Une merveilleuse rencontre [pv Benny]

J’haussais un sourcil. J’étais à la fois intrigué et déçu par le comportement de Carl. Je n’aimais pas qu’il doute de mes paroles, je n’aimais pas qu’il doute de ce qu’il devait faire. La mort de Clairval faisait partie d’une suite logique d’événements à accomplir. Le fait qu’il hésite, qu’il se questionne sur la validité de cet événement me dérangeait. Je ne me souvenais pas d’avoir travaillé avec un Carl qui réfléchissait aux conséquences ou aux actions à devoir poser.

Je réfléchis quelques secondes à ce que j’allais lui faire s’il refusait de m’obéir. J’avais déjà songé à le tuer. Même lui venait d’énoncer cette possibilité. Il le savait. Il savait que je me débarrassais des gêneurs et de ceux qui refusaient de m’être fidèle. Il était même celui qui m’aidait à me débarrasser d’eux à l’époque.

-Ta mort sera nécessaire si tu ne veux pas m’apporter Clairval, tu le sais très bien. Je ne m’encombrerais pas de toi dans mes plans, je ne laisserais pas un gêneur en vie.

Malgré son hésitation, malgré sa crainte, car je sentais un peu de crainte dans son comportement, je voyais bien qu’il était prêt à beaucoup pour sortir d’ici. Il me l’avait dit et cela se sentait également. Je ne lui en demandais pas tant. La vie d’une personne en échange d’une liberté absolue. Je n’avais pas encore songé à comment j’allais lui offrir cette liberté, mais j’allais remplir ma part du marché. Benny Sacramento n’a qu’une seule parole. Carl le savait très bien cela.

-Le choix me semble pourtant facile Carl. Clairval ou Eddy. Pour un homme qui m’a laissé mourir pour une femme, je ne comprends pas pourquoi tu hésites à ce point lorsque je t’offre la chance d’aller la retrouver.

J’appuya la tête contre le mur derrière moi, sans laisser mon ancien associé du regard. Je voulais une réponse positive, je la voulais maintenant. Je n’avais pas de temps à perdre et lui donner du temps pour réfléchir me faisait perdre mon temps.

En deux ans ... Non, les choses n'étaient plus aussi simple. Si il était arrivé en même temps que moi, il était evident que j'aurais tué Clairval sans me poser de questions. Mais maintenant, ce n'était plus la même chose ... Ce que j'avais ressentit lorsqu'elle s'était fait violer. Pour la première fois de ma vie j'avais éprouvé de la pitier sans avoir honte d'en avoir. Car ce n'est pas un bon sentiment. Clairval se serait fait tabasser et j'aurais bien rigolé, mais ça ...

Évidement, il comptait me tuer si je ne faisais pas ce qu'il voulait. Et je savais que Benny ne s'en prendrait pas directement à moi. Ce serait trop difficile et il risquait beaucoup trop. Non, il était plus intelligent et il le savait, il trouverait le moyen de me tuer d'une autre façon, comme Clairval.

Mais si je ne l'aidais pas, si je ne faisais pas ce qu'il voulait, en plus de mourir, ou du moins si je ne mourrais pas, je ne trouverais probablement pas le moyen de sortir d'ici. En deux ans, disons que je perdais un peu espoir.

Peut-être que quelqu'un viendrait nous chercher avant que j'ai à répondre ... Disons que ça m'arrangerais bien, et je n'étais pas quelqu'un qui trouvait facilement quelque chose à dire, mais je savais quoi lui demander , dont il ne résisterait pas à me donner une réponse ...

-J'ai changé en deux ans. Et Toi Benny? Qu'est tu devenu en deux ans. J'ai besoin de preuves. Je vais faire ce que tu veux de Clairval, parce que je veux sortir d'ici.

Je m'approchais un peu de lui, toujours sur le sol et je dis d'un air presque menaçant:

-Mais je ne veux pas me tromper, je veux être avec Eddy et mes enfants lorsque je vais sortir d'ici, je ne veux pas avoir de comptes à te rendre ... Et je veux être certain, que tu es toujours le Benny que je connais, celui qui VA me faire sortir ...

