Sadismus Jail
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 To the Other Side of the Door [pv Carlou]

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Maybeth
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MessageSujet: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeJeu 12 Juin - 22:57

C'était Carl que j'espérais voir en premier le jour de mon arrivée. Je voulais le revoir, lui montrer les changements qui s'étaient produits dans ma personne, quémander, à la limite, son approbation à ces changements. Mais je ne l'ai pas vu dans sa cellule. Et quand j'ai demandé où il se trouvait, on ne m'a pas répondu. J'ai été choqué, suis partie en pointant du doigt l'incapacité à garder un prisonnier des gardiens et me suis résolue, par la suite, à poser mes bagages et aller voir la directrice, visite que j'espérais effectuer seulement à la fin de la journée, si je m'en sentais encore l'énergie à ce moment.

Mais comme Carl demeurait introuvable – j'ai posé la même question à au moins cinq de mes collègues – je suis passée au bureau de la direction pour exposer mes plans. Ce fut long, ce fut pénible, mais ça a passé. Ce n'était, au final, pas si terrible que cela. C'est Jefferson qui a posé le plus d'inquiétude, mettant en doute ma santé mentale quand je lui ai annoncé la nouvelle de notre départ temporaire, ou constant, si je parvenais à quelque chose avec lui.

Et je n'ai pas pu voir, durant toute cette maudite journée où j'ai couru comme une folle dans toutes les directions pour régler tous les petits détails de dernière minute, la personne que je désirais voir. C'est une fois couchée dans mon lit, repassant tous les évènements, que j'ai cru avoir un indice de l'endroit où il se trouvait. J'avoue que pendant quelques instants de ma journée, j'ai eu peur qu'on ne l'aie fait passer à la chaise électrique, ou à l'injection, ou encore … J'ai frissonné. Non, cette pensée s'est glissée dans mon esprit d'un coup brusque, entre ce que j'allais faire pour éviter que Pavlov – le nom que j'ai donné au chat trouvé par Yoruichi – ne subisse le même sort que ce pauvre chien, et la façon dont je placerais les meubles dans la maison au bord de mer.

La salle d'isolement, j'ai songé en me tirant du lit, enfilant ma paire de jeans neuve et un débardeur sous mon peignoir.

Je suis sortie sans faire de bruit, pour ne pas réveiller Nashi, qui dormait à cette heure. Je le comprenais. Après tout, il était passé minuit. Moi-même j'aurais aimé pouvoir en faire autant, mais déjà que je suis insomniaque quand je suis calme … je ne vois pas comment je pourrais dormir en étant excitée comme une enfant. J'ai parcouru les couloirs, mes souliers plats claquant contre les pierres qui composent le plancher, jusqu'à ce que maudit couloir. Jusqu'à ce maudit endroit que d'aucuns appellent le trou. Et avec raison. Cet endroit n'a bien sûr pas la forme d'un trou, mais il est aussi peu accueillant que ce dernier. Je n'ai même pas eu besoin de demander si Carl se trouvait là. Je me suis arrêtée devant le gardien qui se tenait devant la porte de la cellule close, le nez relevé.

-Faites sortir Hyde de là, et envoyez-le moi dans la cour.

J'ai fait quelques pas, ne le laissant pas bafouiller quoi que ce soit sur le fait qu'on ne devait pas ouvrir les portes avant le matin. Je me suis retournée, ai sourit, et ai simplement ajouté ceci :

-Ne soyez pas brusque.

Puis me voilà ici, dans le froid de la nuit, mes bras serrés contre ma poitrine, à me demander si ce gardien va effectivement m'emmener Carl. Et s'il le fait, j'espère que ce dernier aura plus qu'une simple chemise sur le dos, parce qu'il ne fait pas très chaud, présentement. Je regrette de ne pas avoir pris de veste en sortant de ma chambre. Après tout, mes valises sont pleines de nouveaux vêtements : je ne peux pas croire que je n'avais pas au moins un pull dans tout ce fouillis ! Ça m'apprendra à me lever en coup de vent et à ne pas attendre la fin de la nuit… Remarquez que si j'avais attendu, c'est la nuit au complet que Carl aurait passé là-dedans.

Je me demande ce qu'il a fait – ou ce qu'on l'accuse d'avoir fait – pour l'avoir mis au trou cette fois-ci. Je soupire. En tout cas je sais que ça n'a rien à voir avec Jefferson, car j'ai vu celui-ci à l'infirmerie tout à l'heure, et son cynisme se portait toujours aussi bien que dans son jeune temps. Éliminons donc l'hypothèse selon laquelle mon frère aurait été tué. Après tout, Carl m'a fait une promesse, et il a l'air d'un homme à qui l'on peut faire confiance, qui ne rompt pas ses serments pour n'importe quoi. Qui ne les rompt pas du tout, en fait.

Une bourrasque de vent agite mon peignoir et m'envoie mes cheveux dans la figure. Agacée, je tente vainement de les attacher, comme je le faisais avant. Malheureusement, ils sont trop courts maintenant, ce qui fait qu'une toute petite proportion reste dans l'élastique alors que tout le reste me retombe dans le visage, certaines mèches étant même trop courtes pour rester sagement derrière mes oreilles. Je finis par abandonner le combat contre ma chevelure, préférant serrer ma robe de chambre légère autour de moi pour couper le vent. Si je pouvais juste aller derrière un pan de mur, ce serait mieux, déjà. Seulement, quand ils l'emmèneront, Carl ne me verra pas en rentrera. Pour l'heure, je reste devant la porte, le visage tourné vers les grilles avec une nostalgie étrange. Je viens tout juste de quitter le village, et je me hâte d'y retourner.

J'entends des éclats de voix derrière moi, pas trop forts. Probablement pour ne pas nuire au sommeil des autres employés, le gardien garde un ton pas trop élevé. Je me tourne vers la porte du bâtiment. Là se tient Carl, retenu par les poignets par des bracelets de métal, ces mêmes bracelets retenus par le garde.

-Libérez-le, je dis doucement.

Le gardien hésite, me dit que ce détenu est dangereux. Je hoche la tête, mais lui fais aussi signe de se dépêcher.

-Maintenant laissez-nous.

-Mais madame, je …

-Je suis la psychologue de cet établissement. Je décide moi-même du potentiel de danger d'une situation et des risques en présence de quelqu'un, et je vous dis qu'il y a plus de risques si vous restez ici. Je suis au-dessus de vous à Sadismus, vous êtes nouveau, alors votre erreur sera un apprentissage. Maintenant, partez, laissez-nous.

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Carl Hyde
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeSam 14 Juin - 11:12

Il y avait un bon moment que je n’étais pas allé en salle d’isolement. Et je dois dire que ce n’était pas quelque chose qui me manquait énormément. Il y avait bien quelques temps que je tentais de combattre ma claustrophobie par tous les moyens, mais souvent sans grand succès, et l’isolement était bien le pire endroit où l’on pouvais me mettre, je devenais complètement fou dans cette pièce, et je souffrais tellement, c’était tout simplement atroce. J’avais été enfermé … Parce que, enfin je ne sais pas si j’ai tué ce mec ou non, mais il était inerte quand je l’ai lâché. De là à savoir si les infirmiers sont arrivés à temps pour le sauver, je ne connais pas ce genre de détail, et l’ont peut également dire que je m’en fiche, ce gars avait fait la pire chose que l’on peut faire devant moi, Si je n’étais pas intervenu, il aurait violé cette fille, je ne dis pas que ce que j’ai fait est bien, j’ai sûrement tué un mec, mais je déteste les violeurs. Sinon pour le reste, je n’étais pas vraiment amoché, c’était plutôt l’autre gars qui avait souffert lorsque j’étais parvenu à mettre la main dessus. Et moi je souffrais en isolement. Dès la première minute j’avais compris que je passerais un mauvais moment, dans la noirceur complète, dans cette pièce complètement close et étroite … Je devenais complètement fou. Si j’étais plus amoché, c’était toujours les mains, je finissais par donner des coups dans les murs, et frapper un mur de béton, disons que c’est rarement le mur qui est amoché. Avoir mal me soulage, un mal pour un autre, mais je préfère souffrir de cette façon que de ressentir ma claustrophobie. Ensuite je finis par me calmer, ou plutôt m’épuiser. Je ne calculais plus les heures, je perdais complètement le sens de l’orientation …

