Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 "Mon beau sapin..."

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Sasha Coulter
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Sasha Coulter


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MessageSujet: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeLun 24 Déc - 8:52

Il paraît que nous sommes le 24 décembre. Personnellement, j'en sais rien, mais je les crois. C'est la veille de Noël ce soir, et ça me fiche le bourdon. Chez moi, quand j'étais petite, on fêtait ça avec toute la famille, et une grande table de nourriture qui nous bourrait l'estomac, mais qu'on était bien content quand même. Puis on distribuait les cadeaux. C'était pas toujours du joli joli, mais au moins, on aimait offrir et recevoir. Que ce soit un grille pain pour le nouveau couple, ou un dessin pour la mama.
Mais ce souvenir est lointain, c'est fou comme il me semble flou aujourd'hui. Ca fait a peu près 15 ans, en faite, que j'ai pas fêté Noël. Fête chrétienne, d'après ma connaissance limite sur le sujet. Bien sûr, moi je ne suis rien. Je ne suis pas chrétienne, en faite, je ne suis rien du tout niveau religion. Athée comme on dit. Mais n'empêche que faire Noël c'était bien quand même.
Depuis combien de temps suis-je entrain de me morphondre? J'en sais trop rien. C'était l'heure où l'on pouvait sortir, et moi, comme les autres, j'avais pris un petit truc pour me le mettre sur le dos et j'étais sortit de ma cellule.
Tout le monde ou presque décidaient de rester à l'intérieure, mais moi j'en avais déjà marre de cette odeur de moisissure et de renfermé qui reignait en maître entre les murs de la prison.
Alors j'avais pris le chemin de la cours. C'est la première fois que j'y vais. Enfin non, pas tout à fait. La première fois, ce fut quand mon gardien me ramena, le jour de mon arrivée. Mais à vrai dire, on l'a juste traversé, et on est partis...
A ce souvenir, un sourire étire mes lèvres douloureuses car gercées. Je passe ma langue sur celle-ci pour les soulager, mais le froid qui revient à la charge me fait encore plus souffrir.
Bah tient, pour la peine, je sourirai même pas. C'est pas dit non plus que je parle aussi.
La cours est vraiment dégueulasse, mais je suppose que c'est normale. On est pas des écoliers dans le cadre d'une éducation parfaite, on est des prisonniers qui croupissent et attendent que leur heure sonne, afin de se délivrer de cette prison. Non pas l'heure de la libération, non. Ici, on ne repart pas. Je pense plutôt à celle de notre mort.
'tin ça me fou encore plus le bourdon, je devrai penser à autre chose.
J'avance lentement dans cette cours, évitent les branches et autres trucs non-identifiés qui jonchent le sol, puis m'arrête face à un mur. Le mur ouest, je crois, du bâtiment.
Je baisse les yeux, à la recherche d'un caillou. Je finis par le trouver, je le prend et je l'abat sur le mur pour faire une oeuvre d'art.
Tout en dessinant, je sifflote "mon beau sapin, roi des forêt" d'un air absent. Mon chez d'oeuvre est finit, je me recule d'un pas pour voir ce que ça rend, et grimace. J'ai jamais été touée pour l'art, ça se voit. Sur le mur, je viens de graver ce qui pourrai ressembler, si on penche un peu la tête sur la droite, à un sapin.
Je soupire et frissonne. Le temps de mon dessin, j'avais oublié qu'il faisait froid, mais maintenant que plus rien occupe mon esprit, je le sens, le froid qui mord ma peau à pleine dent. Saleté va.
Je m'apprête à partir, délaissant ce croquis des plus ridicule, mais des bruits étranges ce font entendre derrière mon dos. J'aime pas trop ça, entendre quelqu'un s'approcher sans que je m'en sois aperçu avant. On sait jamais ce qui peut arriver, ils sont tous tordus ici..
Je pense ça comme si moi j'allais très bien. Je préfère ça à me voir dans leur regard comme je me verrai dans un miroir.
Méfiante, je me retourne pour regarder la personne qui arrive, et pour éviter les éventuelle remarque, je m'adosse au mur, cachant par la même occasion mon petit sapin... de noël.
Mon regard se fait sombre, je connais pas cette personne sur roulette. Je suis froide, alors je ne dis rien. Je n'ai rien à dire au fond, j'aime pas parler pour rien dire. Je laisserai l'inconnue, parler avant moi si elle le souhaite. Sans quoi, notre rencontre risque d'être des plus ennuyantes.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeLun 14 Jan - 17:06

« Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !

Depuis plus de quatre mille ans,
Nous le promettaient les prophètes
Depuis plus de quatre mille ans,
Nous attendions cet heureux temps. »

C’est Noël ! Le jour de la naissance du Christ venue nous sauvez !Et en bon vieillard sénile , je cassait les oreilles de Paul qui du
supportées toutes la sainte journée mes chants de Noël et Dieu sait que j’en connaît un paquet !

« Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !

Ah ! Qu'il est beau, qu'il est charmant !
Ah ! que ses grâces sont parfaites !
Ah ! Qu'il est beau, qu'il est charmant !
Qu'il est doux ce divin enfant ! »

J’entonnais ainsi de ma voix grave et profonde le second couplet du chant, au grand désespoir de Paul, qui décida enfin de chanter avec moi malgré son accent catastrophique ! Ma voix qui d’habitude est éraillée et crissant aux point que l’un des petits-fils de ma sœur a déclaré que j’aurais fait un super chanteur de métal.Mais ne connaissant pas ce genre de nouvelle musique, je ne me suis guère intéressé pour savoir si c’été un compliment ou une insulte ! De toute façon ici je ne peut guère prendre ma canne pour lui criblé les mollets de coups !Donc contre mauvaise fortune bon cœur, je casse encore plus si c’est possible les tympans de Paul !

« Une étable est son logement
Un peu de paille est sa couchette,
Une étable est son logement
Pour un dieu quel abaissement !

Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement ! »

Depuis que j’étais arrivé ici, Paul avait vieilli de 10 ans, c’est tempe autrefois luisante et noire avait maintenant une couleur poivre gris ! Pourquoi il avait vieilli si rapidement,simplement parce qu’il étais mon soufre douleur préféré ! Depuis qu’il m’avait jeté d’un coup de pied dans ma modeste chambre, je le torture à petit feu !L’appelant à tous heure du jour ou de la nuit pour une broutille et l’appelant toujours Paul quoique’il m’est dit son prénom ! Ensuite il devait supporter à longueur de journée mais ergotage insipide !Comme je le disais souvent il n’y a rien de plus sournois qu’un vieillard qu’on a privé de ces petits plaisirs. Les pieds de Paul accidentellement écrasé par les lourdes roues de mon fauteuil en avaient fait les frais quand il avait voulus m’empêcher d’aller à la répétition de la chorale du village le plus proche !Depuis, on se demandait qui étais le garde-chiourme du prisonnier !

« Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !

Il veut nos cœurs, il les attend :
Il est là pour faire leur conquête
Il veut nos cœurs, il les attend :
Donnons-les lui donc promptement ! »

Malgré l’heure avancée, j’avais exigé de ce brave binoclard de me promener dans la cour ! Avant d’y arriver je le fis pleurer en chantant jusqu’au bout « Il est né le petit enfant ! »

« Ô Jésus ! Ô Roi tout-puissant
Tout petit enfant que vous êtes,
Ô Jésus ! Ô Roi tout-puissant,
Régnez sur nous entièrement !

Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement !

Il est né le divin enfant,
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Il est né le divin enfant,
Chantons tous son avènement ! »

Une fois arrivé dans la cour, sentant le froid un degré trop pour mon chétif corps,je demandait à Paul :

« Monsieur Paul pouvait vous aller chercher une couverture pour le vieil homme que je suis ? »

Je parlais avec le ton du gentil vieillard, mais quand il vit ma main descendre subtilement vers ma canne. Sentant la menace le brave garçons obéit sur le champs et il disparut dans la dédale de couloir qu’étais la prison! Il étais vraiment trop doux, je lui rendait vraiment un fier service en le poussant à la crise de nerf, comme sa il démissionnera. Et il pourra voir son affligeante et grosse épouse qu’il m’avait montrée en photo avec deux sale moutard comme je l’avais parié.

Je profitais de la quiétude de la cour silencieuse quand j’entendis une voie sifflotais « mon beau sapin ! » . La curiosité, l’emportant sur la prudence ; après que pouvait-je risquais ?; je fit roulais mon fauteuil vers la source de ce délicieux bruit ! J’étais presque arrivé à la source quand elle se tus. Flûte ! Tant pis j’avance tous droit ! Continuant ainsi d’avancer au milieu des détritus humains ou végétaux, jusqu'à voir une femme adossé contre le mur. Elle a un petit air de bête traqué qu’on tous les prisonniers surpris en plein milieu d’une activité qu’il n’aurais pas dû faire. La chanteuse inconnue avais les cheveux brun foncée tirant sur le noir, elle étais habillé de cette même couleur, de la ou j’étais je ne pouvais voir la couleur de ses yeux et par la même la couleur de son âme. J’aurais voulut m’approcher mais elle dégageait un telle aura d’hostilité dont je ne pus que lever une main amicale et dire d’un ton joyeux et paternel :

« Bien le bonjour charmante demoiselle de noir vêtue ! Cette couleur et de mauvaise augure pour un jour de joie célébrant la naissance d’un homme ! »
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Sasha Coulter
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMar 15 Jan - 9:08

Le vent est assez conséquent aujourd'hui. En passant entre les branches des arbres squelettiques, il produit un sifflement sinistre et puissant. Des minis tourbillons de détritus volants se forment de temps à autres dans la cours.
Voilà pourquoi je ne l'ai pas entendu arriver avant. De plus, sur ses roues, il doit faire un peu moins de bruit que quelqu'un qui marche normalement.
Mon analyse faite sur ma déficience à ne pas avoir entendu un nouveau arrivant, je me concentre maintenant sur le personnage en lui-même, et bien sûr je ne peux pas m'empêcher de remarquer qu'il est... vieux et handicapé. Un sourire sadique étire mes lèvres, mais de nouveau elles se fendent et d'un coup rapide de la langue, je lèche le sang qui s'en écoule.
J'avais oublié que je ne devais plus sourire, ne voulais plus non plus.

Il est un peu loin pour le moment, mais je le regarde sagement avancer. Un peu péniblement me semble-t-il, à moins que je veuille qu'il ai du mal à avancer. Comme si j'avais envi de le voir buter sur les choses qui jonchent le sol, le voir forcer sur ses bras faibles... peut-être même lever des yeux implorants sur moi pour que je lui vienne en aide. Mais je ne ferai rien, évidemment.
Je me rend compte très vite que je rêve. Le vieillard n'a aucun mal à se déplacer dans la cours avec son fauteuil. D'ailleurs il arrive assez vite. Je le vois s'approcher dangereusement et me tend toujours un peu plus. Mais il s'arrête à une certaine distance de moi.
Un peu intriguée, je regarde autour de moi ce qui peut bien l'empêcher d'avancer un peu plus. Il n'y a pas de montée, pas de détritus plus gros qu'autre part, pas d'obstacle. Rien.
Je me rend compte alors qu'il peut venir plus près, mais qu'il ne veux pas. Je ne m'en formalise pas. Après tout, chacun fait bien ce qu'il veux, mais qu'est-ce qu'il vient faire ici alors, si c'est pour me faire comprendre que je lui suis désagréable.
Je me demande quand même ce qui ne va pas chez moi pour rendre se grand père si distant, alors que nous ne nous sommes même pas parlé. Je ne suis pas une mauvaise fille. Bien sûr, je ne suis pas là pour rien. Mais je ne saute pas au cou des gens dès qu'ils s'approchent. Je ne suis pas comme certain qui vous prennent dans un recoin de la prison pour faire votre fête.
Non moi, je purge ma peine. Si un jour j'ai l'occasion de réitéré mes fonctions d'antan, alors là ok. Je ne me gênerais pas. Mais allez chercher l'intérêt même d'attaque un vieux avec un mobilité réduite, qui ne vous à rien fait en plus.
Vraiment aucun intérêt. Sa crainte est donc mal placée. Même vexante. Mais je ne suis pas susceptible, alors je ne vais pas me fâcher.
Mon air renfrogné doit brouiller les pistes, je ne l'aide pas à savoir qui je suis vraiment en faisant ça. C'est sûr. Sur le coup, je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Mais là encore, je n'en vois pas l'intérêt. Ce n'est pas important. Plus rien n'a vraiment d'importance ici...

Le vieux dans son fauteuil lève une main comme s'il voulait apaiser une bête sauvage, ce qui m'agace un peu. Mais je ne réagis pas. Je le laisse croire... et si je m'amusait un peu? si je lui faisait peur au pépé? Je suis sûre que son coeur ne tient qu'à un fils, certaine qu'avec un peu de tension, il craquera. Mon regard commence à s'illuminer un peu, bien que le vieux ne puisse rien voir de là où il est. Heureusement pour lui, car sinon il aurait sans doute eu peur. Aurait peut-être eut le reflex de faire demi-tour sur des roulettes avant de déguerpir en vitesse.
J'ai comme une montée d'adrénaline, que l'idée de faire une frousse mortelle au vieux me provoque. Je me décolle du mur, mais j'ai alors l'impression d'avoir laissé mon envi de jouer avec la vie contre le mur.
Un soupire s'échappe de mes lèvres, laissant par la même occasion un nuage de vapeur s'envoler dans l'air froid de l'hiver.

Jusqu'ici, tout était silencieux, mis à part le sifflement désagréable du vent. Mais le silence est rompu par la voix rauque et chevrotante du vieux qui s'adresse à moi.


« Bien le bonjour charmante demoiselle de noir vêtue ! Cette couleur et de mauvaise augure pour un jour de joie célébrant la naissance d’un homme ! »

Ma tête hoche toute seule, comme si quelqu'un d'autre prenait celle-ci pour lui imprimer les mouvements de son choix. Je me force à ne pas sourire, bien que ce sourire n'exprimerai que de la nervosité réprimée. En effet, je me retiens surtout de répliquer un peu sèchement au vieille homme. Commençons poliment Sasha. Il n'a certainement pas voulut te fâcher en parlant sur ta tenue. Tu te justifiera plus tard. Bien que ce ne soit pas important...
Je racle ma gorge avant d'aligner quelque mots. Ca me fait un peu étrange de parler à quelqu'un, le vieux doit être la deuxième personne à qui je m'adresse depuis mon arrivé. Faut dire que je suis pas bavarde, ce qui n'arrange rien.

"Oui... bonjour."

Je le regarde un peu, l'observe plutôt. Il me paraît assez gaie, et sa tenue me rappelle fortement les gens de religions. Ceux qu'il m'était arrivé, accidentellement, de voir. Mais je ne pourrai dire de quelle religion il est, s'il en a une. Je me sens vraiment inculte.

"J'voudrais pas vous paraître désagréable pépé, mais si je suis vêtue de noir, comme vous dites, c'est que j'en ai pas le choix..."

Ma voix calme s'ajoute aux bruits divers de la vie qui nous entour. Mon regard est attiré par un petit oiseau qui s'envole d'un arbre, puis revient sur le vieux. Je me rend compte alors que je l'ai vouvoyé, mais la politesse n'étant pas mon fort, j'ai du dire quelque mots qui n'avaient rien à faire là. Du moins pour le vieux.

Je me suis décalée du mur, un peu approchée. Je ne veux pas m'avancer plus. S'il a décidé de laisser une distance entre nous deux, qu'il en soit ainsi. Je ne suis pas contrariante.
Dans mon dos, mon petit sapin doit s'entrevoir, mais lui je l'ai déjà oublié.
J'ai croisé les bras, non pas pour avoir un air encore plus buté qu'auparavant, mais pour me tenir un peu plus chaud. C'est peine perdue. M'en fou...

Peu à peu, j'ai l'impression que la bonne humeur du bonhomme se répand dans l'air comme un gaz que je respire. Je me sens un peu plus légère. Je me surprendrai même à sourire, mais je ne le fais pas. Après tout, c'est pour ne pas avoir mal.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMar 15 Jan - 13:49

Non, cette femme ne dégageait pas une hostilité violente mais sournoise celle d’une personne qui va terroriser une foule, un aura d’apprenti dictateur ! Dans l’armée c’étais souvent les sergents qui jouaient ce rôle ! Des types qui avaient pas très futé et balaise, mais qui bénéficiaient d’une intelligence suffisamment perverse pour savoir manié la terreur avec dextérité. Combien de ces types l’as n’avait-je pas vu taper les prisonniers pour le seul plaisir de voir et de sentir les corps se souillait de leurs fluides vitaux ! Si c’est hommes étais efficace en contrepartie nous les détestions, mais de peur nous nous contentions de les regarder agir sans dire un mot, tentant juste de nous arranger en inclinant nos casques de manière à ne voir que le strict minimum de ces scènes pénible. Quoi qu’elle dégage la même aura que ces types-là, je la sens différente ! La différence entre la guerre et la prison, et que si l’on retrouve le même genre de personne, l’on n’a aucun moyen de s’échapper ! Ou que vous soyez il y aura toujours ce garde à côté de vous ! Vous pouvez vous échapper du bâtiment, mais vous sentirez toujours la prison en vous. Cette sensation qui vous interdit de faire confiance ! Une peur permanente qui reste dans vos tripes ! Certain peuvent me rétorquer que c’est moins pire qu’un camps de concentration ! Mais c’est faux, car, dans un camps, vous pouvez oublier votre ancienne vie et trouvé la nouvelle normale, mais vous ne pouvez pas dans une prison car vous êtes un homme mis au ban. Mais vous êtes encore un homme ! Voilà, pourquoi je ne chercherais jamais à comprendre un homme en prison, car l’esprit humain ne peut le saisir !

