Sadismus Jail
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Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Lithium Prisoner [Libre]

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Mee Na Jeong
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Mee Na Jeong


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MessageSujet: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeSam 12 Juil - 3:03

Southern Nevada Correctional Center, voilà d’où je viens. Là-bas, on m’avait placé dans l’unité de haute sécurité, parce qu’ils craignaient que je réussisse à monter une bombe à partir d’objets divers trouvés dans l’infirmerie, les cuisines, voir même la laverie. Je connais des gens qui n’ont pas confiance en eux, la la la…Mais quand on m’a annoncé que l’on m’envoyait en Allemagne, je me suis esclaffée. Je n’y croyais pas. Pardon ? Ai-je dit. Pour quelle raison ? Mais, ah ah, on n’explique pas à une fille comme moi pourquoi elle quitte le Nevada et va être incarcérée outre-mer. On ne lui explique pas, on le fait et c’est tout. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans un avion en partance pour Deutschland et qu’on m’a finalement conduite à Sadismus Jail, dans une voiture sur laquelle on a écrit Polizei. Je n’ai jamais autant ri. Je sais bien que « polizei » signifie police, hein, mais j’ai toujours trouvé l’allemand amusant.

Par contre, j’ai moins rigolé quand –après avoir réussi à lancer mon élastique à cheveux dans la nuque du gros policier qui conduisait au travers de la grille- ce gros débile m’a traité de Miststück. Je n’ai qu’une vague base en allemand, mais je sais ce que cela signifie. Saleté d’idiot de policier. C’est déloyal en plus, de m’insulter en allemand. Parce que je ne comprends pas leur conversation. Mais si moi je parle en anglais, voilà ils comprendront tout. Et puis, Sadismus, qu’est-ce que c’est comme nom de prison ça ? Ça ressemble horriblement au mot « sadique » et j’ai presque peur de voir ce que je vais trouver à l’intérieur. Peut-être qu’au fond, la prison n’existe pas et c’est seulement un entrepôt désaffecté où ces deux policiers vont m’exécuter. Génial, je vais crevée sous les balles d’un gros enragé et d’un grand excité dont la veine sur sa tempe palpite sans cesse. Ils vont m’abattre et personne ne me recherchera, parce que personne ne me connaît de ce côté de l’océan.

Alors que je me demande si une balle entre les deux yeux est vraiment douloureuse, mes yeux se posent sur un bâtiment absolument creepy. J’en ai la chair de poule. Je secoue un moment mes bras, parce que mes menottes m’indisposent. Ça fait une semaine que je porte ces trucs; on me les enlève seulement pour prendre ma douche et pour manger…Et puis, j’ai déjà eu droit à plus de couverts pour manger : j’ai droit à une fichue cuillère, en métal, pas de plastique parce que je pourrais briser mes ustensiles et tenter d’attaquer les gardiens. Mais ici, je n’aurais même pas l’idée d’attaquer qui que ce soit, je crains presque de tomber sur le docteur Frankenstein en entrant là. Le grand nerveux m’aide à sortir de la voiture et m’observe de la tête aux pieds, comme s’il ne comprenait pas ce qu’une fille comme moi fait là. Je ne trouve rien de mieux à faire que de lui cracher au visage, ce à quoi il répond en me giflant. Aussitôt, son coéquipier aboie quelque chose en allemand.

Ils n’ont aucune délicatesse alors qu’ils me traînent presque vers la prison qui me donne de plus en plus de frissons. Je suis à la fois effrayée et dégoûtée. Et soudainement, pendant que je tente de résister à leur poigne, je réalise à quel point la drogue me manque. Tout ce que j’ai sur moi, ce sont de vulgaires gélules de lithium. Peut-être que si j’en prends assez, je ferai une attaque, avec évanouissement et convulsions. Ce serait rigolo, tiens. Mais je préfère nettement l’héroïne. Cette impression d’apathie qui m’envahit chaque fois, le moment où tous mes problèmes ne sont plus rien. Les autres sont en cause, pas moi. Je me mets à trembler légèrement, mais mes tortionnaires n’ont pas l’air de s’en rendre compte. Ils me conduisent devant la muraille la plus impressionnante que j’ai vue de ma vie. Sadismus me fait penser à Alcatraz. Pendant un moment, je m’imagine être Frank Morris, matricule #AZ1441.