Jusqu’à ce que le gardien qui surveillait ma porte ouvre cette dernière. Il y a toujours un moment où l’on se retrouve complètement aveuglé par la lumière. Et ce dernier a bien fait de m’avertir que j’étais libre, car sinon j’aurais trouvé le moyen de me débarrasser du gardien imprudent. J’étais libre? Déjà? Je ne comprenais pas. Peut-être que je ne l’avais pas tué l’autre prisonnier, mais je me disais que l’on m’aurais tout de même laissé pourrir ici un bon moment. Il me mit les menottes et je le suivis sans montrer de résistance, est-ce que quelqu’un pourrait me dire pourquoi je montrerais de la résistance en ce moment précis? Par contre, j’ai un sentiment d’inquiétude lorsque je me rends compte qu’il ne m’apporte pas à ma cellule. Je m’arrête brusquement, le gardien se crispe et sort son arme. Je lui demande où il m’apporte. Il me répond que je vais dans la cours car quelqu’un veut me voir. Il me fait reprendre mon chemin, mais je suis toujours aussi perplexe, qui veux me voir? Et visiblement c’est la nuit … Je finis par sortir. Je porte mes vêtements habituels de prisonnier, un t-shirt et une chemise, il fait froid, mais disons que c’est le dernier de mes soucis en ce moment. Je ne suis pas en état de me battre, enfin, j’ai déjà été plus mal, mais j’ai mal aux mains et je suis épuisé, disons que je n’ai simplement pas envi de casser la gueule de quelqu’un ou de me faire casser la gueule, car j’ai bien l’impression que c’est un coup monté.

« Libérez-le. »

Je fronce les sourcils car je reconnais cette voix, pourtant je la trouve changée. Plus sûre, plus catégorique. Je l’observe bouche bée. Je suis étonné de me trouver devant une Maybeth bien changée. Ça me semble n’être que pour le mieux, mais c’est tout de même surprenant. Visiblement ses vacances lui ont fait le plus grand bien, et je suis très heureux pour elle. Je ne remarque pas l’hésitation du prisonnier, mon regard est toujours posé sur elle, le gardien dit que je suis dangereux. Pas pour elle, et elle doit le savoir, mais il est vrai que je suis dangereux, et si il l’affirme c’est qu’il doit avoir vu l’état du mec que j’ai démoli … Enfin bref, ont est pas là pour faire mon procès tout de même, il finit par accepter de me libérer, mais elle lui demande ensuite de partir, il ne veut pas s’exécuté, et Maybeth lui donne une explication digne … d’une personne remplie de caractère. J’hausse les sourcils et je lance un regard au gardien. Qu’est-ce qu’il pourrait bien ajouter de plus? Même moi je ne savais pas quoi dire. Il finit par s’exécuter, moi je reste silencieux, glisse mes mains dans mes poches avant qu’elle ne constate qu’elles sont bien abîmés, ce n’est pas le sujet de la conversation non.

Le pauvre … Il en fera des cauchemars, dès sa première journée il doit se retrouver à surveiller un tueur qui a tué un autre prisonnier … Et il se fait rabrouer par la psychologue … commençais-je avec un mince sourire, je poursuivis en disant rapidement : Je suis content de te revoir Maybeth, alors les vacances? demandais-je calmement.

Sa présence est apaisante pour moi. C’est probablement la seule personne avec laquelle je suis assuré d’avoir la paix, avec qui je suis capable d’avoir une discussion civilisée. J’apprécie beaucoup ce petit bout de femme qui semble avoir gagné beaucoup d’aisance en vacance. Je ris doucement, dire que j’avais pensé que c’était un coup monté, elle devait être la seule pour me connaître un minimum et savoir que la cour était le seul fichu endroit de cette prison que j’appréciais. Je la voyait frissonner pour moi, et si ma veste de prisonnier n’était pas aussi dégoûtante (précisons que je la portait lorsque j’avais tué l’autre prisonniers, donc quelques tâches de sangs frais la parsemait toujours … ) je la lui aurait bien prêtée, mais je suis persuadée qu’elle sera davantage heureuse si je m’abstiens de le la lui proposer.

Je fronce les sourcils, j’aurais quand même préféré la voir dans d’autres circonstances. J’avais passé plusieurs semaines bien calme, et là j’avais dû me battre avec quelqu’un et cette bataille ne s’était pas tout à fait bien déroulée pour cette personne. Je n’avais pas voulu le tuer, bien que cette idée m’avait effleuré et que je n’avais pas tout à fait retenu mes coups. Au fond je ne suis même pas certain si il est mort ou non, J’avais voulu aidé la fille qui se faisait toucher par cette ordure et ensuite il s’en était prit à Tania, c’était trop pour moi, c’est dans ce genre de cas que l’ont comprend que je suis un tueur, j’ai peut-être tué par légitime défense, mais n’importe qui n’aurait justement pas cherché à tuer. J’avale difficilement, je n’ai pas envi que la discussion dévie sur ce sujet là, elle semble si bien, si heureuse, ce changement lui va très bien, je le pense, mais le dire ouvertement m’est plus difficile.

Je … c’est bien … tes cheveux, comme ça … dis-je maladroitement.

Puis une idée me vint à l’esprit, une idée … enfin quelque chose qu’elle m’avait demandé et qui pouvait être trompeur, je ne savais pas qu’elle avait vu son frère avant moi. J’approchais un peu d’elle, et je sortis les mains de mes poches, comme pour me justifier.

Ce n’est pas ton frère … Je … Enfin, lui je ne l’ai pas touché …!

Je ne sais pas pourquoi, mais l’idée de lui déplaire m’est plus difficile maintenant. Je n’ai jamais été quelqu’un qui cherchait à se justifier, l’opinion des autres, je m’en fiche, mais pas avec les personnes auxquelles je tiens, L’opinion de Maybeth à mon sujet me tiens à cœur, et comme j’ai de la difficulté à agir et m’exprimer normalement, j’ai n’ai pas envi … enfin, qu’elle m’abandonne. Si j’avais touché à son frère, je m’en serais beaucoup voulu, et de toute manière je n’ai qu’une seule parole.


[Bheu c’est mauvais … ¬_¬’ désolé]
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Maybeth
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeMar 17 Juin - 10:26

Quand j'ai aperçu Carl, seul, sans ce garde et sans ses menottes, debout devant moi, même à plusieurs mètres de distance, j'ai ressenti une vague de chaleur m'envahir, ainsi qu'un léger vertige, très soudain.. Il n'était certes pas dans le meilleur état qu'on aurait pu le trouver, mais il était là, c'était Carl, et il se tenait devant moi. Les choses étaient telles qu'elles étaient pour moi : j'étais toujours heureuse de voir Carl, quelle que soit la circonstance de ces rencontres, quel qu'ait été son humeur. Je crois, en bonne sotte que je suis, que j'aurais même été jusqu'à accepter qu'il lève la main sur moi. S'il m'avait giflée quand je lui ai dit que Jefferson méritait mon pardon, je l'aurais compris et c'est dans ses mêmes bras que je me serais réfugiée pour pleurer. Tout ce qui comptait pour moi, c'était qu'il ne s'éloigne pas, qu'il reste près de moi, toujours, tout le temps. Je soupire, songeant à toutes ses réflexions que j'ai du tenir dans le silence de ma chambre d'hôtel avec pour tout compagnon un petit chaton affectueux, demandant attentions sur attentions.

