… je ne sais pas ce qui me prend je…

Je me tais, consciente que je ne pourrais rien ajouter. Si on n'appelle pas ça gérer ses émotions, ses mots ou quoi que ce soit d'autre, je me demande ce que c'est. Mon regard s'accroche à celui de Carl, bleu, comme le mien, bien que moins glacial. Peut-être plus décidé, plus combatif. En clair, son regard est tout le contraire du tien. Cet homme est le palindrome de ton être, c'est comme si je m'y lisais à l'envers, et nous nous rejoignons au centre par une peur commune. Je reste muette un long moment, contemplant ce faux miroir. Lui courageux, moi peureuse. Moi douce, lui violent. Oh, cesse de te prendre la tête Maybe, détourne la tête, regarde tes pieds comme à ton habitude et arrête d'emmerder le monde avec ton irrationalité chronique. Bon, maintenant que tu es redevenue toi-même, coupe court à cette rencontre, éloigne-toi de lui le plus rapidement possible et ne te retourne pas. Cet homme est capable d'aller te chercher par les tripes, et tu ne dois pas laisser une telle chose se reproduire. Professionnalisme, calme… Oh foutu calme !

-Je vais vous laisser Hy… Carl. Visiblement cette rencontre n'apporte rien de bon. Je me rends malade à essayer de vous aider, j'en perds jusqu'à mon sang-froid. Si vous avez besoin de parler à quelqu'un, je vous conseille un autre psychologue que moi, car comme vous l'avez dit, je ne semble pas être assez compétente pour vous.

Je me lève, lisse ma jupe à nouveau. Je lui lance un regard froid, réalisant d'un coup sec que j'ai été vexée par ses propos. Vexée ? Je croyais que les propos des patients ne m'atteignaient jamais. Eh bien Carl doit avoir raison. Je suis incompétente.

[t'as le choix … soit tu la retiens, soit tu nous pars un topic ailleurs… du genre ils se croisent, ou bien Carl va la voir ou whatever… dis-moi ce que t'auras décidé par mp]
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeVen 21 Sep - 22:11

Je la fixe dans les yeux. Sa main toujours plaquée contre ma joue. L’instant d’avant, jamais je n’aurais pensé un instant qu’elle me toucherait ainsi, qu’elle oserait me frapper. Elle ne m’a pas fait mal, mais le geste est là. Elle vient de me frapper. Moi Carl, moi un détenu. Moi je doute que j’aurais osé la frapper. Alors qui est le plus fort? Je reste stupéfait. Je ne sais pas comment réagir. Je n’ai jamais vécu ce genre de situation. Non? Bien sûre que oui. J’ai déjà vécu ça dans le passé, parce que je suis un gros imbécile qui ne sait visiblement pas comment adresser la parole aux gens. Lorsque je me sens le centre de l’attention, je me protège avec de la merde bordel, de la véritable de merde. J’ai dit les 4 vérités à cette femme, et visiblement je l’ai blessé. C’est l’histoire de ma vie, non?

Lorsqu’elle me lâche, je recule un peu, baissant la tête nerveusement et pitoyablement. Eddy m’avait déjà giflé parce que je l’avais blessé. Un peu de la même façon j’imagine. Mais elle avait été la première à le faire. C’est moi qui frappe, c’est moi qui suis fort. Eddy m’avait déjà prouvé que je n’étais pas le plus fort. Maybeth venait de faire exactement la même chose. Elle me parle mais je n’entends pas. Je suis perdu, carrément sur une autre planète. Qu’est-ce que je peux faire? Qu’est-ce que je peux lui dire pour arranger les choses? Je suis incapable de dire quelque chose d’intelligent, c’est évident. Mais je dois pourtant trouver …

-Je vais vous laisser Hy… Carl. Visiblement cette rencontre n'apporte rien de bon. Je me rends malade à essayer de vous aider, j'en perds jusqu'à mon sang-froid. Si vous avez besoin de parler à quelqu'un, je vous conseille un autre psychologue que moi, car comme vous l'avez dit, je ne semble pas être assez compétente pour vous.