Ma joue me fait mal. Je ne regarde même pas les policiers lorsqu’ils font demi-tour. Je me contente de secouer mes menottes comme une gamine qui joue avec un hochet. J’espère qu’on viendra me chercher, sinon, zouh ! Je file, au risque d’être abattue deux mètres plus loin. Je n’ai pas assez de volonté pour me convaincre de partir de toute façon…Qu’est-ce que je ferais ? Le temps de rejoindre la ville la plus proche…Avec mes menottes, personne ne m’aiderait. Et puis, je mourrais sûrement avant d’atteindre la civilisation. Et si je réussissais, il me faudrait au moins une bonne dizaine d’années avant d’avoir assez d’argent pour retourner dans mon petit coin de pays, l’autre côté. À moins que je parte vers la Corée…Quoique, risqué tout de même. Je soupire et tente de calmer mes tremblements. Allez, ma jolie, on respire et on se calme. Tout va bien aller. Quelqu’un va venir, tu seras bien traitée, et peut-être même que tu réussiras à te procurer de la drogue. N’importe quoi, pourvu qu’il y en ait.

J’ai vraiment l’impression de devenir folle. Mais il va bien falloir que je m’habitue. Ici, je n’aurai pas les privilèges que j’avais lorsque j’étais libre. Oh non, pas de chimie, pas d’explosion, pas de soirée dans les bras de Preston…Preston est mort. Les larmes montent aussitôt à mes yeux, c’est un évènement encore récent et je n’arrive pas à oublier que tout est de ma faute.

« Va-t-il falloir que je me débrouille toute seule, bordel !? »

Je n’ai pas pu m’empêcher, les mots m’ont échappés. Je fixe les portes avec appréhension, et mon regard n’exprime plus la tristesse mais la colère. Enfin, j’essaie. Clignement de paupières pour chasser les larmes, vague frottement d’un revers de main, voilà, voilà. Tout me semble mieux quand je suis en colère, je me sens plus forte. Je glisse avec difficulté ma main dans ma poche et sors le flacon de lithium. Si quelqu'un ne se pointe pas dans deux minutes, j'avale la totalité de ces choses.
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeJeu 24 Juil - 19:17

Fixant le plafond, j’attends tranquillement que le temps passe. A plusieurs reprises, mes yeux se portent sur ma montre : six heures vingt-huit. Mon compagnon de chambre semble dormir paisiblement, à vrai dire. Je ne connais absolument rien de lui, qu’importe. Je me retourne sur le ventre, la tête à moitié cacher dans l’oreiller. J’ai comme l’impression que le temps refuse d’avancer. En même temps, il est rare qu’un employer d’une prison désire se lever de bonheur pour commencer ses petites tâches « ménagères ». Sur la table de chevet, trône une petite sphère. Un sourire se dessine sur mes lèvres rien qu’à y repenser. Regardant une nouvelle fois ma montre, les aiguilles affichent : sept heure moins vingt. Je n’aime pas rester traîner au lit à vrai dire. Sur le coup, je me redresse lentement pour éviter de réveiller l’homme qui dormait.

D’un pas lent, je me dirige vers le lavabo. Tournant le robinet, un jet d’eau tiède vient caresser la paume de mes deux mains jointes. Une fois débarbouillé comme il se doit, j’attrape la serviette et tamponnant celle-ci sur mon visage. Devant moi, mon reflet joue au mime. J’ai toujours trouvé ça drôle, les miroirs. Qui ne sait jamais demander s’il n’y avait pas réellement une autre personne de l’autre côté du verre, une autre vie. Soupirant pour moi-même, je me retourne pour regarder le dormeur. Décidément, rien ne le perturbe, même pas l’insecte qui vole depuis tout à l’heure près de son oreille. Vous savez le « bzzz » très agaçant que font les mouches. Je sourie pour moi-même en me détachant du lavabo.