Car si j'ai principalement pensé à préparer mes projets en ce qui concerne Jefferson et sa thérapie, il n'en reste pas loin que j'ai disposé de quelques moments, durant ma dernière nuit principalement, pour penser à Carl et à cette relation ambiguë qu'est la nôtre. Et quand, cette même nuit, par un heureux miracle, j'ai réussi à dormir, mes rêves ont été hantés par le corps de Carl, par son sourire, par sa chaleur, par ses yeux, par ses mains. Je me suis réveillée pantelante, étonnée de l'audace de mon subconscient, foudroyée par ce que j'avais ressenti pendant ce rêve, le souffle court et les jambes tremblantes. Je suis restée couchée un moment, les yeux clos, à revoir ce point culminant de mon rêve où nos deux corps étaient unis. Puis je me suis trouvée sotte, et je me suis enfin levée, pour préparer mon retour et les discussions que j'allais devoir mener, les arguments que j'allais devoir exposer. J'ai ressenti un étrange trouble toute la journée, et je le ressens d'autant plus que Carl est devant moi. Dans l'ambiance sombre et froide de la cour, je me surprends à rougir, cette chaleur douce montant à mon visage, juste comme je me dis qu'il ne faudrait pas que mon visage trahisse mes émotions. Heureusement pour moi qu'il fait noir.

Je ne peux m'empêcher de rougir encore plus lorsqu'il me complimente sur mes cheveux, et encore une fois, je bénis le ciel que cette cours soit mal éclairée durant la nuit. La lampe sur le porche diffuse une lueur incertaine autour de Carl, mais moi je ne suis nimbée que par la lumière de la lune et des étoiles. L'homme s'avance alors que je murmure un vague merci. Je ne me comprends plus ces derniers temps. D'un côté je me sors de ma jeunesse en affrontant mes peurs, je me sens revivre, et en même temps, dès que mes pensées bifurquent vers Carl, je me sens comme une jeune adolescente, aveuglée par le désir. Désir que jamais de toute ma vie je n'avais pensé ressentir. J'avais bien pensé, plus jeune, de coucher avec ce garçon qui disait que je lui plaisais. J'avais l'impression qu'en couchant avec lui, en m'attachant à lui, je serais protégée de Jefferson. Mais mon frère s'est arrangé pour que le garçon en question n'ait plus envie de me voir. Je soupire. Oui, c'est à cette époque que toute trace de désir a disparu de mon être frêle et délicat. Et voilà que pour une rencontre hasardeuse, pour des pensées tout à fait banales, pour un rêve des plus étonnants, je me reprends à désirer à nouveau. Pour la première fois depuis des années. Mais je ne veux pas me perdre là-dedans. Je sais, pour avoir soigné des dizaines de peines d'amour, de femmes divorcées, trompées, battues, que ça ne vaut pas la peine de combler ce désir. Mieux vaut ronger son frein en tout quiétude.

Je suis tirée de mes pensées par sa silhouette qui s'approche, sombre et grande. Je suis moi-même et rares sont les gens qui me surpassent en grandeur. Jefferson en est. Carl en est aussi, et c'est ce qui lui donne ce petit quelque chose de dangereux qui, étrangement, m'attire malgré que toute ma vie ait été construite sur cette maudite notion d'homme dangereux. Ses épaules larges, son port, sa démarche… je ferme les yeux. Ronger son frein, ai-je dit… Quand j'ouvre à nouveau les yeux, il est juste devant moi, et ma bouche s'entrouvre légèrement, car mon souffle est coupé par sa proximité.

-Ce n'est pas ton frère … Je … Enfin, je ne l'ai pas touché.

Ma bouche se referme et je souris, contente qu'il ait de lui-même amené un sujet aussi loin que possible de mes pensées présentes, incohérentes et juvéniles. Cela va peut-être me permettre de songer à autre chose. Je baisse les yeux vers ses mains. Maintenant qu'il proche, je les distingue nettement, et je vois qu'elles sont amochées. Je relève les yeux vers les siens, pleine d'une assurance qui se perd bien vite, en même temps que je me perds dans un léger silence, le regardant bêtement. Puis je me secoue, émets un petit rire à peine sonore.

-Je sais. Je suis allée lui rendre visite à l'infirmerie alors que tu étais déjà en salle d'isolement.

Je sens, je le sais à force de m'entretenir avec lui, qu'il va tenter de s'en aller sur la pente d'une discussion de ce genre, qu'il va vouloir m'expliquer ce qui s'est passé. Je m'empresse de lui dire, pour l'en empêcher, que je ne veux pas savoir la raison de son enfermement, que le fait qu'il ait frappé de rage sur un rat ou sur un prisonnier ne fait aucune différence à mes yeux. Je souris encore, de ce petit sourire jeune et maladroit qui s'affiche sur les lèvres, même si on essaie de l'en effacer.

-Je suis contente de te voir.

Malgré moi, cette phrase est sortie dans une sorte de murmure lascif. Je hoquète, toussote un peu en riant, affirmant que j'ai du attraper un petit virus pendant mes vacances qui affecte ma voix quand je parle. Je sais bien que c'est absurde, surtout que je viens juste de sortir une tirade parfaitement bien articulé à ce pauvre gardien qui, comme l'a dit Carl, n'est pas trop bien tombé. Je ne peux m'empêcher de sourire à cette idée que moi, Maybeth Greene, j'ai pu faire peur à quelqu'un. (1) Je n'ai pourtant rien d'effrayant sinon peut-être les cernes sous mes yeux et la couleur de mes cheveux à la Marie-Antoinette. Ce n'est, bien sûr, ni très attirant ni très excitant. Je ne me suis donc jamais étonnée qu'aucun homme ne se soit intéressé à moi après le blanchiment soudain de ma chevelure, et du début de mon insomnie chronique. Je pousse un petit soupire.

-Pour être totalement franche, je commence…

Pour être totalement franche quoi ? je songe. Qu'est-ce que tu pensais bien pouvoir dire à la fin de cette phrase Maybeth ? Pour être totalement franche j'ai rêvé de toi la nuit dernière, nous étions enlacés et nous nous aimions ? Non ! Ronger le frein.

-Pour être totalement franche, tu es ce qui m'a le plus manqué au cours de ces vacances. Je crois, sottement, que j'aurais bien aimé ouvrir ma valise une fois à l'hôtel et te voir en sortir en criant "surprise, je me suis évadé !"

Je ris, sens que je pique un fard effroyable et baisse la tête vers nos pieds, mes épaules toujours secouées par cet éclat de rire nerveux et incontrôlable. Ce que je peux me haïr … Je n'ose toutefois pas changer de sujet en lui demandant si lui s'est ennuyé de moi, de crainte qu'il me dise que non, qu'il a à peine remarqué mon absence.

(1) À partir d'ici, ma grand-mère a téléphoné et m'a complètement sorti de mon bain XD Alors si c'est mauvais à partir de là, tape ma grand-mère, pas moi. Elle m'a un peu mis Maybeth en turn off.