Je ne reste pas figé bien longtemps. Avant même que je ne m’en aperçoive je lui ai agrippé le bras. Ho, rien de bien violent, je ne fais que la tenir, l’empêcher de partir, mais je ne sais pas comment faire autrement qu’en la tenant. Je dois lui parler, car si elle part, jamais je ne me serais sentit aussi seul …

-Atte …

Mes mots se perdent dans ma gorge. J’ai de la difficulté à lui parler et je ne sais pas pourquoi. Je ne sais jamais ce que je ressens, ou plutôt je ne comprends jamais. Comme si avoir des sentiments autres que la colère, et la frustration m’était interdits. Réservés à quelqu’un d’autre que moi …

-Je … Ne partez pas …

Je la laisse. J’ai l’impression d’avoir l’air misérable. J’ai besoin de son aide et je ne fais que la blessée et la faire fuir. Mais c’est la seule façon d’agir que je connais. Je ne sais pas agir autrement. Je détourne le regard. Sachant bien que ce que je vais lui dire, je ne l’ai jamais dit à personne d’autre auparavant. Même pas à Eddy. Elle, elle m’aimait naturellement. J’étais celui qui la repoussait, alors mes erreurs et ce que je pouvais dire, l’atteignait naturellement, puisqu’elle m’aimait. Mais elle était prête à tout. Et maintenant je me rendais compte que c’était moi qui était près à tout pour la recouvrer.

-Je parles et je blesses … Je n’ai pas toujours besoin de mes poings pour le faire. Dis-je la tête basse.

Je me passais la main dans les cheveux. J’étais tellement stressé, et évidemment même si je cherchais à en connaître la raison c’était peine perdue. Je relevais finalement les yeux vers elle. Je devais lui dire que je ne voulais pas d’une autre psychologue, de toute façon je n’irais voir personne d’autre. Elle était la seule à être parvenue à me parler, à me faire parler. Et elle voulait abandonner? Oui, parce que je n’étais qu’un gros imbécile.

-Dites moi directement ce que vous pensez. Et si vous devez me frapper pour le faire. Alors parfait, j’agis comme ça moi. Dis-je d’une voix éteinte.

Je détournais le regard. Comme si je ne méritais plus de la fixer dans les yeux. Je terminais finalement en disant :

-J’ai besoin de votre aide … Si vous me laissez tomber, je doute d’être capable de me relever … Et … Je ne vais plus me mêler de vos histoires. Mais j’espère que si vous avez des ennuis, vous demanderez mon aide, car c’est bien tout ce que je peux faire …

Je me réinstallais sur le banc. Fixant le sol. Je ne pouvais plus trouver d’autres mots. Si elle ne comprenait pas l’effort que je venais de faire maintenant, alors elle ne comprendrait jamais. Parler était la chose la plus difficile que je pouvais effectuer. Je ne savais pas le faire, dire ce que je pensais réellement était une véritable torture. Je savais que si je parvenais à sortir de prison Eddy ne supporterais pas mon silence, alors je faisais des efforts. D’énormes efforts. J’appréciais la présence de Maybeth. Sûrement parce qu’elle était comme Eddy. Avec une force bien enfouie, capable de détruire d’une gifle l’homme que j’étais. C’était la preuve que la seule force que je détenais était dans mes poings. J’étais mentalement faible et je le savais depuis la mort de Sarah, mais jamais je ne me le serais avoué, n’y à moi, n’y à personne d’autre … Avant aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeVen 2 Nov - 6:01

Au premier plan, le bras de Carl agrippé au mien m'a effrayée. Je sais qu'il est violent lorsque contrarié. Toutefois, je réalise que je n'ai pratiquement rien fait de susceptible de le mettre en colère quand je prends conscience que sa prise sur mon poignet est délicate, juste assez ferme pour me retenir sans me causer de tort. De moi-même, je recule d'un pas vers l'endroit que j'essayais de quitter. Je l'écoute me supplier de rester, de l'aider. J'aimerais, j'aimerais sincèrement pouvoir quelque chose pour lui. Mais je ne peux rien faire, parce que le voir en peine me cause du tort, et ce pour une raison toujours mystérieuse à mes yeux.

-J’ai besoin de votre aide … Si vous me laissez tomber, je doute d’être capable de me relever … Et … Je ne vais plus me mêler de vos histoires. Mais j’espère que si vous avez des ennuis, vous demanderez mon aide, car c’est bien tout ce que je peux faire …

C'est moi qui resserre mes doigts sur son poignet cette fois, tout comme je sentais qu'il allait laisser glisser sa main. Toujours dos à lui, j'essaie de peser mes mots, j'essaie de voir ce que je dois faire. C'est de mon aide qu'il affirme avoir besoin, pas de celle des autres, et au fond, cela me touche énormément.