Tout en ouvrant mon armoire, j’en sors l’uniforme de la prison. Quoi qu’un semblant familier de mon ancien habit en Grèce, celui-ci est bien plus sombre. Mais bon, la prison en elle-même n’est pas non plus égayer de couleurs. Et ça, je pense qu’aucun des prisonniers ne diraient le contraire. Cela est si évident d’un certain sens. Qui ne sait jamais plaint de l’aspect général des lieux ? Bien que rénové, il y a quelques années. Même le jeune Silver pourra vous dire clairement « malade » par rapport à porte de la bibliothèque. Mes yeux s’arrêtent encore une nouvelle fois sur mon poignet, la montre qui l’orne est assez simple. Cadre rectangulaire, le bracelet est en maille, prenant la forme de motif grec. Le tout en argent. J’y tenais beaucoup, un cadeau de Sebasten … D’où le pourquoi, que je ne m’en séparais que très rarement. Six heures cinquante. J’enfile mon uniforme, ferme la boucle de la ceinture. Et me voilà prête à affronter –avec le sourire- une nouvelle journée.
La porte à peine ouverte que je croise déjà un autre gardien, un peu surexcité me semble-t-il. En effet, j’aurai certainement mieux fait de rester dans mon lit. Encore et toujours : Accueil. Je me demande pourquoi cela retombe toujours sur moi. Œdipe m’aurait-il abandonné ? Fort probable. L’empressement du gardien en face de moi me stresse légèrement. Il m’annonce que le détenu attend seul devant la porte.

J’hausse un sourcil, mais pourquoi n’y a-t-il pas été ? Bon, tant pis. En bonne âme que je suis, je me désigne. Et puis, je ne pense pas que les autres soient déjà levés. D’un pas rapide, je traverse le couloir, descend les escaliers. Aboutit après cinq bonnes minutes de marches dans le Hall. Le détenu est là devant la porte et personne pour lui ouvrir. D’accord. Je n’avais même pas jeté un coup d’œil sur son dossier, rien. La personne m’est totalement inconnue. Comme Hercule avec Pégases, on fera avec.
Un grincement sonore retentit, la porte s’ouvre. Miracle, la personne ne s’est pas envolée avec le vent. D’un air un peu désolé pour l’attente, je l’invite à rentrer. C’était une demoiselle.


« Bienvenue à Sadismus. Si vous pouviez me donner votre nom et prénom, je vous en serai reconnaissante ! »

Bon d’accord, j’ai déjà vu mieux comme accueil mais bon, Rome ne sait pas fait en trois jours. La première chose que je remarque c’est que … Elle a toujours ses mains menottés. Et que dans la précipitation des choses, j’ai comme qui dirait, oublier mon trousseau de clef dans ma chambre.

« Vous devriez attendre pour que je vous enlève vos menottes … Je suis Damara Galanis. Si vous voulez bien me suivre.»

Je me dirige donc avec la demoiselle vers l’accueil, en espérant intérieurement qu’il ait les clefs. La jeune femme n’est pas très grande, cheveux court foncé. Asiatique peut-être. Dans le fond, cela m’importe peu, un humain reste un humain. Une fois arrivé à la réception, on me donne un uniforme avec le matricule et un dossier à signer. Je demande par la même occasion, la clef des menottes. Chance ! Je me retourne vers la détenue en enfonçant le petit métal dans la serrure de ces chaines. Un clapotis résonne …

« Vous voilà libre. »

Je lui tends son uniforme. Matricule 39 49 25, elle le remarquera d’elle-même. En attendant, je me dois de la conduire à sa cellule et de la mettre au courant de certaines règles de la prison. Et par la même occasion, faire plus ample connaissance, si le cœur lui en dit. Quelle drôle de gardienne je fais moi … Je reprends mon petit train train de chemin tout en faisant signe à la jeune fille de me suivre. Le voyage pour elle commence.
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Mee Na Jeong
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MessageSujet: Re: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeVen 25 Juil - 5:50

Je fixe longuement le flacon de gélules entre mes mains, en me demandant si je vais pas faire une syncope avant de mourir, le genre de crises qui inquièterait tous les gardiens de cette fichue prison. Avec des convulsions, une perte de conscience, peut-être même un saignement de nez. Et pendant que j’imagine à quel point ce serait drôle, de voir ces imbéciles se précipiter pour comprendre ce qui se passe, je secoue de nouveau mes menottes. Pas malin de me laisser comme ça, ils auraient pu au moins me libérer, ces policiers. J’espère qu’ils ont la clé de ces choses à Sadismus, parce que je ne tiens pas à rester menottée toute ma vie. Je remue un moment mon flacon et je me balance d’un pied à l’autre. C’est pas que je veuille vraiment aller en prison mais en ce moment c’est le seul bâtiment et j’aime pas être dehors. Donc, faites-moi entrer ou je me gave de mes petits bonbons.