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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeMer 18 Juin - 12:21

Pourquoi est-ce que je me soucis simplement de l’opinion de Maybeth. C’est la seule chose dont j’ai conscience en ce moment car l’opinion des autres est loin de compter pour moi. J’ai toujours agis à ma façon, et cela peut importe ce que les autres en pensaient. Toujours. Avant que je ne fasse seulement confiance à Eddy il m’en a fallu des années. Et le jour où je lui accordais ma confiance complète, j’avais été arrêté. Mais là ce n’était pas Eddy qui était importante. J’étais en présence d’une jeune femme à qui j’accordais ma confiance, comme cela après seulement quelques rencontres. Je n’arriverais probablement jamais à comprendre, mais dieu que j’aimerais … J’avais crains ce qu’elle pouvait penser, et cette idée me fit froncer les sourcils. Maybeth était une bonne personne, je n’en doutais pas. Mais moi, est-ce que je pouvais me permettre d’être près d’elle? Moi je n’étais pas quelqu’un de bon, et même si elle ne voulait pas que je touche à son frère, si il lui faisait du mal par ma faute, j’aurais bien de la difficulté à me retenir …Je voudrais tenir ma promesse à tout prix, et c’est bien ce qui deviendrait un danger potentiel pour moi. C’était fou, j’étais un tueur, un être qui n’avait pas hésité à tuer toute ma vie, et j’avais peur pour quelqu’un, j’éprouvais de l’affection pour quelqu’un … Mais est-ce que j’en avais simplement le droit? Durant ses vacances, j’avais pensé à Maybeth. À Plusieurs reprises je m’étais surprit à me demander si elle allait bien, si elle prenait du repos, comment elle serait à son retour, si elle allait revenir … À chaque fois, ces pensées m’avaient beaucoup étonnés, mais ce n’était pas aussi mal au fond, je devais simplement démêler tout cela, mais bon sang! J’ai 38 ans … Et je me pose autant de question qu’un adolescent, est-ce que je ne pourrais pas tout simplement comprendre du premier coup, ou ne pas me poser de question à chaque fois que je discute ou songe à quelqu’un?

Maybeth semble bien, alors pourquoi avoir cru qu’elle pouvait penser que j’étais aller m’en prendre à son frère? Non elle ne le pensait pas. Et cette confiance me fit rougir. Il faisait très noir en ce moment, et j’en étais fortement reconnaissant d’ailleurs. Je ne voulais pas qu’elle me voit rougir, c’était beaucoup trop embarrassant, qu’est-ce que j’allais répondre, donner comme explication si elle s’en rendait compte? J’avalais difficilement et je demandais soudainement :

Pourquoi me faire confiance?

‘’Parce qu’elle est allée le voir à l’infirmerie gros bêta.’’ J’haussais les sourcils à cette pensée. Oui, c’était probablement la seule raison. Mais je préférais toujours croire qu’elle me faisait confiance, et j’en étais même persuadé. Elle ne m’enlève pas les rougeurs que j’ai sur les joues lorsqu’elle me dit qu’elle est contente de me voir. Elle n’empire que ma situation, bon sang j’ai tellement chaud et il fait si froid! J’ouvre la bouche comme un idiot, mais aucun son n’en sort. Elle voulait certainement entendre que j’étais content de la revoir, elle voulait certainement que je lui dise quelque chose qui avait du sens, mais là, j’étais tout simplement incapable de dire quoi que ce soit. Et voilà, le bon vieux Carl qui sortait, incapable de parler dans les moments plus touchants, le Carl rempli d’assurance était devenu un simple homme qui ne savait pas du tout quoi dire aux simples mots « je suis contente de te revoir » J’étais un idiot, et je le resterais toute ma vie. Je lui étais tellement reconnaissant de ne rien exiger, aucune explication sur l’état de mes mains, sur le pourquoi de mon isolement. Si bien que je souriais. Mon premier sourire depuis quelques jours c’est certain. Voilà pourquoi j’apprécie Maybeth, car elle me fait sourire, elle me rend totalement stupide, mais une maladresse qui n’est pas dangereuse, elle ne me tuera pas, et elle ne s’en prendra pas à moi. Voilà ce que je voulais comprendre. Je souriais toujours, écoutant la voix douce de la psychologue. Maintenant je voulais lui dire à quel point elle m’avait manqué. Mais ce qu’elle me dit, me laissa toujours sans voix. M’expliquant que j’étais la personne qui lui avait le plus manqué. Moi? Mais pourquoi? Qu’elle aurait aimé me voir sortir de sa valise … Et les mots qu’elle utilise ne manquent pas de me faire rire. Je ris quelques instants, je ris rarement, et je dois avouer que ce n’est jamais déplaisant. Mais ensuite je suis au point de départ. Qu’est-ce que je dois dire au juste?

Je … Merci …

BAFF Et je me fous une baffe, oui en pleine figure. Ce n’est pas plaisant, mais voilà le genre de connerie que je peux dire. C’est totalement idiot, remercier, ce n’est pas le moment de remercier!

Non! Je … oui merci, mais ce n’est pas …

Ok stop … J’arrête de parler et je prends une grande inspiration, pour pouvoir utiliser les bons mots, pour pouvoir lui dire exactement ce que je pense. J’avance de nouveau vers elle, j’ouvre la bouche pour parler de nouveau. Puis finalement, d’un air renfrogné je la referme. Je me colle complètement contre Maybeth et je la serre contre moi, Je glisse délicatement mes deux mains dans son dos, protecteur, agréable, c’est le seul moyen que j’ai véritablement trouvé pour lui dire ce que je pense en ce moment. Je n’ai pas toujours de la difficulté à parler, mais là, je ne sais pas ce qui m’arrive, mais c’est trop difficile. Alors je prends mon temps, collé contre elle, je glisse une main derrière sa tête et je la caresse délicatement. Ensuite, je ris de nouveau, doucement, c’est un petit rire. Cette situation me rend fou … J’agis comme quelqu’un de normal je crois, alors que toute ma vie, j’ai repoussé systématiquement toutes les personnes qui voulaient se rapprocher de moi. Ce n’est pas mieux pour Maybeth que je la repousse aussi? Et elle, pourquoi est-ce qu’elle ne me repoussait pas? Je secoues la tête, non ce genre de questions là sont biens trop compliquées …

Je suis content de te revoir Maybeth, mais ça c’est égoïste. Moi je suis coincé ici … Toi, pourquoi es tu revenue?

C’est pour son frère qu’elle est revenue. Mais bon sang, elle m’effrayait avec son frère, qu’est-ce qu’elle voulait tant faire pour lui. Je n’avais pas de pitié envers moi-même, mais si c’était possible, j’en avais encore moins pour le genre d’homme qu’était Jefferson. Je me décollais doucement de contre elle mais je restais très près, malgré tout, je n’avais pas envi d’aller plus loin, de la quitter, elle était la seule personne que j’avais, et disons qu’elle devait bien être la meilleure personne que j’avais rencontré dans toute ma vie. Si c’était elle la première femme que j’avais rencontré à New York, je ne serais jamais devenu l’homme que j’étais actuellement … Enfin bref, j’avais toujours une question hein … J’avais toujours été curieux, mais à New York, récolter des réponses était toujours beaucoup plus simple … Là j’avais trop de questions sans réponses, mais comme à mon habitude, j’agissais sous l’impulsion, me coller contre Maybeth avait été très impulsif, et si je me l’avais demandé, je ne l’aurais jamais fait. Je baissais la tête doucement, ayant presque de la difficulté à dire ce que j’avais à dire :

Ton frère ne te mérites pas, alors pourquoi restes-tu ici ?

