Una entrada en silencio ... O no [pv]

Hasta la vista la vida.
Mi amor.

Le file conducteur de la vie, elle est condamnée à me suivre où j’irai. Situation assez euphorique quand on sait qu’on ne sera jamais seul. Avec l’être qui vous comprend le mieux. Elle le voulait dans le fond, j’le sais. Mais de tout façon, avec ou sans ça, je l’aurai tout de même fait. Et elle aurait trouvé le moyen de me rejoindre. Là, la force des choses, jamais l’un sans l’autre. Gosse, adolescent ou même adulte, rien ne changera. Et certainement pas mon valeureux sens du socialisme. J’suppose même pas qu’elle soit juste derrière, un peu plus loin, en retraire. J’espère seulement qu’elle est seule avec ses pensées. Enfin, c’est le risque à courir de toute évidence. Mais ça ne s’arrêtera pas là, une fois créché entre nos quatre murs, j’aurai plus l’occasion de garder un œil sur elle. Non, ne vous méprenez pas, ce n’est pas ma petite amie, juste ma meilleur amie d’enfance. Et ouais, je suis jaloux et alors ? L’amour veut pas tout dire, et puis, j’aime pas ça. A mon gout, ça fait trop « nunuche ». Gloire à moi. Perdona. Je ne veux pas être loin de toi. Encore, tu l’sais ça.

J’jette des coups d’œil amer vers la fenêtre. Le paysage défile comme un train à grand vitesse, pourtant, j’suis sûr qu’on fait pas plus que du 50km/h. C’est pourtant qu’un détail en sachant que la prison des bisounours se trouve encore à environs vingt kilomètres. A cette allure là, on y sera pas avant la tombée de la nuit. M’enfin, j’vais pas commencer à meugler après une attente. Parce qu’jaime pas ça. Attendre, regardez votre montre. Les aiguilles tournent « tic, tac ». J’aime pas. Je lâche un soupir d’ennuie. C’est quand qu’on arrive ? Ah ouais, dans moins d’une heure. Mais si le type pouvait appuyer sur le champignon j’pourrai enfin la retrouver et continuer ce qu’on a commencé (surprise). Adossé contre la vitre, j’lance quelques regards en trombe vers l’extérieur. J’aime pas ce pays. Me demandez pas pourquoi, c’est plus d’ordre psychologique que visuel. Le paysage est mort, l’automne est déjà au porte du 21 octobre sur le calendrier. Un peu en avance. Les yeux au ciel, je préfère de loin ses yeux.



¡viva la radio alemana! En gros, j’comprends la moitié de la chose. Pas que je suis d’un niveau bas en allemand, faux. C’est que j’pense un peu, donc, j’peux pas m’concentrer sur deux choses à la fois. Mauvais temps toute la semaine. (Coup d’œil rapide vers le haut). Ciel gris. C’est normal alors. Le conducteur me parle en me regardant dans le rétroviseur. De mon rapide coup gris, je le dévisage un instant pour fermer les yeux et hausser les épaules.

« Si estoy aquí, es mi problema. »

Au moins, ça c’est clair. Même s’il me comprend pas. C’est pas dans mes cordes, j’peux très bien m’faire passer pour un analphabète niveau « deutsche Sprache ». C’est encore bien drôle de remarquer son expression d’incompréhension. pobre idiota, si j’ai été le premier de ma classe durant toutes ses années, c’est pas pour m’taper un 0 au cours d’allemand. On peut pas lui en vouloir, j’fais pas non plus un effort. Comme j’le sais, j’ai qu’une seule hâte : la voir. Et peut-être entamer à nouveau nos jeux. Sourire intérieur. adoro eso. Surtout elle. Mes yeux flirtent avec mon reflet sur la fenêtre. Mains liées, la cadena en fer me gêne affreusement. ¿No se podría rodar más rápidamente? Rien avoir j’sais mais j’commence à en avoir marre d’attendre. Vaches, vaches, mouton … Superbes vues sur les campagnes d’Allemagne. J’parie même qu’elle fera de grands yeux en voyant ça. Mi Francia, n’a absolument rien avoir avec ici. Montagne, forêt. Vie, chaleur par moment. Diferente.

« On arrive dans cinq minutes. »

Perfecto ! Un peu de français, pourquoi pas. J’me vois parfaitement bien arriver d’vant les portes de la prison en disant d’une voix heureuse : « ¿Buenos días el Sr., quieren ustedes bien abrirme la puerta? ». Tsseuh. La voiture s’arrête. C’passe vite vos cinq minutes. Donc la suite en gros : J’descends calmement de la camionnette. Le conducteur m’enlève les menottes (ce qui me laisse la liberté d’aller chercher une clope dans ma poche). J’ai plus qu’à attendre un gardien ou j’sais pas trop quelle bestiole apprivoisée de la société deutsche. Gentiment, j’m’adosse contre le mur en allumant ma clope. Es necesario gustar la vida para vivir ! Première bouffée, plus qu’à attendre …