Sadismus Jail
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 Coupable ? oui... (libre)

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Angeliqua VonTassel
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MessageSujet: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeJeu 17 Juil - 14:02

Stop pitié. Je ne supporte pas la route ! Je n’en peux plus. Réveillée à cinq heures du matin pour me faire trimballer dans un fourgon toute la journée, non merci ! Le trajet Russie-Allemagne, ca se fait en plusieurs jours habituellement que je sache merde ! De plus, je suis malade en voiture, et là, à l’arrière d’un fourgon, surveillée par deux putains de policiers, merci mais j’ai ma dose. Le ciel ! Je veux voir le ciel ! Je vais gerber mon estomac si cela continue, je n’arrête pas de vomir, vous comprenez ça ! Espèces d’idiots en uniforme ! Mes poignets sont douloureux à cause de ces menottes, je n’ai pas eu le droit à tout le tremblement non plus, je ne mesure pas deux mètres pour cent cinquante kilos non plus… Et donc je ne ressemble pas trop à un ours en cage, ils ont été sympas sur ce coup-là, je ne suis pas trop enchaînée.
Seulement, les policiers commencent à en avoir marre de m’entendre parler avec Mélissa, je suis stressée, Mélissa n’est pas là pour me tenir compagnie et mon métronome a disparu, je ne peux pas me calmer, seul moyen disponible : mes ongles. Ils sont vraiment longs, je me suis laissé tombé sur le banc qui me sert de siège de façon à me retrouver couchée sur le côté, le bras tendu, je commence à tapoter le fer de mes ongles, je ferme les paupières lentement et ravale mon anxiété, mon appréhension et ma fureur. J’ai déjà eu une crise tout à l’heure et les gardiens n’ont pas apprécié, le calme me revient peu à peu tandis que le léger bruit mêlé à un grincement s’élève dans la fourgonnette. Soudain, un des policiers, le plus vieux et le plus laid par ailleurs hausse la voix.


« Tu arrêtes ça immédiatement… »

Son énorme ventre doit peser plus lourd que mon corps entier, il ne doit même pas se voir pisser… Je continue, je n’ai que ça après tout pour le moment… Il me fait penser à mon père, en plus gros, je le tuerai bien une huitième fois celui-là…
Le policier se lève, la chaîne de mes chevilles dans la main droite et sa voix caverneuse retentit une nouvelle fois :


« TU ARRÊTES ! Ou je te remets ça aux chevilles ! »

Lentement, j’ouvre les paupières, laissant apparaître mon regard doré frôlant le jaune, évidemment il ne me regarde pas dans les yeux… Je soupire et laisse mes doigts en suspension à quelques millimètres du banc de métal. Ma mâchoire se contracte, instinctivement. Je referme les yeux, avec force cette fois-ci. Je chuchote, perdue, terrifiée par moi-même.

« Mélissa…pas maintenant…je ne peux pas…ils ont dit que j’étais en prison à cause de ça ! Non, non ! »

Soudain, je roule sur le banc et me retrouve sur le sol du fourgon au moment où le chauffeur annonce :

« On arrive dans une centaine de mètres ! »

Mes hurlements commencent. Je hurle, la tête entre les mains. Je n’en peux plus de ce trajet qui dure des heures mais qui ont l’air d’années, je veux sortir MERDE ! Ma crise quotidienne continue, mes cris vont crescendo, je m’attrape les poignets, la main gauche tenant le droit et la droite le gauche, je griffe mes avant-bras furieusement. Me balançant d’avant en arrière, je sens les doigts gras et boudinés des gardiens me relever et me plaquer contre la paroi du fourgon.

« MERDE ! TA GUEULE ! Que tu ressembles à quelque chose avant d’entrer PUTAIN ! »

Il me lâche, je retombe mollement sur le banc, aïe, ma hanche. Ils ouvrent les portes et me prennent chacun par un bras, soulevée du sol, je finis par ouvrir les yeux. L’air frais me calme doucement, mes cris diminuent, pourtant, je suis sûre qu’on m’a entendu de l’autre côté du portail de ma nouvelle demeure. Le ciel est gris : la pluie s’annonce. Tant mieux, j’aime la pluie. On poireaute devant le portail, cela m’arrange, je n’ai pas envie d’entrer, pas tout de suite. Le cliché du gardien pervers me vient à l’esprit, vous savez, celui qui vous tripote à votre arrivée et vous maltraite, il pourrait bien avoir une mauvaise surprise si je le rencontre… Putain, j’ai froid… Mais je m’en fous, mon uniforme est trop petit et alors ? Je fais avec… L’attente commence à se faire longue, ils ne sont pas doués dans cette prison ou quoi ? Intellectuellement mauvais ? Mes longs cheveux châtains sont soulevés par le vent, je ne les ai pas attachés aujourd’hui, j’ai perdu le seul élastique que j’avais… Pourtant je ne perds jamais grand-chose. Soudain, je sens la première goutte de pluie, une extase pour moi ! Je referme les paupières rapidement tandis que le gardien à ma gauche se met à ronchonner à cause du temps et de son impatience lui aussi… Faites que ce ne soit pas un idiot qui m’ouvre…pas un idiot pas un idiot pas un idiot pas un idiot…
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Siriel Silver
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeJeu 17 Juil - 17:23

Ca sent la pluie. Tout dans cette prison me prévient de l'arrivée imminente des larmes du ciel. Les pierres vibrent de gris, l'air a une odeur de métal et les chaînes de la vieille salle de torture semblent se couvrir d'une rouille invisible. Pas d'oiseaux visibles au travers des barreaux. Mais il y en a rarement. Contrairement aux hommes, les animaux n'observent pas ceux qui sont en cage.

Le gardien me regarde d'un air étrange. Je dois vraiment avoir l'air idiot ce matin pour qu'il se mette à m'inspecter ainsi. Mon uniforme est toujours trop petit mais j'ai mit des chaussures cette fois. La fievre n'est plus là pour me tenir chaud. Je sais aussi que j'ai encore maigrit. Moins de 70 kilos pour près de deux mètres, j'imagine sans peine ce a quoi je dois ressembler. Je lui rend son regard, neutre et vide. Le silence s'installe un moment mais il finit par détourner la tête. Ils le font tous. Je crois que le vide est l'une des choses qui effraie le plus les hommes. D'un ton rude, il me parle en allemand. Je ne comprend pas tout mais je devine.


"Damara."

Il me fait signe d'attendre et téléphone à ma gardienne, porbablement pour lui demander confirmation. Je patiente sans bouger le temps que la jeune femme lui dise ce que je suis venu faire. Des hurlements arrivent jusqu'à moi, l'homme lache son téléphone et se précipite à sa guérite pour voir. Je ne bouge pas. Les hommes aiment le spectacle de la souffrance. Moi pas.

Finalement il revient et me tend le dossier de ma nouvelle camarade. La porte s'entrebaille en un grincement et je fais trois pas dans la cours. Juste assez pour sentir l'eau froide sur mon visage. Le médecin va me tuer. Tant mieux.
Mes yeux gris et secs se posent sur la nouvelle arrivée. Elle a des cheveux châtains clairs, mouillés, sur ses épaules et des yeux d'or qui me rappellent un peu ceux de Sarah. Quoique par rapport à ce regard là, le doré de ma soeur se rapprochait plus de l'ambre. Mais peu importe, comme toute chose sur cette terre, elle me rappelle mon ange. Et comme à chaque fois, la peine est presque insoutenable. Le ciel pleure pour moi. Les gouttes de pluie s'écrasant l'une apres l'autre sur les pavé de la cours. Une bouffée de chagrin semble s'échapper des nuages pour s'envoler vers la brume blanche de mon esprit. Sarah.