Je savais qu’elle ne voulait pas que je juge son frère, mais moi-même je ne méritais pas du tout son amitié. Et j’avais peur qu’elle se sente choquée, qu’elle sente que je voulais qu’elle parte. Mais oui je le voulais! Pour tout ce qu’elle représentait! D’abord une amie, j’avais peur pour elle, plus le temps passerait et plus je m’attacherais. Et ensuite, une femme … à laquelle je commençais à m’attacher dangereusement … Tout était relié, mais une amie psychologue, et une femme, c’était deux choses, plus je commençais à la considérer comme une femme, et plus c’était dangereux. C’était un sentiment qui m’effrayait énormément. Et je n’aimais pas avoir peur. Pourtant un nombre considérable de choses m’effrayait. Les femmes, l’alcool … Pour ça il ne fallait pas me voir saoul, l’eau, les pièces closes, mes réactions, ma colère, ma force … Mais mes peurs me rendaient plus fort et plus dangereux malheureusement. Alors voilà, j’attends quelque chose, une réaction qui m’effraye toujours. Maintenant, Maybeth peut bien s’ajouter à la liste de mes peurs
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeJeu 26 Juin - 23:39

Je suis tellement heureuse en ce moment, tellement bien juste devant lui que 'en oublie tout. Tout ce qui est autour de moi, autour de nous, ne m'importe pas le moins du monde. Je ne vois rien d'autre que cet homme que je peux considérer comme ma motivation à me sortir de mon enfer. Carl est une bouée de sauvetage, et en même temps, il est loin de n'être que ça. Bouée, c'est l'appellation que je lui donne pour moi-même quand je veux me convaincre que mon professionnalisme est encore fonctionnel, quand je veux me convaincre qu'il ne fait pas battre mon cœur encore plus rapidement qu'après n'importe quel effort physique. Mais bien sûr, depuis cette fameuse nuit où j'ai rêvé de lui, avant mon semi retour à la prison, cette tentative de conviction reste bien vaine. J'éprouve pour Carl une attraction qui dépasse de bien loin le simple intérêt naturel du psychologue envers ses patients et leurs histoires, leur vie privée. Seulement là, j'ai l'impression que lentement, je tente d'attirer Carl dans la mienne de vie privée. Je sais que c'est mal, que ça ne me ressemble pas, mais pourtant, j'ai l'impression que c'est une nécessité ultime. J'ai besoin de Carl dans ma vie, sur le plus de niveaux possibles.

La petite gifle que s'assène Carl après m'avoir gentiment remerciée de mes paroles en est une que je mériterais, qui me fait réaliser quelque chose. Je suis un monstre. Je suis là, habillée de mes bonnes intentions à essayer de sauver mon frère de la prison alors que celui-ci a fait de ma vie une véritable foutoire, alors que Carl, qui m'a été et me sera probablement toujours d'un soutien plus que précieux, je ne peux rien faire pour lui. Je ne peux même pas tenter de plaider en sa faveur : sa culpabilité est connue de tous. Je ne pourrais même pas essayer d'envisager la possibilité de faire quelque chose pour lui. Je me sens mal de me démener pour un monstre alors que j'ai quelqu'un de bon, qui aurait d'autant plus besoin de moi que moi de lui.

Si Carl ne s'était pas avancé pour me serrer dans ses bras avec fermeté, je me serais mise à pleurer de culpabilité. Je sentais les larmes qui montaient à mes yeux, menaçant de faire céder mes paupières pour se glisser sur mes joues. Mais en même temps, j'ai senti ses deux bras se refermer sur moi, m'enfermer dans leur cocon protecteur et me bercer tendrement. J'ai gardé mes yeux fermés, et si une larme a osé rouler sur mon visage, c'en était une d'émotion. Émue, je l'étais. Chamboulée, troublée. Cette proximité, ce contact, me rappelait le début de mon rêve. Nous étions ensemble, sur la plage, et nous marchions, discutant comme il nous est toujours aussi agréable de le faire. Puis, j'avais pris sa main et, je ne me souviens plus vraiment comment ni pourquoi, mais il me pressait contre sa poitrine, me serrait, respirait mes cheveux et caressait doucement mon dos, un peu comme il le fait en ce moment. Je voudrais que cet instant dure toute la vie. Que jamais nous ne quittions cet endroit, que jamais personne ne vienne nous y rejoindre, que je puisse continuer à humer son parfum d'homme, le nez contre le creux de son épaule, mes bras autour de sa taille et les siens, dans mon dos, qui n'ont de cesse que de me presser tout contre lui. Et quand il parle, la voix rauque, lente, calme, quand je devine qu'il pèse ses mots pour ne pas faire d'erreur, qu'il me murmure qu'il est heureux de me revoir, je serre sa chemise entre mes doigts, pour ne pas le laisser s'échapper. Je sens son souffle dans mes cheveux, d'étranges ondes chaudes et froides à la fois qui me traversent le corps en entier… Je n'aurais qu'à relever un peu la tête pour l'embrasser …

Mais tout juste comme j'amorce ce mouvement, il relâche son étreinte. Certes il est encore tout près, mais le fait est que je prends ce recul soudain pour un refus de plus d'intimité entre lui et moi. Oui, probablement est-ce juste. L'intimité psychologique passe encore, mais l'inti… Je comprends le recul une fois qu'il s'exprime à nouveau, et je soupire, soulagée qu'il n'ait pas eu comme première pensée de repousser cette timide et imprévue tentative de baiser. Je crois que si c'était lui qui avait eu cette impulsion plus qu'impromptue et totalement inappropriée, je l'aurais repoussé, par crainte, par habitude aussi, parce que j'ai toujours repoussé timidement – du mieux que je le pouvais – les avances de Jefferson, et par la suite celles de tout le monde. La moindre approche un peu trop doucereuse représentait pour moi des risques d'agression, d'abus. Pourtant, j'ai laissé Carl passer par-dessus beaucoup de mes barrières, alors qui sait ce que j'aurais fait ? Certainement pas moi, finalement, avec tout ce remue ménage dans mon esprit et ma morale.

N'empêche, ce qu'il dit me ramène brusquement sur le plancher de la réalité. Pourquoi je reste ici … Il est évident pour moi que je ne veux pas perdre ce contact avec lui, qui se trouve devant moi et me soutient constamment. Mais ça, je ne vais pas le dire bêtement. Ou peut-être que si, mais si je venais à le dire, je préfèrerais me trouver loin de la situation, pour éviter de constater les réactions que ça amènerait sur lui, sur moi-même, aussi. Car Jefferson avait raison sur bien des choses, notamment sur le fait je dirais jamais rien à personne, que j'étais muette comme une tombe parce que j'avais peur des répercussions que pouvaient avoir les moindres de mes paroles. Reste que maintenant, je dois lui donner au moins l'une des si nombreuses raisons qui m'animent, de rester dans cette prison… Mais je dois aussi lui annoncer que je pars pour une durée indéterminée. Oh, il est certain que je vais revenir le plus souvent possible, ne serait-ce que pour le voir et sentir son odeur, encore, pour l'imprégner dans mon esprit et la ramener avec moi dans la maison du bord de mer, jusqu'à ce qu'elle s'estompe et que je doive revenir vers lui et m'enivrer de lui. Secouant la tête doucement, je chasse ces pensées. Mes mains sont toujours agrippées à son dos de chemise, reposant là tout simplement. Bien. Je suis bien, malgré l'incongru de la situation. Moi qui me consume, lui qui ne doit même pas s'en apercevoir, moi qui tiens à lui plus qu'à n'importe quoi, lui qui ne doit voir en moi qu'une psychologue plus sympa que les autres, qui le sort de la salle d'isolement et lui fait faire ses séances dans la cours. Je soupire, recule d'un pas. Aussi près … Je retire mes mains de son dos. Aussi près, je n'ai pas les idées très claires. Pas du tout, en fait.

-Je le fais pour moi, je dis doucement. J'ai besoin de savoir pourquoi j'ai eu droit à ces mauvais traitements, j'ai besoin de savoir ce qui l'a poussé à me détester au point de transformer mon univers en un véritable cauchemar. Appelle ça de la curiosité maladive si tu le veux, il n'en reste pas moins que j'ai le besoin de savoir. J'aurais du me pencher plus tôt là-dessus. J'agis probablement trop tard.