Mais ce qui est rassurant c’est de voir que cette femme est encore civilisée, elle me salue et m’adresse un geste de la tête. Apparemment, elle garde ces coups pour un autre moment. Profitant de cette mince faille, j’avance de manière à me retrouver à quelques mètres d’elle. Puis elle me dit :

"J'voudrais pas vous paraître désagréable pépé, mais si je suis vêtue de noir, comme vous dites, c'est que j'en ai pas le choix..."


Mon sang s’enflamme à l’appellation pépé et le jeune Vincent Pounze idéalistes de 20 ans, se dresse hors du fauteuil roulant pour gifler cette femme. Seulement je ne suis que le vieux frère Vincent qui a 84 ans et qui a du mal à marcher. Alors j’utilise l’une des armes que ma laisser la vieillesse, la voie. Une arme redoutable j’en convient, mais qui est peu de chose face à la violence physique ! Ma voie parlera donc pour mon corps décati , et elle s’élève donc malgré le vent et parvient jusqu’aux oreilles de mon interlocutrice pour lui dire :

« Il m’est en effet très désagréable d’être appelé pépé ! »

Je prends un temps d’arrêt pour prononcer la suite de ma pensé :

« Je pense ne rien vous apprendre en vous disants que le noir et la couleur des morts et des deuils? Le noir est aussi la marque des regrets des vivants ! Comme vous êtes encore moins proche de la mort que moi, je doute que vous le portiez pour montrer à la face du monde votre mort ! Donc j’en déduit que vous le portez pour expier vos péchés ?Mêmes les péchés les plus graves sont pardonnés par le christ qui est mort pour nous sur la croix ! Alors qu’elle que soit le mal que vous ayez fait par le passer, vous devez célébrer dans la joie la chance d’expier vos péchés ! C’est pourquoi vous vous trompez d’obligation ! Aujourd’hui vous ne devez pas porter la couleur de la mort et du regret mais celle de la vie ! »

En finissant cette tirade, je plongeait mes yeux dans les siens aux couleurs de la forêt lorsqu’elle s’apprête à ce coucher dans l’attente de la nouvelle année et du renouvellement de la vie !Ceux-ci ne me regardent pas , il se sont posé sur un oiseaux qui s’envolent d’une branche morte pour venir vers moi. Malgré moi je détachais mon regard de la femme pour m’intéresser à l’oiseau qui avait atterri sur mes genoux. Avec lenteur, je posais mes deux mains atrophiées par la vieillesse sur le corps frêle et fragile de l’animal, il a froid ! Alors avec une délicatesse et une maîtrise de ces gestes que seul donne la vieillesse, je le glissais en partie sous les couvertures.Une fois, ceci fais, je levais mes yeux vers la personne en face de moi et je conclus en disant :

« Chaque être vivant cherche l’amour et le réconfort ! Certain la refuse, en croyant ne pas la mériter, ou être meilleur. Ceux-ci alors meurt seul ! Ils ne comprennent pas leur erreur avant de mourir ! C’est comme cela qu’est mort Vincent Pounze ! »

Dire que j’étais mort été un poil exagéré vu que j’étais présent ici ! Mais Vincent Pounze, le rebelle l’orgueilleux étais mort devant un certain abbé nommé Pierre. Cependant, pour l’instant Vincent Pounze n’étais personne, juste un nom prononcé par un inconnu moralisateur. Je remarque d’ailleurs qu’elle s’est approchée de moi, et qu’elle a croisé les bras sur sa poitrine. Son visage reste impavide, mais un léger tremblement agite ces épaules. La crainte ? J’en doute ! La colère ? Peut-être ? Mais sa ne semble pas être le cas ! Après avoir formulé plusieurs hypothèses, je vois alors sa tunique légère ! Un juron s’échappe alors de mes lèvres, le sourire a disparu absorbé par l’inquiétude. À tel point qu’avant que je ne m’en rendes compte, j’ai déjà franchi la fragile barrière qui nous sépare et je suis maintenant à ces pieds. Mon visage ridé dévoré d’inquiétude la regarde d’en bas pendant que mes mains eurent saisi l’une couverture posé sur mes jambes. Une fois tenu en main, le patriarche que j’étais lui tendis le carré d’étoffe et lui dit :

« Vous avez l’air gelé ! Bon Dieu ! Vous auriez dû me le dire si vous aviez froid ! »

Je remarque d’ailleurs le sapin qu’elle a grossièrement dessiné sur le mur et je dis d’une voix qui se veut apaisante que l’on utilise généralement pour les enfants qui pleurent:

« C’est vous qui l’avez dessiné ? Il est beau vous savez ? Fêter Noël vous manquer ? »
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMar 15 Jan - 15:56

« Il m’est en effet très désagréable d’être appelé pépé ! »

Et merde. Je savais bien que j'avais dis un truc qui n'allait pas passer.
Pourtant cela ne me fais nullement culpabiliser. Il ne manquerai plus que ça!
Non, au contraire, je m'amuse à voir le vieillard s'exciter sur sa chaise. Je sens que ses mains lui démangent, que ses jambes aussi. Mais il ne peut pas se lever. Il ne peut pas faire ce qu'il veut.
Alors je continu à le regarder sans expression apparente. Mais je me délecte intérieurement de l'impuissance de mon interlocuteur.
Cependant, je me demande si la situation ne va pas virer au vinaigre. Je n'ai vraiment pas envi de m'énerver; ça risquerait d'être fâcheux. Il me suffit d'un regard pour savoir que ce que je redoutais, si je peux utiliser le terme, va se produire.

Je le sens qui commence à fulminer dans son siège. Pour une fois que j'ouvre la bouche, j'aurai peut-être mieux fait de me la fermer.

« Je pense ne rien vous apprendre en vous disants que le noir et la couleur des morts et des deuils? Le noir est aussi la marque des regrets des vivants ! Comme vous êtes encore moins proche de la mort que moi, je doute que vous le portiez pour montrer à la face du monde votre mort ! Donc j’en déduit que vous le portez pour expier vos péchés ?Mêmes les péchés les plus graves sont pardonnés par le christ qui est mort pour nous sur la croix ! Alors qu’elle que soit le mal que vous ayez fait par le passer, vous devez célébrer dans la joie la chance d’expier vos péchés ! C’est pourquoi vous vous trompez d’obligation ! Aujourd’hui vous ne devez pas porter la couleur de la mort et du regret mais celle de la vie ! »

Sur le coup, je ne trouve rien à dire. Non pas parce que je reste bouche bée devant la réflexion du vieux, ha ça non. Mais plutôt à cause de cette boule dans mes tripes dont il vient de provoquer la naissance. Je ne regrette rien, rien de chez rien, de tout ce que j'ai fais. C'était ma vie, une belle vie, j'aurai pus finir sous le soleil d'Espagne si tout n'avais pas dérapé. Mais alors ça, je pourrai le crier sur les toits si j'étais un peu plus bavarde; je ne regrette rien.
J'ai soudainement envie de lui rétorquer le fond de ma pensée, mais je m'abstiens. Ca ne sert à rien. Ce vieux à l'air assez borné.
Je ne dirai rien, encore. Mais je pense, ha ça je n'oublie pas. J'ai envi de lui dire que la couleur de mes vêtements n'a pas lieux d'être débattue. Si je suis ainsi vêtu, c'est bien parce que je n'ai que ça.
Que veut-il à la fin. Que je me ballade nue, pour ne pas être de noire vêtue? Et puis quoi encore. Mais cela, il devra le comprendre de lui même. Ca crève les yeux quoi! on est dans un prison, on a pas le choix.
Finalement, seul un soupire s'échappe de mes lèvres. Nouveau nuage de vapeur, qui s'émancipe aussi vite qu'il est apparu.

Le petit oiseau de tout à l'heure vient de se poser sur les genoux du vieillard. Mais quelle idée d'aller se poser là... Devant le spectacle, je reste interdite. Il est quand même assez rare de voir de telles choses. Est-ce que ce vieux émane un aura, une odeur, ou je ne sais quoi d'autre qui attire les bêtes? j'en doute. Mais le fait est là. Le piafe à choisit ses genoux comme perchoir. Et le voilà qui se met à trembler d'un air lamentable.
Avec toute la chance que j'ai, ce moineau va servir d'argument à la plaidoirie du moine. J'ai vraiment pas besoin de ça.
Mon regard noir se pose sur l'oiseau, et suis ses mouvements. Je vois des mains desséchées le prendre avec délicatesse, et le cacher sous ses couverture.

« Chaque être vivant cherche l’amour et le réconfort ! Certain la refuse, en croyant ne pas la mériter, ou être meilleur. Ceux-ci alors meurt seul ! Ils ne comprennent pas leur erreur avant de mourir ! C’est comme cela qu’est mort Vincent Pounze ! »

Encore une foie, je ne dis rien. Je prend presque du plaisir à le laisser parler tout seul. Qu'il dise ce qu'il veule, jamais il ne pourra prétendre savoir ce que je suis, et le pourquoi du comment. En même temps, comment pourrait-il le savoir, je ne lui dis rien. Et bien tant pis. Ce n'est pas maintenant, pour un vieux moine, que je changerai.
Je resserre mes bras croisés sur ma poitrine, et respire profondément. Il ne faut pas que je me laisse emporter par la colère. Je n'aime pas la colère... j'ai peur de la colère...
Pendant un quart de seconde, j'ai fermé les yeux pour retrouver mon esprit claire et totalement déshinibé, afin d'affronté l'homme borné que j'ai en face de moi.
Finalement, je préfère qu'il soit à distance. J'aurai peur de l'étrangler malencontreusement. Ce serai fâcheux.
Mais quand je rouvre les yeux, le temps de me réhabituer à la lumière crue de l'hiver, je vois avec horreur les roues de son fauteuil s'actionner. Je reste figée, ne sachant pas vraiment comment réagir. Eprise entre ma répulsion que le dévot personnage m'inspire, et la gentillesse qui malgré tout reste un peu en moi. Je ne veux pas le vexer en m'écartant d'avantage, mais je ne veux pas non plus qu'il me touche et puis...
Il lève vers moi des yeux avec un air totalement insupportable.
C'est de la pitié ou je rêve!
Il me tend un carré de tissu peu conséquent, en me réprimandant presque de ne pas lui avoir dit que j'avais froid. Et puis quoi encore. Là, il m'agace vraiment. Je le regarde de haut, étant donné que je suis plus haut placée que lui, et ne peut réprimer un petit tic qui agite mon sourcil alors que mon corps tout entier se tend. Je le sens si proche, il faut que cela cesse.
Et puis le voilà qui me parle comme à une gamine, sur mon dessin. J'en peu plus.
Je recule d'un pas en repoussant d'un geste vif le bout de couverture que me tendait le vieux. Je n'en veux pas. Je veux pas d'aide, pas de pitié. Franchement...
Mon regard s'assombrit, alors que le je plonge dans le sien. Presque du dégoût. Ho non... me voilà qui m'échauffe. Je préfère m'éloigner, pour ne pas être tentée.

"Ne me parlez pas comme à une gamine grand père... "

J'ai remis une distance raisonnable entre nous deux, mais me voilà qui ne peux m'empêcher de bouger. Je fais presque les cents pas, mais un peu sur place. L'agacement est tel que je fulmine doucement, essayant de me calmer moi même. En vain. Je vois rouge. Pour de simple mots.

"Pépé, vous parlez trop. Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas. Les causes réelles. Vous croyez que je peux faire ce que je veux ici? Vous pensez vraiment que je peux être, représenter, ce que je veux, ici?"

Mes pieds ont arrêté de s'activer, et me voilà planté devant le vieux. J'ai parlé, beaucoup. Peut-être trop. Sûrement même. Mais je pouvais plus m'en empêcher. Je n'aime pas les gens qui se permettent des choses qu'ils devraient éviter. Je n'aime pas quand quelqu'un parle de ce qu'il ne connaît pas. Je n'aime pas non plus quand on m'accuse, sans savoir. Voilà pourquoi mon sang bat et chauffe plus vite dans mon corps.
Voilà pourquoi je n'ai plus froid, aussi....
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMar 15 Jan - 16:58

Un tic agita son sourcil , et son corps se tendit un instant. Puis la femme réagit avec violence ! Elle repoussa d’un geste brusque la couverture que je lui proposait !Elle plante son regard dans le mien, j’y lit du dégoût ! Je la dégoûte ! N’est-ce pas enfin ce que j’attendais d’elle ? Qu’elle s’enflamme et vive ne serait-ce qu’un bref instant ?
Mais elle préfère me tournais le dos. La pitié a disparu de ma morphologie. Elle n'a plus un gentil petit vieillard de moine, mais un homme, un égal! J'ai un sourire mauvais avant de murmurer entre mes dents :

« Lâche ! »

Je ne suis pas sûr qu’elle m’est entendue mais je n’en ait cure ! Elle s’exprime enfin, elle vit, elle se décharge de ce fardeau. Ce poids qu’elle mure dans son silence sans savoir qu'elle lacère peu à peu son cœur avec les regrets et ses plaintes étouffées. Je ne peut que la titiller pour la voir vivre. Il n’y a rien de plus vivant que la sainte colère ! Je l’écoute avec délectation parler comme si je buvais le plus doux des nectars. En effet c’est la plus douce des boissons, c’est sa vie que j’observe. Une vie la traversant de parts et d'autres, déchirant les carcans d’acier ou elle a enterré son cœur et son humanité. Combien ait-je vu de soldat faire pareille. Combien d’entre eux sont devenues des humains agissant comme des automates. Des hommes que l’on appelait héros, mais qui été comme mort, il ressemblait à des trognons pourris ou subsistais les pépins qui s’appellent regrets ! Et combien en ait-je laissais ainsi continuait sans bouger, les regardant s’autodétruire petit à petit avant de se suicider au combat. L’homme est vraiment absurde !
J’écoute la voix de l'inconnue enfin vivante, elle est belle, elle vibre de colère, non elle tremble de ces sentiments trop longtemps laisser enfouis ! Elle me sort de mes sombre souvenir de guerrier.

"Ne me parlez pas comme à une gamine grand père... "

Ce qui est dommage, c’est que je dois jouer mon rôle dans cette farce cruelle. Je dois être mauvais, cruel, injuste,et faire semblant d'ignorer les sentiments qui remuent en moir! Au fond, je ne veut pas la voir souffrir, mais ma raison m'ordonne et m'oblige à le faire, non pas pour moi! Mais pour elle! Et c’est pourquoi je dois lui répondre :

« Je préfère largement Grand Père à Pépé, de plus si je suis votre Grand Père alors pourquoi je ne dois pas vous parler comme à une gamine ? »

Maintenant, elle piétine le sol devant elle comme si elle espérait étouffer la voie qui la meurtrit. Souffre, souffre petite ! Apprends à dépasser le chemin de la facilité que tu as emprunté sans savoir la douloureuse impasse qui t'attend et te guette ! Apprends à estimer ta vie ! À la vivre sans regretter ! Si pour t’en sortir, je dois mourir, alors vas-y !Ma vie est presque finie ! Alors pourquoi avoir des scrupules ?

"Pépé, vous parlez trop. Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas. Les causes réelles. Vous croyez que je peux faire ce que je veux ici? Vous pensez vraiment que je peux être, représenter, ce que je veux, ici?"


Et voilà juste une réflexion et elle m’appelle de nouveau Pépé !Mais ton petit discours est touchant, si moi je ne te connais pas, tu ne me connais pas non plus ! Mais moi, je sais comment tu fonctionne ! Je connais déjà tes réactions, je peut voir tes pensées se formaient sous ton crâne ! Alors que toi ? Tu ne peut que tenter de me fuir, ou en finir maintenant et pour toujours ! Cependant, tu ne peux m’échapper car je suis ta Némésis ! Alors que fera-tu ? Fuiras-tu ? Me tueras-tu ? Ou m’affrontera-tu ? Te dressera-tu contre moi? Moi, le pâle reflet d'une réalité que tu tente de transformer aux profits du mensonges!

Que Dieu me pardonne, mais je me sens comme un dresseur tentant de domestiquer un humain , qui c’est cloîtré dans le silence et l’impassibilité ! Tu devras faire un choix! Alors fais le! Fais ton choix ! Et d'ici que tu prennes ta décision, je te ferais souffrir verbalement et psycologiquement autant qu’il le faudra !