Pourtant, mon visage reste impassible. Je fixe l'inconnue, au matricule 616178, et attend qu'elle fasse le premier pas. Je n'ai pas regardé son dossier. Je n'ai pas regardé son gardien, à peine si je l'ai regardée elle. Peu m'importe qui elle est. De toute façon, ici, nous ne sommes plus rien.
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Angeliqua VonTassel
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 6:03

Je suis russe…pas allemande, traitez-moi de tout les noms qu’il vous plaira, je ne comprendrai pas tout et je doute que vous me compreniez aussi et je sais que c’est un avantage… Mélissa où es-tu ? Reviens, j’ai besoin de toi… Tu es la seule qui me comprenne, tu m’as aidé dans le passé, tu m’as aidé à survivre ! Aides-moi encore s’il te plaît… Les paupières fermées, j’entends le portail qui s’ouvre, je ne suis pas si bête que j’en ai l’air bien au contraire et d’ailleurs je suis sure que vous seriez étonnés si jamais je vous donnais mon Qi…
Une sale migraine me prend, déjà deux crises en une journée, il me faut un métronome sinon, je ne tiendrai pas le coup et la prison non plus d’ailleurs. Les deux hommes me lâchent, heureusement que j’avais l’esprit ailleurs, je ne supporte pas le contact physique lorsque ce n’est pas moi qui le décide. Obéissante, je fais quelques pas, les paupières closes, un sourire hagard sur les lèvres. Je baisse la tête, mes longs cheveux dissimule mon visage et recouvre une bonne partie de mon buste. Que vais-je faire ici ? Très bonne question. J’entrouvre les lèvres mais une boule s’est formée au niveau de ma gorge et de mon estomac, aucun son ne sort. Les mains toujours attachées, je serre les poings avec force, du sang coule de mes poignets et de mes avant-bras à cause de mes griffures. Sang, pluie, sang, pluie, sang, pluie… Je me rabâche les même mots, calme toi Angie, calme-toi ! Soudain, j’ouvre les yeux vers le sol, tête toujours abaissée, j’observe le mélange de mon hémoglobine et des pleurs du ciel, c’est beau…

Je sens bien que je suis complètement trempée, les gouttes s’insinuent sous mon uniforme lentement, délicieuse sensation. Ma chevelure colle à mon crâne et cette tenue trop petite pour moi ne me protège pas, tant mieux, s’il n’y tenait qu’à moi je courrais déjà sous cette eau grisâtre. Avec une lenteur effroyable, je relève la tête et la première personne que j’aperçois est un jeune homme. Il m’interpelle.


« Mélissa… »

Ce nom émane de ma bouche comme lorsqu’on appelle au secours. Les poings toujours serrés, je trépigne sur place, le regard planté sur e visage du prisonnier qui se trouve devant moi. Le gardien de la prison arrache les clés à ceux qui m’ont amenés ici et je sens ses mains sur mes poignets blessé et striés de diverses cicatrices, il me retire mes menottes, puis il a un temps d’arrêt, je sens ses yeux sur mon visage mes pas dans mon regard. Pourquoi les gens n’arrive-t-il pas à supporter mon regard… J’entends sa voix de ténor dans mon dos, il s’adresse aux deux autres, en Allemand, je ne comprends pas tout.

« Pourquoi elle saigne ? Qu’est-ce que vous lui avez fait ?! »

Mais je ne l’écoute pas vraiment et la réponse m’échappe, ce jeune homme…Qui est-il ? Il est vraiment grand, mais ça ne me choque pas… Il est mince, presque maigre, sa peau blanche me rappelle mon propre épiderme. J’ai l’impression de savoir pour qui le ciel pleure aujourd’hui, je le fixe dans les yeux, le fera-t-il lui ? Les poignets libérés, le sang continu d’affluer, mais je ne le sens plus à présent, cela fait des années qu’il coule… Un second mot sort de mes lèvres je le prononce en russe :

« метроном ! »

Le gardien se retourne et me regarde d’un air abasourdie, faut qu’il apprenne à lire un dossier… En parlant de dossier, je l’aperçois dans les mains du jeune homme que je détaille depuis tout à l’heure. Pourquoi l’a-t-il ? Je fais quelques pas, pas beaucoup. Je suis une solitaire, je n’approche pas souvent les gens et vice-versa. Mais ici, j’ai l’impression que tout est différent de l’extérieur, il faut savoir s’allier avec les bonnes personnes. Je répète le mot, en allemand cette fois et assez fort pour qu’une bonne partie de la cour m’entende sinon, ce sont de nouveaux cris qu’ils vont avoir loisir d’écouter.

« METRONOME ! »

J’ai l’impression que ma tête va exploser, comme à chaque commencement de mes crises. Mes jambes lâchent sous mon corps, je me retrouve à terre, les genoux sur le sol dur et humide. Non ! Je ne veux pas, pas encore… Pourtant, je n’ai pas lâché des yeux le jeune homme qui tient mon dossier, mon regard doré l’inspecte, je le trouve intéressant… Et cela est rare.

« Mélissa reviens ! Mélissa s’il te plaît… »

J’ai parlé en Allemand, pourquoi ? Je ne sais pas vraiment, peut-être m’écoutera-t-elle mieux. Soudain je la vois, elle est à côté du prisonnier inconnu.

« MELISSA ! Aides-moi… »

Je me concentre sur la pluie, je me suis disputée avec elle, je sais très bien qu’elle ne m’aidera, je n’ai pas voulu tuer le garde dans le fourgon et elle m’en veut, je le sais… Concentres-toi sur la pluie ! Goutte, goutte, goutte, goutte. Je relève la tête : elle n’est plus là, je n’ai pas envie de la voir de toute façon, plus maintenant. Je me relève avec aisance et retrouve mon mètre soixante-seize habituel. La migraine s’envole doucement, fais de nouveau quelque pas vers l’inconnu sans plus, son visage impassible est un appel pour moi, je veux savoir, tout ! D’habitude je lis dans les gens comme dans un livre ouvert…
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Siriel Silver
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 10:40

Beaucoup d'agitation dans l'air figé de la cour. Je ne parle pas du gardien chef qui parle aux gardes de la nouvelle. Je ne parle pas non plus du vent léger qui s'amuse parfois à donner un angle aux gouttes histoire d'en varier la musique. Non, je parle juste de l'impression qui vient de me sauter aux yeux. Comme si le silence et le bruit passaient leur temps à se courir après. Je me demande une seconde si c'est la fievre qui me fait rechuter. Je ne pense pas. Je verrais plus tard. Ce n'est pas vraiment important. Rien ne l'est.

Je n'ai toujours pas bougé. Mes paupières glissent parfois sur mes yeux, pour les protéger des gouttes et permettre à celles perlant sur mes cils de tomber sur mes joues. Si je me concentrais, je pourrais sentir chacune d'entre elles. J'aimais faire ça avant. Maintenant je ne sors que lorsqu'on me le demande. Je soupçonne d'ailleurs Damara m'envoyer ici pour me donner un prétexte pour prendre l'air.

Un mouvement me fait baisser les yeux au sol. Un rouge violent tente d'envahir le gris ambiant. Le sang se mêle à la pluie, essayant de vaincre la transparence par sa couleur. Mais l'eau ne se laisse pas faire, le diluant en un rose/violet pâle. La réalité ne gagne pas toujours sur le néant. C'est d'ailleurs curieux puisque le néant n'est rien, alors les choses devraient le faire disparaitre. Mais non. Car toute chose revient au néant à la fin. C'est la leçon de l'eau.

Une voix féminine s'élève enfin. Elle ne prononce qu'un seul mot qui fonce, telle une balle, tuer un nouvel innocent. Je relève mes yeux et la regarde. Il n'y a pas de Melissa dans cette réalité. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas tout court. Peut-être que Melissa est une amie laissée de l'autre coté. Ou une peluche. Ou peut-être que MElissa veut dire "Bonjour". C'est un mot. Ca peut être n'importe quoi. C'est pour ca que je hais les mots.

La voix de ténor du gardien chef lui répond. En allemand. Je ne comprends rien mais comme ce n'est pas moi qui suis visé cette fois, cela ne me dérange pas outre mesure. Je continue à fixer 616178 dont je n'ai pas lu le nom. Une autre voix d'homme répond, toujours en allemand. Leur paroles tuent la musique de la pluie. Quand je disais que les mots sont des assassins.

C'est alors qu'un autre mot sortit de ses lèvres. Un mot qui me dit vaguement quelque chose alors que je sais ne pas connaître cette langue. Ca n'a pas la sècheresse de l'allemand, la complexité du français, l'ordre de l'anglais. Ce ne sont même pas les accents exotique du japonais de Tsuyosa ou du grec de Damara. C'est une langue que je ne connais pas. Les sons roulent dans ma tête.