Je prends une grande respiration. Même à cette distance – pas bien grande je dois le reconnaître – Carl continue de m'embrouiller comme il est si doué pour le faire. Puis je relève le nez vers lui, le regard aussi déterminé que lorsque je me suis adressée à ce petit nouveau gardien qui faisait seulement son travail.

-J'ai besoin de me prouver que je n'ai pas mérité tout ce que j'ai vécu. Je veux me prouver que je n'ai rien à me reprocher et que c'est lui le fautif. Pas le contraire.

En prononçant ces mots, je réalise que derrière mon premier projet – celui d'emmener Jefferson au dehors pour le soigner – camouffle un second projet, à plus grande ampleur. Fixant Carl dans les yeux, je sens un petit sourire se dessiner sur mes lèvres. Un sourire qui, il me semble, ne fait pas partie de la gamme des sourires de Maybeth. Les gens changent, même moi, même celle que son frère a tenté de convaincre pendant des années qu'elle était vouée à la soumission et à un destin funeste. Il n'est pas dit que Maybeth Greene n'aura pas eu son mot à dire dans cette histoire, dans son histoire.

Mon regard s'abaisse peu à peu, ainsi que ma tête. Soudainement, j'ai honte des pensées qui m'ont traversé l'esprit. Autant celles par rapport à Carl, et ensuite celles que je destinais à mon frère.

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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeVen 27 Juin - 1:01

Je ne remarque rien, de cette larme, du fait qu’elle s’agrippe dans mon dos. Parce que je suis un idiot, un éternel imbécile qui ne comprendra jamais rien à l’amour. Ce que je ressens est tellement embrouillé, alors comment comprendre ce qu’elle pourrait ressentir pour moi? Je ne me dénigre pas. Je ne dis pas que je suis laid, dépassé, je sais que j’ai toujours eu l’air plus jeune, de toute façon je n’ai eu que des relations avec des femmes bien plus jeunes que moi. Ce n’est pas désiré, moi qui ai toujours voulu une femme de mon âge. Mais ce n’est pas quelque chose sur lequel je m’attarde. J’ai simplement de la difficulté à accepter qu’une femme beaucoup plus jeune me désire. Je devrais être flatté. Je le suis. Mais ensuite j’ai l’impression qu’il y a un manque de maturité, que ce n’est pas vraiment de l’amour. Ma première femme était énormément plus jeune que moi. Je l’étais également jeune, mais elle c’était assez extrême. Mais j’étais amoureux, et je croyais qu’elle l’était également. Et elle avait tenté de me tuer, et y était pratiquement parvenu. J’en gardais de belles cicatrices de cette femme. J’avais dû la tuer, et encore je vivais avec les remords, il n’y avait que pour cette femme que j’avais eu des remords. Et pourtant elle était pratiquement devenue mon bourreau. Je savais que je pensais étrangement. Mais j’étais comme cela. Dans ma tête, il était évident que Maybeth ne pouvait pas être amoureuse de moi, alors je n’y songeais même pas. Même si je commençais à ressentir du bien être, de la gêne je ne comprendrais pas de si tôt. J’ai simplement cette impression d’amitié très forte, que je ne veux surtout pas perdre. Je n’ai pas d’amis, et je ne ressens pas le besoin d’en avoir. Mais c’est indispensable. J’ai besoin de Maybeth, j’ai tellement besoin d’elle … J’étais bien contre elle. J’ai beau jouer les indifférents, la présence d’une femme … C’est autre chose. J’aime les femmes mais je les déteste. Je les trouve sublimes par contre. Je n’ai pas véritablement de gout lorsqu’il est question d’une femme. Il n’y a pas moins superficiel que moi. Je tombe amoureux après de nombreuses rencontres, ou années peut-être … Je suis aveugle, et je ne risque pas de devenir voyant. Même avec cette proximité, même en caressant Maybeth. Évidement, certaines circonstances pourrait m’aider à comprendre, mais encore là je ne sais pas lesquelles.

Elle me répond finalement. Je crains ses réponses, parce que mes questions sont formulées … Assez directement. J’aimerais tellement être un homme rempli de tact et d’assurance lorsque je parle. J’ai de l’assurance dans mes gestes, mais dans mes mots, c’est autre chose. Je dois ressembler un peu à Maybeth sur ce point, quoi qu’aujourd’hui elle est assez surprenante, et ce n’est pas déplaisant au contraire, deux personnes qui s’expriment mal ont rarement une belle discussion. Je voudrais tellement me faire comprendre, dire ce que je pense réellement. Mais ce n’est pas aussi simple. Ce n’est pas Ma réalité. Car je ne suis pas comme cela. Je baisse les yeux en écoutant ce qu’elle me dit. Nous avons tous nos manières de réagir. Mais au fond … C’est comme si je me reconnaissais. Elle affronte le problème. Mais d’une autre façon. Elle ne se cache pas, elle pourrait laisser son frère pourrir en prison sans jamais se demander pourquoi il agissait ainsi. Moi j’aurais pu me cacher, fuir, lorsque mes parents avaient été tués. Mais j’ai appris à me battre, à me défendre et je suis allé tuer l’assassin de mes parents. Non, je ne suis pas comme Maybeth, et c’est une honte de me comparer à elle. Car si elle était comme moi, elle aurait violé le violeur. Puisque j’ai tué le tueur … C’est pensée me dégoute totalement. Elle ne devrait pas aider son frère, comme je ne comprends pas qu’elle m’aide. Bordel, c’est un violeur et moi je suis un putain de tueur … Ce sont des choses qui n’entrent pas dans ma tête. Je n’arrive pas à comprendre.
J’hoche la tête lorsqu’elle a terminé de parler. Je reste silencieux un moment, puis je songe à ce qu’elle vient de dire. Un petit sourire apparait alors sur mon visage. Je dis d’une voix basse et douce :

Oui, c’est très maladif Maybeth … vraiment très maladif … Ne me demande pas de te dire que je suis d’accords, je ne le suis pas.

Mais ont s’en fiche … Je souriais toujours en disant cela. Je suis vraiment quelqu’un d’étrange. Je lui dit que je désapprouve totalement, tout cela avec un sourire. Je souris parce que la petite femme frêle et perdue que j’ai connue, devient forte. Qu’elle me parle avec assurance, que ses plans sont construits, assurés et elle est ferme. C’est une chose que j’admire beaucoup. Mais ça je ne le dit pas. J’ai trop peur pour elle. J’ai peur de ce qui va lui arriver en compagnie de cet homme. Je ne connais pas son frère, mais je sais déjà qu’il est détestable. Je n’aime pas cet homme et mieux vaux que l’ont ne se rencontre jamais. Pour lui et pour moi. Et puis elle ajoute autre chose, des paroles qui me figent sur place. Je n’arrive pas à croire ce que j’entends, et cela pourrait presque me faire entrer dans une de ses colères. Pourquoi est-ce que les victimes de viols agissent toutes de la même façon. Ce fut la réaction d’Eddy … Quand j’étais arrivé trop tard, et que ses hommes l’avaient violée. À cette pensée, je serre les poings.