Au moment où je décide que je vais commencer par en prendre quelques-unes et on verra, les portes s’ouvrent. Je regarde ces énormes battants se dérober devant moi comme des gardiens effrayés par la prisonnière que je suis. Je ne sais pas trop si j’ai envie de voir qui m’a ouvert; j’appuie sur le couvercle de ma bouteille en espérant pouvoir l’ouvrir avant de me retrouver face à face à cette personne. Manque de bol, cet idiot de flacon est « children proof » et parce que j’ai la technique et la force d’une crevette grise, je n’arrive à rien. Je plante mes pieds bien au sol et je recommence, en vain. Je relève alors les yeux pour voir qui est là. Une femme, dans la vingtaine, un peu plus vieille que moi semble-t-il. Je range mon flacon alors qu’elle m’invite à entrer en me souhaitant la bienvenue et me demande mon nom. J’hésite – n’a-t-elle pas mon dossier, quelque part, avec les autres ?

« Mee Na Jeong. »

J’ai prononcé distinctement chaque syllabe, avec mon accent américain. Je ne crois pas qu’ils aient écrit Mina Baker dans mon dossier, ce serait une erreur. Mina Baker n’existe plus, Mina Baker n’est qu’un terrible mensonge. J’observe la gardienne venue me chercher pour me conduire là où je risque de terminer ma vie. Elle n’a pas l’air tellement menaçante…Elle me semble même plutôt sympathique. Mais je n’ai pas envie de me lier d’amitié avec elle, à moins qu’elle ait l’intention de m’appeler un taxi et de me laisser retourner d’où je viens. Elle n’a rien fait, ce n’est pas sa faute et je ne serai pas agressive.

« Vous devriez attendre pour que je vous enlève vos menottes … Je suis Damara Galanis. Si vous voulez bien me suivre. »

Damara…Puis-je l’appeler ainsi ou bien dois-je me contenter de ‘Madame’ Galanis ? Bof, de toute façon je n’ai pas très envie de lui parler maintenant. Elle se dirige vers l’accueil et je la suis calmement en prenant de grandes respirations. Soudainement, je me sens mal : j’ai envie de me laisser tomber au sol et pleurer toutes les larmes de mon corps. Et ensuite, je les supplierai de me donner un peu…juste un tout petit peu d’héroïne. Ça ne fera de mal à personne et ça les empêchera de s’inquiéter pour moi. J’écoute les bruits autour de nous, j’ai l’impression qu’ils sont mille fois plus forts qu’ils ne devraient l’être. Dans ma tête cogne un marteau géant et mes muscles me font souffrir le martyr, mais heureusement ça ne dure qu’un instant. Elle s’adresse à moi.

« Vous voilà libre. »

Je baisse lentement les yeux vers mes poignets et j’esquisse un faible sourire avant de murmurer un petit « merci » timide. Ça fait plaisir de ne plus avoir ces chaînes, surtout que je ne comprends pas vraiment pourquoi je les portais. Je suis incarcérée pour des attentats à la bombe, pas de meurtres par strangulation, damned ! Suffit qu’ils ne me donnent pas de quoi les faire sauter et je suis sans-danger pour eux. Je garde les yeux baissés quand Damara me tend mon uniforme et je prends l’habit, à demi-dégoûtée. J’ai un drôle de goût dans la bouche et j’ai la nausée. Je veux me blottir dans les bras de Preston. Matricule 39 49 25, c’est nettement moins impressionnant que #AZ1441. Finalement, je suis loin d’être Frank Morris. La petite voix de ma conscience semble déçue. Ne t’inquiète pas, conscience, je suis aussi déçue que tu l’es. J’ai un uniforme nul et je ne suis plus qu’une série de nombres. Je grimace.