Mié trrrrrro na m. Le m qui s'arrête tout seul, le dernier o qui se prononce un peu comme un a, les r qui roulent comme les pierres du ruisseau, et quelque chose de mouillé dans la première voyelle. Miétronam. Pourquoi ce mot étrange me dit quelque chose. Miétronom.

Un cri en allemand vient troubler ma réflexion. Est ce que je sais moi ce que veux dire Taktgeber, hein ? Par contre mietronom, ca me fait rapidement penser à du français. Un métronome. Comme celui que nous avions sur notre piano droit dans notre petit appartement. Est-ce ça qu'elle demande ? Une prison du temps ? Pourquoi ? Je veux dire, pas que ça m'intéresse mais je n'ai pas vu de musique ici et vu les difficultés que j'ai eu à trouver du papier et des crayons, je doute qu'on lui en donne un. Pourtant ce n'est pas tres difficile à fabriquer. Un ressort, des engrnages, un cadre, une tige, un balancier et un poids mobile. Rien de très sorcier lorsqu'on a des outils. Ce que je n'ai pas.

Son corps tombe mais nos yeux sont toujours liés. Les miroirs ne voient pas ce qu'ils reflètent aussi je n'ai aucune peine à le soutenir. Je ne cherche rien dans ses yeux. Je ne fais que rendre le regard qu'on me tend. En moi, il n'y a rien a voir.
Elle parle en allemand, suppliant cette Melissa. J'en conclus qu'il s'agit d'une personne. D'une personne qui parle allemand et qui peut l'entendre. Bref.

Je me décide enfin à bouger. Lentement. Chaque pas que je fais vers 616178 est calculé. Réfléchit. Ou en tout cas assez lent. Ma main droite lache le dossier et se met dans ma poche. J'essaie de trouver quelque chose pour la calmer, je suis très sensible au bruit. Surtout les cris. Et plus encore lorsqu'ils sont muets. Mais je n'ai rien. Pas même une ficelle. quand à la bille, je l'ai donnée déjà.

Arrivé devant elle (a distance raisonnable toutefois, je ne veux pas empiéter sur son espace), je plie le genou et me met à sa hauteur. Mes yeux ne quittent pas les siens. J'espere que mon vide suffira a calmer sa crise. Ca fonctionne parfois. Pas souvent.


Dernière édition par Siriel Silver le Ven 18 Juil - 13:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 11:26

(j'aime beaucoup ton écriture oO. Ah et je mets les traductions au bas de mon post ^^).

Je sens les regards lourds des gardiens dans mon dos, je ne veux pas qu’ils me regardent dégagez, laissez-moi… J’en ai rien à faire de vos ordres, je n’aime pas qu’on m’ordonne quelque chose, vous comprenez ça, bande de larves… Vous avez encore plus ratez votre vie que moi, alors vous me devez plus de respect que je vous en dois. Mais cela, je n’en ai rien à faire, les autres je m’en fou.
J’ai fais quelques pas, seulement, je ne tiens pas longtemps, ce voyage m’a endormi les muscles en quelques sortes, je ne peux dire combien d’heure j’ai roulé, sans aucunes poses pour moi évidemment, les gardes ne se sont pas gênés… Mais après tout, Mélissa me tenait compagnie mais elle n’est plus là, elle ne me soutiens plus, sans elle je vais sûrement devenir folle. Tiens ? Je me dis folle maintenant, d’habitude ce sont les autres. Je ne cherche pas à me retenir, je n’ai rien à quoi me retenir, de nouveau à genoux sur les dalles, j’attends. Quoi ? Bonne question…

Mes poings sont toujours serrés, j’ai besoin de quelque chose, un bruit sourd, n’importe quoi ! Soudain le gardien de la prison m’attrape par l’aisselle afin de me relever. Mauvaise idée, je n’aime pas que l’on me touche. Mes bras sont pris de violents tremblements, à genoux, je fixe toujours le prisonnier de tout à l’heure. Seulement, mon esprit ne commande pas mes actes. Je hurle :


« отпусти меня !» *

L’idiot ne comprends pas et tentes vainement de me relever, mais je n’ai pas envie de mettre mon énergie à son service. Mon visage se contracte en une grimace presque effrayante. Ma main vole jusqu’à sa gorge mais il l’intercepte avant que je parvienne à mon but. Il serre mon poignet, sur mes plaies anciennes et nouvelles. Le liquide rougeâtre emplit sa paume, la colore, alors il me lâche. Est-il dégouté ? Pourtant, il doit en voir du sang… Il s’en va, il a enfin décidé de me laissé tranquille. C’est ça, barrez-vous tous, allez vous-en, laissez moi bordel ! Les yeux toujours dans ceux de l’inconnu, je lis rapidement son matricule : 571428. Je le retiens, dans un coin de mon esprit, à jamais. Je ne rêve pas, il me regarde dans les yeux ! J’ai l’impression que mon cœur vient de s’arrêter de battre, ils sont rares ceux qui y parviennent. Pourtant je n’arrive plus à me concentrer sur le bruit des gouttes sur le sol gris, les autres prisonniers parlent trop fort, le claquement des bottes des gardiens résonnent de manière irrégulière, ça me perturbe.

Mélissa…J’ai besoin de toi ! Mélissa… Pourquoi m’as-tu abandonnée… Pourquoi ne m’as-tu pas aidé lorsque j’étais au tribunal, tu aurais pu n’est-ce pas…

Toujours à genoux, je prends mon visage entre mes mains, je l’entoure au niveau de mes minces joues. Et je me mets à me balancer d’avant en arrière. Une légère brise parvient jusqu’à moi, je frissonne. Pourtant, je n’ai pas vraiment froid. Je n’ai pas détourné les yeux de son regard.

Enfin…Enfin j’entends quelque chose d’assez régulier, ses pas sont lents, presque parfaitement régulier. Je fais abstraction des autres bruits qui me parviennent, je me concentre sur ses pas, boum, il pose son pied, un petit splash lorsque l’eau est légèrement projetée autour de sa chaussure. Boum, splash, boum, splash, boum, splash, boum, splash…

Doucement, les poings se décontractent. Il approche mais pas de la même façon que les gardiens, il a l’air de vouloir m’aider. Est-ce vrai ? Je ne fais confiance à personne… Sauf à Mélissa, mais elle n’est plus là pour le moment. Je vois son regard au même niveau que le mien, il s’est baissé. Ma bouée, la voilà, ma bouée… Je m’accroche à son regard comme pour me sauver de la noyade, je desserre les lèvres. Mes ongles ont laissés de nouvelles traces sur ma paume, mais je m’en contrefiche à présent. J’avance d’un nouveau mètre, à genoux. Comme un chien en train de crever.

Lentement, je lève le bras, les doigts tendus, le sang coule toujours mais de manière moins importante. J’approche mes doigts de son visage, pourtant je ne le touche pas. Mon bras retombe mollement. Le mal de tête disparaît ainsi que l’étau qui l’accompagnait précédemment. Je me sens mieux, pourtant je ne bouge pas d’un poil à présent. Je ne veux pas qu’il parte. S’il te plaît restes, ne m’abandonnes pas, tu m’aides…

Je ne parle pas, le silence c’est magnifique la plupart du temps. Pourquoi son regard est-il si vide ? Après tout le mien n’est pas très animé non plus… Sauf par la folie… Je ne connais pas son nom, mais pour l’instant ça ne me dérange pas, je n’ai pas besoin de son nom. Juste de sa présence.


« ангел »**

Un souffle, un tout petit souffle qui veut dire tant de choses. Merci entre autres mais aussi beaucoup plus. Des choses profondes que la plupart des gardiens présents pour le moment ne pourrait pas comprendre…

*Lâche-moi
** Ange.
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 13:31

(ah, euh, merci. Quand au russe, pour le moment ça va c'est encore a mon niveau ^^' complique pas plus hein par contre ;) )

Quelque chose changea dans l'équilibre de l'univers. Un grain de poussière infime dans une autre galaxie qui se déplace de quelques milimètres. Réaction en chaîne d'émotions et de personnalités. Et l'agitation devient chaos. Ce n'est pas un changement perceptible. La pluie continue à tomber avec insistance sur le sol, les nuages cachent toujours l'infinie éternité du ciel. Mais le métal prend le pas sur l'eau. Petit à petit. Le bruit des gouttes de sang étouffe celui des larmes. Le cliquetit des chaînes et des clefs du gardien chef. Les passions invisibles qui rendent l'air plus opaque, l'oxygène moins présent, l'humidité plus opressante. Le fer combat la rouille. Le chaos est la seule chose qui puisse détruire le néant. Mais il ne me détruira pas. Car je ne suis pas que vide. Je ne suis pas. Tout court.