« Qui t’en empêche ? Que fais-tu actuellement ?
Quant la colère te fais parler et bouger alors là! Tu es ce que tu es ! Ce que tu tente de cacher en toi ! Quand tu es franche avec toi même alors tu peu représenter ce que tu es! »

Je dois la brusquer! Tu ne dois pas avoir le temps de peser le pour et le contre! Ta réponse ne doit pas être décidé par ton esprit mais par tes tripes et tes sentiments!Alors je te saisis par l’épaule et je tire ainsi le reste de mon corps en prenant ton corps endurcie comme point d’appuis. De cette manière je me retrouve debout ! Je peux enfin te regarder droit dans les yeux , du moins avec 10 centimètres de moins ! Mais qu’importe ! Je suis debout c’est l’important ! Et je lève ma main et je te décoche une gifle. Certes ma force physique m’empêche de te faire mal. De toute façon ce n’est pas mon objectif ! Seul la pression que je t'impose compte!

« De retour dans la réalité ? Gamine ! J’ai pas besoin de connaître ta vie pour l’imaginer ! De toute façon même si tu me la racontais, je ne pourrais jamais l’imaginer ! Tout comme tu ne comprendrais jamais la mienne !Mais je connais les gens comme toi! Tu crois que tu vas pouvoir continuer longtemps comme ça ?À te mentir comme tu le fais ! J’ai largement dépassé l’âge d'être ton père, et je suis obligé de faire ce qu’il n’a jamais fais !J'imagine qu'il n’étais jamais chez toi ?Hein? »

Je plonge un instant mon regard au plus profond de ses pupilles avant de reprendre :

«Non , il a plutôt laissé ta mère et toi crever dehors ! Non? Oh! sa te met en colère et alors? Si tu veut me tuer alors vas-y ! Qu’attend-tu ? Tu pense que sa va régler tes problèmes alors vas-y !Tue-moi ! Tu as oublier comment faire ? Tu as besoin que je te rappelle comment on fais? »

J’écarte les bras en croix en disants sa. Alors vas-y que va-tu faire jeune inconnue? Vas-tu saisir ce qui sera surement l'une de t'es dernière chance de rédemption? Vas-tu faire ce virage de 180° dans ta vie? Ou vas-tu fuir encore et toujour?
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 16 Jan - 9:10

Une bourrasque de vent ébranle les arbres non loin de là, et le bruit de leur branches sèchent qui craquent me parvient parfaitement.
Le froid s'engouffre à nouveau dans mes vêtements, mais je ne tremble pas. En faite, je ne sens plus le froid. Je suis totalement canalisée sur le contrôle de moi-même, dans le but de ne pas faire de bavure. Ce serait tout de même dommage.


« Qui t’en empêche ? Que fais-tu actuellement ?
Quant la colère te fais parler et bouger alors là! Tu es ce que tu es ! Ce que tu tente de cacher en toi ! Quand tu es franche avec toi même alors tu peu représenter ce que tu es! »

La voix du vieux résonne une foie de plus dans mes oreilles. Elle commence à m'être insupportable. J'ai envi de le faire taire, et par tout les moyens. Mais je souffle, je respire, je me détend avec un mal énorme. Si seulement il c'était arrêté là, alors peut-être que j'aurai réussi à ne pas m'échauffer pour de bon. Mais malheureusement, j'ai posé mes yeux sur lui, et ce simple geste suffit à nourrir le monstre coléreux qui est en moi.
Je hais ce sentiment. Je ne sais pas comment m'en débarrasser, et il gonfle toujours un peu plus. Je le sens qui s'amuse à me voir dans un tel état. Pourtant je fais de mon mieux pour cacher la flamme qui me ronge les tripes.

Il commence à s'agiter comme une larve dans son fauteuil, et comme si cela était spectaculaire, moi je reste en plan devant lui. Je ne sais pas ce qu'il va faire, ce qu'il a derrière la tête, rien. Je vois sa main se lever vers moi et empoigner solidement mon épaule. Ce simple contact fait trembler tout mon corps, comme si j'étais prise de nausée. Il prend appuis sur moi, et moi je le laisse faire. En faite, j'ose plus bouger. Si je fais un pas, il peut tomber... mais ce qui s'ensuit ne laisse plus la place au bon coeur qui était encore en moi.
Je sens sa main s'abattre mollement sur ma joue. Bien sûr, je n'ai rien sentit, mais le simple geste... est tout simplement impardonnable.
Mes yeux sont fixés sur le goudron, ma respiration est lente, beaucoup trop lente. Je commence à voir rouge, mais je ne réagis toujours pas. Il continu à parler.
Je lui ai dis pourtant, je l'ai prévenu... il parle beaucoup trop.
Les mots qui traverse ses lèvres pour venir frapper mes oreilles me sont tout simplement insupportables. Des insinuations plus grosses les unes que les autres, et il recommence à parler de ce qu'il ne connaît pas.
Mon envi de le frapper devient alors plus grande que jamais. Je tourne doucement la tête vers lui, plongeant mon regard dans le sien. Mon visage n'exprime encore rien, mais la colère doit se lire nettement dans mes yeux. La seule chose qu'il aura réussit à faire, se sera de me mettre en rogne contre lui. Mais il ne sait rien, il ne sait pas où est-ce qu'il s'engage...
Il continu en plus... mais arrête pépé, arrête, c'est pour ton bien. Arrête...
Malgré moi, des larmes commencent à perler aux coins de mes yeux. Ce n'est pas l'évocation de l'erreur de mon père qui me fait cette effet, mais plutôt la colère que j'ai de plus en plus de mal à réprimer.
Il met ses bras en crois sur sa poitrine, en me sommant de le tuer. Alors c'est ce qu'il veut? mais c'est bien trop facile. Bien trop facile.

J'ai l'impression de ne plus rien avoir en moi. Un trou vide, un néant. Le vent, le froid, tout les éléments qui m'entourent, je ne les vois plus, ne les sens plus.
Je ne vois plus que son visage ridé tourné vers moi, et je ne sens plus que le dégoût qu'il m'inspire. Je ne veux pas faire ça, mais je ne suis plus maître de mon corps. J'ai l'impression que quelqu'un d'autre contrôle mes faits et gestes. Je voulais éviter cela, alors pourquoi ce vioc' a tout fait pour que je me mette en colère!
Je le dis et le répète, je n'ai pas besoin de me repentir de quoi que se soit, je ne regrette en rien tout ce que j'ai fais. Je ne regrette pas ma vie. Je ne pense même plus à ma mère. Une alcoolo qui ne m'a jamais remercié. Je ne connais même pas mon père, alors à quoi bon y penser. Je ne regrette rien.
Mais ça, il semblerait que le vieux moine ne soit pas prêt à le comprendre.

D'un geste brusque du bras, je bouscule le vieux. Je sais que par ce simple mouvement, il ne pourra pas tenir sur ses jambes. Je me recule un peu pour le regarder, lui et sa masse qui chute lentement. J'ai l'impression que la scène se passe au ralentit. Je n'ai pas voulus tout ça... non.
Mais je ne fais rien, je le regarde tomber, j'ai même envi de l'achever, de le fracasser, lui prendre sa tête et de l'abattre sauvagement contre le goudron. Mais je ne fais rien.
Je ne dois pas me laisser aller à la torture. Je ne suis pas comme ça.

"Je crois que tu m'a mal compris pépé. Tu n'as rien à m'apprendre. Tu parle vraiment trop. "

Mes pieds avancent tout seuls, et je viens m'agenouiller à ses côtés. Ma main droite s'approche de son visage, et s'empare du col de son vêtement, fermement.
Je le relève de quelque centimètre, l'étranglant un peu au passage. Le sang qui bat en moi me donne l'impression de chauffer comme jamais. Une seule envie, mais je ne le ferai pas.
Mon visage n'est qu'à quelque centimètre du sien. Cette proximité ne fait qu'accentuer ma colère.

"Ne te prend pas pour ce que tu n'es pas, et ne me tente pas..."

Mon poing se resserre encore un peu sur sa carotide. Encore une pression et je pourrai le tuer, il s'étoufferai lui même. Moi qui ne voulais rien de tout ça... ça fait de la peine tout de même.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 16 Jan - 15:30

(HJ: Désolé du retard!)

Pour le coup, je l’avais vraiment mis en colère ! Sentant la brise qui m’entoure je ne peut m’empêcher de me demander si la brise provient du temps ou de la colère de la femme en face de moi ? Elle est vraiment effrayante une fois en colère et je dois avouer que je sens ma vessie sur le point de lâcher ! Je ne peux que remercier le ciel de ne pas m’être encore fais opérer de la prostate comme quoi, toutes opérations n’est pas bonne à faire ! Cependant je ne peux pas m’appesantir sur le sujet car elle me pousse en arrière et je sens mon derrière heurter la neige mélangé avec les détritus ! Contact peu agréable ! Mais ce que je sens surtout ces mes hanches, je sens une sourde douleur traversée en un instant mon corps. AIE ! Je voudrais récriminer contre cette brutalité, mais je sais qu’elle devait arriver à un moment ou un autre ! Et mine de rien je ne m’en sors pas trop mal si l’on s’en arrête là ! Mais j’en doute, dans ces yeux flamboie la colère, elle ne s’arrêtera qu’avec le sang ! En quoi puis-je la juger ? C’est moi qui me suis mis volontairement dedans ! Bien que cette vision soit effrayante, elle en valait le coup ! Elle se met à parler. Tiens ! La vie est vraiment ironique, nous sommes tous les deux persuader d’en savoir plus sur l’autre ! Ce qui est malheureux c’est quel m’appelle toujours Pépé. Mais bon quand je la vois avancer sur moi et me saisir à la gorge pour me relever de quelques centimètres, je sais quel à fais son choix ! Bon j’aurais voulu faire son bonheur malgré elle et j’aurai pitoyablement échoué ! Tiens c’est dans quelle pièce de théâtre qu’un type dit :

« Je ferais ton bonheur malgré toi ! »

Ce n’est pas Andromaque ? Non, c’est An…..Ah, oui ! C’est dans Antigone ! La version d’Anouilh ! C’est le roi Créon qui dit sa à sa future belle fille ! Je me souviens avoir toujours considéré Créon comme un abruti mais ne suis-je pas un peu comme lui en ce moment ? Non, je suis encore pire ! Car moi, je n’ai aucune raison de vouloir faire son bonheur !
De plus je le fais vraiment pour elle ou pour moi ? Une manière de vouloir égoïstement la sauver pour tenter de me faire pardonner de ceux que j’ai laissé s’autodétruire ? Et puis est-elle vraiment comme cela ? Elle parle encore et je sens son poing se serrait un peu plus sur mon coup et proportionnellement mon débit d’air diminué. Pardonnez- moi Dieu, je ne suis vraiment qu’un idiot ! Et j’ose porter la bure des frères ! Je n’en suis vraiment pas digne !
Elle doit me prendre pour un fou, mais petit à petit pendant ma réflexion, je suis passé d’une posture agressive à sourire avant d’éclater de rire franc et sonore! Non, seulement je suis un idiot, mais en plus je suis un vieillard qui me suis enfermé dans mes propres souvenirs ! Alors je ris de plus en plus fort et les larmes m’en viennent à l’œil ! Elle doit me prendre pour un fou, mais j’ai bien le droit à un dernier plaisir avant de mourir ! Finalement je me tais, je n’ai plus de souffle ! Je tente de prendre de grande respiration pour retrouver mon souffle. Je n’ai pas besoin de me voir pour imaginer la scène, un vieillard aux joues rouges et hilare tenue en hauteur par une femme tous de noir vêtue ! L’on penserait à un ivrogne attrapé par une policière qui le tient à distance pour ne pas sentir les relents d’alcool ! Mais même si je suis hilare, je me dois de lui répondre sans la moindre trace de sarcasme de moquerie ou d’hostilité:

« Vous avez raison ! Je me prends pour ce que je ne suis pas ! Je me crois encore jeune et fort libre de toutes chaînes ! Alors que je ne suis qu’un vieux moine ! Je dois m’excuser et vous remercier de me l’avoir rappelée ! Dans ce lieu dont on pourrait penser oublier de Dieu, j’en oublie mes fonctions et mon éducation ! »

Qu’ait-je importuné cette femme ! Je portais bien le nez de frère Tempêtes que m’avait décerné le frère portier à cause de mes brusques changements de conduites ! Moi, un instrument de paix, j’avais semé la discorde dans le dessein égoïste de satisfaire mes remords! Même si j’étais âgé, j’étais encore un belle imbécile. Toujours ce rappelé ce que disait Socrate :

« Ce que je sais c’est que je ne sais rien ! »

Je répétais d’ailleurs à voix hautes cette phrase. La pauvre fille devait se demander qui étais ce vieux qui passait du coq à l’âne ? Mais la réponse est simple ! Je ne suis qu’un homme ! Cependant, bien que le rire m’est redonné quelques forces, j’eus à peine l’énergie pour articuler péniblement :

« Pourriez-vous me lâcher ? J’étouffe quelques peu ! »

Si je mourais maintenant je ne lui en voudrais pas, mais dans ce cas la je voulais avoir au moins eu son pardon avant de trépasser !
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 16 Jan - 16:42

Son attitude change au fur et à mesure que son souffle se perd. Je n'ai pas forcé d'avantage sur son cou, mais je sens qu'il a de plus en plus de mal à garder pied sur terre.
Signe que je commence à me calmer est que je ne fais rien. Ni je resserre mon étreinte, ni je lâche. Il faut bien passer au stationnement avant de reprendre la marche. J'ai le choix maintenant. L'étrangler doucement, regarder son visage virer au violet, puis s'assombrir au court des secondes, puis retenir son corps qui se parcourra de convulsions plus ou moins fortes... ou bien le lâcher. Le laisser vivre encore un peu. Il est vieux, je ne ferais que retarder le moment à venir. Mais il n'y a pas plus belle mort que celle naturelle, ou celle donnée contre une vie.
Alors...
Doucement je sens le vieillard être parcouru de brèves convulsions. Je me demande tout d'abord s'il est déjà entrain de décaroché, si j'ai serré plus fort que ce que je pensais, mais il semblerai que non.
Il rit, en faite. Je le regarde non sans un air surpris, silencieuse spectatrice de la folie nerveuse d'un vieux qui pense mourir bientôt.
Je le laisse rire, après tout ça fait toujours du bien de rire. Moi il m'arrive des fois de partir à rire, rire nerveux qui me prend le corps et ébranle mon âme aussi étrangement qu'un poison qui agis que les comportements.

« Vous avez raison ! Je me prends pour ce que je ne suis pas ! Je me crois encore jeune et fort libre de toutes chaînes ! Alors que je ne suis qu’un vieux moine ! Je dois m’excuser et vous remercier de me l’avoir rappelée ! Dans ce lieu dont on pourrait penser oublier de Dieu, j’en oublie mes fonctions et mon éducation ! »

Je sens sa trachée vibrer sous mes doigts qui serrent encore sa gorge.
Voilà ce que j'attendais, simplement, rien de plus simple que cela. Je soupire longuement, fermant le temps d'une petite seconde mes yeux sombres.
Lorsque mes paupières se rouvrent, mes pupilles se posent sur un visage qui me semble différent. Tout aussi répugnant, mais différent. Il a tout de même avoué qu'il c'était trompé. Il n'y a donc pas lieux de se fâcher d'avantage. Je lui ai peut-être fait peur?
Pendant une seconde je me demande ce qui aurai pus provoquer cette peur, mais j'avais oublié notre situation. Lui allongé à terre, certainement parcouru de douleur perverse provoquées par la chute, et moi l'étranglant à moitié.
La violence à toujours fait peur. Ce pourquoi je ne l'aime pas. La colère non plus.

Je relâche doucement mon étreinte, et le laisse retomber sur le sol. Mes yeux sombres vont chercher les siens pour essayer de voir en lui. Bien sûr, cela est en vain, mais je ne repère pas la même lueur d'avant.
Enfin je redeviens un peu moi-même. La colère me quitte doucement. Je retrouve le contrôle de mon corps.
Un sourire étire mes lèvres, un sourire de soulagement.
Je me redresse en regardant le vieux toujours allongé par terre. Il doit penser que je ne ferais rien pour lui. Mais déjà, j'ai fais quelque chose. D'important pour lui. Je l'ai lâché.
Mais ce n'est pas tout. Non, je suis une bonne fille après tout. J'ai un bon coeur, un bon fond. Je me mens peut-être à moi-même en disant cela, mais je m'y tiens.
Alors je contourne ce cadavre encore un vie, puis viens me poster derrière lui. Mes yeux se baissent sur son visage, et je m'agenoux à nouveau. Mes genoux encadrent son visage de chaque côté, et je le regarde encore. Un sourire étire mes lèvres. Ca lui fait un peu mal, mais ça en vaut la peine.

"Allez pépé... c'est finit."