Je le fixait dans les yeux, attendant une réponse, un acte, un geste, quelque chose qui me prouvait que je ne me trompait pas.

Il doutait de moi, tout simplement. Je ne croyais pas la chose possible avant de l’entendre me le dire de vive voix. Il tentait de m’amadouer, de m’effrayer en s’approchant de moi de la sorte.

-Moi? J’ai passé près de deux ans dans le coma Carl, à me battre pour ma survie. Je doute avoir changé tant que cela depuis. Je suis toujours le même. Je n’ai qu’une parole. Tu as des conditions à mettre sur notre accord, donne tes conditions. Je vais les respecter si elles me conviennent.

Il me parlait d’un ton plus menaçant. Il voulait prendre le contrôle de la discussion, mais je ne le voulais pas. J’étais celui qui devait avoir le contrôle. Cela c’était toujours passé ainsi, les choses n’allaient pas changé aujourd’hui. Surtout pas avec Carl. Le patron, c’était moi.

Je m’appuya sur ma main et me pencha dans sa direction, aussi menaçant, sinon plus que lui, le dévisageant de mon œil toujours valide.

-Je veux Clairval et je veux sortir d’ici. Tu m’apportes Clairval et je te fais sortir d’ici. Je ne vois pas pourquoi tu discutes Carl.

D’un geste rapide, dissimulé par la noirceur de la pièce, ma main se dirigea vers la gorge de Carl et l’agrippa. Je serrais fortement, l’empêchant de respirer. Il voulait que je le convainque de la manière forte, j’allais le convaincre de la manière forte, même si cela impliquait que je devais le blesser.

-Pourquoi devrais-je tolérer te fait que tu sois aussi peu respectueux? Tu as changé Carl, et pas pour le meilleur!

Avant même qu’il ne puisse s’y attendre, mon autre main quitta le sol et alla s’abattre violemment sur la joue de Carl. Je lâcha alors mon emprise sur son cou et me recula. Je ne voulais me faire blesser par lui s’il tentait de se défendre, ce qui ne serait pas une bonne chose pour lui. Après tout, c’était lui le claustrophobe dans une pièce hermétiquement fermée, pas moi.

Il n'avait pas aimé la façon dont je lui avait parlé, c'était evident. Il n'avait jamais aimé ça de toute façon. Je parlais bien peu mais lorsque je disais quelque chose, c'était souvant plutot cinglant. Je vins pour répliquer quelque chose. D'accord il avait été dans le coma, mais moi aussi je luttais pour ma survie ... Il ne semblait pas se rendre compte que cette prison était réellement très horrible pour moi. En plus d'être claustrophobe, j'avais tout les gardiens sur mon dos ... En plus de la détraquée de directrice.

Il m'aggripa par le cou. Je n'eux même pas le temps de réagir. Benny était un rapide. Moi j'avais une sacrée force dans les mains, les coups que je donnaient étaient rarement agréable. Mais le Caid savait comment comment m'agripper et où le faire. En m'aggripant ainsi par le cou, m'empechant par la même occasion de respirer, réveillait ma claustrophobie et me faisais paniquer. le manque d'air me faisais paniquer. Mais je n'eu pas le temps de m'affoler bien longtemps. Il me frappa fortement à la figure. Je perdis l'équillibre quelques instants sur le coté mais je me redressais rapidement.

d'un bon élan je lui sautait dessus, le frappant fortement à la figure, un coup qu'il n'avait pas pu éviter cette fois là. Il comprendrait rapidement que l'isolement n'était pas un bon endroit pour me provoquer, je devenais completement fou

Je continuais de le frapper tout en disant d'une voix sacadée:

-Tu te crois peut-être intelligent en me frappant ici. Je te l'ai dit, je suis fou lorsque je ressens trop ma claustrophobe! Ne m'empeche pas de respirer salopard!!