Tu ne crois quand même pas que tu es la fautive! dis-je d’une voix forte, colérique et surtout incontrôlée. Je n’ai pas voulu m’adresser à elle ainsi. J’ai dépassé ma pensée. Je me calme pratiquement instantanément. Je ne veux pas être celui qui lui fait peur. Je veux être présent pour elle, et je sais que me mettre en colère en présence de la jeune femme n’est décidément pas ce que je dois faire. J’avale difficilement. J’espère qu’elle comprend ma réaction, je l’espère de tout cœur. Je ne suis pas en colère contre elle, jamais je ne le pourrais. Mais je lui en veux de penser ainsi. Alors que c’est sont frère le fautif … Et si j’ai autant de mal avec ce genre de pensées, c’est certainement parce que j’ai cru toute mon enfance que c’était de ma faute, que moi, j’avais fait quelque chose de mal, quelque chose qui avait mérité la mort de mes parents. Qu’est-ce qu’il me restait? Autre que de devenir un tueur? Avec le temps j’ai cessé de croire que j’étais en cause. Mais ça m’avais tellement pourri la vie. Je ne veux surtout pas que Maybeth pense ainsi. Mais qu’est-ce que je peux bien faire hein? Rien du tout, je dois simplement me calmer.

Puis elle sourit. Un sourire qui me surprend. Qui me rassure. Je me calme, je suis calme et je ne fait que la fixer. Puis soudain elle baisse la tête. Je m’approche de nouveau d’elle, ne sachant pas du tout quel genre de sensation je peux lui procurer en lui faisant cela. Moi je ne m’aperçois de rien et c’est certainement mieux ainsi. Je lui relève doucement le menton, avec une infinie délicatesse. Je suis un homme très doux, ce qui est toujours étonnant avec mon rôle de tueur. Je suis doux, mais également très brusque. Je suis plus souvent violent que doux malheureusement. Mais avec Maybeth, c’est différent, avec elle je ressens le besoin d’être calme, de parler à voix basse, de ne pas la brusquer, surtout pas. Alors comprendre comment son frère peut lui faire autant de mal. Je ne pourrais jamais.

Ne baisse pas les yeux. Ne baisse jamais les yeux devant ton frère.

Alors la seule chose que je puisse faire, même si c’est l’impuissance totale. C’est lui donner des conseils j’imagine. Moi j’ai vécu dans le milieu du crime toute ma vie. Je connais les réactions des tueurs, et des violeurs. J’avale difficilement. Je poursuis en disant :

Tu dois toujours le surprendre, ne donne pas l’impression que tu le surveilles, mais reste éveillée 24 heures sur 24 si il le faut … Maybeth … Je t’en pris, ne lui fait pas confiance.

Mon ton se fait un peu plus suppliant. Mon visage est si près du sien que je sens sa respiration. Son souffle doux contre mon visage, apaisant et délicat. Mon visage n’est pas près d’elle pour l’embrasser. Je ne suis pas comme cela. J’ai simplement besoin de cette proximité pour me faire comprendre. Je veux lui donner tous les conseils que je pourrais lui donner. Je veux qu’elle m’écoute et que surtout elle les mette en œuvre. J’ai de plus en plus peur pour elle, et cette proximité me laisse l’occasion de veiller un peu sur la psychologue durant le temps que nous avons. Jusqu’à ce que je doive retourner dans ma cellule, et que je la revoit que lorsqu’elle le voudra bien … Je ne sais pas encore qu’elle veut partir avec lui, simplement l’idée de savoir qu’elle va rester près de cet homme en prison m’effraie, vaut mieux pas que j’en sache davantage pour le moment …
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeVen 4 Juil - 10:47

[arf ... excuse moi, ,est très mauvais ... >.<]

Je soupire quand il s'emporte un peu. Je savais, qu'il ne comprendrait pas ça. Lui et moi vivons dans des univers totalement différents l'un de l'autre, à des kilomètres, totalement opposés. Mon univers est fait de crainte, de culpabilité et de faiblesse alors que de mon point de vue, celui de Carl représente le courage, la force, la fougue … tout ce que je ne serai jamais. De ce que j'ai compris, depuis que je suis dans le métier, c'est que des criminels savent que la faute retombe sur eux, et sont toujours étonnés que leur propre victime ou une quelconque victime, puisse ressentir de la culpabilité face à ce qui lui est arrivé. Des phrases qui vous hantent toute votre vie comme "je n'aurais pas du sortir à cette heure, maman me l'avait dit" ou "si j'avais gardé le silence comme il me l'avait demandé…". Les victimes et les criminels sont diamétralement opposés par une ligne invisible, un miroir étrange qui les fait s'apercevoir eux-mêmes dans les yeux de l'autre, s'approprier les torts ou les craintes de l'autre. Je sais, que je ne suis pas coupable. D'un point de vue psychologique et professionnel, je le sais et je me trouve sotte de chercher cette réponse plus concrètement. Je le sais, alors pourquoi je me pose la question ? C'est là que le professionnalisme s'arrête pour moi. Je suis entrée dans une partie du jeu où ça devient trop personnel.

Avec Carl aussi ça devient trop personnel. Je m'implique auprès de lui autant que je le fais pour mes propres histoires. Et pourtant, cela fait combien de temps que je n'ai pas discuté de lui en sa compagnie ? Nous ne nous voyons plus dans son intérêt, mais dans le mien. Et encore une fois la culpabilité me prend à la gorge : je suis égoïste. Je me fais du bien à moi en restant avec lui alors que j'ignore si vraiment, lui, en tire quelque chose de son côté aussi. Alors que j'ai la tête résolument baissée vers le sol, attirée là par ma honte, comme si elle était un aimant ancré dans mes pieds, je sens les doigts de Carl attraper mon menton, le relever avec une infinie délicatesse. Je soupire, mais pas du même genre de soupire cette fois. Je ne saurais l'identifier. JE crois que je suis simplement heureuse de ce contact alors qu'il force mes yeux à se perdre à nouveau dans les siens, qu'il me regarde avec autant d'intensité. Suis-je réellement la seule à imaginer ce magnétisme provenant de lui ? Suis-je folle de me l'imaginer ? Oui, bien sûr que je suis sotte. À nouveau, j'essaie de me convaincre que Carl n'est qu'un patient comme les autres, qui s'est simplement mué en ami, en épaule, en oreille pour mes peines et mes soucis. Après tout, qu'est-ce que j'y connais à l'attirance ? Ma seule expérience dans ce domaine s'est révélée être un fiasco total ! Preuve de mon ignorance de ces choses. Voilà pourquoi je ne dois pas m'aventurer dans des pensées houleuses dont Carl tiendrait le premier rôle masculin. Maybeth ! Ton frère te giflerait s'il saisissait ces pensées … Et toi aussi, tu te giflerais, si le bras de Carl n'était pas là pour freiner cet élan, avec ses doigts sur ton visage, son souffle contre ta peau, ses lèvres qui murmurent … J'écarquille de grands yeux et heureusement pour moi, cela coïncide avec ses paroles.

-Ne baisse pas les yeux. Ne baisse jamais les yeux devant ton frère.