Une qualité que j'ai je pense, j'oublie très vite. J'oublie ce qui doit être oublié, je passe l'éponge facilement.
Mes deux mains vont chercher les aisselles du vieille homme, pour les prendre fermement. Alors je le soulève sans peine et le porte jusqu'à son fauteuil sans délicatesse.

"Tu vois, quand on ne cherche pas à être quelqu'un d'autre, c'est beaucoup mieux"

Surtout quand on ne cherche pas à me faire faire des choses que je ne veux pas. Quand on cherche aussi à me faire réagir selon ses envies.
Quand elle se redressa, le froid de l'hivers qui jusqu'à là c'était fait oublié revint et la fit frissonner. D'un geste rapide, elle croisa ses bras sur sa poitrine pour tenter de se réchauffer.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeJeu 17 Jan - 16:19

(HJ:Désolé je suis une petite panne d'imagination! Mea Culpa!)

Une fois de plus j’ai la confirmation de ce que répètent la bible : l’amour, le pardon et la reconnaissance de ces erreurs sont toujours plus fort que l’égoïsme, la colère et la volonté de domination ! Et j’ai la preuve la plus éclatante de l’humanité des criminels de droit commun ; ceux que l’on considère comme une souillure sur la surface de la terre ; car la femme me lâche ! Bon, elle le fais sans aucun contrôle de ma chute résulta, je me retrouve à nouveau par terre avec une douleur irradiant de mon bassin et se propageant le long de mon corps ! Cependant si la douleur est bien présente, elle n’est que le cadet de mes soucis ! Je ris encore de l’incongruité de notre situation ! La criminelle remettant dans le droit chemin un frère mineur. Il semblerai seigneur Dieu que j’ai encore péché ! Je ne suis vraiment qu’un homme ! Et déjà qu’il est dur pour un homme d’apprendre, mais alors qu’elle difficulté quand l’âge vous obscurcie votre raisonnement, vous vous persuadez de tous savoir ! Alors quant faite vous en savez autant qu’un nouveau-né ! L’essentielle c’est que rien de trop grave ne soit arrivé ! La femme a apparemment pardonné les déboires d’un vieillard gâteux . Moi, je ne peux que demander pardon et vous implorez seigneur, de me rendre meilleur !

Je pense, réfléchi et médite pendant que la femme me relève avant de me placer sur le fauteuil sans aucun ménagement. Je sens un bref contact avec un objet doux avant d'entendre le bruit d’os brisé ! L’oisillon étais restait empêtrais dans les couvertures quand je m’étais levée ! Et maintenant il ne reste plus que de lui un cadavre broyer et un liquide pourpre qui s’étale sur les draps de mauvaise qualité . Pardonne- moi seigneur ! L’une de tes créatures est mortes par ma fautes ! Ma main descend et cherche dans les replis des couvertures la carcasse du défunt animal ! Une fois que je l’ai trouvé, je le sors des draps et regarde l’animal ! Il n’est pas encore mort ! Il vit encore, Je sens dans ce corps animal toutes la tristesse et la déception ainsi que la confiance trompée ! Je ne peut que l’entourait de mes mains et lui faire voir une dernière fois le monde qu’à créer Dieu et que l’homme a façonné. Je lui murmure :

« Admire ce monde ou tu as vécut ! Emporte ce souvenir dans l’au-delà ! Et soit à la droite du seigneur le jour du jugement final ! »

Quelque temps encore je sens la vie palpitais dans le corps de l’animal avant qu’il ne meurent ! Je tends le cadavre vers la femme et je lui demande :

« Pourriez-vous rendre un service au vieux fou que je suis ? Pourriez-vous enterrez cette créature de Dieu ? »

Sûrement parce que je m’inquiétez plus pour l’oiseau que pour elle, je ne remarque que maintenant qu’elle a froid . J’ai envie de lui dire :

« Vous avez l’air gelé ! Bon Dieu ! Vous auriez dû me le dire si vous aviez froid ! »

Mais j’ai déjà fais l’erreur de lui dire sa en ces termes ! Et quel en a été le résultat ! J’ai fais la grenouille dans la fable de Lafontaine et j’ai voulut me faire plus gros que je ne le suis ! Mais d’un autre coté , je ne peut pas la laisser geler sur place ! Donc je me contente de lui tendre un draps en lui grommelant :

« Et mettant cette couverture sur vos épaules ! Bon Dieu ! Il faut tout leur dire aux jeunes de nos jours ! »
Même si ma manière de le dire étais un peu rude, une certaine vague chaleur et amitié tendaient timidement le bout du nez ! J’espère juste qu’elle ne va pas me faire poireauter trop longtemps ! Ca a beau ne pas être très lourd, c’est tout de même fatigant !


Dernière édition par le Jeu 17 Jan - 18:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeJeu 17 Jan - 17:58

Je prend le temps de regarder autour de moi alors que le vieux se réinstalle plus confortablement dans son fauteuil. Je n'ai pas du tout fait attention à le mettre comme il faut. Après tout, il a voulut faire le grand tout à l'heure, celui qui sait tout, alors qu'il se débrouille. Quand on a une grande gueule, on doit pouvoir se demmerder sans l'aide de personne.
Mon regard c'est posé sur un groupe de prisonniers, un peu plus loin, qui parlent tout bas. Est-ce à cause du froid, qu'ils se serrent autant les uns les autres, ou est-ce parce qu'ils manigancent quelque chose? La Sasha d'avant aurait été intéressée par la situation, mais aujourd'hui, plus rien n'a vraiment d'importance. Encore moins qu'avant, en faite.
Une de mes main est posée machinalement sur la poignet du fauteuil du moine, et c'est ainsi que je sens les vibrations de se dernier. Je tourne alors la tête en me demandant pourquoi ce vieillard bouge tant. Il ne parviendra qu'à se faire d'avantage mal, déjà que je l'ai sûrement pas mal amoché.

Je suis tout d'un coup particulièrement absente. Mon regard c'est posé sur le corps mortifié, tordu en d'étrange position, du petit oiseau que le vieillard avait voulut protéger du froid. En faisait cela, il n'avait que retardé sa mort. Je revois l'un des hommes que j'avais tué, seulement, c'était l'un de mes premiers.
Je m'étais mal débrouillée, et il était encore en vie. Il souffrait. Souffrir n'était même pas un mot assez fort. C'était tout simplement indescriptible. Je le savais, car je le voyais sur le sol. Son sang s'échappait de son corps à une vitesse étrange, comme lorsque l'on ouvre les valves d'un robinet.
La situation m'avait échappée.
Le murmure de la voix rauque et tremblante du vieillard me sort de mon souvenir peu agréable, et je le regarde sans comprendre. Pour sûr, je n'ai rien entendu à ce qu'il avait dit, mais je vois ses vieilles mains froissées me tendre l'oisillons.
Je réprime un mouvement de recule, avec dans la rétine l'image du corps qui gît dans son sang, qui bouge lentement, respirant difficilement, poussant un râle indescriptible...
Mon sourcil trahis à nouveau mon manque de contrôle sur moi même, mais cette fois ce n'est plus pour la colère. Pas vraiment non plus pour le dégoût. La crainte peut-être? comme si le vieux moine me tendait à ce moment même l'un des hommes que j'avais assassiné.
Je fut prise alors de nausée, une réaction que je ne comprenais pas moi même, qui ne m'étais jamais arrivée auparavant. Mais je ne peux plus voir ce petit cadavre tordu devant moi. Je ne comprend même pas ce que le vieux veux que j'en fasse, mais je ne veux plus le voir. J'ai envi de gerber, seulement, je n'ai rien dans l'estomac, pas même un trognon de pain.

Mon corps se met à trembler plus fortement, et le moine me tend à nouveau une couverture. Cette fois je la prend, mais je ne touche pas à l'oiseau. Mon regard est posé sur son petit corps chétif, et la nausée monte de degré en degré.
MAIS QU'IL ENLÈVE çA DE MA VUE!!!! La fille dans ma tête se met à crier, à devenir hystérique. Je vois peu à peu des corps, qui s'empilent, qui me regardent, qui pleurent et me supplient, me demandent pourquoi. Pourquoi. Mais pour mon bonheur! pour moi, rien que pour moi !

Un grand vide se crée en moi. Je prend conscience de la chose que j'ai jusqu'à là voulut oublier. Me mentir à moi même. Alors le moine avait raison? Je ne veux pas y croire. Je regrette ? non.
Non, je ne regrette pas. Il ne faut pas regretter. Ce qui est fait est fait, je ne peux plus retourner en arrière. Ma seule issue, c'est... en faite je n'en ai pas. Mais cela vaut peut-être mieux qu'il en soit ainsi.
Je ne vois que la lumière blanche qui me mènerai à la mort. Celle qui j'ai donné à tant de gens, pour de l'argent, pour un future auquel finalement je n'aurai pas le droit.

Je passe d'un geste rapide la couverture sur mes épaules, et la serre contre mon corps. Tous mes muscles forcent, et chauffe mon corps physiquement, mais j'ai froid. Froid à l'intérieur, je tremble, j'ai l'impression de respirer à chaque inspiration un volute d'air glacial, qui empli mes poumons et diffuse dans mon corps son poison de gèle. A l'intérieur des os.
Le regret? la conscience?

Je ne fais pas attention à ce que je fais, mais je vois ma main partir, et venir frapper celle du vieillard, qui jusqu'alors tenait le petit oiseau. La bête virevolte lourdement dans le froid et va s'écraser un peu plus loin en rebondissant sur le sol gelé. Je tremble encore, et j'ai toujours envi de vomir.

Mon regard se détourne de la scène, et vient se poser ailleurs, là où il me semble que rien de tout ça n'est arrivée. Je vois d'autre petits oiseaux pimpants de vie, piaillants joyeusement. Je préfère ça. De loin.

Je veux partir d'ici. Mes mains vont se coller contre les poignets du fauteuil du moine, et avec fermeté, je commence à avancer. Je sens sous les roues un petit obstacle, signe que nous venons de rouler sur le cadavre de l'oiseau, mais je ne m'arrête pas...

"Ca te dérange pas si on va ailleurs pépé..."

Ma voix est devenue toute autre. Je suis bouleversée. Jamais je n'ai été dans un tel état. Je me sens faible, petite, horrible et sale. Et je suis entrain de pousser la cause même de ma situation.
C'est à cause de toi pépé, que je suis dans cet état. C'est ta faute. J'avais réussis jusqu'à là à ne pas penser à cela... c'est de ta faute.
Pourtant je ne ressens pas le besoin de le lui faire comprendre.
Je le regarde un moment, tout en poussant le fauteuil, ignorant son babillage.
Je le verrai se dégrader de par lui même. Souffrir doucement. Et je ferai tout pour qu'il vive longtemps, et dans la douleur... ho mon vieux, qu'à tu fais de moi.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeVen 18 Jan - 8:52

Je la vis prendre la couverture avec satisfaction ! Apparemment on avait évité le conflit ce coup-ci ! Le plaisir de cette victoire diplomatique fut de courte durée, quant je vis sa main heurter la mienne et faire ainsi prendre un dernier envol à l’animal mort ! Celui-ci atterrit mollement sur la neige ! Ou a bien pus passer la grâce qu’il avait vivant ? Pourquoi un homme mort nous semble toujours laid ? Il n’y a-t-il vraiment rien de plus hideux qu’un mort ? Si ! Il existe le mort-vivant comme on en trouve tant ici !
Est-ce cette inesthétique de la mort qui rebut ainsi cette femme ? Ou des souvenirs qu’elle pensait avoir enfoui ? Moi, j’ai trop longtemps vécu au milieu des cadavres et de ceux qui allaient mourir pour être encore choqué par la mort ! Je la connais trop bien et je l’attends ! Jusqu'à maintenant elle m’a ignoré tant de fois. Mais je sais que pas à pas, de minute en minute, je rapproche d’elle qui m’attend pour me conduire vers le seigneur ! Alors je n’ai pas peur ! Je connais son odeur ! J’ai déjà expérimenté le contact de ces long doigts osseux et froid qui vous disent que votre tour n’est pas encore venue mais qu’il n’y a pas à s’inquiétez car elle viendra. Puis vous vous réveillez de ce qui vous semble un cauchemar avant de voir que vous êtes vivant mais blesser ! Vous sentez la marque des doigts de la faucheuse dans vos plaies béantes. Mais sa future venue ne me fait pas peur, au contraire je l’attends, je ne peut pas avoir peur d’elle car je sais que ce n’est pas juste une fin ! Ce n’est que le commencement d’une nouvelle étape !
C’est une chance que j’ai en tant qu’ancien et en tant que croyant ! Qui peut s’en vanter dans notre société de rêve ? Sûrement pas la femme en face de moi ! Je peux clairement voir la peur et la colère qu’elle a envers son impuissance face à la responsable de la fin de nos existence ! Celle qui transforme notre corps en charogne !
Enfin je ne fais que supputer car je ne connais pas son histoire ! Je pensais connaître sa manière de raisonner, mais elle m’a prouver le contraire alors je me tairai sur son acte. J’espère juste savoir le pourquoi du comment un jour. Je sens ses mains se poser sur les poigner du fauteuil et le pousser en avant. En avançant nous passons sur les restes de l’animal, je sens la secousse du fauteuil. J’aimerais me tourner pour voir si son visage trahie quelques choses, mais j’ai l’impression que je suis comme Loth fuyant Sodome ! Je dois fuir sans regarder la ville encourir le châtiment divin ! Si je fais comme la femme de Loth, je doute d’être pétrifié en statue de sel, mais je ne sais pas ce qui pourrait ce passer ! Et j’ai même peur de le savoir ! Alors ce coup-ci c’est moi qui fuis, je ne proteste pas contre le fais de se déplacer ! Je me contente juste de babiller comme à mon habitude ! Je parle pour ne rien dire ! Je parle du bon temps et de la pluie ! Mes discussions son oiseuse et manque singulièrement d’intérêt au point qu’une partie de mon esprit se demande si je ne tente pas de battre un record ?Mais je parle car je ne peux faire que ça ! Quant une courte inspiration dissipe le brouillard de cette discussion byzantine et continue, pour me faire poser cette question que j’aurais dû lui poser depuis longtemps :

« Excuser moi ma fille ! Mais, je parle, et je reparle et je me doute bien que vous devez vous ennuyer de m’entendre parler de sujets qui doivent vous sembler inintéressants. De plus je ne me suis toujours pas présenté alors je vais le faire maintenant ! Je suis le frère mineur Vincent Pounze. À l’abbaye, on me surnomme frère tempête ! Enfin assez parler de moi ! Comment vous appelez vous ? »

Si j’étais superstitieux, je croiserais les doigts en espérant qu’elle me réponde. Parce que l’appeler toujours ;vous, Mademoiselle, Demoiselle et ma soeur ou encore ma fille ; ne me semble pas très polie ! Et je me demande d’ailleurs pourquoi je ne lui ai pas encore demandé son nom ? Pfffffffffffff ! Je suis vraiment trop vieux ! Je suis un vieillard et je ne m’en rends même pas compte ! Je me demande qu’est-ce que sa sera l’année prochaine ? Peut-être que la société de protection des droits de l’homme me retirera de ce lieu ? Sa serai bien ! Mais ceci n’est que de l’ordre du fantasme ! Qui s’intéresse à un vieillard de 84 ans dans une prison ? Personne et sûrement pas ma famille ! Camille est à l’hospice, et son époux ne lèvera pas le petit doigt ! De toute façon je l’ai jamais aimé ce faux jeton de colonialiste et de libéraliste économique!
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeVen 18 Jan - 16:41

Il fait froid, oui oui, il fait froid. Quel vent, c'est sûr, il vente. Il faisait plus beau la semaine dernière. C'est vrai, il faisait beau. Surtout que je n'étais pas encore là. J'étais pas encore dans cette prison, celle qui sera ma demeure pour le reste de ma vie.

Je n'entend que très vaguement les commentaires du vieux qui babille devant moi. J'ai l'impression que depuis que je le pousse ainsi, il s'est transformé. Il est devenu comme ces vieux en maisons de retraite, qui parlent et parlent sans cesse, saoulant sans interruption les pauvres aides soignantes qui prennent soin d'eux.
Moi je fais abstraction de tout ce bruit qui sort de la bouche du vieillard. Je ne pense pas à lui, ni à ce que j'ai fait juste avant. Je suis focalisée sur cette révélation douloureuse qui ébranle mon être. J'étais si bien avant que ce vieux ne me remette les idées en placent. Mais est-ce que j'avais vraiment un problème? Est-ce que tout ce que j'ai fais, pour avoir une belle vie, étais la cause d'une grave déficience mentale? Alors je ne vaux vraiment pas mieux que tous les prisonniers qui sont là. Je suis comme eux. Moi qui pensait justement ne pas être atteinte de la même folie, même connerie... je me suis plantée. Et lourdement. Je me suis foutu le doigts dans l'oeil jusqu'au coude. Comment se fait-il que je n'ai pas sentit la douleur plus tôt?