Je lachais un grognement de rage et je le foudroyait de coup de poing à la figure. Il trouverait le moyen de s,en sortir et il gagnerait probablement. Je n'avais aucune stratégie, je frappais simplement parce que ça me soulageais. Je n'étais même pas furieux contre lui, non c'était une bonne preuve, surement que je ferais ce qu'il voudrait, si il ne me tuait pas ici ... Car il était certainement la seule personne qui me connaissait assez pour savoir comment me tuer.

Je m’attendais bien à ce que Carl réplique et m’attaque, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il le fasse aussi rapidement. J’avais mal évalué la situation. Je croyais qu’il serrait plus faible et désavantagé dans cette salle d’isolement, surtout à cause de sa claustrophobie, mais je m’étais trompé. Sa rage et sa peur lui avaient donné un second souffle. Il me sauta dessus et me frappa sans attendre. Je ne vis pas les premiers coups, les recevant de plein fouet.

Je réalisais alors pleinement que ce n’était pas ce que je pouvais dire qui l’offusquait vraiment, mais tout simplement que je le privais de son air alors qu’il était tout à fait paranoïaque dans cette pièce précise. Je ne pouvais pas lui en vouloir complètement, bien que je n’appréciais pas de recevoir autant de coups que parce que monsieur était de mauvaise humeur.

Après quelques coups, je réussis sans trop de mal à bloquer les coups qu’il tentait de me donner. Cependant, j’hésitais à répliquer, me demandant ce qu’il y avait de mieux à faire dans cette situation. En dehors de la prison, je menaçais les gens à l’aide d’une arme. Je n’avais jamais été bien doué de mes mains. Mais ici, dans cette situation, je ne savais pas si attaqué Carl était une bonne idée. La meilleure des choses était d’attendre qu’il se calme de lui-même, même si je doutais fortement qu’il le fasse. Il n’y avait rien de pire que de se battre à cause de la peur.

Je n’hésita pas bien longtemps. Je connaissais Carl comme le fond de ma poche, je connaissais aussi bien ses faiblesses que ses forces. Je n’allais pas le laisser me tabasser ainsi que pour son propre plaisir!

Je lui envoya donc un coup de genou bien placé entre les deux jambes avant de lui asséner un violent coup de poing sur le nez. Je savais pertinemment que son nez était un point faible depuis de nombreuse année. Un coup de ce genre allait le calmer pendant un moment et le forcer à m’écouter et me croire.

Je le repoussa à l’aide de mon pied et me recula contre le mur, m’installant confortablement en position assise. Je glissa ma main sur mon visage pour essuyer le sang qui coulait, toujours à l’aguets d’une nouvelle attaque de Carl.

-T’en as assez maintenant?

Je m'attendias à ce qu'il réplique ... Mais pas de cette façon bon sang ... C'était douloureux ça. Le premier coup était certainement déja bien assez pour me faire lacher prise. Je lachais un gémissement sourd. Mais je neut même pas le temps de me déplacer qu'il me frappa fortement, mais ma parole , il visait carément le nez, je ne me l'avais jamais fait casser aussi ... nettement. Il m'arracha un autre gémissement de douleur et il me repoussa avec son pied. Je tomber sur le coté ne sachant plus trop où j'avais le plus mal.

Je relevais rapidement la tête part contre, ignorant ma douleur à l'entre-jambe. J'avais déja le visage plein de sang, je ne voulais pas m'ettoufer avec mon propre sang. Je ne pouvais même pas l'arrêter de couler. Je fixais le Caid. J'avais mal, mais ce qui m'ennuyais le plus s'était surtout de saigner aussi abondament, j'étais assez résitant à la douleur.

-Ouais, c'est assez. Dis-je sèchement.

Je me passais la main dans la figure et je dis:

-Je t'apporterais Clairval.

Je fermais les yeux. Je ne savais pas comment je ferais n'y même si je serais capable. Si je ne comptais pas le faire alors je dirais à Clairval de se cacher, ou bien je m'activerais à trouver un moyen de sortir de la prison avant que Benny décide de me passer sur le corps ... Je ne savais pas ce que je ferais, mais je devais trouver quelque chose.