Une voix hurla des sons inconnus. Je mis quelques secondes à me rendre compte que c'était la nouvelle qui criait. Je n'ai pourtant pas laissé mon regard quitter le sien...

Les sons m'atteignent de plein fouet. Pourtant je ne suis pas visé mais je sais que les mots tuent qui ils peuvent. Ils se fichent des intentions, ils détruisent, c'est tout. Même ces mots là. Atpousti minia. Attt pousss ti. Avec le drôle de A qui ressemble à un O (a moins que ce ne soit l'inverse) et ce i terminal, qui ressemble à un i, mais pas n'importe quel i. Comme s'il pouvait y avoir plusieurs i. Oui, ce son semble exclure ses semblables. Je suis I. Ne me confondez pas avec d'autres I. Je n'ai rien a voir avec le I de minia. N'entendez vous pas que ce coquin est matiné de é ? Ni avec le second qui fricotte avec un A qui ressemble encore plus à un a que le premier a. Vous ne comprenez pas ? Ce n'est pas grave, je ne cherche pas à faire passer quelque chose moi. Je ressens simplement chaque son, chaque lettre, comme un besoin d'identité. Et je ne comprends pas.

Je me suis souvent demandé si les mots que l'on ne comprenait pas avaient le même pouvoir destructeur que ceux dont on connait la signification. Ou si chaque langue utilisait les mots différemment. Je n'aurais jamais la réponse à cette question informulée. Par contre je sais qu'il y a plus que les mots qui passent dans le langage. Et quoique 61 ai dit, le gardien chef bat en retraite. De nouveau, le sang essaie de vaincre l'eau. De nouveau, il se fait diluer, tandis que le chaos continue à essayer de pénétrer dans les sentiments de chacuns. La marionette n'a pas besoin de texte pour s'exprimer. Je n'ai pas besoin de sentiments pour ressentir. C'est pour cela que je ne crains rien. La peur, l'angoisse, la haine, la colère et la tristesse. Tout ceci est présent dans la cour. Je reconnais chacun d'entre eux. Tandis que moi, je ne fais que regarder la nouvelle. Sans pitié, peur, ou compassion. Je ne ressens rien. Les sentiments sont pour les vivants. Il pleut.

L'eau qui coule sur moi me laisse des sillons mouillés. Je regarde 616178. Elle se balance d'avant en arrière comme si elle cherchait le salut dans l'ordre. Trop de chaos. Je crois que je comprends ce qu'elle veut dire mais je n'en montre rien. Je suis un miroir, le reflet de toi même à travers mon existance physique. Est ce que tu comprends ? C'est peu probable. Et cela n'a guere d'importance. Je continue à approcher. Le dossier gondole. L'eau appelle le papier. L'encre rêve de se diluer. Même le carton ne résiste pas.

Je me suis baissé. Vu d'ici, elle parait différente. Je suis trop grand pour ce monde. Trop mince. Trop faible. Je ne suis pas fait pour ce niveau de réalité. J'appartiens... je ne sais pas. Juste que cette réalité ne m'intéresse pas. Son regard appelle le mien, je continue donc à la lui donner. Elle semble s'y raccrocher comme à une bouée. Ce n'est pas la première fois que je vois ce genre de choses dans le regard de quelqu'un. J'ai l'habitude. Après tout, soit elle s'en sort. Soit nous coulons à deux. Quelle importance. Est-ce seulement réel ?

C'est son tour d'avancer vers moi, ce qu'elle fait à sa façon. Le temps semble figé ce qui n'est pas du gout du portier qui me crie en allemand de me dépêcher un peu. Je l'ignore sans trop de peine. Ses mots passent par dessus ma tête. Etre petit serait une bénédiction.

Son bras se tend presque jusqu'à mon visage. Elle saigne mais la pluie continuera a laver tout le métal qu'il y a dans le rouge. Elle ne me touche pas mais il y a tout de même un contact qui se fait. Je ne bouge pas, je la regarde. Je ne sais pas ce qu'elle veut ou si même elle veut quelque chose. Les relations humaines ne sont pas simples pour moi. J'ai du mal à comprendre. Les choses n'ont pas pour moi les même significations que les autres.

Le portier s'énerve.

Doucement, je me releve, toujours sans la quitter des yeux. Suivant son geste, je tends ma main quelques centimètres en dessous de son propre poignet. On ne se touche toujours pas mais son sang goutte sur ma paume avant d'être effacé par l'eau. Je crois que je suis assez clair dans ma proposition. Il faudrait qu'elle se lève mais je lui laisse le choix de voir si elle veut le faire ou pas. Et si elle a besoin de ma main pour l'y aider ou pas. Je ne suis pas du genre à m'imposer. Si ce n'était le portier, je serais resté agenouillé.

Elle parle à nouveau et je crois que je comprends. Pourtant cette fois je n'ai pas vraiment prit la peine d'écouter les sons. Je laisse le mot faire son chemin en moi tout en la regardant. Il faut vraiment que l'on rentre maintenant. Sinon je vais encore tomber malade et Sarah ne sera pas contente.
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 14:32

Mon regard impassible ne bouge pas, ou du moins pas volontairement, mes pupilles doivent se dilater ou se rétrécir selon la lumière. Soleil…Je n’aime pas vraiment le soleil, il vous agresse, il n’est pas doux comme une goutte de pluie qui coule lentement. Mon uniforme me colle au corps, me sert dans de multiples plis car il a beau être trop petit, il est cependant trop large…
Je détaille ses iris, je les trouve beaux. Leur couleur me fait penser à la pluie justement, exactement l’idée que je me fais d’elle. Une mèche de cheveux brune vient m’empêcher de continuer mon enquête. Les lèvres légèrement entrouverte sans être bouche bée non plus, je lève mon index doucement et effleure le front du détenu jusqu’à faire disparaître la gêneuse. Voilà, c’est mieux comme cela.
Je ne souris pas. Mon esprit est trop chaotique pour le moment. Est-ce un ange comme je l’ai dis précédemment ? Oui…tu as l’air si pur. Mais pourquoi es-tu là alors ? A moins que je ne sois la seule à te voir, comme pour Mélissa ?

Mes pensées confuses se combattent dans mon esprit. L’averse se fait plus dense, j’aimerai enlever mes vêtements si je le pouvais… Je ne suis pas pudique, le moins du monde, mais il faudrait que je brise notre échange et je ne le désire pas, au contraire.

Je parviens presque à imaginer deux grandes ailes dans son dos, deux ailes blanches, immaculées. Soudain, elles disparaissent, emportées par le vent, mon illusion, tu été si belle pourtant… En effet, il ne semble pas humain ou du moins pas de cette foutue humanité banale sous la contrainte d’un certain Dieu qui aurait construit le monde en sept jours. Qu’est-ce qu’il ne faut pas croire des moments… Les hommes ont besoin de croire en quelque chose pour survivre. Lui, a l’air de croire en rien, ni personne. Peut-être nous ressemblons nous plus que l’on ne peut y penser…
S’il est un ange, qui suis-je ? L’âme qu’il vient chercher ? Non, je n’ai pas d’âme. Ca n’existe pas.

Après avoir tendu mon bras, il se relève. Non ! Ne pars pas ! Mon cœur s’est mis à battre plus vite, de l’affolement, de la panique ou de la peur, je ne sais pas, je ne sais plus.
Je me calme au moment où il tend sa paume vers moi, que veut-il ? Que je parte avec lui ? Je ne suis pas un ange… Je ne peux pas partir avec toi. Mon regard quitte quelques millièmes de secondes ses pupilles pour observer sa main, il me demande quoi ? Que veut-il ? Il me demande avant de me toucher. C’est cela oui. Est-ce un piège ? Non, je ne pense pas, il est trop sincère. Sans attendre, je replonge mes yeux dans les siens.