La gardienne me fait de nouveau signe de la suivre, cette fois sans rien dire. J’hésite un instant avant de lui emboîter le pas, un peu engourdie. Je ne sais pas où elle m’emmène, mais je ne vois pas d’autres choix de rester avec elle, puisque je pourrais me perdre et me retrouver quelque part avec des prisonniers psychopathes…

« Excusez-moi ? »

Je m’arrête, l’uniforme collé contre ma poitrine. J’ai pleins de questions, maintenant j’ai envie de parler. J’espère qu’elle me comprend : je parle anglais, avec un accent américain non-négligeable.

« Devrais-je vraiment porter cet uniforme ? »

Au fond, je sais déjà que je devrai le porter, mais j’ai besoin de l’entendre. J’ai besoin qu’on me dise clairement : oui, tu devras porter cet uniforme tant et aussi longtemps que tu seras enfermée ici, soit à vie. En fait, on ne m’a jamais dit que je serais incarcérée toute ma vie, mais étrangement, Sadismus me donne l’affreuse impression que je ne sortirai jamais de cet endroit.
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeVen 25 Juil - 12:56

Sadismus, une prison, toute une histoire à travers le temps. Les murs sont les vestiges d’un passé traumatisant qui continue d’errer au fil des espaces. Je comprends pourquoi la première impression de certains détenus, est qu’ils vont mourir dans les jours à venir. Tout cela n’en reste pas moins qu’une mauvaise illusion, on s’habitue à voir le même décor. Ca en devient très vite habituel. Certes, j’ai moi aussi été assez surprise par l’ambiance des lieux. Très morbide, mais bon comme je le dis, avec le temps, on s’y fait.

La jeune femme s’arrête en m’interpellant. Assez étonnée, je me retourne vers elle. Son visage n’a rien d’euphorique. D’un certain sens, cela est assez logique, être incarcérer dans une prison pour un méfait. Un ancien méfait, encore une notion de temps. C’est fini.


« Devrais-je vraiment porter cet uniforme ? »

Elle parle anglais. Heureusement pour elle, j’ai appris un peu cette langue à l’école. Tout comme le français d’ailleurs. Sa demande sur l’obligation du porte de l’uniforme me laisse de glace. J’ai lu le règlement, enfin du moins les huit articles le plus important de la prison, et aucun d’entre eux ne parle de l’habit de la prison. Je sais par expérience que les gens doivent le porter, il est plus facile pour les gardiens de les reconnaître ainsi que pour voir leur matricule. Mais en aucun cas, il est obliger de le porter. Tout en lui adressant un sourire, je finis par formuler entre mes lèvres :

« Le règlement ne parle pas d’obligation particulière envers l’uniforme. Toutefois, je vous conseille de le porter de temps en temps, histoire que les gardiens se souviennent de vous. Il est plus facile pour eux de reconnaître un détenu. »

Si ça ne tenait qu’à moi, l’uniforme n’existerait même pas. Mais bon, il y a bien quelques gardiens qui ne portent pas leur habit alors. Nous n’allons tout de même pas en faire tout un plat. En espérant que ma réponse lui sera plaisante, je reprends mon chemin. Après quelques minutes de marche, je me décide enfin à parler.

« Que faisiez-vous avant d’entrer ici, Mademoiselle Jeong ? »

Laissons place à la discussion, histoire de détendre un peu l’atmosphère. L’histoire d’une vie m’intéresse toujours, tant que cela n’a rien avoir avec le « pourquoi » de sa présence ici. Oui parce que c’est bien connu que le passé criminel d’une personne me laisse de glace. Au aucun cas, j’avais envie d’entendre ce genre de chose. Je préfère quand sa remonte à un peu plus loin, quand l’être humain était encore saint d’esprit. Bizarre non, d’habitude, la première chose qu’on demande à une personne dans une prison, c’est ce qu’elle a fait pour atterrir dans la geôle.