-Vous êtes un homme bon Carl, et ce quoi qu'en disent mes collègues et vos voisins détenus, ou quoi que vous en disiez vous-même.

Je me tourne vers lui, j'essaie de sourire, de paraître humaine pour une fois. On m'a toujours reproché ce faux sourire glacial. Enfin, toujours est un grand mot si l'on considère que rares sont ceux ayant réussi à le percer. Je réalise que je tiens toujours sa main, sursautant. Mais je ne la lâche pas. Je ne saurais trop… J'apprécie son contact.

-Je ne peux pas être votre psychologue. Les conventions m'en empêcheraient étant donné ce que je re… le fait que je me sens trop facilement touchée par nos rencontres. Je ne peux pas me permettre de vous avoir comme patient.

Je me tais, troublée par ce que j'ai failli dire sans même m'en apercevoir. Serait-ce donc une chose pareille qui m'empêche de me sentir professionnelle et compétente avec lui, qui me pousse à vouloir toujours ce qu'il y a de mieux pour lui ? Je sens une petite chaleur qui me monte aux joues. Embêtée, je me mords la lèvre inférieure.

-Toutefois je peux vous offrir une aide différente. Pas en tant que psychologue mais en tant que… en tant qu'amie. Si vous le voulez bien, évidemment.

J'essaie de sourire, tout en me disant que cette phrase me fait penser à mon primaire, quand quelqu'un s'approche d'un autre pour lui demander s'il veut être son ami.
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeMer 28 Nov - 23:31

Je déglutissais péniblement. C’était difficile, il était rare que je me comporte comme cela, requérir de l’aide de cette façon ne me ressemblait pas du tout. Mais j’étais au bout du rouleau, en deux ans j’avais vieillit d’un coup sec, j’avais mal dans tous les membres de mon corps. J’étais fatigué et je n’en pouvais plus. Si au moins je ne pouvais plus ressentir ma claustrophobie, si au moins je pouvais dormir, ce serait déjà un plus pour supporter un minimum cette fichue prison. Maybeth étant probablement la seule personne qui pouvait me venir en aide, du moins un peu, je la chassait comme je savais le mieux le faire. Mais j’avais décidé de ne pas la laisser partir, d’agir en pensant pour une fois et de retenir mon dernier espoir de ne pas mourir ici. Le fait de revoir ma famille me maintenait en vie, ce ne serait bientôt plus suffisant, je n’avais plus la force.

Je baissais la tête en entendant ce qu’elle me disait. Lorsqu’elle disait que j’étais un homme bon je secouais doucement la tête mais je ne disais rien. J’étais loin d’être un homme bon, j’en étais bien conscient, mais pour l’instant j’étais devenu un père, un père qui voulait quitter cette prison en vie.

Je la dévisageais étrangement lorsqu’elle me dit qu’elle ne pouvait pas être ma psychologue. Je ne comprenais pas. Elle me raconta également qu’elle se sentait trop touchée par nos rencontres. Je me sentais également mal à l’aise en sa présence, comme si, malgré ma façon rustique de faire les choses, je voulais l’aider, sans pourtant savoir comment m’y prendre. Elle ne voulait pas de mon aide. Je sens sa main retenir mon poignet cette fois-çi. Alors, pourquoi me retenait t’elle? Je sentais mon cœur se serrer pour une raison que j’ignorais totalement.

Toutefois je peux vous offrir une aide différente. Pas en tant que psychologue mais en tant que… en tant qu'amie. Si vous le voulez bien, évidemment.

Je restais silencieux, immobile, et surpris, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise une telle chose je devais l’avouer. Mais qu’est-ce que je pouvais dire. C’était peut-être un peu enfantin, mais personne n’avait jamais souhaité être mon « ami »

-Un ami n’agit pas que dans un seul sens … Dis-je en m’approchant un peu de la jeune femme.

Je vins me placer près d’elle. J’étais calme, étrangement calme. J’étais heureux de la demande qu’elle venait de me formuler. Il était évident que je voulais être son ami, même si je ne savais pas exactement comment se comportait des amis, je ferais de mon mieux. Pour le moment, j’étais bien, je voulais parler un peu avec elle.

