une cellule vide?

Apres le départ de la nenette qui m'accompagnait je me retrouvais seul devant les grilles de ma cellule. Elle etait vide au premier regard, mais je remarquais quatres lits disposés en deux mezzanines distinctes de chaque coté de la petite pièce carré. Je sentis le contact froid et pégueux sur mes doigts lorsqu'ils se refermèrent sur le métal de la grille. Dans un gricement a faire pleurer les fantomes d'Hadès la porte s'entrouvrit, et apparement au prix d'un veritable effort. Le son aigue me provoqua un petit frisson qui me caressa l'echine. Remarque, niveau discretion, c'etait sur que il y avait mieux.
Mon corps passa dans l'entrebaillement et je m'engouffrais dans la pièce. Apres un coup d'oeil circulaire je remarquais que le lit en haut de la mezzanine de gauche etait libre et apparement inhabité pour l'instant. Je decidais de poser mes quelques affaires sur le linge jaunatre du tissu qui me servirais de couverture pour quelques temps encore. Je soupirais.
Une meurtrière laissa glisser un timide rayon de soleil sur ma joue et je fermais les yeux. Je deglutis et apprecia l'air dans mes narines, meme s'il ne fut pas tres agréable. Une odeur de moisie et de mousse pourrie impregnait l'air la rendant plus lourde et plus epaisse que celle qu'on peux respirer habituellement, celle qui a l'odeur de la libeté...
Une question me viens soudain a l'esprit: Mais ou etaient les autres? De quoi avaient l'air les gens d'ici. Ma premiere rencontre m'avait enlevé l'idée préconcue de prisonniers rustres et tatoués que j'avais. Non, les gens d'ici n'etaient pas de vulgaires moribonds venus des quartiers pourris et freres ou soeurs d'une familles de 15 vivants dans un appart qui pue la merde et les pates trop salés, ils etaient differents ici. Ils etaient pire, ils etaient comme moi, surement un peu trop fou, avec un principe de réalité un peu déformé et non apprecier par une société trop parfaite avec des gens trop parfaits.
Nous etions uniques. Nous etions maudits.

Ici le temps semble s'etre arreté. La pluie tombait inlassablement, laissant des traces noirâtres sur les rebords de la meutrière. Une odeur d'humidité emplissait la pièce assombrit. L'heure n'avait plus d'importance, elle se faisait devorer par le desespoir, le savoir d'une peine interminable ou seuls les cris murmuraient la possibilité d'une vie. Je marchais en rond, écoutant le bruit de mes pas en echos qui se cognaient aux murs de la pièce. Dans ma mémoire ses longs cheveux bouclés, son odeur, sa peau. Mon oreille posée sur son ventre, écoutant son coeur battre. J'avais l'impression qu'elle ne disparaitrait jamais.

Je m'effondrais sur le lit, la tête palpitante.

Je t'aurais sauvé a n'importe quel prix, fusse celui de te tuer.

Mes yeux avalèrent les dernières gouttes de lumière et je m'enfoncais peu à peu dans les ténèbres d'un sommeil sans rêve.