Les escaliers qui donnent sur le couloir des prisonniers sont enfin devant nous. Du haut de ces quelques vingtaines de marches, la cellule numéro huit attend son nouvel habitant. Pas de quoi être stressé, il y a certainement déjà trois autres personnes qui y logent. Parce que oui, je devrais informer la nouvelle venue qu’elle ne sera pas seule. Quoique, une fois devant sa nouvelle « chambre », elle le remarquera bien assez tôt.
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Mee Na Jeong
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MessageSujet: Re: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeJeu 7 Aoû - 3:02

J’ai cru bon de poser ma question, même si c’est le genre de questions qu’on s’abstient habituellement de poser tellement c’est stupide. Mais je tiens trop à la réponse pour me sentir honteuse. Je ne sais même pas si ma gardienne a compris ce que je raconte. J’ai pu comprendre ses mots avec beaucoup de concentration, on m’a enseigné l’allemand quand j’étais à l’école. D’ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi les Américains m’ont transférés ici, alors qu’au centre je pouvais au moins communiquer avec les gardiens. Je pouvais discuter avec eux pour passer le temps et on faisait même parfois une partie de cartes. Ou d’échec; à laquelle je ne pouvais jamais gagner. Mais au moins, je n’avais pas à me concentrer horriblement pour comprendre.

« Le règlement ne parle pas d’obligation particulière envers l’uniforme. Toutefois, je vous conseille de le porter de temps en temps, histoire que les gardiens se souviennent de vous. Il est plus facile pour eux de reconnaître un détenu. »

Ses paroles sont arrivées à mes oreilles comme une violente pluie de mots et je mets un moment à comprendre que je ne suis pas forcée de me confiner dans cet habit sombre. Le porter de temps en temps ne me dérange pas, j’imagine que les gardiens comprennent mieux les chiffres que les lettres : ils ne pourraient pas apprendre « Mee Na Jeong » mais se rappelleront de 39 49 25. Ce sera plus simple pour ces tas de muscles de me nommer par mon matricule que par mon nom. D’ailleurs, j’oublierai peut-être moi-même mon nom à force d’être interpelée par une série de nombres. Si jamais je sors, je n’arriverai plus à me présenter. Je ne pourrai plus écrire Mee Na avec une orthographe correcte et j’écrirai systématiquement trente-neuf, quarante-neuf, vingt-cinq. Mais si c’est le matricule qui les intéresse, peut-être que je peux l’écrire sur mon t-shirt ? Comme ça, de temps en temps, je pourrai mettre ce que je veux, sans craindre qu’on ne me reconnaisse pas. Et puis…Que feraient-ils s’ils ne me reconnaissaient pas ? Est-ce qu’ils me feraient sortir ?

Nous reprenons notre chemin. Damara devant moi marche en silence. Elle connaît par-cœur ces couloirs j’imagine. Je tremble encore, mais ça va, je me calme. Le fait que je ne sois pas absolument obligée de porter l’uniforme me rassure : ne pas avoir à revendiquer mon droit de porter quelque chose d’autre me console. C’est sûrement l’une de mes seules consolations depuis que je suis ici. Mis à part peut-être que malgré son statut de gardienne, celle qui m’accompagne ne semble pas sadique.

« Que faisiez-vous avant d’entrer ici, Mademoiselle Jeong ? »

Ce que je faisais ? Avant la prison ? Je réfléchis un moment. Je ne crois pas qu’elle veuille entendre parler de ma carrière de chimiste en herbe, ni de ma période de dealeuse. Je crois qu’elle veut savoir qui j’étais…Qui j’ai été, si j’ai déjà eu une vie normale. Dans mes souvenirs, je deviens soudainement Li Mei Jeong. J’avais à peine 19 ans et notre vie, à Preston et moi, était merveilleuse.

« Réceptionniste…Dans un cabinet d’avocats… »

Je fixe le vide un instant, puis je relève les yeux, un faible sourire aux lèvres. Je ne sais pas trop comment je me sens, mais mieux. Oui, je me sens un peu mieux. Je regarde brièvement les escaliers qui s’élèvent devant nous; les chambres…enfin…les cellules doivent se trouver à l’étage. Je fais un effort pour ne pas laisser la conversation s’arrêter là et, toujours en anglais, je m’adresse à Damara.