-Une psychologue donne de l’aide. Mais des amis s’en donnent mutuellement, n’est-ce pas? Alors laissez moi vous aider moi aussi. Dis-je en posant mon regard dans le sien. Car à mesure que je parlais je m’étais avancé pour être devant elle. Je ne voulais pas la retenir, si elle voulait partir maintenant, elle le pouvait, mais même si je pouvais être quelqu’un de méchant, j’avais un certain sens de l’honneur, et lorsque je recevais de l’aide, j’aimais bien le rendre …

[ce fut long … désolé XD]
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeDim 23 Déc - 14:12

[et une maybeth confuse pour le garçon brun au fond :P]

Cette … Cette chaleur dans sa voix – je ne doute pas qu'elle n'est pas volontaire ou même consciente – me plonge dans un état étrange. Écoute attentivement ce qu'il te dit Maybeth, ne t'attarde pas à autre chose comme ma main enserrant son poignet : poigne bien faible si je la compare à celle que Jefferson a souvent exercé sur tout mon être. Non, non ne pense pas à Jefferson maintenant, pas maintenant, pas alors que tu n'es pas en danger, pas alors que tu te sens plus en sécurité que tu ne l'as jamais été depuis très longtemps. Essaie aussi de ne pas penser au pas qu'il vient d'effectuer dans ta direction, essaie d'entendre ce qu'il te dit. Quelque chose à propos d'amis et de sens… Oh je ne sais plus. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis ici avec lui, dans cette cour presque silencieuse.

-Une psychologue donne de l’aide. Mais des amis s’en donnent mutuellement, n’est-ce pas? Alors laissez-moi vous aider moi aussi.

C'est regard froid contre regard froid que ça se joue, et étrangement, bien qu'il n'ait rien d'effrayant à l'instant, j'ai l'impression de plier devant ces yeux qui me fixent aussi intensément. Pourtant ce regard n'a rien de celui de Jefferson, sinon que j'y vois aussi mon reflet, un reflet tremblant, incertain. J'abaisse les paupières pour ne plus m'y voir. C'est presque aussi dur que de me regarder trembler de terreur dans les yeux de Jefferson. Je tremble en ce moment. Je tremble sans me sentir menacée, je tremble mais pourquoi ? Ressaisis-toi petite Maybeth ! Ressaisis-toi je t'en prie. Ne te conduis pas comme la petite fille que tu étais. Ne te conduis pas comme si tu avais peur. Tu avais réussi à vaincre tes peurs avant qu'il ne revienne mettre le nez dans tes affaires.

-Je ne sais pas de quoi j'ai peur, je me prends à murmurer contre moi-même. Encore des chimères, ta sacrée peur d'a…

C'est cela ! J'ouvre les yeux, un sourire hésitant sur les lèvres. J'ai toujours vécu dans la peur, j'ai appris à vivre avec elle, j'ai appris à la faire mienne et à l'apprivoiser, d'une certaine manière. Et maintenant que je n'ai pas peur, je me sens incomplète, vide. Il manque ce petit côté "fétu de paille tremblant" à ta personnalité ! Je suis insécure parce que je n'ai pas peur, parce que je crains de retomber dans cet état de faiblesse et de crainte. Idiote Maybeth. Un petit rire se faufile entre mes lèvres et je lève mon regard vers Carl, près, beaucoup trop près à ce qu'il me semble. Plus près qu'aucun homme sinon Jefferson ne l'a été de ma personne. Doucement, je laisse aller sa main, laissant retomber la mienne contre mon flanc.

-Vous avez entièrement raison Carl. Deux personnes peuvent s'aider mutuellement, je suppose que vous marquez un point contre moi.

Ce n'est pas un combat Maybeth, il n'y a pas de compteur de points sur vos opinions. Bon, l'expression n'était peut-être pas très bien choisi. Mais je ne lui laisse pas le temps de me le faire remarquer en décidant d'enchaîner.

-Vous avez brisé quelque chose en moi. Oh ne prenez pas cet air inquiet, je l'assure. Ce que vous avez brisé n'avait pas à se trouver là. Vous m'avez déjà aidée, sans le savoir, mieux que quiconque aurait pu espérer le faire.