La connerie humaine doit agir comme un calmant, un somnifère, pour nous endormir sur les réalités qui nous entoure. Je marchais sur un tapis de braise sans en sentir la brûlure, mais j'ai perdu ma concentration et mes pieds se meurtrissent maintenant.

Un frisson me fait brutalement trembler de la tête au pied, et je retombe sur terre. Je regarde d'un air absent autour de moi, et je sui surprise de constater que le monde n'a pas changé. Ce n'est pas si grave alors. Avec ou sans regret, le monde continu de tourner, continu d'être ce qu'il est? Tout aussi pourri, puant en profondeur, suintant le mal... ça ne vaux pas la peine de regretter, donc. J'avais pris la bonne décision, et je vais continuer à m'y tenir.

Mon regard jusqu'alors perdu dans mes pensées, se fixe et reprend sa noirceur habituelle. Je retrouve peu à peu ma contenance, ce qui se trahis par mes pas qui se font plus francs et rapide. Je veux tout de même encore m'éloigner.
Trouver un endroit tranquille, mais un peu plus loin.
C'est seulement à ce moment que la voix du vieux, qui était devenue la monotonie de mes oreilles, se définie un peu mieux qu'avant. J'y accorde le peu d'attention que cela doit avoir.


« Excuser moi ma fille ! Mais, je parle, et je reparle et je me doute bien que vous devez vous ennuyer de m’entendre parler de sujets qui doivent vous sembler inintéressants. De plus je ne me suis toujours pas présenté alors je vais le faire maintenant ! Je suis le frère mineur Vincent Pounze. À l’abbaye, on me surnomme frère tempête ! Enfin assez parler de moi ! Comment vous appelez vous ? »

Vincent Pounze. L'idée même que cet être ai un nom me fait un drôle d'effet. Je ne m'y attendais pas, mais il semblerai que j'étais bien plus à l'aise en ignorant l'identité de ce dévot personnage. Le voeux que j'ai fais, de le voir mourir à petit feu tout au long du reste de sa vie, me semble un peu cru maintenant. Je souhaite la mort de Vincent Pounze, l'homme que je pousse à l'instant même. Que j'aide, un peu, pour ce qu'il est de se mouvoir.
Je hoche la tête lentement, sans répondre. Je vais oublier son nom. C'est peut-être mieux comme ça. Pépé, ça lui va très bien; héhé.

Mais la question me revient forcément. Ca doit être pour une question de politesse, alors je ne sais pas comment me débrouiller pour contourner les moeurs. Il semblerai que la meilleur solution est de décliner son identité. Après tout, s'il voulait vraiment savoir qui j'étais, il n'aurai qu'à chercher un peu. Autant lui faciliter la tâche.

"Sasha"

Sur ce mot, ce nom plutôt, je m'arrête. Il y a juste en face de nous une petite montée d'escalier. Machinalement, comme si les habitudes de la petites filles qui ramenait sa maman dans un fauteuil me revenait, je regarde les roues à mes pieds à la recherche d'un mécanisme pour les bloquer. Je fini par le trouver, et l'enclenche. Ainsi, le fauteuil ne risque pas de se balader sans moi...
Je contourne le fauteuil, puis vient m'asseoir en face de lui sur l'escalier de pierres froides.

"Pour moi, si ça te dérange pas..."

Je sais que ça va te déranger, mais ça ne changera rien...

"... tu resteras pépé..."

Et tu ne saura pas pourquoi. Je m'attends bien sûr à un éclatement de la part du vieux, mais j'en ai que faire. A moins qu'il veuille provoquer une rupture du col du fémur, et gîre à mes pieds comme une larve, il ne pourra pas mon foncer dessus. Faible consolation.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeSam 19 Jan - 12:57

Maintenant je connais son nom. Sasha ! Un nom facile à retenir et à prononcer, avec un léger arrière-goût de l’aridité d’un désert gelée. Ce n’est pas un beau nom d’après les définitions du To Kalon de la beauté, mais pour l’instant il lui colle bien. Mais j’espère qu’un jour ce ne sera plus le cas ! J’aimerais commenter son nom, mais elle arrête le fauteuil et bloque le fauteuil devant un escalier. Elle a fait sa rapidement, elle savait d’avance comment faire. Réflexe de l’enfance ? Anticipation ? Je ne saurais le dire ! En tout cas elle contourne le fauteuil et s’assoit sur un escalier en face de moi. Personnellement je n’aurais pas choisi cet endroit pour m’arrêter car des relents âcres nous sont rapportés par le vent glacial de l’hiver. Mais je n’ai pas à me plaindre car c’est elle qui détient le pouvoir de déplacement ! Si Paul étais sous ma main , j’aurais fais un caprice de vieillard et je me serais installé dans un endroit où le vent ne vous gifle pas le visage et qui soit à peu près sain. Si cela existe un temps soit peu ici. D’ailleurs une pensé comique me vient à l’esprit en parlant de Paul. Celui-ci arrivant à l’endroit où nous nous sommes quittés d’abord la colère de voir que j’ai disparu puis la peur et enfin le plaisir de se voir libérer ce vieux croûton. Je l’imagine facilement parcourir la cour dans l’espoir de retrouver ma charogne. Puis je l’invente en train de présenter ces doléances à ma famille en déclarant d’un air faussement peiné :

« Quel dommage qu’il soit mort ! J’avais beaucoup d’admiration pour lui et je peux me targuer d’avoir été comme un fils avec lui ! »

Je t’en ficherais moi de l’amour filial, tout ce que tu as fait jusqu'à maintenant c’est dire avec ton accent traînant :

« Désolé c’est interdit par le règlement ! »

Ce doit être la seule chose que tu dois savoir dire en français. Et pendant que mon esprit consulte un énorme livre des rancunes envers Paul, Sasha me parle à nouveau :

"Pour moi, si ça te dérange pas...tu resteras pépé..."

Quoi ! Que ! Qu’estceuqe ! Non ! Mais ! Euh ? Ben ………Si j’accepte qu’elle m’appelle Pépé sa veux dire qu’elle me donne un surnom ce qui nous lie par une certaine complicité ! Mais sa veux aussi dire qu’elle me manque de respect car alors que nous nous connaissons à peine elle me colle un surnom ! Hummmmm ! Mais si je refuse je la froisse ! Oh, rage ! Oh, désespoir ! Oh, vieillesse ennemie ! Que n’est-je donc vécût que pour cette infamie ? Ben, non ! Et puis ce n’est pas comme si ma vie en dépendait ! Donc si j’accepte de faire un pas, alors elle en fais un elle aussi :

« Seulement si vous lisez pour moi quelque extrait de ce livre ! Vous comprenez mes yeux ne sont plus ce qu’il était ! Et j’ai de plus en plus de mal à lire ! »

Je sais c’est un pieux mensonge ! Car mes yeux sont toujours en pleine forme, mais j’aime faire lire les gens. Chaque personne à sa manière de lire, ces propres intonations, et sa vision du texte ! Ainsi je n’arrête pas de découvrir de minuscule détail que je n’avais jamais vu ! Et puis faire lire les autres est l’un des droits des vieillards. Donc, n’attendant pas sa réponse je sors Lorenzaccio et cherche l’acte IV scène 3. Je n’ai pas besoin de lire pour savoir ce dont parle le texte. J’aimerais dire que le choix de cette scène tiens du hasard, mais j’ai toujours eut du mal à me mentir à moi-même. Je ne peux pas m’empêcher de la titiller encore un peu ! J’ai beau me dire que c’est mal mais c’est plus fort que moi ! Pardonnez- moi Seigneur Jésus !Et une petite voix fébrile ne peut s’empêcher d’espérer qu’elle refuse ma demande !
Je lui tends le livre! Alea Jacta est! La suite dépendra de ta volonté!
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeDim 20 Jan - 10:40

Comme rien n'est gratuit, le vieux me demande quelque chose en échange de son surnom. Je ne comprend pas vraiment ce qu'il veux, après tout, ce n'est qu'un surnom. Plus facile pour moi, parce que le temps que je m'habitue à sa réel identité... a son statu même. Non, je ne peux pas me résoudre à l'appeler autrement que pépé. Et puis, c'est sympa pépé... bien que ce vieillard n'apprécie guerre son petit nom.

Je prend le livre que me tend le moine, et regarde d'un air absent la page qui s'offre à moi. Cela fait longtemps que n'est pas lu à haute voix quoi que se soit, mais je me souviens que, pour occuper la mama, je lui lisais quelque articles, ou roman qui me plaisaient bien.
Je faisait la lecture à mon petit frère aussi.

Je lis dans ma tête les premiers mots de ce qui semble être une tirade, et lève les yeux vers le vieux. Il ma suffit de la première phrase pour savoir de quoi allait traiter le texte. Ce vieillard ne fait donc rien au hasard, et pourquoi tient-il tant à ce que je lise.
Je trouve son excuse de la mauvaise vue un peu grosse, mais je ne dis rien. Il veut que je lui fasse la lecture, qu'il en soit ainsi.
J'espère juste qu'il ne va pas penser qu'il est supérieure à moi, simplement parce que je fais ce qu'il me demande. Il risquerait de se retrouver le nez contre le goudron.

"Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Veux-tu donc que je
m'empoisonne, ou que je saute dans l'Arno ? "


Ma voix rompt le silence froid qui nous entoure, et s'envole doucement vers le ciel gris. Elle est un peu éraillée, rauque, mais déjà je me sens dans mon vieux fauteuil, en face de la malade de mère. Et je continue.

"[...] veux-tu donc que je sois un spectre, et qu'en frappant sur ce squelette,il n'en sorte aucun son ? Si je suis l'ombre de moi-même, veux-tu donc que je m'arrache le seul fil qui rattache
aujourd'hui mon coeur à quelques fibres de mon coeur d'autrefois ? [...]"


Le temps passe mais je ne le sens plus courir. Je m'adosse un peu mieux sur mon escalier, en continuant ma lecture. Je ne lis plus pour personne, mais pour moi même. Finalement, il semblerait que cette tirade est intéressant. Elle est dans le contexte en tout cas. Et puis, j'aime bien découvrir. Si je suis inculte, ce n'est pas de mon plein grès, j'ai toujours pensé que le défaut de culture était une tare très grave. Et que j'étais en quelque sorte une tare à cause de cela. J'ai toujours rêver d'étudier, de savoir... c'est fâcheux tout de même comme la vie peut-être belle ou salope. Avec moi, elle m'a apprit les coups les plus durs, et à les surmontés, mais elle ne m'a rien montrer de bien beau.
C'est regrettable, mais c'est ainsi.

Ma voix commence à se confondre dans le paysage, et je prend de plus en plus d'aise. J'y prend même goût.

"[...] j'en ai assez d'entendre brailler en plein vent le bavardage humain ; il faut que le monde sache un peu qui je suis et qui il est."

Je lève les yeux vers le vieux, avec une petite rupture dans mon monologue, et un petit sourire étrange étire mes lèvres gelée. Puis je reprend.
L'atmosphère semble se réchauffer, du moins pour moi, car je quitte le monde ici-bas. Je ne suis plus sur terre, encore moi dans cette prison, je suis retourné dans un passé, un des moments un peu plus chaleureux que je le reste.
Bizarement, je regrette la fin du texte, qui inévitablement arrive.

"Ma vie entière est au bout de ma dague, et que la Providence
retourne ou non la tête, en m'entendant frapper, je jette la nature humaine à pile ou face sur la tombe d'Alexandre ; dans deux jours les hommes comparaîtront devant le
tribunal de ma volonté. "


Ma voix se brise sur la dernier phrase et le silence reprend sa place. Mes yeux fixent la page devant moi, alors que je n'ai plus rien à lire. Je feuillette faiblement le livret, puis le ferme sèchement.
Je relève mes yeux sombre sur ceux du vieux, puis lui rend son livre. Il a eu ce qu'il voulait, j'espère que cela suffira.
C'est seulement à ce moment que je me rend compte que j'ai pas au mieux placé le vieillard, qui doit être en plein courant d'air, alors que je suis abrité par un petit muret. Je regarde à gauche, puis à droite, comme si j'allais trouvé la solution à mon problème, mais je ne bouge pas. J'attend.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeDim 20 Jan - 17:49

Sa voix s’élève, rauque et un peu éraillé, elle ressemble un peu à la mienne. D’une certaine manière elle est belle ! Elle va bien avec le personnage de Lorenzaccio ! Non, c’est Lorenzo de Médicis ! Après tout Lorenzo fut toujours jouer par des femmes lors de ces rares représentations. Je la vois en Lorenzaccio expliquant pourquoi il doit tuer Alexandre. Moi, je ne suis rien qui se contente d’observer. Je suis hors de la réalité. Lorenzaccio vivant, présent dans les mémoires des livres et des hommes ! C’est le Lorenzo de Musset à la fois fragile et touchant, mais dure et déterminée. Il ira au bout de son destin ! J’en frémis ! Je sens des frissons parcourir ma colonne vertébrale, j’ai vu bien des acteurs et entendu bien des gens jouer cette pièce mais jamais elle ne m’a fais cette effet ! L’on croirais que Musset lui à fait jouer la pièce ! C’est beau, c’est un texte romantique interprétée en te que t’elle et non comme une tragédie classique. J’aimerais pouvoir enregistrer chacune de ces phrases et les conserver dans mon esprit pour l’éternité. J’essaye de me souvenir de chaque réplique, mais je ne les enregistre pas ! Je les bois comme je boirais de l’eau après avoir été assoiffé durant de longue semaine. Une fois de plus la drogue théâtre fais son effet, je veut voir la fin de Lorenzo, plus rien ne m’importe à part sa ! Ni le froid, ni le vent, ni l’odeur des corps entassé, ni même le bruit et la vue de la prison ! Seul ce Lorenzaccio sombre et mélancolique semble vivre, le reste est figé dans une réalité absente ! Elle est immobile, mais elle me semble gesticulée dans l’une des chambres italiennes de la renaissance ! Elle ne s’exprime pas en envoyant de grandes rafales d’émotions sur son spectateur mais en lui insufflant ces sentiments ! Je sais que ces Lorenzo qui s’exprime mais chaque mots semble venir de la bouche de Sasha. Et d’un coup patatra ! Elle s’arrête ! Le monde me semble figé en attente de la suite, elle me regarde avec un petit sourire étrange. Cela me semble duré une éternité avant que le débit de ces mots ne reprennent ! Pendant cette coupure, je pouvais entendre le silence le plus parfais. Celui que vous ne pouvez que trouver chez les monastères pratiquant le vœu de silence, mais leurs silences et apaisant. Alors que cette coupure fais crépiter l’électricité autour de vous dans l’attente de la suite. Et quelle jouissance d’entendre la suite. Non, Lorenzo de Médicis ne c’est pas arrêter, il continue d’avancer ! Et d’un seul coup, la fin arrive ! Cette fin qui vous surprends au moment où vous vous y attendez le moins. Il semble que notre actrice pense de même, sa voix se brise sur la fin de la dernière réplique, ne rendant qu’encore plus vraie la fin de la scène. Pendant un instant le silence se fais entre nous deux, seulement interrompues par les pages qu’elle tourne après un instant d’immobilité. Puis elle ferme le livre avec une sécheresse qui nous ramènent la réalité. Ce bruit me fais aussi prendre conscience que je suis restés tous le long la bouche ouverte et je la referme rapidement ! Je ne tiens pas plus que sa à faire admirer à la face du monde mon dentier. J’ai à peine le temps de fermer la bouche qu’elle me rends le livre. Un instant un automatisme me fais le récupérer, mais je lui tends le livre à nouveau :

« Garder le ! Il vous sera sûrement plus utile à vous qu’a moi ! »

J’espère qu’elle a conscience du cadeau que je lui fais ! Mon livre n’est pas l’un de ces bouquins petit formas, mais un livre cartonné et relié. Cependant je m’en sépare de bon cœur ! Je connais le livre par cœur. Certes elle a fais naître en moi une idée de réécriture de cette œuvre : Celle que Lorenzaccio serait une femme travestie qui aimerai Alexandre mais qui s’achemine lentement vers son destin avant de brutalement le refusé. Un peu comme la nuit de Valognes d’Eric Emmanuel Schmidt.

Mais je veux qu’elle le possède. Non, seulement parce qu’elle en est digne et que son interprétation valait largement le livre mais aussi parce que sa laisserais chez quelqu’un un souvenir matériel de moi. Pour prouver que j’avais vécut dans ce lieu. Que le nom qui soit écrit à l’intérieur de la couverture soit le rappelle souvenir. Cependant lui donner le livre ne me suffit pas, il faut que je lui dise :

« Votre interprétation étais éblouissante ! Je n’ai jamais vu une aussi bonne interprétation de Lorenzaccio ! Vous devriez faire du théâtre !»