L’espace d’un instant tout avait disparu autour de moi, il ne restait plus que moi et lui dans l’immensité de l’univers. Petit à petit le reste me revenait et les grognements du portier me parvinrent. Que veut-il celui-là ! Il passe sa vie à côté de la porte alors qu’elle soit ouverte ou fermée… Quelle importance ! La nuit tombe peu à peu recouvrant le ciel de son obscurité que j’apprécie.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai envie (ou besoin ?) de lui faire confiance. Après plusieurs hésitations ma paume ensanglantée entre en contact avec la sienne, j’enroule mes doigts autour de celle-ci. J’ai l’impression d’oublier Mélissa… Va-t-elle être jalouse ? M’en vouloir plus encore ?

Evidemment, tout ne peut pas être parfait. Je me relève, il me dépasse de presque trente centimètres mais cela ne m’empêche pas de le fixer plus encore. La sonnerie retentit, signe que les prisonniers doivent rentrer à l’intérieur… Ce son m’agresse les tympans, je ferme précipitamment les paupières avec une légère grimace d’énervement. Instinctivement, je serre plus encore la main de 571428. Pourquoi est-ce que je l’appelle par son matricule ? Je n’aime pas ça…

Ce son continue et le brouhaha des détenus amplifie cette sensation. Stop ! Stop ! Silence ! Je hais le bruit ! Les yeux toujours fermés, je renforce de nouveau mon étreinte. A-t-il mal ? Je ne pense pas…

J’ai l’impression de ressembler à une poupée de chiffon trempée. Les gouttes s’insinuent partout, mais ça ne me dérange pas, seulement, il a l’air de vouloir rentrer comme les autres… Et si je ne veux pas rentrer ? Si je veux rester là ? Que va-t-on me faire ? Je n’ai pas envie d’y penser pour le moment et je prends ma première initiative. Je marche de quelques pas et m’arrête, ne lâchant pas sa main. Va-t-il venir avec moi ou va-t-il tenter de s’enfuir comme tous les autres ? Nous sommes à quelques mètres de la porte, j’ai rouvert les yeux et décrispé mon visage en tentant d’oublier ce brouhaha constant, je pense que je vais devoir m’y habituer.

J’ose une seconde fois quitter ses pupilles, marque de courage ? Je ne sais pas trop. J’ai l’impression que je ne crains plus rien pour le moment… Des gardiens viennent vers nous, cela fait quelques minutes que la sonnerie à retentit. Si tu me suis alors tout iras bien… Apprends-moi à dompter ces lieux.
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 18 Juil - 20:54

L'on nous apprend en cours que le soleil est toujours là. Même lorsque de nombreux nuages sombres couvrent le ciel. Et si la nuit est noire, c'est qu'en fait le soleil éclaire une autre partie de la terre. Je me souviens de ces cours, des démonstrations avec une orange et une lampe. Je me souviens également que je n'étais pas d'accord avec cette théorie. Je ne le disais pas, évidement. A cette époque, les mots, les pensées et les idées étaient murés dans une bulle d'angoisse. Mais déjà à l'époque, je trouvais tout cela bien trop réel pour être vrai.

Les gouttes de pluie ralentissent et déjà quelques rayons percent les nuages. Les pupilles de la nouvelle changent en fonction de la lumière. Je ne sais pas si les miennes font de même, j'ai toujours très mal supporté le jour. Mes paupières se baissent tandis que son index vient toucher me front et écarter une mêche sombre qui me tombait dans l'oeil droit. Je ne bouge pas alors que des gardiens ont mit la main à leur matraque en la voyant viser ma gorge. Ils sont nerveux. Ils veulent me protéger. De quoi, je l'ignore. Elle ne me veut pas de mal, c'est évident. Et même si elle m'en voulait, cela m'indiffère.

L'éclaircie n'était qu'un leurre. Les larmes protectrices se remettent soudain à tomber avec plus de force encore. Oui, protectrice. Car les pleurs ne sont en fait qu'un moyen de se libérer de la douleur. Vous souriez d'un air entendu. Et pourtant. Cela fait plus de vingt ans que je n'ai pas versé une larme, et la douleur est toujours aussi vive. Pleurer fait du bien. Prenez exemple sur le ciel, et laissez de temps en temps votre douleur se diluer dans l'eau salée. Ou taisez vous. As tu déjà pleuré toi ?

Je me relève doucement, comme on se déplie. Ma tête fonce vers le ciel, dans ce qui me parait être une ascension sans fin. Je n'ai pas quitté 616178 des yeux une seule seconde. Je ne sais pas pourquoi je fais autant attention à ne pas la lâcher du regard. Je crois que c'est parce qu'elle me le demande d'une certaine façon. J'ai toujours eu l'habitude de fixer les gens anyway. Il faut que j'arrête de passer d'une langue à l'autre quand je pense. Ce n'est pas sérieux.

Le bras tendu, je reste immobile le temps qu'elle comprenne ce que je veux. Le portier tape du pied, fait jouer la fenêtre dans sa glissière, toussotte, bref, fait du bruit pour me rappeler dans le monde réel. Il ne sait pas lui que le bruit me donne toujours envie de m'enfoncer dans le brouillard gris/blanc de mon esprit. Ce coton étrange et tranquille qui couvre mes pensées et étouffe mes sentiments. Cette prison intérieure qui m'a toujours suivit et puis me protège tout en me tuant à petit feu.

La nuit tombe au fur et à mesure que notre position sur le globe s'éloigne du soleil... ou que celui-ci décide de laisser la nuit le recouvrir de son grand manteau, selon la version que vous préférez. 616178 pose finalement sa main sur la mienne et se relève. Pendant une fraction de seconde, tout va bien. Elle est debout, je suis debout. Nos mains se touchent sans se serrer. Il pleut. La nuit tombe. Puis un bruit de sonnerie qui perce les tympant. C'est le couvre feu. Déjà. Evidemment, 61 n'en a pas l'habitude et ses yeux se fement tandis que ses doigts se referment sur mon poignet. Je ne frémis pas, ni au bruit, ni à cette étreinte. Nous allons attendre que le plus gros soit passé. Cela m'est égal d'être seul debout dans la nuit.

Elle rouvre les yeux et nous faisons quelques pas vers la bâtisse. Puis elle s'arrête à nouveau. Elle semble hésiter à entrer. Cela me rappelle encore la Dryade. Elle s'était mise à pleurer en se nichant dans mes bras. La nouvelle fait pareil, à sa manière. Seules nos mains se touchent mais son regard me parle. Elle a peur. Ils ont tous peur. Entrer ici veut dire ne plus jamais en sortir. Les êtres humains ne sont pas des animaux allant aveuglément a l'abattoir. Ils y vont certes, mais en sachant pertinemment ce qui les attend.

Des gardiens s'avancent vers nous. Elle les a vu puisqu'elle quitte enfin mes pupilles. Je tourne également la tête et les regarde. Je prend le dossier trempé qui était contre ma poitrine et le lève au dessus de ma tête pour qu'ils le voient bien. Ils s'arrêtent. Accueillir un prisonnier est une tâche complexe. Ils le savent aussi bien que moi puisqu'ils m'ont délégué la tache. Je baisse le bras et repose le dossier contre ma poitrine. Mes muscles sont déjà fatigués. Je devrais manger plus disent les doc'. Je devrais. Mais je m'en fiche.

Il faut rentrer toutefois. Damara aura des ennuis sinon. Je serre un peu sa main pour qu'elle comprenne puis fait un pas vers la porte. Juste un. Je n'essaie pas de la tirer vers moi même si mon bras est allongé au maximum. J'attends simplement qu'elle se décide. J'attends.
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeSam 19 Juil - 15:49

La sonnerie est passée, la plupart des détenus aussi. Il ne reste que deux silhouettes en uniforme terne dans la cour, moi et 571428. La pluie nous enveloppe toujours avec force, les gouttes me piquent les bras, se mêlent toujours à mon sang, les yeux baissés sur mes poignets, j’observe de nouveau ce spectacle. De nouveau, l’impression de me retrouver dans une série américaine me revient. Quelque chose ressemblant à un sourire pâle vient se figer sur mes lèvres charnues. Suis-je l’héroïne de ce feuilleton ?