« Et…vous ? Avez-vous toujours travaillé dans ce…genre d’endroit ? »
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Damara Galanis
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MessageSujet: Re: Lithium Prisoner [Libre]   Lithium Prisoner [Libre] Icon_minitimeVen 8 Aoû - 15:10

Mon regard se plante dans le sien. Ralentissons le temps, c’est à la fois une demande et une invitation. Voyez-vous mademoiselle Mee Na, chaque être humain qui arrive ici, a hâte d’être seul. Mais dès qu’il est devant ces escaliers, étrangement, ce sentiment change. A ma plus grande joie. Lâcher une jeune femme dans les abîmes profondes et inconnues, n’était pas vraiment dans mes habitudes.

Je viens prendre place sur la première en prenant soin de dépoussiérer un peu la pierre. J’invite du regard Mee Na à venir prendre place à côté de moi. Suis-je donc condamnée à faire la conversation en anglais ? Ceci ne me gêne absolument pas dans le fond. J’adresse un petit sourire à la jeune femme. Si j’ai toujours travaillé dans ce genre d’endroit. J’hésite entre affirmer ou nier. J’ai tout de même passé trois ans dans une prison. Moins vaste que celle-ci certes, mais l’uniforme et les armes ne m’étaient pas inconnu.


« A début, je suivais des études en vue de devenir historienne. Mais quelques malencontreuses choses ont fait que ma route a dévié. Et sur un coup de tête, j’ai préféré entrer dans une prison basique de Grèce. »

Allez savoir une femme comme moi « préfère » être dans une prison, plutôt que de s’occuper d’enfants qui souffrent. Pourquoi ? Je ne sais pas moi-même. Ma décision a été si soudaine et rapide. Surtout pour Sebasten qui lui, n’avait jamais pensé à ce que je tombe dans la bouche du métier de flic. Je souris en me disant que Thierry devait être heureux de me voir aussi douce avec les « animaux à abattre ». J’ai toujours été contre la violence. Je n’en vois absolument pas l’utilité.

Quant à ses choses qui ont changés ma vie. Jamais je ne les oublierai, c’est impossible. Chercherai-je un apaisement auprès de ceux qui souffrent le martyre ? Peut-être et qu’importe. Je me suis engagée à être présente pour les gens qui en auront besoin. C’est une parole à respecter. Mes yeux viennent chercher au plus profond de ces deux billes sombres. Avez-vous réellement peur Mademoiselle Mee Na ? Je reste un long moment silencieuse.

Décidément, je ne comprendrais jamais comment la justice puisse envoyer des gens dans la fleur de l’age en prison. Le sol est poussiéreux, les murs pleurent et la porte de la bibliothèque a mal. Difficile de trouver un peu de bonheur à la structure des lieux. C’est les gens à l’intérieur, son bonheur. Comme le jeune homme qui m’avait donné cette bille, qui d’ailleurs ne me quitte jamais. Cela me permet de penser un peu à l’agréable moment que j’avais pu passer avec lui. Mon bonheur ne se résume qu’à ça. Regarder une bille pour rapidement trouver le sourire. Cette jeune femme ne doit pas se sentir seule, pas à son arriver …

D’un geste lent, je remonte la manche de mon uniforme, laissant apparaître plusieurs bracelets typiquement grecs. J’en retire un au hasard de mon poignet. Simple, en caoutchouc noir avec une plaque en argent comprenant des motifs. Celui-ci, je l’avais eu lors d’un rapide passage au pied de l’Acropole à Athènes. Le marchant connaissait bien Hélène d’ailleurs. Allez savoir maintenant pourquoi il m’en a fait cadeau … Qu’importe, c’est un présent qui doit persister. Je prends la main de la jeune fille en glissant discrètement le bracelet dans sa paume. Je lui dis, armée d’un petit sourire aux lèvres :


« Ceci est un présent, en gage de confiance. Si vous avez besoin de moi. N’hésitez pas. »

Si je pouvais faire quoi que ce soit pour cette jeune femme. Je n’hésiterai pas. Sur ce, je me redresse, lançant un regard de défie aux escaliers. Après tout, rien n’indique que ma conversation avec Mademoiselle Mee Na soit terminée. De bonne grâce, j’insiste gentiment pour qu’elle me suive, pas après pas, nous montons les marches.
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