Je suis l’un de ces spectateurs de la vieille époque, j’applaudis une pièce si elle me plait et non pas avec une sorte de déférence polie devant la première pièce qui passe que ce soit un navet ou un chef d’œuvre. Je fais partir des gens qui n’hésitent pas à pleurer et à rire quand il le faut. Je suis de ceux qui dédaignent cette phrase de Fernandel dans le Spountz :

« La comédie ne fais pas pensé ! »

Digne héritier de la génération d’arrière guerre, il étais important pour nous d’apprécier tous ce qui nous étais offert. Trop de souffrance étais née des rationnement ! Alors nous devions aimer à sa juste valeur ce qui nous étais offert !
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeLun 21 Jan - 14:06

« Garder le ! Il vous sera sûrement plus utile à vous qu’a moi ! »

Hein?! Je tendais le petit livre au vieux, mais finalement il n'en veut plus. Il me le rend, me demande de le garder, me dit qu'il sera plus utile à moi qu'à lui.
Sur le cou, je reste muette, interdite. Je ne sais pas trop quoi penser. Je n'aime pas que l'on "m'offre" des choses, mais il s'agit là d'un livre, un document qui, après ma petite lecture, me laisse un arrière goût agréable.
Tout comme lorsqu'on commence à manger un bon gâteau. Le goût nous reste, et en on reprend, jusqu'à le finir si personne n'est là pour nous retenir.

Je ne peux pas refuser, je ne peux pas. Mais je ne peux pas non plus remercier... je ne sais pas faire, je n'ai jamais fait. Ou si je l'ai fait, c'était très mal. Je n'est pas ce tact qui consiste en remercier comme il se doit les gens qui nous font dont de quelque chose.
Lentement, j'attire le petit livre qui se retrouve de nouveau entre mes doigts, puis le regarde longuement. Mon index parcoure la reliure, les pages que j'ouvre doucement... Mon silence et mon regard pour une foie respectueux suffirons j'espère à le remercier.

Je me rend compte alors que mes lèvres étaient restées entrouvertes, alors que je contemplé d'une manière différente le livret entre mes mains. Je les refermes, et lève les yeux vers le vieux. Ho... merci pépé, merci... tu ne sais pas ce que tu viens de faire, ça non.

Mine de rien, le petit livre à soudainement une certaine valeur. Je ne sais pas pourquoi, je ne le ressent pas comme les autres livres, bien que je respecte le savoir sous toute ses formes.
Mais je me rend compte petit à petit, en remontant dans mes souvenir, qu'il s'agit là de mon premier cadeau. Pas étonnant que ça me fasse un tel effet.

Bien que mon visage n'exprime pas plus que ce qu'il devrait montrer, je suis profondément reconnaissante du geste du vieux, mais ça ne s'arrête pas là!

Le voilà qui gesticule dans son siège en me faisant des louanges sur ma façon d'avoir interprété son héros. Un sourire inévitable tire mes lèvres légèrement douloureuse en un sourire inhabituel. Pour sûr, c'est un vrai sourire.
Je hoche la tête, le regard illuminé d'une nouvelle lueur, et le regarde longuement. Je ne suis pas du genre à le remercier, de plus que je ne sais pas faire, mais j 'espère plutôt qu'il sait lire dans les pensées. J'aimerai en faite qu'il comprenne ce que disent mes yeux, car je n'ai jamais autant parlé de ma vie.
Le silence reste d'or, je m'y tient, alors pépé tu n'aura pas un son de plus de ma part. J'ai trop de chose à dire, pour que ça puisse sortir.

Un rire doux et humain s'envole alors dans l'air froid, gelée, de la cour. Hein?? c'est le mien! j'ai un tel rire moi?
Je regarde autour de moi, comme si je n'arrivais pas à me persuader que c'était bien moi qui avait ris de la sorte, mais c'est indéniable. J'en ai même honte. Ca ne va pas du tout...

"Contente que ça t'es plus pépé..."

Je me redresse sur les marches d'escalier pour m'asseoir plus confortablement. C'est pas que l'angle des marches me fait mal aux reins mais... c'est ça.
Je pose mes coudes sur mes genoux, puis mon menton entre mes mains, et je regarde le vieux encore un peu avant de regarder ailleurs. Le ciel gris me plombe le moral, mais quelque chose à un peu changé. Comme une brise d'air tiède... quelqu'un ma dit que j'avais fait quelque chose de bien, et il avait apprécié.

C'est étrange, je sens comme une chaleur étrangère dans mon coeur, dans le creux de mon ventre.
Sans y penser, je passe ma main dessus comme si je cherchais la bouillotte responsable de cette chaleur, mais bien sûr il n'y a rien. Ca vient de moi en faite, voilà, faut s'y faire.

Doucement, je me relève et m'étire. Ma colonne vertébral craque un peu, ainsi que mes omoplates, puis je me tourne vers le moine.

"Tu veux aller quelque part d'autre? "

Histoire de ne pas lui montrer que je m'inquiète parce qu'il fait trop froid pour lui, sûrement. J'aimerai me damner d'être si gentille d'un seul coup, je sens une partie de ma muraille s'effriter, tomber. Je vais devenir vulnérable, si ça continue.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 23 Jan - 10:12

Elle saisis lentement et délicatement le livre au point qu’on aurait presque l’impression que l’envie et la douleur se dispute en elle. Puis Sasha le regarde longuement, dans ces yeux défilent des sentiments et des pensées sur lesquelles je ne peux que supputer. J’ai honte de le dire, mais je suis presque sûr qu’elle apprécie et aimera plus le livre que je n’ai pu le faire en une vie ! Pour l’instant son doigt caresse avec douceur, la reliure en cartonnait. L’on pourrait presque penser qu’elle caresse un animal, mais après tous un livre n’est-il pas plus ou moins un animal ? J’observe ces mains blanchâtres tournant lentement les pages. Je ne bouge pas, je respire à peine ! J’ai l’impression d’être un père offrant un cadeau à sa fille ! Dans une autre vie sa aurai pu être possible ! Je n’ai jamais désiré avoir une femme, mais j’ai toujours regretté de ne pas avoir d’enfants ! Mes pensées tourne dans ma tête, j’imagine autrement comme a pu le faire Saint François d’Assise avec ces bonshommes de neiges. Un instant l’idée grotesque de l’imiter me vient à l’esprit. Mais parallèlement des souvenirs remontent à la surface. Hommes, femmes, enfant balayer par le souffle de la bombe. Ils sont propulsés de tous les cotés comme si un géant a frappé de son poing cet endroit. Ce lieu qui est maintenant un cratère. Un trou fumant, épicentre d’une boucherie d’innocent. Et que citera ton sur les journaux ? Le nom de la cible ! Les innocents seront oubliés, car ce ne sont que les victimes d’une guerre idéologique et les victimes n’ont pas le droit au souvenir ! Non, je ne peux pas me comparer ou essayer d’imiter un saint, je ne dois pas faire comme frère Jean le simple qui imitait chaque geste du premier frère mineur. La sainteté n’est pas mon but !

Cependant mes méditations sont coupées par un rire. Qui rie dans une prison ? Il me faut un instant pour comprendre que c’est Sasha qui rie ! Ce rire chaux et vivant qui sort de sa bouche qui aborde un sourire, viens bien de cette personne qui quelques instants encore m’étais hostile. Une fois de plus le Christ a raison ! L’amour est plus fort que tous ! Ce rire, qui résonne contre les murs de la prison avant de s’envoler vers la liberté, en est la preuve ! Comment une personne qui semble si impassible peut avoir un rire si vivant ! Un rire juvénile, si humain, le rire d’une enfant innocente et pure ! J’ignore pourquoi elle est la et je ne m’y intéresse pas. Seul le motif est important ! Cependant Sasha semble caché une petite fille derrière une glaciale femme d’acier. Qu’a-t’elle bien pu vivre pour se scinder ainsi en deux ? Je ne sais pas si je tiens à le savoir ! Mais dans tous les cas, elle ne fait que confirmer ce qu’elle disait :

« Je ne l’aie pas compris, je ne la comprends pas, mais je pourrais un jour la comprendre ! »

Et comme j’aime sentir la vie coulait autour de moi, et que le rire et contagieux, je m’esclaffe avec elle. Je n’ai aucune raison de le faire à part que j’aime rire. De plus je ne sais même pas, pourquoi elle rie ?
Maintenant je l’entends me dire que sa lui fais plaisir que son interprétation de Lorenzaccio m’est plue. Puis elle se lève et s’étire avant de se tourner vers moi et de me demander :

"Tu veux aller quelque part d'autre? "


Hum, une bonne question ! Il fait froid et je sens les courants d’air qui m’entourent. Mais d’un autre coté, si l’on s’est arrêté ici c’est qu’il y a une raison. De plus, je suis surpris que Paul n’est toujours pas déboulé ici. Donc, je me tâte avant d’opter pour rentrer à l’intérieur et ainsi laisser Paul me cherchait plus longtemps dans le froid et la neige. Alors je dis à Sasha :

« Excusez-moi Mademoiselle Sasha, mais j’apprécierais que vous me conduisiez à l’intérieur ! Il ne fait pas chaud ici et mes vieux os sont déjà en train de se liguer pour destituer mon cerveau ! »

Je disais cela en pensant au premier apologue politique. Seulement dans celui-ci les membres se désolidarisaient de l’estomac. Je doutais que la personne en face de moi saisisse l’allusion, mais sa ne me coûtait rien à part le plaisir de faire un peu professoral. Tant pis si elle me prenait pour un pédant ! Les vieux ont le droit d’avoir des réflexions obscures seulement connues d’eux seuls. Qui se souvient maintenant du chanteur Pierre Malar ? Celui qui chantait « Je t’aimerai ! » ! Il avait disparu de la mémoire des gens ! Cependant il y avait toujours les légendes comme la môme Piaf ou Charles Aznavour !
Pendant qu’elle se rapproche du fauteuil, une pensé subite et instinctive me fais dire :

« J’allais oublier ! Joyeux Nöel ! »

Combien même je sais qu’un noël ne sera jamais joyeux en prison, j’espère juste que la magie de ce jour aura agi sur elle ainsi que sur les autres pécheurs de la prison.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 23 Jan - 12:34

Il me répond avec un certain enthousiasme que je comprend. Ce ne doit pas être agréable d'être dans le froid, quand notre corps n'est constitué que de vieux os, que d'une vieille peau...
Un bref sourire réapparaît sur mes lèvres, mais le semblant de joie ou de paix que j'ai eu il y a quelque minute n'y est plus. Il y a un temps pour tout, et le moment de rire est pour moi résolut. Je mets le petit livre sous mon pull, coincé dans l'élastique de mon pantalon, puis m'approche à nouveau du fauteuil du vieux.

Je n'ai pas fait attention à sa longue phrase qui se résume par un simple oui, mais il semblerait qu'il se fasse réfléchir tout seul. S'il y avait là un quelconque appel à quoi que se soit, je suis la première peinée de ne pas comprendre. A nouveau, mon manque de culture, ou tout ce que vous voulez, s'abat lourdement sur mes épaules.
J'ignore, comme toujours. Je n'ai pas entendu. Je préfère réagir ainsi, pour ne pas montrer plus que cela ne doit déjà se voir, le creux en moi... pourtant je ne devrais pas en avoir honte. Je ne dois pas être la seule ici. Non... mais là bas, je l'étais.
Seulement, je ne suis plus dehors, je suis ici. Quelque part, c'est pas plus mal. Les chances que j'ai de tomber sur une tête s'amenuisent, bien qu'elles ne soient pas nulles.
La preuve, je m'approche d'un de ces hommes qui sait. D'un côté, ça m'agace, mais de l'autre, j'aimerai savoir moi aussi. Mais pour cela, il faudrait que je supporte cette vieille bouche, pour entendre ce qu'elle me dit, pour apprendre à mon tour. Il n'est jamais trop tard... qui avait dit ça déjà? je ne me souviens pas. Je ne l'ai sûrement jamais sue, entendu juste.

Lentement, je me poste derrière le fauteuil roulant du grand-père, qui ne doit pas l'être, puis débloque la sécurité avec facilité, avant de prendre les poignets fermement.
Il s'agite à nouveau... quoi, il n'a pas finit? qu'est-ce qu'il va me sortir...
Je regarde sa nuque comme s'il c'était agit d'un rien, puis la voix du vieux résonne à mes tympans. Si ce n'avait été que cela... mais je décrypte les syllabes, qui deviennent des mots, qui forment une petite phrase.
Il n'a pas beaucoup parlé, pour une fois, mais cela suffit. N'avais-je pas raison, en pensant qu'il ne faut pas forcément de grande phrase pour dire.

Un Joyeux Noël qui résonne dans mon crâne, et mon regard se perd. Je regarde un peu plus loin, écoutant et réécoutant ce message comme si je mettait en boucle une cassette. Que très peu d'autre voix se rajoute à la sienne.

Un nouveau sourire sur mes lèvres, mais il ne peut pas le voir. Tant mieux, peut-être. Je hoche doucement la tête, puis commence à avancer.

"Merci bien... a toi aussi."

Nous faisons demi-tour, et je le pousse pour l'éloigner des escaliers. J'évite les quelques détritus qui pourraient se prendre dans les rues, les plaques de glaces, la neige... Le silence retombe et me serre comme du coton. La vapeur qui s'échappe de mes lèvres, au rythme régulier de ma respiration, s'envole dans le ciel puis disparaît.

Je sens à nouveau que le vieux bouge dans son siège, ce qui attire mon attention. Je baisse les yeux sur lui, puis remarque qu'il jette des regards par-ci, par-là. Qu'est-ce qui lui arrive encore...
Je ralentis le pas, puis me met moi aussi à regarder autour de nous, mais il n'y a rien... ce n'est donc rien.
Nous reprenons notre rythme, mais je me sens assez d'humeur pour dire quelque chose d'inutile. Faire la conversation, comme ils disent.
Ca me déchire la gorge, mais ça pourrait lui faire plaisir... je ne me comprend pas, moi qui n'accorde pas d'importance aux autres voilà que je me demande ce qui pourrait lui faire plaisir. Sans doute à cause du cadeau. Je lui en suis un peu redevable, tout de même. Ce n'est pas rien, même s'il ne doit pas pouvoir mesurer l'ampleur de son geste. Il ne le saura sans doute même jamais. Qu'il en soit ainsi.

"Tu cherches quelqu'un pépé? "

Ma voix a retrouvé de sa froideur, et elle s'envole étrangement dans l'air gelé autour de nous, grave et faible. Je ralentis à nouveau, attendant sa réponse.
Mon regard se perd un peu plus loin, et je finis par m'arrêter sans raison. Je respire, et apprécie ce petit moment de silence que je m'offre... ça faisait longtemps.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 23 Jan - 14:20

(HJ: désolé j'ai un peu séché pour te réponde!)

"Merci bien... a toi aussi."