J’ai ressenti la nervosité des gardes lorsque j’ai approché le prisonnier, que croient-ils ? Que je suis dangereuse ? Oui peut-être…mais pas pour lui. Ou du moins pas pour le moment, il ne m’a rien fait. Une voix familière retentit de nouveau dans ma tête, elle me dit : Oui, mais ces hommes, ils ne t’avaient rien fait non plus… Je ferme violemment les paupières et secoue la tête afin de chasser Mélissa de nouveau. Je n’ai pas besoin d’elle, elle était vexée non ? Qu’elle le reste ! Une nouvelle fois, je secoue la tête de gauche à droite d’un coup sec, va-t-en ! Ses paroles résonnent dans mon esprit : Comme tu voudras, mais il n’y a que la vérité qui blesse….
Elle est partit, pourtant, je continue de réfléchir à ses dires… Si, ils avaient fait quelque chose, ils ressemblaient à mon père ! Physiquement et mentalement, tricheurs et trop riches pour ne pas être corrompus.

Je fixe de nouveau celui à qui je tiens la main, comme une enfant. Quel âge peut-il avoir ? On ne saurait le deviner… J’ai l’impression de savoir ce qu’il pense mais très vaguement. Moi je ne pleure que rarement, durant des occasions vraiment dispersées. La dernière fois…Il me semble que j’avais quatre ans ou bien cinq, je ne sais plus, lorsque Mélissa m’a délaissée pour la première fois…Ca m’a fait mal. Vraiment.
Non je n’ai pas peur d’entrer. Pas du tout, je ne connais pas ce sentiment ou pas encore peut-être. De toute manière rien ne me retient dehors, la même monotonie, les mêmes exceptions à ce train de vie, les mêmes crises, les mêmes violences. J’ai une idée de ce qui m’attend entre ces murs.

Avec lenteur je lève la tête et observe les hauts remparts qui protègent l’accès de Sadismus. Vont-ils tomber un jour ? Comme le mur entre les deux Allemagnes, il ya déjà plusieurs années. J’aurai aimé voir cela seulement pour observer l’euphorie de la population, je n’y aurai pas participé évidemment. Mais d’un côté, je n’aurai pas supporté le bruit.

Les gardiens se rapprochent de plus en plus, mais quelque chose les arrête, je tourne la tête vers 571428 : il lève quelque chose, lorsqu’il le remet à ma hauteur, au niveau de sa poitrine, je regarde de quoi il s’agit : un dossier. Sûrement le mien, que raconte-t-ils là dedans ? Ma vie… sûrement, en quelques pages. Il n’y a pas grand-chose à dire selon moi, je suis née, j’ai tuée, je suis là et j’y mourrai… Point.

Le prisonnier fait un pas, il veut que l’on rentre. Pourquoi faire ? Je suis très bien dehors… La pluie m’enveloppe, me protège, me susurre des douceurs à l’oreille. Si je pouvais mourir ce serait de cette manière, je m’allongerai sur le sol, de l’herbe de préférence, un métronome à mes côtés, la pluie se mêlant à la neige m’enveloppant, engourdissant mes muscles un par un… Aucune souffrance, rien, je m’endormirai à jamais et m’envolerai vers des lieux inconnus. Un nouveau sourire apparut sur mon visage. Arrêtes de laisser s’enfuir tes pensées de temps en temps Angie !

Bon, très bien. Je me mets à marcher d’un pas confiant, je passe devant le portier, il me regarde d’un air hautain, supérieur mais je lis de la fureur aussi. Quoi ? T’as perdu deux minutes de ta pauvre vie ? Tss….Tu es pitoyable… Ma main ne serre plus aussi violemment celle de 571428, bien au contraire, il pourrait ne pas me suivre que je n’aurai aucune prise sur lui, simple caresse, simple touché.

Voilà, tu n’as plus à m’attendre, je me suis décidée. Pourquoi ? Je ne sais pas vraiment… Mystère. Qu’allons-nous faire ? Va-t-il partir ? Dans ce cas là je risque de me perdre dans cette enceinte, je n’ai pas le plan dans la tête, pas encore du moins. Mon uniforme pèse plus lourd qu’à la sortie du fourgon à cause de l’eau, je me changerai bien à présent car je n’ai plus la sensation de la pluie maintenant qu’un toit l’empêche de m’atteindre. Mais pour le moment, je n’ai pas envie de m’éloigner de lui…
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeDim 20 Juil - 15:35

Le temps, la seule chose réelle de ce monde, continue à passer autour de nous. Il n'est pas besoin de le voir pour savoir qu'il est là. On peut tenter de le contrôler en l'écoutant, penser l'arrêter en se concentrant mais le fait est là. Personne ne peut résister au temps. Même ce qui est immortel s'y trouve confronté simplement parce que la mortalité existe tout autour. Le temps est universel, pas seulement en terme de nations, de planètes ou de galaxie mais tout court. On ne peut le saisir, on ne peut le faire disparaitre, même les mots n'ont aucun pouvoir dessus. Le temps est tout.

Et il passe. La nuit tombe, les autres détenus sont partis, la cours déserte continue à se remplir d'eau, tout doucement. J'écoute le bruit de la pluie avec une certaine attention. C'est joli, j'apprécie. Sans plus. Mais 616178 - qui ne m'a toujours pas dit son nom, ce qui est plutôt curieux en y repensant. D'habitude ils se nomment tout de suite. Quoique c'est peut-être elle Melissa. Euh. Qu'est ce que je pensais déjà ? Ah oui, 616178 semble aimer le bruit de la pluie.

Elle secoue la tête par deux fois avant de fixer ma main. Je connais ce mouvement. C'est celui que l'on fait lorsqu'on ne veut pas être ce que l'on est, savoir ce que l'on sait, ressentir ce que l'on ressent. C'est le déni, le refus de cette réalité et de ses règles. C'est le non instinctif de l'enfant qui ne sait pas pourquoi il ne veut pas mais que sait que quoiqu'il arrive, il NE veux PAS.
Qu'est ce qu'elle bouge, ce n'est pas possible. Pourquoi tant de mouvements ? Dans quel but abscond dépenser tant d'énergie ? Secouer la tête, regarder ma main puis le ciel, les murs... même sa respiration est plus rapide que la sienne. Je parie que son coeur bat trois ou quatre fois plus rapidement que le mien. J'ai presque envie de vérifier. Or chez moi, envie est souvent soeur d'action. C'est si rare que je désire quelque chose...

Mes deux mains sont prises. J'hésite un peu quand à la conduite à tenir. Finalement je déplie mon index qui va se poser à un endroit bien précis du poignet ou l'on peut sentir le coeur. Oui, il bat plus vite que le mien. Mais je crois que je suis plus lent que la moyenne aussi. Beaucoup plus lent. Je replie mon doigt tranquillement, comme apaisé.

Nous entrons soudain et le portier se met à me parler en allemand. Je n'ai franchement pas envie de lui répondre bien que je comprenne une histoire de rapport et de Damara. Bah, qu'il rapporte ce qu'il veut. M'en fiche moi. Il me tends un uniforme sec pour la prisonnière mais oublie que je suis moi aussi trempé. Je le fixe un moment, ma main toujours posée sur celle de la nouvelle puis je reprend ma route. Je passe devant elle pour lui montrer la première salle d'eau a proximité. La je lui tend son uniforme et lui fait signe d'y aller. qu'elle se change. Je l'ai vue plusieurs fois frissonner dehors. Elle doit avoir froid. Il y a comme un silence.

Oui je sais je n'ai pas ouvert la bouche depuis le début alors ca me va bien de parler de silence mais disons que là, il n'y a plus le bruit de la pluie pour couvrir nos échanges muets. J'hésite a liu dire mon nom pour engager la conversation et finalement n'en fait rien. J'ai quelque chose de plus important à dire.