Je me reculais jusqu'au mur. Ce n'était pas bien difficile. Disons que la piece n'était pas vraiment très grande. Je m'essuyais le nez avec ma chemise et je dis:

-Et Yuuri ... Tu vas le convaincre de revenir avec toi? Si il apprend que tu veux tuer Clairval, je doute qu'il ne te fasse confiance. Dis-je dMune voix basse.

J'haussais les sourcils. Je regardais Clairval et il voulait me tuer. Alors je n'imaginais pas ce que ce serais si il m'attrapais en train de la frapper, et qu'il apprennait que Benny voulait la tuée.

Je termina d'essuyer le sang qui s'écoulait de ma bouche et mon nez en lui lançant un regard méchant en diagonale. Il m’énervait. Je détestais sa façon de devenir si docile suite à quelques coups. J’avais souvent eu l’impression que si les gens le tabassaient assez, qu’il se rangerait de leurs côtés et me trahirait, comme Clairval l’avait fait.

Je souris lorsqu’il me dit qu’il allait m’apporter Clairval. J’avais hâte de la voir. J’espérais qu’il n’allait pas me l’apporter dans un trop bon état. Mais un autre côté de moi espérait qu’elle allait arriver à moi dans un très bon état. Comme ça, je pourrais m’amuser avec elle comme je l’entendais, sans avoir peur de l’achever trop rapidement.

Je le regardais maintenant, sans aucun pitié ou remords de se que je venais de lui faire subir, il le méritait bien après tout. Il s’appuyait contre le mur, tentant d’empêcher le sang de couler son nez. Il me parlait de Yuuri. Je l’avais presque oublié celui-là.

-Ne t’inquiète pas pour lui. Je saurai lui faire entendre raison. Il a été trahi de la même façon que nous tous après tous, je vais tâcher de lui rappeler.

Je n’avais jamais compris ce qui l’avait attiré en Clairval. Elle était mignonne, ça je lui accordais, mais psychologiquement, elle ne valait rien de mieux que n’importe quelle autre femme. S’attacher à elle avait été sa pire faiblesse.

-Apporte moi Clairval. Je fais de Yuuri mon problème.

J'haussais les sourcils. Hmm il le sous-estimait réellement, il frapperait un mur. Moi j'étais prévisible. Quelque chose me mettais en colère, l'on savait rapidement comment je réagirais. Mais Yuuri, il était loin de l'être. Enfin, ce n'était pas moi qui lui donnerait des conseils. De toute façon je m'en fichais, et l'amitié que j'avais pour Benny était loin d'être comme au début, et cela depuis que j'avais commencé à apprécier la compagnie de Eddy ...

J'essuyais le reste du sang qui restait. Je ne savais même pas pourquoi je n'étais pas plus furieux que ça. Ça m'avais un peu libéré de le frapper, et de me faire frapper également dans un sens ... Mais une chose était certaine. Je doutais d'être capable de le laisser tuer Clairval. Je devais simplement éviter qu'il me pose directement la question ...

-Tu ne m'as pas répondu. Que vas t'il se passer lorsque nous sortirons de prison? Je ne serais plus avec toi. Je ne tuerais plus. Dis-je d'une voix basse.

Non, c'était clair pour moi. Lorsque j'aurais mis les pied en dehors d'ici je ne tuerai plus jamais personne. Je m'effaçerais le plus loin possible et et j'éviterais de me faire remarquer. Je voulais être avec Eddy et mes enfants et je voulais être certain que je n'aurais pas d'ennuis avec Benny. Il était bien capable de s'en prendre à eu ... Bien que ce serait stupide, il ne m'aurait jamais vu autant en colère.

Carl ne semblait pas convaincu que je ferais comprendre à Yuuri certaines choses, qu'il allait travailler pour moi, comme à l'époque, peu importe le fait qu'il soit maintenant un gardien et moi un détenu. Sans moi, ce petit ne serait rien devenu. Il me devait bien cela.