Une fois encore elle marque une pause dans sa phrase, elle qui s’exprime toujours de façon claire et concise, n’hésitant jamais et réduisant la phrase au strict minimum, ne disant presque que la moelle spectrale de la phrase. Comme si parler étais un mal, une erreur, comme si parler c’étais souffrir ! Je sens le contact de ces mains crayeuses se poser sur les poignées de mon fauteuil et lui imprimer un mouvement de demi-tour avant d’avancer vers une destination connut d’elle seule. Nous avançons, j’entends le bruit de sa respiration régulière, et je peux voir le nuage de bué qu’elle lâche à chaque pas. Elle a un pas régulier, sec, rigide, enfin une façon de marcher assez militaire. Nous avançons vite quoiqu’elle évite les obstacles, contrairement à Paul que je guette toujours, elle prends garde à ne pas heurter le fauteuil. Pendant qu’elle me pousse, je cherche du regard Paul, je m’apprête à le voir surgir de chaque bosquet, arbre, trou ou porte. La simple imagination de son visage à la vue de la femme qui me pousse me fait dévoilait un rictus et me donne envie de glousser. Cependant plus nous avançons silencieusement moins j’arrive à conserver mon flegme. Ma compagne le remarque d’ailleurs et elle me dit du ton froid et distant qu’elle avait au début de notre rencontre. Et oh que je le déteste ce ton, il est inhumain, glacial et mécanique. J’ai envie si je peux le prendre entre mes mains et de le détruire, de le réduire en bouillie. Mais c’est malheureusement impossible alors je me fais l’antithèse de son ton, si le sien est glacial alors le mien sera chaud, et s’il est inhumain alors il sera humain. Une fois cette décision prise je lui dis avec une lueur de malice au fond des yeux :

« Je me demande si Paul me cherche ? »

Comme je me doute bien qu’elle ne sait pas qui il est alors je lui explique qui est le sieur Paul. Mon portrait de cet homme est sarcastique, un brin caricatural et finalement assez réaliste. J’impose ma dernière touche de peinture en racontant les histoires de famille de Paul. Celle-ci étais naïve et veule, la plupart du temps Paul, se présenter comme le sage héros ! Une fois que j’eus fini de conter cette série de petites anecdotes, j’arrêtais enfin de tourner du pot, j’expliquais pourquoi je m’intéressait au faits que Paul me cherche.
Elle maintient ce silence qu’elle aimait tant, alors je me mis à récitais machinalement ce poème de Lamartine, ce n’étais pas mon préféré mais la première fois que je l’avais entendu c’étais dans un hôpital en Algérie, lors d’un attenta du FLN, j’avais été blesser par un éclat au dos. Pendant la première nuit de mes souffrances, un blessé le répété en boucle. C’étais assez ironique d’entendre un homme récitait un poème avec de la neige en plein été à Oran. J’aurais bien aimé discuter avec ces hommes, mais les souffrances m’en empêcher alors je l’écoutais. Quant il se tue, je le sus avant tout le monde, il était mort !Alors maintenant quant je récite ce poème, je me vois dans l’infirmerie avec cette homme répétant chacun de ces vers en même temps que moi, telle un cœur de tragédie Antique :

"Solitude


Heureux qui, s'écartant des sentiers d'ici-bas,
À l'ombre du désert allant cacher ses pas,
D'un monde dédaigné secouant la poussière,
Efface, encor vivant, ses traces sur la terre,
Et, dans la solitude enfin enseveli,
Se nourrit d'espérance et s'abreuve d'oubli !
Tel que ces esprits purs qui planent dans l'espace,
Tranquille spectateur de cette ombre qui passe,
Des caprices du sort à jamais défendu,
Il suit de l'œil ce char dont il est descendu !...
Il voit les passions, sur une onde incertaine,
De leur souffle orageux enfler la voile humaine.
Mais ces vents inconstants ne troublent plus sa paix ;
Il se repose en Dieu, qui ne change jamais ;
Il aime à contempler ses plus hardis ouvrages,
Ces monts, vainqueurs des vents, de la foudre et des âges,
Où dans leur masse auguste et leur solidité,
Ce Dieu grava sa force et son éternité.
A cette heure où, frappé d'un rayon de l'aurore,
Leur sommet enflammé que l'Orient colore,
Comme un phare céleste allumé dans la nuit,
Jaillit étincelant de l'ombre qui s'enfuit,
Il s'élance, il franchit ces riantes collines
Que le mont jette au loin sur ses larges racines,
Et, porté par degrés jusqu'à ses sombres flancs,
Sous ses pins immortels il s'enfonce à pas lents.
Là, des torrents séchés le lit seul est sa route ;
Tantôt les rocs minés sur lui pendent en voûte,
Et tantôt, sur leurs bords tout à coup suspendu,
Il recule étonné : son regard éperdu
Jouit avec horreur de cet effroi sublime,
Et sous ses pieds, longtemps, voit tournoyer l'abîme.
II monte, et l'horizon grandit à chaque instant ;
Il monte, et devant lui l'immensité s'étend
Comme sous le regard d'une nouvelle aurore ;
Un monde à chaque pas pour ses yeux semble éclore,
Jusqu'au sommet suprême où son œil enchanté
S'empare de l'espace, et plane en liberté.
Ainsi, lorsque notre âme, à sa source envolée,
Quitte enfin pour toujours la terrestre vallée,
Chaque coup de son aile, en l'élevant aux cieux,
Élargit l'horizon qui s'étend sous ses yeux :
Des mondes sous son vol le mystère s'abaisse ;
En découvrant toujours, elle monte sans cesse,
Jusqu'aux saintes hauteurs d'où l'œil du séraphin
Sur l'espace infini plonge un regard sans fin.


Salut, brillants sommets ! champs de neige et de glace !
Vous qui d'aucun mortel n'avez gardé la trace,
Vous que le regard même aborde avec effroi,
Et qui n'avez souffert que les aigles et moi !
Œuvres du premier jour, augustes pyramides
Que Dieu même affermit sur vos bases solides,
Confins de l'univers, qui, depuis ce grand jour,
N'avez jamais changé de forme et de contour !
Le nuage, en grondant, parcourt en vain vos cimes,
Le fleuve en vain grossi sillonne vos abîmes,
La foudre frappe en vain votre front endurci :
Votre front solennel, un moment obscurci,
Sur nous, comme la nuit, versant son ombre obscure,
Et laissant pendre au loin sa noire chevelure,
Semble, toujours vainqueur du choc qui l'ébranla,
Au Dieu qui l'a fondé dire encor : « Me voilà ! »
Et moi, me voici seul sur ces confins du monde !
Loin d'ici, sous mes pieds la foudre vole et gronde ;
Les nuages battus par les ailes des vents
Entrechoquant comme eux leurs tourbillons mouvants,
Tels qu'un autre Océan soulevé par l'orage,
Se déroulent sans fin dans des lits sans rivage,
Et devant ces sommets abaissant leur orgueil,
Brisent incessamment sur cet immense écueil.
Mais, tandis qu'à ses pieds ce noir chaos bouillonne,
D'éternelles splendeurs le soleil le couronne :
Depuis l'heure où son char s'élance dans les airs,
Jusqu'à l'heure où son disque incline vers les mers,
Cet astre, en décrivant son oblique carrière,
D'aucune ombre jamais n'y souille sa lumière,
Et déjà la nuit sombre a descendu des cieux
Qu'à ces sommets encore il dit de longs adieux.


Là, tandis que je nage en des torrents de joie,
Ainsi que mon regard, mon âme se déploie,
Et croit, en respirant cet air de liberté,
Recouvrer sa splendeur et sa sérénité.
Oui, dans cet air du ciel, les soins lourds de la vie,
Le mépris des mortels, leur haine, ou leur envie,
N'accompagnent plus l'homme et ne surnagent pas
Comme un vil plomb, d'eux-même, ils retombent en bas.
Ainsi, plus l'onde est pure, et moins l'homme y surnage,
A peine de ce monde il emporte une image :
Mais ton image, ô Dieu, dans ces grands traits épars,
En s'élevant vers toi grandit à nos regards !
Comme au prêtre habitant l'ombre du sanctuaire,
Chaque pas te révèle à l'âme solitaire
Le silence et la nuit, et l'ombre des forêts,
Lui murmurent tout bas de sublimes secrets ;
Et l'esprit, abîmé dans ces rares spectacles,
Par la voix des déserts écoute tes oracles.
J'ai vu de l'Océan les flots épouvantés,
Pareils aux fiers coursiers dans la plaine emportés,
Déroulant à ta voix leur humide crinière,
Franchir en bondissant leur bruyante barrière,
Puis soudain, refoulés sous ton frein tout-puissant,
Dans l'abîme étonné rentrer en mugissant.
J'ai vu le fleuve, épris des gazons du rivage,
Se glisser flots à flots, de bocage en bocage,
Et dans son lit voilé d'ombrage et de fraîcheur,
Bercer en murmurant la barque du pêcheur ;
J'ai vu le trait brisé de la foudre qui gronde
Comme un serpent de feu se dérouler sur l'onde ;
Le zéphyr embaumé des doux parfums du miel,
Balayer doucement l'azur voilé du ciel ;
La colombe, essuyant son aile encore humide,
Sur les bords de son nid poser un pied timide,
Puis d'un vol cadencé fendant le flot des airs
S'abattre en soupirant sur la rive des mers.
J'ai vu ces monts voisins des cieux où tu reposes,
Cette neige où l'aurore aime à semer ses roses,
Ces trésors des hivers, d'où par mille détours
Dans nos champs desséchés multipliant leur cours,
Cent rochers de cristal, que tu fonds à mesure,
Viennent désaltérer la mourante verdure ;
Et ces ruisseaux pleuvant de ces rocs suspendus,
Et ces torrents grondant dans les granits fendus,
Et ces pics où le temps a perdu sa victoire....
Et toute la nature est un hymne à ta gloire."
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeMer 23 Jan - 15:06

Je pense que j'ai bien fait d'apprécier un bref moment du silence environnant! Parce qu'il répond à ma question. Normal, serte, mais je n'en ai pas l'habitude. Après tout, je suis accoutumée au silence, et certainement à la conversation. C'est un effort conséquent, que j'ai fais en lui posant cette misérable question, mais voilà que je regrette. Je n'aurai pas due...

J'apprend donc très vite qu'il cherchait effectivement quelqu'un, un certain Paul. L'identité, l'histoire, et tout ce qui est rallié à cet homme m'importe vraiment peu, mais je me vois obligée d'écouter. D'anecdote en anecdote, il continu son monologue, et parle sans rupture... je me demande même s'il ne m'a pas oublié. Oui, ho, là! la personne qui pousse ton fauteuil dans le froid, en direction d'un endroit plus confortable pour monsieur!
Plus il parle, moins je l'apprécie. J'avais eu pourtant un élan d'affection pour lui, un cadeau tout de même, mon premier cadeau! puis une écoute. Bien sûr, je ne dis rien, mais il écoute quand même. Etrange sentiment, mais c'est ce que je sens, un peu.
En repensant au moment où il c'était entêté à vouloir savoir ce qu'il y avait dans ma tête, à jouer celui qui sait, alors qu'il ignore tout, un rictus étire mes lèvres pâles.

J'ai froid.

Le silence retombe enfin, et je l'accueil avec un long soupire de soulagement.
Une brise de vent souffle dans la cour, emportant avec elle des petits tourbillons de déchets et autres, puis tout s'arrête. Silence.
Le vent reprend sa danse, et les branches des vieux arbres, secs, fouettes et braques sur le dos d'un être invisible.

Mes yeux se perdent dans les détails des ramifications de ceux-ci, en pensant un peu à l'homme que je pousse, et à ce que j'en fais.
Il ne m'inspire aucune haine, aucune colère, parce que ce que sont des sentiments que je veux supprimer de moi. Je ne l'aime pas non plus, ne le respect pas. C'est étrange, mais en faite je ne lui veux rien, et c'est plutôt bon signe.
Je suis juste redevable, et le service que je lui rend en ce moment fait partie de ce que je lui dois maintenant. Mais bientôt, je n'aurais plus rien à faire, et alors... et bien plus rien.
A moins que... un frisson parcoure mon échine à cette pensée, à moins que je me surprenne à me prendre d'affection pour le vieille homme.
Mais il y a très peu de chance pour cela. Très peu. Je veux avant tout le voir mourir, pour avoir affronté un principe qui me tient à coeur; ne pas juger les autres, ne pas se prendre pour ce qu'on est pas, et prétendre tout savoir de vous.
Cela, je ne le supportais pas quand j'étais petite, je ne le supporte toujours pas, et je ne le supporterai certainement jamais!
Rien que d'y songer, une ombre passe sur mon visage, et je soupire pour ne pas m'échauffer inutilement.
Calme toi Sasha, ce ne sont que des songes, il a arrêter ses conneries, il c'est même excuser... puis il c'est rattrapé après tout, avec son cadeau.
Oui, je cadeau...

Le silence jusqu'ici appréciable se rompt à nouveau. Sans doute le vieux ne supporte pas ce silence que j'aime tant, car dès qu'il apparaît, il se sent obligé de me troubler.
Ce n'est pas sans agacement que je fusille sa nuque du regard, alors que son babillage recommence. Je suis beaucoup plus concentrée sur le chemin que sur ce qu'il dit, ce pourquoi je ne réagis pas. Au début, je pensais que la machine à parlotte était remise en marche.
Mais avec un peu plus d'attention, je reconnais quelque vers.. j'ai l'impression de l'avoir déjà entendu quelque part. Mais j'ai croisé tant de gens, j'ai séjourné avec tant de personne dont je ne connais rien, que je ne peux pas me souvenir. Seul un visage, masculin, hâlé, me revient en mémoire, avec ses lèvres qui bougent en même temps que les mots du moine prennent leur envolent dans l'atmosphère.

Le visage se dissipe, puis je regarde le crâne dégarnit du vieux, en l'écoutant. Je ne peux pas faire autre chose, en même temps, mais je me surprend à bien aimer écouter.

Je ralentis, comme si je ne voulais pas arriver trop tôt à notre destination, de peur qu'il s'arrêta. La suite, elle ne me dit rien, mais il faut dire que le texte est long, très long... je n'ai pas de montre, mais je parierai que cela fait bien 5 minutes que le vieux récite, par coeur, son poème.
C'est alors que je me rend compte de quelque chose qui me fascine. Comment ce vieillard fait-il pour se souvenir de tout cela!? je sais, j'en suis sûre, qu'il connaît bien d'autre poèmes, citations ou réplique de je ne sais quoi, mais il se souvient! Son vieux cerveau n'a rien perdu alors? au contraire de son corps... je ne devrais pas le sous-estimer, du moins, pas me mettre à le faire, car je n'ai jamais penser à le sous-estimer. Je ne sous-estime jamais, étant donné que je n'estime pas. Commençons par le commencement!

Il doit se souvenir de bien des choses... j'ai envi de lui poser des questions sur "avant", car vieux comme il est, il doit avoir subit une partie de l'histoire tourmentée du monde! comme une petite fille qui demande à son grand père... et c'est ce pourquoi je n'oserai jamais lui demander quoi que se soit. Je ne veux pas faire penser que... je m'humanise?
Qu'est-ce que tu perds à cela? il va bientôt mourir, à qui pourra-t-il dire ce que tu es? et qui cela peut intéresser...
Mais j'hésite encore.

Nous finissons par arriver devant la porte du bâtiment, qui donne sur une sorte de hall intermédiaire.
Je m'arrête et regarde la façade avec un certain dégoût bien que seule la crasse ressort. C'est ce qu'il représente, qui me donne la nausée. Oui...

Sur mes derniers pas, il achève son poème, et je le regarde comme si je voulais qu'il continu. Je ne sais plus ce que je veux en faite, partagée entre silence et babillage. Mais la voix du vieux à finit par m'être habituelle, presque... hum oui presque, mais vraiment très peu, agréable. Elle fait partie du silence, et puis, ça fait de mon silence un silence intelligent! un peu de culture héhé... non, n'y revenons pas. Tu te martyrise assez avec ça!

Je bloque à nouveau les roues, puis ouvre la porte devant nous. Je reviens derrière le fauteuil, débloque les roues, avance, et nous nous retrouvons enfin à l'abri du vent et de ses morsures.

"Qu'est-ce que c'était, ce poème? "

Ma curiosité pourtant minime prend le dessus, et ma voix résonne dans le hall délabré.


[houla, m'étais pas rendu compte, mais ça fait un paquet de ligne xD, tiens! je vais m'amuser à les compter!]
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeJeu 24 Jan - 18:26

(HJ:Sa t'en fais combien?)

"Qu'est-ce que c'était, ce poème? "


La voix grave de la femme qui me pousse me ramène à la réalité et au temps présent ! Finie l’Algérie avec sa chaleur étouffante de l’été, finis l’odeur des corps entassés et du sang, finis le contact du sang coagulé et des draps rugueux, finis le goût du liquide vital qui s’entasse sur vos papilles gustatives comme un vin capiteux. Oui, tous sa substituer à la réalité avec son froid mordant. Qu’est-ce qu’elle m’a dit déjà ? Ah, oui ! Qu’est-ce que c’étais ce poème ! Dois-je tous lui racontait en tentant d’analyser chaque vers en lui faisans une biographie riche et complète de Lamartine en lui expliquant le courant romantique ou pour une fois choisir la sobriété ? Exceptionnellement j’optais pour une réponse courte, mais complète :

« C’est un poème sur les Alpes de Lamartine ! Un poète romantique ainsi qu’un homme politique important au XIX siècle! »

Si elle avait une bonne culture littéraire, elle remarquerait sûrement que j’adorais les écrivains romantiques, elle avait eu droit à du Musset et à du Lamartine. J’ai toujours adoré les romantiques, car ce sont des hommes qui ne s’intéressent qu’au sentiment et non pas à la raison ou aux actes cachés ! Après tout Schmitt avait raison de dire dans sa pièce « l’école du Diable » que l’un des trois grands lieutenants de Satan s’étais incarné en Freud ! Cependant je devais avouer que l’autre pièce de Schmitt sur Freud, l’ « inconnue » me plaisait beaucoup !
Cependant, pour une raison inconnue je me sentis obligé de raconter pourquoi je le connaissais par cœur malgré sa longueur et pourquoi je me sentais obligé de le réciter maintenant. Cependant je commençai par dire une phrase totalement déplacée :

« Je déteste le silence ! »

La phrase devient rapidement une tempête de mots :

« Je hais ces néants abyssale qui ne sont là que pour montrer à quels points nos phrases sont futiles ! Pour montrer que nous ne parlons que pour désigner les choses et cacher nos sentiments ! Il y a moins de vérité dans le fais de dire, je t’aime que de le montrer avec notre corps ! Alors pour cela je déteste le silence ! »

Je m’arrêtais un peu avant de reprendre mon monologue digne d’une tragédie, je parlais plus pour moi-même que pour mon interlocutrice :

« Alors que faire quand on a peur du silence ? On parle ! Cependant on se heurte à la stupidité et l’omnipotence de l’autre ! Alors on fuit l’autre et l’on se mure dans la solitude ! Et c’est de cette solitude que part ce poème et dont il porte le nom ! C’est cette solitude que devais ressentir cet homme qui récitait en boucle ce poème sur un lit crasseux d’infirmerie à Oran ! Il savait qu’il allait mourir et il scanda dans sa douleur et sa solitude intérieur ce poème. C’est pourquoi je me sens obligé de toujours brisé le silence dans lequel vous vous plaisez à vous entourer. »

Je me tue enfin. Exsangue et fatigué par mon long monologue enflammé dont l’écho me renvoyait de fantoche reflets. Puis mon esprit repris le contrôle et je dis avec ton un peu gênée :

« Désolé ! Je ne sais pas ce qui m’a pris d’un coup ! Pardonnez ma sénilité ! »

Je me sens gênée et libéré d’un certain fardeau. Je sais que j’ai fais l’erreur une fois de plus de la juger, et de le lui avoir clairement dit, mais…..J’ai parler avec franchise, sans peser les conséquences et j’espère qu’elle laissera passez ce détail !