"Cellule 8 - 616178"

C'est la première chose qui faut qu'elle retienne ici. La plus importante. Avec son matricule et sa cellule, on peut se débrouiller quoiqu'il arrive. N'empêche. Ma voixest rauque et ma gorge me fait encore mal. Je n'aime pas parler. Les mots blessent toujours.
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeLun 21 Juil - 8:02

Oui, j’aime la pluie en effet, cette sensation est formidable… Comme je l’ai déjà pensé depuis toujours, après tout je suis aussi née un jour de pluie, un jour coloré d’automne, feuilles rouges et jaunes, ambiance festive…mais qu’importe.
Il est vrai que je me comporte comme une enfant, mon physique est peut-être adulte mais mon caractère ne sait que choisir, l’innocence de l’enfance ou les responsabilités des grandes personnes, que faire ? Après tout, lorsque l’on est jeune, on désire grandir au plus vite et inversement lorsque l’on arrive à un âge mature. La vie est ainsi, elle passe, défile à une allure hallucinante, mais étrangement, je ne sais pas en profiter…

En effet, je bouge assez souvent, mais de manière calme. Vous ne comprenez pas ? Ce n’est pas grave… Sauf lorsque je prends une crise, dans ce camp tout devient flou, une tempête d’actions violentes et entremêlées. J’observe de nouveau le détenu qui m’accompagne, il semble hésiter. Pourquoi ? Dois-je prendre mes distances, m’aurait-il trahit lui aussi ? Lorsqu’il déplie son index, les muscles de ma mâchoire se contractent instinctivement. Il touche mo poignet du bout du doigt, s’empreignant par la même occasion de mon sang qui commence à sécher. Je ne comprends pas immédiatement le but de son geste, mais rapidement, tout prend un sens. Mon pouls bat contre sa peau, pourquoi veut-il connaître mon rythme cardiaque ? Je ne suis pas malade pourtant…

Après ceci, il semble plus tranquille. Je fronce légèrement les sourcils sous ma frange, tant pis, je hausse rapidement les épaules et continue de marcher, sa main dans la mienne. On se croirait à la maternelle…Je n’ai jamais aimé la maternelle.

Lorsque nous pénétrons dans la prison, le portier nous parle ne Allemand. Quelque chose de bien lorsque l’on est étranger : on ne se sent pas obligé de traduire ce que l’on nous dit. Donc, je ne prends pas cette peine, et fais comme si de rien était. Je n’observe même pas ce qu’il tend à 571428, pour l’instant ça ne m’intéresse pas. Je le laisse prendre la tête de notre visite, marche qui se passe toujours en silence mais ça ne me dérange pas plus que cela, les mots sont facultatifs.

Rapidement, il m’emmène dans une salle de bains. Je fais le tour de la pièce de mon regard doré. Puis, il me tend un uniforme sec, j’hausse un sourcil et le prends avant de le regarder de haut en bas.


« Merci…mais toi ? »

Ce sont les trois mots que je prononce normalement, sans cris, sans empressement, sans stress. J’ai parlé en Allemand, peut-être me comprendra-t-il mieux de cette façon ? Ma voix est assez mélodieuse mais accroche quelques fois les sons rugueux de l’Allemand à cause de mon accent Russe. Finalement, je fais quelques pas dans la salle de bain et m’approche d’un lavabo au-dessus duquel il y a un petit miroir rectangulaire sale. J’ouvre un robinet d’eau froide et me lave les mains en insistant sur les poignets afin de laver toutes traces de sang. Evidemment les griffures sont toujours rouges, tiens, j’ai rouvert une ancienne cicatrice. Lentement, je passe un doigt dessus puis je relève la tête et m’observe dans la glace, je me trouve fatiguée. Je repasse les mains sous l’eau et m’asperge le visage en évitant mes cheveux, je les laverai plus tard, sous une douche que je prendrai bientôt. Pas du tout pudique, je retire mon haut et passe le sec, je serai rapidement sèche avant de faire de même pour le pantalon. Au même instant, il prend à son tour la parole pour la première fois. Je prends le temps de déchiffrer correctement ses paroles. Je devine facilement qu’il vient de me donner le numéro de ma cellule, je le regarde et acquiesce d’un petit signe de tête.
Sa gorge semble irritée, serait-il malade ? Pourquoi reste-t-il dans des vêtements humides dans ce cas là ? Mais il s’agit peut-être de sa voix normale, je ne peux pas savoir. Finalement je décide de lui donner mon nom, je n’aimerai pas qu’il me cherche en m’appelant par mon matricule malgré le fait que je sois une détenue point.


« Angeliqua… Mais je préfère Angie. »

Un léger sourire vient ponctuer cette phrase. Je pense à mon numéro de cellule : 8. J’espère avoir des personnes assez supportables avec moi…
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeMar 22 Juil - 20:15

(désolé, j'aime pas trop ce que j'ai fait...)

Etre mouillé ne me dérange pas. Je ne sais même pas si j'ai froid. Je ne me pose pas vraiment la question en fait. Tout est une question de point de repère. Pöur ma part, j'ai l'habitude de l'eau froide sur ma peau. C'est ainsi que je me douche tous les matins depuis que je suis tout petit. Principalement parce que je ne me donne pas la peine d'ouvrir le bouton d'eau chaude. Régler tout ca est plus de travail que la douche elle même. Tant que je suis propre, après tout, peu m'importe.

Je sais également que le portier est en colère contre moi et que c'est pour ça qu'il ne m'a pas donné d'habits de rechange. Ce qui est stupide vu que j'en ai dans ma cellule si je veux mais je ne suis pas là pour juger des gardiens. La pluie dehors chante sur les toits et les carreaux. Son bruit parasite un peu les pleurs de la pierre mais je sais que je suis le seul à en pâtir aussi je ne dis rien, je me contente de marcher.


« Merci…mais toi ? »


Elle a parlé en allemand alors il me faut comme toujours un moment pour comprendre. Traduire de l'allemand au français, puis du français en anglais, pour que le sens des trois mots me frappe dans ma protection de coton.
Moi ? Quoi moi ? Mon regard se fait surprit l'espace d'une seconde avant de retrouver son impassibilité coutumière. Moi ce 'nest pas important. D'ailleurs il n'y a pas de moi. On l'oublie, on l'enterre, sous des tonnes de sable et de terre. Dans un petit cimetierre français ou pousse on ne sait pourquoi, un rosier sauvage. Va plutôt te sécher avant de tomber malade parce que si tu fais comme Damara a tomber en tas, le doc va être encore plus en colère.

Je la suis des yeux quand elle rentre dans l'univers blanc, tout en prenant soin de rester dans mon couloir gris. Elle se déshabille doucement, sans prendre la peine de se couvrir à ma vue. Ma rétine imprime son torse et l'envoie, a l'envers, à mon cerveau. Mon esprit retourne automatiquement l'image, et je me retourne également pour préserver son intimité. Elle n'as pas l'air pudique et pour parler franchement, je ne le suis pas non plus. Toutefois ce n'est pas la peine de chercher les ennuis n'est ce pas ? Ils sont trop souvent du genre à vous chercher d'eux même pour qu'on aille tenter le diable.

Je finis par lui donner son matricule et son numéro de cellule, en anglais (pur réflexe - langue internationale, tout ca), toujours sans la regarder.


« Angeliqua… Mais je préfère Angie. »

La question de Damara sur le paradis me revient en mémoire. C'est vrai que certains hommes ont des noms d'ange. Si Dieu existe il devrait en être faché ? Flatté ? Je crois que Dieu est au dessus des sentiments et des passions humaines. En gros, il s'en fiche. Et pourtant on continue a donner des noms d'ange aux enfants. Et le pire, c'est que ca leur va plutôt bien.

Je hoche la tête pour accuser réception de cette information. Les mots. Angel est la même personne que tout à l'heure. Et pourtant, rien que le fait de penser à elle par un mot et non un numéro, cela change la donne. Les numéros sont-ils des mots ? Oui puisqu'on les nomme, mais non, parce qu'ils ne s'écrivent pas avec des lettres. Quoiqu'en latin si. A creuser. Pas maintenant. Plus tard. Si j'y pense. Ou pas. Peu importe.


"Siriel"

Une quinte de toux vient me secouer. L'effort était-il donc si grand ? Prononcer mon nom. Pourquoi celui de Sarah me vient toujours plus facilement a l'esprit que le mien ? Je met ma main devant ma bouche, elle est rouge de sang. Qui ai-je tué ? Ah non, je me souviens, c'est celui d'angie.

Je rentre a mon tour dans la pièce et me lave soigneusement les mains et les avant bras. Puis je regarde le rouge se faire définitivement vaincre par l'action conjuguée de l'eau, du blanc et du siphon. Ce truc qui tourne m'intrigue vraiment. J'aimerais aller dans le sud voir s'il tourne vraiment dans l'autre sens. Anyway.