Je veux bien de son aide, je veux surtout sa présence à mes côtés, pour cette sensation de sécurité qu'elle me procure, pour ce bien-être temporaire.

-Seulement j'hésite. Le poids que je porte, je l'ai porté durant des années. Je ne suis peut-être pas prête à en alléger le fardeau pour en affliger quelqu'un d'autre, surtout si j'ai de l'affection pour cette personne.

Oui, j'ai de l'affection pour vous Carl, mais jusqu'où se porte-t-elle, je n'en ai aucune sacrée idée pour l'heure actuelle. Plusieurs choses restent à être éclairées en moi, pour vous, pour nous.
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeLun 31 Déc - 11:09

J’étais silencieux, plus que silencieux. J’appréciais Maybeth. Mais je ne l’aimait pas, n’est-ce pas? J’aimais Eddy, j’aimais mes enfants même si je ne les connaissaient pas encore je savais que je les aimaient. Et ils étaient les seuls qui devaient recevoir de mon amour et de mon affection et je ne pouvais même pas leur en offrir. Non, je n’aimais pas la psychologue de cette façon, mais c’était déjà quelque chose de fort, car je n’appréciais jamais vraiment qui que ce soit. Je baissais la tête, je m’en voulais parce que j’étais persuadé de ressentir quelque chose pour la jeune femme. Mais ce n’était guère le moment de songer à ces choses là, je voulais qu’elle me parle, mais elle ne voulait pas le faire, m’affirmant que j’avais déjà bien assez fait pour elle. Je souris faiblement en relevant les yeux vers elle. Elle ne comprenait donc pas que moi j’avais besoin d’aide? Mais pas de l’aide qu’une psychologue pouvait m’apporter, mais de quelqu’un qui me parlerait, pas de quelqu’un qui m’écouterait, je n’aimais pas me confier, parler de ce que je ressentais, mais je pouvais certainement le faire très naturellement si quelqu’un partageait ce moment là avec moi.

J’écoutais ce qu’elle disait sans réellement comprendre. Mais je l’écoutais, et puis elle me dit quelque chose qui me fis rire un peu, doucement et ce n’était pas pour me moquer d’elle. Non, au contraire, c’était plutôt un rire de découragement qu’en t’à ma condition actuelle.

-Je suis ici depuis plus de deux ans maintenant … Un poids à porter, c’est tout ce que je peux faire …

Je soupirais et je m’approchais un peu d’elle. Je ne la retenais plus par contre, non cette conversation allait bientôt se terminer, et c’était bien ainsi. Plus je parlais et plus je risquais de dire de grosses conneries en fait. Je baissais la tête et je poursuivis en disant :

-Moi je porte le poids des meurtres que j’ai commis, de ne pas pouvoir côtoyer ce que j’ai finalement réussi à obtenir, ce dont j’avais toujours rêvé.

Je parlais d’une famille. D’une femme qui m’attendais toujours, j’avais deux enfants d’un coup, et lorsque je pensais à eu, j’avais toujours une soudaine envi de sourire. C’était ça le bonheur pour moi. Vivre dans une maison, probablement en campagne, avec une femme que j’aime et des gamins. Tout ce qui pouvait m’éloigner le plus possible des meurtres et de la prison. Je n’aimais pas tuer. Mais je le faisait, et si je perdais tout ce que j’avais obtenu, disons ma femme et mes enfants, alors je tuerais à nouveau. J’étais comme ça. C’était ma vie.

-Je n’ai jamais vraiment eu d’amis, mais j’ai toujours eu des personnes que je côtoyais. Clairval qui est en prison aussi, en est une. Par contre, il doit y avoir quelques problèmes pour la sélection des gardiens, et m’approcher d’elle m’est devenu trop dangereux.

Oui, disons que Yuuri méritait tout autant que moi de se retrouver enfermer. Mais à mon grand malheur il était parvenu à être gardien ici, et si il y a bien une personne que ce garçon détestait, c’était bien moi.

-Je n’ai pas envi de tuer ici. Je ne peux pas parler, Alors que me reste t’il à faire? …

Je marquais une pause et je poursuivis rapidement en disant :

-Si vous avez besoin de mon aide, je vous en pris, alors venez me chercher!