Dernière édition par le Ven 25 Jan - 16:44, édité 1 fois
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Sasha Coulter
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeVen 25 Jan - 16:39

[hj: ça faisait à peu près 85 lignes]

Le vieux me fait un exposé rapide du poème qu’il vient de me conter, non sans me surprendre. C’est vrai, il arrive à me résumer cela en quelques phrases, courtes qui plus est. Un petit sourire amusé passe sur mes lèvres, et le picotement qui me faisait souffrir tout à l’heure me reprend. Je passe rapidement ma langue sur les lèvres.
Je me sens à nouveau toute peinée de ne pas assimiler tout ce que me dit le vieillard. C’est vrai quoi, qu’est-ce que c’est vraiment, un poète romantique ? et puis, la politique, ça consiste en quoi, sans blague ? Et qu’est-ce qui c’est passé au XIX ?
Tant de petites questions si débile que j’en ai honte, mais qui font défauts à ma culture. Une ombre doit passer sur mon visage, car je baisse les yeux.
Il y a tant de choses que je pourrai savoir, et qui ne sont pas dans ma tête. Tant de choses qui m’échappent et m’agacent.
J’aurais pu être une fille bien, j’en suis certaine maintenant, si j’avais su. Mais c’était trop simple, forcément, et je n’y ai pas eu le droit…

Ma voilà encore qui me tracasse à ce propos, comme toujours. Ce doit être la seule véritable chose que je regrette de ma vie. Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre, n’est-ce pas ? J’ai toujours été assez optimiste, bien que peu de gens puissent l’affirmer. Même maintenant, je pense que je peux encore apprendre ! C’est vrai quoi, les barbelés de cette prison n’empêchent pas le savoir et la connaissance de passer !
J’ai peut-être même sous la main ce que je cherche…

Mes yeux se posent encore et toujours sur la nuque du vieux, alors que je m’arrête au milieu du hall. Je bloque les roues, contourne le siège, puis commence à marcher doucement autour, comme si je visitais.
Mais j’écoute.

Car sa voix vient de claquer contre les aux murs aux pierres froides, et résonne clairement comme un cri d’abomination. C’est à peu près ce que c’est, en faite, étant donné qu’il vient d’avouer ce que je pensais un peu avant. Il n’aime pas le silence.
C’est bien dommage… mais je le regarde avec intérêt, car chaque affirmations sont généralement suivies d’une argumentation. Ce pourquoi j’attends, en espérant qu’il ne me fâchera pas, qu’il saura jauger les mots, et ne pas sortir les quelques énormités, rares, qui parviennent à m’agacer.

Cependant, je le trouve un peu confus dans ce qu’il avance. Je respect son opinion, c’est vrai, pour le moment, il ne fait que blâmer le silence. Pas moi, mais le silence.
Et puis, il dit qu’il y a plus de vérité dans le faite de dire « je t’aime » -qu’est-ce que c’est que ça ? – avec le corps, plutôt qu’à haute voix.
Et il persiste à dire que le silence est haïssable. Sur le moment, je ne le comprends pas. Il dévoile un argument contre son opinion, en prétendant que le langage corporel est parfois plus fort que celui du parlé. Mais il continu…
Et bien, qu’il en soit ainsi… c’est ton point de vue pépé.

Je le regarde en hochant la tête, calme, mais sans sourire. En faite, j’ai plutôt un air grave. Ou sérieux.

La suite de son récit aurait pu me toucher vraiment, si je n’avais pas perçu ce petit jugement que « a stupidité et l’omnipotence de l’autre » . Je me sens quelque peu visée. Après tout, il ne fait aucun doute quant au faite que je suis visée, réellement.
Mais je respire profondément, et préfère m’attarder à la suite de son texte. Les petits détails tels ne devraient pas m’arrêter dans mon écoute. Cet homme est intelligent, j’en suis sûre. Et si ce n’est pas le cas, je me serai bien faite avoir. Mais à travers ce qu’il dit là, mis à part l’attaque sur ma personne, m’apprend bien des choses sur lui. Le pourquoi du comment, en quelque sorte. Car je comprends mieux maintenant pourquoi le silence lui est si désagréable.

Je n’ai pas vécu la même chose que lui, je ne peux donc pas comprendre totalement. D’ailleurs, je ne comprends pas, je sais seulement.
Mais ce n’est pas parce qu’il débat sur sa cause que je vais arrêter là mes silences prolongés. Je ne suis pas habituée à changer de régime juste pour la poire d’une personne. Bien que cette personne puisse m’être utile, si elle acceptait… Je lui demanderai plus tard pour ça… pas tout de suite, c’est bien trop gênant.

Enfin, il finit sa tirade et parut essoufflé. Parler tant parvient-il donc à fatiguer un homme ? en tout les cas, pour ma part, je ne peux pas prétendre de m’être jamais fatiguée à parler. Si peut-être, une ou deux fois, quand ce que je devais dire était bien trop conséquent par rapport à mes habitudes.
Mais je ne m’en souviens pas.

Je hoche la tête d’un air sérieux, mais surtout calme. Mais il n’en finit pas là, car aussitôt eut-il retrouvé son souffle qu’il se remit à parler. Mais pour s’excuser.
Ce bonhomme n’arrêtera jamais de me surprendre. Bien que cela fasse seulement une ou deux heures que nous nous côtoyons, je vais de découvertes en surprises, et vis versa.
Un sourire inévitable étire mes lèvres doucement, et un rire doux et faible sort de ma bouche en secouant légèrement mes épaules. Je ne peux pas me retenir ! C’est si drôle ! Voilà le vieux comme dressé par la jeune femme que je suis ! Simplement parce que j’avais hésité à le tuer.
Ou peut-être n’est-ce pas pour cela qu’il s’excuse, mais je ne le perçois pas autrement.

« Je ne vous pardonne pas pour votre franchise »

Ma voix un peu plus douce, plus riante, éclate à son tour dans le hall, puis s’évapore aussi vitre que le nuage de vapeur qui était sortit de ma bouche.

« Il n’y a rien à pardonner… »

Je m’approche doucement de lui, sans aucune agressivité dans mon état d’être.
Il ne semble pas avoir comprit que je n’étais pas une bourrine avec pour seule lumière passant dans ses œillades l’idée de sa personne.
Avec un pâle sourire, je me penche un peu sur lui et murmure aussi faiblement que possible :

« Nos idées nous sont propres… »

Et je me redresse en étalant une ombre sombre sur le vieux corps du moine. Mon sourire c’est transformé en rictus. Encore une fois, je n’oublierai pas ce à quoi il a fait allusion sur moi. Mais je le garde bien au chaud. Il servira d’ingrédient pour mon éventuelle bombe à retardement.
Alors que je plonge mes yeux dans le sien, je les imagine s’éteindre sous le fardeau de la vieillesse, leur lueur prise par les mains de la faucheuse.

Je souris encore, mais le dévot personnage en face de moi ne doit pas savoir pourquoi ce sourire. Car je ne veux pas que la mort le prenne tout de suite. Non… je veux qu’il me soit utile avant.
Et jamais personne ne me sera plus utile que lui, s’il accepte ma requête.
Quoi que très vague, je veux quand même lui poser cette question. J’espère qu’elle sera affirmative, car je ferai tout pour l’avoir. Tout.

Le silence tombe à nouveau dans le hall alors que je marche d’un pas léger sur la dalle salit par les années. Mes yeux scrutent le sol à la recherche d’une chose invisible. Je cherche en faite le courage. Et je l’ai trouvé dans les dernières respirations profondes que je me force à m’affliger.

Dis-moi pépé… tu connais bien des choses, alors apprend moi. »

Je me suis arrêtée net devant lui, et mon regard sombre se plonge dans le sien. Je ne veux pas entendre de refus, même s’il ne comprend pas ce que je lui demande. Il le comprendra bien plus tard.
Une certaine détermination farouche se lit sur mon visage, comme celle d’un enfant qui veut à tout prix un jouet, en étant au bord du caprice.
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeSam 26 Jan - 14:55

Il y a une chose épatante avec la vieillesse c’est votre capacité de relecture de votre passé proche ! Et c’est grâce à ce don que je m’aperçois que nous nous sommes une fois de plus arrêter dans notre rapide parcours semé de détour et d’arrêt. Je sais aussi qu’elle a marché tous le long de ma tirade. Une fois que je me suis arrêté un autre de ces haïssables silences s’est installé entre nous deux. Après tous pourquoi se séparerait-elle de ce qu’elle aime ? Pour faire plaisir à un vieux bientôt mort ? Sûrement pas ! Et c’est mieux comme sa ! J’ai toujours eut horreur des gens qui suivent aveuglément les désirs des autres ! Je les déteste car j’ai trop longtemps fait sa ! Combien de fois ait-je mis ma vie en danger pour rompre l’équilibre capitaliste et permettre au communisme de triompher de l’impérialisme Américain ? Cependant elle rompt en première pour une fois le silence. Car pour la seconde fois de la journée, elle rit ! Sui-je un humoriste de grands talents ? C’est à peu près aussi probable que si j’étais un punk ! Elle se rapproche de moi et dit d’un ton pour une fois humain, non inhumain et désincarné comme elle le fais d’habitude.

« Je ne vous pardonne pas pour votre franchise ! Il n’y a rien à pardonner… »

Puis elle se penche vers moi et elle murmure avec un sourire triste et son ton habituel de voie:

« Nos idées nous sont propres… »

Je hoche vigoureusement la tête pour appuyer ces dires. Elle en sait bien des choses. Même si elle n’a pas un souvenir encyclopédique, elle sait penser par elle-même et c’est là ! La base du savoir ! Pendant un long moment, elle me fixe avec un regards de prédateur, elle y ajoute un sourire carnassier ! Tu veux me tuer maintenant alors vas-y ! Mais tu aurais pu le faire tous à l’heure ! Puis t’elle une brume capricieuse, elle ce mets à marcher de dalle en dalle ou plutôt elle saute avec légèreté de paves en paves. Puis elle s’arrête brutalement comme un oiseau truffé de chevrotine pendant une chasse. Une légende de chasseur raconte que certains oiseaux poussent des cris magnifiques pendant leurs chutes, ils chantent le plus beaux chants de leur vie avant de périr. Cependant, la phrase de Sasha est à l’antipode de cette vision lyrique.

« Dis-moi pépé… tu connais bien des choses, alors apprend moi. »

Elle me dit sa en plongeant ses yeux sombre dans les miens. J’ai l’impression d’avoir une pupille. Elle me regarde d’un air féroce et déterminé comme seul peuvent avoir les enfants, et elle ! Pour une fois c’est moi qui laisse durer le silence, on dirait presque que les rôles sont inversés. Si je garde le silence c’est parce que je médite ma réponse. Je ne veux pas refuser sa question, mais je veux mettre directement au clair les choses entre nous. Alors je soutient son regard et je tente de percer ces motifs. Sans effet, évidemment ! Alors je dis avec lenteur :

« Tu veux savoir ou penser ? »

Sous chacun de ces termes usuels, je plaçais une intention et un sens bien précis. Cependant, je préfère lui expliciter ce que je voulais dire :

« Tu veux juste collectionner les connaissances comme tu empilerais les pages sur un livre ? Ou tu préfères connaître les choses et savoir les juger, les comprendre ? Selon ton choix, j’essaierai de t’apprendre ce que je sais ! »

Si elle voulait juste apprendre, je lui enverrais une note avec les références du mot « savoir » dans le dictionnaire philosophique de Voltaire. Sinon, j’essaierais de faire éclore une fleur de sagesse dans ce purin qu’est cette prison. Honnêtement apprendre au autres n’avait jamais été mon hobby. Mais j’avais envie de voir comment pouvez évolué cette femme en face de moi !
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MessageSujet: Re: "Mon beau sapin..."   "Mon beau sapin..." Icon_minitimeDim 27 Jan - 11:12

Les secondes passent et je dois avouer qu’elles me paraissent durer une éternité ! Jamais je n’ai attendu une réponse avec une telle excitation. Serte, bien cachée, mais j’attends, ho oui j’attends, elle qui ne vient pas !!!
Pour une fois j’aimerai qu’il parle, aller quoi ! Quelques mots ! toi qui babilles sans cesse, qui parle pour ne rien dire, qui me rabaches les oreilles depuis qu’on s’est croisé…
Tu décides à ce moment crucial de te taire ? !

L’envi de le prendre par les épaules, de le soulever et le secouer comme un prunier, ne me manque pas. Mais je reste tel que je suis en cet instant, tendue, impatiente, ce masque de marbre sur mon visage qui a figé mes traits dans un sourire étrange et un air déterminé. Plus que jamais.

J’attends, mais il réfléchit.
Laisse le réfléchir… cela demande réflexion après tout. S’engager à apprendre quoi que se soit à une inconnue comme toi, ça demande réflexion. C’est indéniable.
Mais plus le temps passe, plus je me demande s’il ne fait pas exprès de me faire languir ainsi ! Tu vas répondre pépé ! Raaaaaaaaaaaaaaah, mes mains me démangent, et pour ne pas en faire usage, je les enfonce dans mes poches et serre les poings. Je ne suis pas très patiente, quand il s’agit de me satisfaire. Je pourrai même dire que je suis capricieuse. J’aime avoir ce que je veux, je fais généralement tout pour avoir ce que je veux, mais je le veux aussi vite.
Et là, le temps passe. Il s’écoule entre mes doigts et file pour ne plus revenir.

Une brise de vent s’engouffre par l’entrée du hall et provoque un frisson sur mon corps qui s’ébranle et me fait encore plus prendre conscience du temps qui passe, lent, long… Vas-tu te décider ? De toute façon, je ne te donne pas le choix pépé. Mais ça bien sûr, tu ne le sais pas. Tu devrais pourtant t’en douter. Toi qui crois connaître.

« Tu veux savoir ou penser ? »

Mon excitation était telle que je n’ai pas bien écouter ce qu’il vient de dire. Je me maudis un bref instant, le temps de recomposer les sons qui me sont parvenus, mélangés dans mon cerveau en suractivité.
Alors je ne comprends toujours pas. Je reste silencieuse et regarde le vieux d’un air perplexe, bouche bée. Merde. Il veut dire quoi par-là ?

« Tu veux juste collectionner les connaissances comme tu empilerais les pages sur un livre ? Ou tu préfères connaître les choses et savoir les juger, les comprendre ? Selon ton choix, j’essaierai de t’apprendre ce que je sais ! »

Je dois vraiment avoir un air de bœuf pour qu’il m’explique ainsi sa pensée. Mais je l’en remercie. Silencieusement, serte, mais le cœur y est. Ainsi, je comprends mieux. J’ai vraiment besoin de lui.
Enfin, je me donne ce besoin. Si j’en avais pas envi, je n’en serai pas là, mais ma connerie m’agacerait tellement que je reviendrai là où j’en suis à cet instant même.

Mon choix est rapide, car je me suis déjà fixée une idée de ce que je voulais. Pour ne pas me tromper, et me faire comprendre, je reprends mot à mot ce qu’il m’a présenté, et une voix plus grave et rauque cette fois, traverse le hall :

«Je veux connaître les choses et savoir les juger et les comprendre… »

Oui, je veux avant tout comprendre, connaître… et le savoir devrait venir plus tard.
Je jette un coup d’œil excité eu vieil homme devant moi, avant de reprendre mes cent pas devant lui. Vas-t’il être d’accord ? De toute façon, il n’a pas le choix. Mais par pitié pépé, ne me fait pas attendre aussi longtemps que tout à l’heure… Toi qui aimes parler, parles !

Je marche d’un pas léger et silencieux, lui lançant quelque regard de temps à autre. J’ai l’impression d’avoir plongé dans des eaux glacées, et que je n’arrive pas à remonter à la surface pour respirer. J’attends. Je n’ai jamais aimé attendre, mais j’ai toujours attendu quand il le fallait.
Seulement là, dans cette prison, j’ai vraiment tout mon temps.
Pourtant, je veux tout ce que je peux avoir, tout de suite.

Mes pas résonnent contre les hauts murs du hall, claquent dans l’air froid de cet hiver à son commencement, le silence reprend sa place.
Je n’ai jamais autant haïs ce silence.
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