Je tourna la tête vers lui, l'observant attentivement tandis qu'il parlait. Je trouvais l'idée que Carl ne tue plus jamais un peu comique. Comme si l'on demandait à un muet de réciter du Shakespeare. C'était toujours à fait loufoque et peu probable. Je savais par contre que je ne devais pas le provoquer maintenant.

-Tu seras libre de faire ce que tu veux. Si tu veux devenir père de famille, tu le pourras.

Cela m'agacait un peu de lui promettre cela, mais si c'est ce qu'il voulait, je me devais de le lui donner. On parlait de notre liberté ici. Moi, évidemment, je continuerais mes trafics, je m'installerais dans une autre ville. J'aurais aimé que Carl me suive, mais s'il voulait découvrir un peu plus la vie avant, je le laisserais faire. Il reviendrait vers moi tôt ou tard. Il ne pouvait pas vivre sans moi, il ne l'avait jamais fait. Oui, en prison, avant mon arrivée. Mais à la tête qu'il faisait, je me doutais que ce n'était pas radieux comme vie.

-Alors? Tu as encore des craintes?

Je souris amèrement. Des craintes? Oui j'en avais. Je n'en n'avais jamais eu autant de toute ma vie en fait et c'était vraiment ce qui me surprenais. Je souris plus sincèrement lorsqu'il dit que si je voulais devenir père de famille je le pourrais. Je dis d'une voix basse, plutot à moi même qu'à lui:

-Deux gamins ... Et je ne peux même pas savoir à quoi ils ressemblent ... Ils ont deux ans maintenant ...

Je baissais la tête. Penser à eux ici, c'était presque réconfortant, c'était la liberté. Je voulais tellement sortir d'ici. Je relevais finalement la tête vers Benny, lui posant une question dont je suis certain, jamais il n'aurait cru un jour me l,entendre dire:

-Tu n'aimerais pas avoir une famille? Même après tout ça tu as envi de continuer Benny?

Bien sûre qu'il avait envi de continuer. Moi j'avais toujours été un tueur sans pitié, un bon tueur parce que justement je n'avais pas peur de me salir les mains et que je n'avais pas de coeur. Alors pourquoi est-ce que au fond de moi j'avais toujours eu le désir d'avoir une femme et des enfants? Peut-être parce que le souvenir de ma propre famille était tellement beau ...

-Parle bon sang ... j'ai besoin de parler et d'entendre parler ... Dis-je en me prennant la tête entre les mains

Je n'avais plus envi de me battre, mais la claustrophobie me détruisais à petit feu. J'avais l'impression de mourir et je finirais certainement par crever si je restais ici trop longtemps.

Je tourna mon regard vers la porte. Pas que cette conversation avec Carl m'ennuyait... Enfin... oui un peu peut-être. Il avait toujours été très rare que nous parlions de sujet plus personnel autre que le travail. Il y avait déjà eu cet échec monumental avec Sarah, me comblant presque de bonheur lorsque j'avais vu Carl entré dans mon bureau avec sa «femme» morte dans ces bras. Difficile d'oublier un tel moment. Je doutais vraiment que les choses se passent mieux cette fois-ci.

Je me surprenais par contre à bien l'imaginer avec une marmaille courant autour de lui. Je savais que c'était ce qu'il avait toujours voulu, et je m'étais fait à cet idée. Mais bon... il pouvait bien être père de famille et continuer à travailler pour moi.

-Tu n'aimerais pas avoir une famille? Même après tout ça tu as envi de continuer Benny?

Cette question me prit par surprise. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il me demande cela. Je regarda la noirceur devant moi en réfléchissant. Évidemment que j'y avais déjà songé. Je doutais vraiment que quiconque ne puisse songer à cela un jour. Une descendance pour Benny Sacramento, c'était plutôt bien.