J’espérais vraiment qu’elle acceptait l’aide que je voulais lui donner. C’était difficile de parler ainsi. J’avais voulu aider Clairval, mais Yuuri voulait le faire plus que moi. J’avais voulu aider Sybille, mais j’avais eu des ennuis. Les choses allaient mieux pour moi, alors je voulais aider Maybeth, parce que j’avais vraiment l’impression que je pouvais faire quelque chose dans ce qui lui arrivait …
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeVen 11 Jan - 18:19

Je secoue doucement la tête en écoutant Carl parler. Tout ce que tu peux faire ? Porter un poids ? Non, j'ai espoir que tu te réserves quelque chose de mieux que cela. Après tout, ce que je vis ne vaut pas la peine d'être raconté. Il y a quelques temps j'aurais pu dire "ce que j'ai vécu" mais depuis le retour de Jefferson dans ma vie, c'est comme si j'avais vécu un retour en arrière, un énorme retour, le pire de tous. Si j'avais une machine à voyager dans le temps, je préfèrerais me rendre devant les dents d'un dinosaure que de refaire machine arrière vers mon enfance. Je préfèrerais revivre le jour où j'ai reçu ma première tentative de meurtre par un prisonnier plutôt que de revivre n'importe quel jour où il était près de moi.

Mais je ne peux pas refuser son offre de me venir en aide. Il a l'air d'en avoir lui-même besoin. Je réfléchis un moment, il est vrai que je me suis toujours sortie mes problèmes de la tête en me concentrant sur ceux des autres. C'est ce que j'ai fait avec Carl, c'est ce que j'ai fait avec tout le monde. Même ceux qui n'ont pas de problème, je leur en cherche, pour oublier, m'occuper à autre chose. Peut-être que ça lui ferait effectivement du bien, à lui.

Il me parle d'une autre prisonnière, je m'écarte de mes pensées un moment pour écouter son histoire. Oui je crois l'avoir vu quelques fois trainer avec elle il y a longtemps. Je n'ai pas vraiment eu souvent affaire avec elle, mais Carl oui, et je sais qu'il ne s'attache pas à n'importe qui, pour ne pas dire personne. Sans l'avoir voulu lui-même, il vient de me demander son aide. Je pourrais toujours voir l'organisation des gardiens et en parler avec la directrice. Elle m'aime bien, elle m'accordera bien une faveur. Je ne lui demande pratiquement jamais rien. Je ne lui dirai pas à lui que ce sera grâce à moi, mais je ne sais pas, je sais qu'il le devinera. Je souris un peu. Si je faisais cela, cela ferait deux fois que je jouerais de mon poste pour cet homme.

Je plonge mon regard dans celui de Carl, attentive à ses paroles, et je hoche la tête avant d'en avoir pris réellement conscience. Oui, je viens d'accepter son offre. Mais dois-je m'asseoir dès maintenant avec lui et parler de mes problèmes, de ma vie, de mon frère ..? Je pourrais le faire, mais un regard vers ma montre me rappelle que j'ai un rendez-vous dans l'heure. Je déteste parler de moi, mais le faire demanderait du temps. Je ne peux pas en avoir maintenant. Et il a sans doute beaucoup mieux à faire dans l'immédiat.

-Demain, je lâche sans réfléchir.

Pourquoi demain ? Pourquoi si tôt ? Pourquoi être si empressée avoir passée ma vie à me taire ? Demain je n'ai pas de rendez-vous, j'ai peur de changer d'avis si j'ai trop de temps devant moi pour y réfléchir, et je suis empressée d'imaginer la déception de Jeffie s'il savait que sa muette de sœur s'ouvrait enfin la bouche. Lui qui est si certain que je ne parlerai jamais.

-Demain j'ai du temps, et si vous aussi, nous pouvons nous rejoindre ici, après le premier repas du matin. Si vous désirez vraiment m'écouter.