Je prend doucement le poignet d'Angie pour lui dire de me suivre, la lache, et passe devant. De nombreuses portes défilent sans que j'y prête attention, puis une, plus importante, dans l'aile commune. Je pose ma main sur le bois, juste en dessous de la pancarte indiquant "infirmerie". Le grain de ce panneau est spécial le saviez vous ? Il est plus fin, plus tendre. Il a vu tellement de souffrances muettes... Angie, souffre-t-elle aussi ? Pourvu que le doc' ne soit pas là...
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeMer 23 Juil - 5:44

(Ah bon ? J’aime toujours beaucoup =D)

Il ne répond pas à ma question. N’a-t-il donc pas froid lui ? Tu sais petit ange, tu devrais te changer avant que tes ailes ne se froissent… Je suis toujours devant le lavabo, je l’observais à travers le miroir. C’est étrange de le voir de manière inversé dans cette glace, vous savez, les miroirs dévoilent beaucoup de choses de temps en temps. Je me souviens de ce garçon qui apparaissait à l’intérieur lorsque j’étais plus jeune, je n’ai jamais compris ce qu’il voulait… Il me hantait. Mais il a fini par partir, peut-être parce que je ne savais pas l’aider et il s’en est allé. Quelques années plus tard, Mélissa m’a dit qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre, tant mieux pour lui après tout…

Les yeux dans le vide, je reviens rapidement à la réalité, les couleurs agressent mes rétines. J’aurai aimé être nyctalope, j’aime la nuit après tout, et je me demande ce que devienne les formes et les couleurs lorsque les ténèbres les enveloppent…
Je n’aime pas vraiment mon prénom, ou du moins je n’aimais pas la façon que ma mère avait de le prononcer. Voix enduite de mépris et de dégout. Pourquoi m’a-t-elle protégé la première fois ? Pensait-elle que j’étais récupérable ? J’ai toujours été comme cela, je ne changerai pas. Etrangement, je ne lui en veux pas de m’avoir dénoncé à la police, elle aussi a le droit de vivre après tout.

Lentement, je relève la tête et finit par me retourner, je m’appuie conte le mur à droite des lavabos. On a toute la nuit n’est-ce pas ? Demain ce sera la même chose à présent, je n’ai pas peur, je n’appréhende pas non plus les années que je vais passer ici. Peut-être suis-je trop optimiste. Qu’importe. Arrêtes de penser à ça. A son tour, il se présente, Siriel. Je n’ai jamais entendu ce prénom auparavant, c’est original, j’aime assez et c’est beaucoup plus mélodieux que 571428…

Soudain, Siriel est pris d’une quinte de toux assez forte. Je m’approche de lui et le regarde d’un air légèrement inquiet. Quand je dis inquiet, restons cohérents, je ne suis pas mère Theresa non plus… J’hausse un sourcil puis m’écarte de lui, je fais quelques pas dans la pièce. Et j’entends l’eau qui coule pendant que je ferme les paupières. J’ai la tête penchée en arrière, les bras le long du corps et les yeux fermés au moment où il m’attrape le poignet pour que je le suive. Attends ! Pas si vite ! On a tout notre temps…

Finalement il me lâche, on va-t-on à présent ? Rien à faire, je le suis. Tout est désert. Ah oui ! Suis-je bête…Le couvre-feu a sonné, on a le droit d’être ici ? Je ne pense pas. Tant pis. Les droits et les devoirs ne sont rien, de simples interdictions pour réduire notre liberté déjà bien estropiée…
Les portes défilent, à droite à gauche. J’essaye de deviner ce qu’il se cache derrière chacune d’elle. Siriel s’arrête brusquement, j’ai failli lui rentrer dedans malgré sa grande taille, je suis sûre que nous serions tombés ensemble si je l’avais percuté. Je jette un œil à la pancarte : « infirmerie ». Pourquoi faire ? Je comprends rapidement. Mes poignets ? Oh ce n’est rien, j’ai l’habitude, je ne connais plus la douleur à cet endroit là. Tu les as vu mes poignets ? Ils sont striés de cicatrices alors une de plus ou une de moins.


« Не потребность ».

Oups, il va falloir que je perde l’habitude de parler Russe ici…

« Pas besoin….c’est bon. »

Je réfléchis rapidement. Et toi Siriel ? Tu es malade non ?

« En fait… »

Sans attendre, je pousse la porte en oubliant les règles de politesse qui aurait voulu que je frappe, tant pis. Il n’y a personne, la pièce est plongée dans l’obscurité. Je tâtonne le mur à la recherche d’un quelconque interrupteur. Ca y est ! J’appuie dessus et on peut détailler les lieux : un bureau, des armoires, et cette sorte de lit pour les consultations.
Je fais quelques pas et me dirige vers l’armoire la plus éloignée, je l’ouvre et j’observe l’intérieur. Pourquoi n’ont-ils pas fermés à clé ? Ils n’ont pas pensés aux prisonniers drogués ou quoi ? Ils ne doivent pas être si bêtes que cela. Mais alors…Ils ne sont pas partis pour longtemps
!

« Vite… »

Je doute qu’ils apprécient notre petite visite.Je fais passer tous les tubes, les bouteilles entre mes mains, j’en pose une sur le bureau, une sorte de sirop ou je ne sais trop quoi. Je m’attaque à la seconde armoire très rapidement et je fais la même chose.
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Siriel Silver
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MessageSujet: Re: Coupable ? oui... (libre)   Coupable ? oui... (libre) Icon_minitimeVen 25 Juil - 17:21

Dehors, la nuit est surement totalement tombée. Elle servira de couverture à tous les meurtres de la terre, aux monstres des placarts et aux pleurs silencieux des enfants. La nuit est aussi assassine que le reste du monde et pourtant, elle respire la paix. La nuit est donc encore plus menteuse que le reste.

Je regarde le miroir qui me renvoie mon reflet, enfin je crois. Ce visage aux cheveux longs et mouillés et aux yeux de pluie n'est pas vraiment le mien. Ce n'est qu'une apparence que j'utilise pour cette réalité. Je me jauge impassible, le reflet fait de même. Si je ne suis qu'un miroir alors mon reflet se reflete a l'infini en moi et inversement. Cela signifie-t-il que l'infini est visible ? Mon esprit essaie un moment de se représenter cette étrange chose sans limites. Mais il échoue. Même dans ce que j'imagine de plus grand, il y a toujours quelque chose de plus grand encore. L'infini n'est pas apréhensible par l'esprit humain. C'est pourquoi, l'on peut dire qu'il n'existe pas puisque nous vivons dans une réalité centrée sur notre personne.

Nous quittons la salle de bain et marchons. Nous n'avons pas le droit d'être là en théorie. Mais, toujours en théorie, il est d'usage de faire visiter les lieux aux nouveaux arrivants. Et en pratique c'est le chemin pour rentrer. C'est simplement pas le plus direct.

Angel prend les choses en main. Je voulais juste lui montrer les lieux mais elle ouvre la porte et se faufile dans les ténèbres. Je la suis, par automatisme puis m'arrête près de la porte, là ou Damara s'est évanouie le premier jour. Je regarde la nouvelle inspecter les tiroirs. A nouveau, je me repasse les sonorités de son étrange language. Enfin je dis étrange mais le francais lui paraitrait probablement aussi bizarre que moi sa langue maternelle.

Puis soudainement tout s'accélère. C'est un peu comme si le temps passe soudain plus vite. Ce n'est qu'une illusion bien entendu, je sais qu'il n'en est rien, mais l'agitation d'Angel fait qu'on ne compte plus en minutes mais en secondes. Je la regarde, toujours immobile, inspecter les tubes et les flacons. Un seul de la premiere armoire atterit sur le meuble. Elle le pose d'ailleurs un peu violemment, faisait gémir le bois. Les être humains n'ont aucune considération pour les végétaux et les minéraux.

Le silence s'installe mais cela ne me dérange pas. J'écoute les bruits de la nuit, la respiration de ma camarade, le claquement de bottes sur la pierre, et la douleur, la douleur de ce monde blanc comme la mort, où l'on rappelle a la vie ceux qui veulent la quitter. Les docteurs sont des malfrats. Des voleurs de destin.
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