Cependant, malgré le fait que je suis l'homme que je suis, j'avais des principes. Je croyais entre autre qu'une famille ne doit se former que s'il y a de l'amour. La dernière fois que j'avais aimé une femme, cela remontait à tellement loin, elle était morte dans mes bras par ma faute. Je ne voulais pas risquer une autre vie inutilement, surtout si je devais aimer cette vie.

-Parle bon sang ... j'ai besoin de parler et d'entendre parler ...

Je tourna lentement mon regard vers Carl, le regardant froidement. Il ne savait vraiment plus se contrôler bon sang!

-Non, je n'ai jamais songé à cela sérieusement. Pas depuis la mort de Betany... Tu te souviens d'elle non?

Je fis un petit sourire en coin. Il ne pouvait que se souvenir d'elle. C'était difficile de l'oublier. Je me demandais encore comment une fille de famille aisée comme elle, la fille du maire en l'occurence, avait pu rester avec moi aussi longtemps.

-Je crois que fonder une famille affaiblit l'homme qui la fonde. C'est un divertissement inutile.

J'appuyais ma tête contre le mur. Ma respiration toujours haletante était douloureuse. Et evidement Sacramento ne faisait rien pour m'aider. Non, tentant probablement de me faire sortir de mes gonds comme d'habitude. Hmm il réussirait probablement, car si j'étais quelqu'un d'impulsif et de facilement agressif. Ici j'étais certainement le double ou même le triple de l'enragé que j'étais ...

Je serrais les poings et je me relevais, j'approchais rapidement de Benny et faisant mine de le frapper je fis plutot dévier mon poing pour frapper fortement le mur. Je sentis ma main craquer et une douleur m'envahir, mais peu importait, ça m'avais fait beaucoup de bien.

-Ferme là! Grognais-je d'une voix forte.

Je donnais un autre coup et je secouais la tête. Je dis rapidement:

-Non ... Ça m'a fait vraiment du bien ... alors continu de parler bordel!

Je ne savais même plus ce que je disais, me rendant bien compte que plus rien de coordonais. Je m'en fichais. Tant que je souffrais ou était furieux, je ne ressentais presque plus ma claustrophobie. Je soupirais et je dis, en relevant les yeux vers lui:

-Ma famille ne me rend pas faible ... Au contraire, si ce n'était pas d'eux, je ne serais plus vivant en ce moment. Tu crois que la mort m'a déja effrayé? Ce n'est pas une faiblesse d'avoir peur de la mort, c'est une force, puisque ça me permet de vivre, merde. Dis-je entre les dents.

J'avais parlé rapidement, pour être certain d'être capable de tout dire. Je restais devant Benny, espérant presque qu'il se mette à me tabasser pour avoir une raison de me défendre et par la même occasion me battre. Car bientot le manque d'air ce ferait de nouveau ressentir ...

J'entendis le bruit d'os qui se brisaient lorsque Carl frappa dans le mur. Il s'enrageait rapidement. Je ne faisais que parler de sa famille, il n'avait pas à le prendre ainsi. Ce n'était pas comme si je les menaçais. Mon opinion à ce sujet valait autant que la sienne, voire même plus. J'étais Benny Sacramento après tout.

-Tu es peut-être une exception Carl. Il y a toujours des exceptions. Prend Clairval, elle voulait une famille, ça la rendu faible. Regarde où elle est maintenant. Regarde où TU es en ce moment. Pour ta famille...

Je secoua la tête d'un air faussement désolé, un léger sourire sur les lèvres.

-Peu importe ce que tu me diras, tu ne parviendras pas à me faire changer d'avis. J'ai raison et tu as tord, tout simplement.

Je ferma alors les yeux et cessa de parler. Je voulais me reposer. C'était un endroit relaxant cette pièce. Maintenant que je savais que j'aurais ce que je voulais de Carl, je n'avais plus à lui parler, à m'occuper de lui. Je pouvais désormais reprendre quelques forces d'ici le temps que les gardiens viennent me chercher pour me conduire, finalement, à ma cellule.