[tu pourras clôre on en refera un autre dans quelques temps]
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MessageSujet: Re: Suite de la consultation [pv Maybe]   Suite de la consultation [pv Maybe] Icon_minitimeMer 27 Fév - 23:03

Moi, Carl Hyde, J’avais toujours eu une vie paisible avant de devenir prisonnier de la prison à vie de Sadismus. Enfin, paisible était un grand mot, j’étais un tueur, ma vie n’avait jamais été toute rose. Je ne m’étais jamais pleins. Je savais qu’un jour je finirais par être arrêté. Bon je devais m’en douter sans vraiment le savoir, je me disais que personne ne parviendrait à m’arrêter, que j’aurais cessé de tuer avant d’en arriver là. Ça avait bien failli arriver avec mon mariage avec Sarah. Mais non … Et il avait fallu que tout tombe et que je me fasse arrêter. Mais je n’avais pas envi de songer à ça. Peu importe à chaque fois que je songeais à moi, je ne voulais pas continuer. Je n’aimais pas penser à ce que j’avais fais, à ce que j’allais faire, et c’était probablement ce qui m’aidais à avancer d’une certaine manière. Je N’arrivais tout de même pas à croire tout ce que j’avais dit à Maybeth. C’était assez impressionnant. Est-ce qu’elle se rendait simplement compte du fait que je n’ai jamais dit tout cela à qui que ce soit dans ma vie? Pas qu’elle me rendait véritablement à l’aise, en fait je l’appréciais assez pour être mal à l’aise en sa présence. Mais ça, j’évitais de le montrer, c’est tout.

Elle me donna alors une réponse qui me surprit énormément. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte. Elle avait prit tellement de temps pour penser, et moi j’avais tellement insisté, ce qui ne me ressemblais pas du tout, insister pour aider quelqu’un. Je n’en revenais pas. Je n’avais jamais vraiment aidé dans ma vie, sauf peut-être Eddy, lorsqu’elle s’était fait violer, mais je n’étais même pas arrivé à temps … Je soupirais un peu de soulagement, sincèrement heureux de la réponse qu’elle venait de me fournir. C’était étrange, à quel point je me sentais différent ici, avec elle … Mais j’étais heureux d’une chose en ce moment, aussi étrange que cela puisse paraître. Elle me faisait confiance, et j’avais besoin de ça en ce moment. Car si il y avait bien quelqu’un de fiable sur cette planète c’était bien moi. Je n’avais pas pour habitude d’aider tout le monde, mais lorsque je le faisais, je voulais réellement le faire. Je ne savais pas si je pourrais aider Maybeth, je n’étais pas psychologue, c’était elle la meilleure d’entre nous deux pour ça. Mais parfois, se confier à quelqu’un c’était la seule chose que l’on pouvait faire …

Je lui fais un sourire à sa dernière question et proposition. Je ne me moque pas d’elle, au contraire. Je ris parce que c’est drôle tout simplement.

Vous croyez réellement que je n’aurais pas de temps … Je sais quel jour nous sommes parce que je les comptes depuis mon arrivé … Je dois savoir j’ai combien de cheveux sur ma tête … répliquais-je d’un petit air amusé. Je lui pris doucement la main. Je ne savais pas pourquoi mais j’avais besoin de ce petit contact physique avec elle. Comme pour nous rassurer tous les deux. Et pourtant je n’étais pas amoureux de Maybeth, j’aimais sincèrement Eddy, et je n’étais pas amoureux de Clairval, mais un lin nous unissais, je crois que si je continuais de m’approcher autant de Maybeth, de me sentir bien et de vouloir l’aider, j’aurais quelques ennuis … Mais c’était le genre de choses dont je ne devais pas me soucier, du moins pour le moment.

Oui je désire je désire vous écoutez … Croyez moi, sinon je ne vous aurait jamais proposé ça, et je ne sais pas mentir … Faites moi mentir et vous verrez. Dis-je avec un mince sourire. C’était vrai. Je n’avais jamais été capable de le faire. Même en tuant je n’avais jamais mentit, j’avais toujours été franc et extrêmement direct, c’était tout moi ça. Je me fichais naturellement de l’opinion des autres à mon égard. Je relache finalement la main de Clairval. Je veux partir parce que entre temps, j’ai d’autres affaires à régler. Ce que je voulais faire avant d’être forcé de retourner dans ma cellule. Je saluais lentement la jeune femme et je dis en partant :

Si je ne suis pas là, c’est que j’ai eu des ennuis, rien d’autre.

Je tenais toujours mes promesses et je détestais le retard. Alors oui, à moins de effondrement sur mes jambes, je serais à l’heure, au rendez vous qu’elle m’avait fixé. Et en ayant dit cela, je lui lançais un dernier regard et je partis en direction d’une cellule, qui n’était pas la mienne.


[voilà ^^’]
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