Ce conseil me semble venu de nulle part, comme si c'était un ange qui me le prodiguait. Mais j'avais déjà envisagé cette résolution, avant que Carl ne me mette en garde. J'ai seulement l'étrange impression que j'aurai encore moins envie de renoncer maintenant que c'est lui qui e l'a demandé. Tout comme je sais que jamais je n'éprouverais le désir d'arrêter de m'acharner sur la psychologie de mon frère s'il me laissait entrevoir le moindre désir d'être aidé. Je n'ai pas l'intention d'abandonner, même s'il me fait clairement comprendre qu'il n'y a rien à soigner. Enfin… Je regarde Carl, admire la découpe de sa mâchoire, de sa bouche, de son nez, la forme de ses yeux… Non, je ne baisserai pas les yeux, ni les bras, je leur en fais la promesse silencieuse à tous les deux. Les deux hommes les plus importants de mon existence : l'un par sa mauvaise action, l'autre par sa bienfaisance. Je souris faiblement, écoute ses paroles, écoute sa voix qui me prodigue de si judicieux conseils. Je repense à cette époque où de regarder Jefferson dans les yeux me faisait voir mon reflet apeuré et tremblant. En me voyant petite et terrifiée dans son regard, je baissais aussitôt la tête. Papa disait, aussi, qu'il ne fallait jamais regarder un animal sauvage dans les yeux. Jefferson était pour moi le plus menaçant des animaux sauvages. Le seul moment où je n'avais pas peur de lui, c'est quand je l'écoutais jouer du piano derrière la cloison qui séparait nos deux chambres. Après s'être donné corps et âme à la musique, il allait toujours se coucher aussitôt, épuisé. Je savais, lors de ces nuits, que je pouvais dormir sans crainte. La musique de Jefferson me calmait. Ce n'est pas pour rien que j'ai fait l'acquisition d'un sublime piano à queue pour la maison que j'ai achetée pour cette thérapie choc. Je veux qu'il se sente à l'aise, je veux recréer, aussi, l'environnement et l'ambiance de notre enfance. Nos chambres seront collées, les deux gardiens que je n'ai pas encore rencontrés prendront celle que j'aurais réservée à mon père s'il n'était pas mort. Sinon, j'ai disposé les meubles tels qu'ils étaient dans mon souvenir. Le sofa tourné vers le sud, la télé au nord… Mon sourire s'efface tranquillement alors qu'un tendre "merci" s'échappe de mes lèvres, à l'adresse de Carl, je ferme les yeux alors que ma main droite vient doucement effleurer sa mâchoire.

Je me sens agir comme au ralenti. Je sais ce que je fais, mais en même temps j'ai l'impression d'être seulement spectatrice et de contempler avec impuissance une scène qui ne devrait pas arriver. Je suis là, je vois Carl, debout. Je me vois, les talons légèrement relevés, poser mes mains sur ses épaules et approcher lentement mes lèvres des siennes. Je voudrais reculer, tout effacer de cet instant. Quelle erreur je viens de faire, c'est absurde ! Qu'est-ce qu'il va penser, maintenant ? Que j'abuse de … de … de mes diplômes pour jouer avec mes patients ? Je recule doucement, honteuse, une main sur mes lèvres où je sens encore la chaleur de celles de Carl. Ce n'était pas un baiser à proprement parler. Seulement un effleurement de nos deux bouches. Effleurement provoqué par moi ! Une part de moi me maudit, et l'autre me demande où j'ai trouvé le courage de poser ce geste. Ce n'était pas du courage ! je voudrais hurler. C'est de l'inconscience, tout simplement. Une bêtise qui me coûtera peut-être la confiance de Carl. Il est marié, bon sang Maybeth ! Marié ! Le premier homme duquel tu t'entiches depuis des siècles est un sacré homme marié ! Je voudrais mourir, me laisser fondre dans le sol et disparaître à jamais. Cette fois, je crois que même la nuit n'arriverait pas à cacher la honte sur mon visage. Je ne suis plus rouge de gêne, je suis livide de je ne sais pas quoi.

Je voudrais être ce genre de femmes qui, après un tel geste, envoient une petite bourrade sur l'épaule de l'homme et éclatent de rire. Mais je ne suis pas ce genre de femmes. Je suis timide, réservée et surtout pas impulsive ! Alors pourquoi ce geste ? C'était tout à fait impulsif, ça je peux l'affirmer. Un peu comme l'achat de la maison … de ce projet de thérapie et … et de … oh mon Dieu … Je deviens impulsive. Je regarde Carl, la bouche entrouverte comme si j'allais dire quelque chose, mais je dois bien rester muette pendant plusieurs minutes. Le silence me semble lourd. Enfin, quelques minutes ou quelques secondes, je ne crois pas que je sois en état de faire la différence. Les premiers mots qui sortent de ma bouche ne sont pas ceux que je voudrais prononcer.

-Je suis désolée…

La vérité, c'est que je ne le suis pas. Une partie de moi me force à avouer que j'ai aimé ce minuscule moment d'intimité avec Carl, appréciation qui, selon moi, ne doit pas être réciproque. Oh Seigneur… je murmure pour moi-même.

-Écoute je … je ne sais pas ce qui m'a prise. Peut-être la fatigue, le voyage, le stress…

La proximité, l'excitation, le désir … Non, ça, bien sûr, tu le gardes pour toi. Il est hors de question qu'il soit au courant de ça. Tu as déjà fait bien assez en allant bêtement lui donner ce petit baiser. Et pas question de répéter l'expérience. Il me détesterait à vie, je songe. Il n'a sans doute pas besoin de ce qu'une femme aussi peu saine que moi lui porte autant d'attention.
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeDim 6 Juil - 13:54

Ce que je lui disais, c’était très sincère. J’avais peur pour elle, parce que je tenais à ce petit bout de femme. Pourquoi? Je ne saurais l’expliquer. Il n’y avait tout simplement pas d’explications à fournir, c’était comme cela. Je n’aimais pas parler de moi, je n’aimais pas me confier. Que ce soit elle qui le fasse, qu’elle me donne autant de confiance, c’était cela qui m’aidais, qui me permettait de passer au travers de Sadismus sans perdre la tête. Je n’avais pas beaucoup de conseils à donner, je faisais simplement de mon mieux avec ce qu’elle me donnait. Je comprenais que d’aller tuer son frère ne lui viendrait pas en aide, je devais alors trouver un autre moyen de lui fournir le peu d’aide que je pouvais lui offrir. J’avais connu beaucoup d’ordures dans ma vie. J’en étais une moi-même, alors je savais comment elle devait se comporter un minimum avec les ordures de notre style. Par contre je me surprenais moi-même. Il était rare que j’agisse ainsi. Je l’avais fait avec Eddy, mais il m’avait fallu beaucoup de temps et pour elle énormément de patience. Elle m’avait déjà un peu changé, c’était vrai. Nous avions parlé d’avoir des enfants, mais j’étais loin de me douter qu’elle était déjà enceinte de moi lorsque nous en avions discuté. Mais bref, je restais un humain je crois … Un tueur qui avait tué énormément de personnes. Mais c’était quelque chose auquel je ne songeais pas. Et dire que je ne comptais plus tuer n’était plus important. Évidement ici si je devais le faire, je ne comptais pas m’en empêcher. Mais en dehors de la prison, lorsque j’irais rejoindre ma femme et mes enfants, une chose importait pour moi, et ce même si Eddy savait pertinemment qui j’étais, qu’elle avait aimé l’homme que j’étais et que lorsqu’elle m’avait connu j’étais un tueur. Jamais je ne mettrais la vie de ma famille en danger. Mais ce n’était pas important pour le moment, c’était simplement que je devais faire le point pour savoir pourquoi je me comportais comme cela avec Maybeth. Mais c’était bien simple, elle me faisait penser à Eddy. Inconsciemment bien sûre, Et plus elle prenait de la confiance en soi, plus elle lui ressemblait. Mais sa manière de se comporter avec moi était identique, et la mienne avec elle, bien différente. J’avais repoussé Eddy de nombreuses fois, et dans le cas de la psychologue, c’était bien différent, j’avais besoin de sa présence, j’en avais tellement besoin … Je la trouve belle, agréable, sensuelle … Peut-être parce qu’elle ne se rend pas compte de ces qualités elle-même et je trouve cela encore plus attirant. Mais si je savais exactement à quoi je pensais, j’aurais immédiatement peur je crois … Même lorsqu’elle me touche et que je rougis je ne comprend pas. Ce n’est pas bien difficile de me faire rougir. Je suis un homme qui a beaucoup de vécu, j’ai déjà 38 ans, j’ai l’air plus jeune et j’ai attiré plusieurs femmes dans ma vie. Mais seulement deux en ont réellement fait partie. Alors ont ne pourrait pas dire qu’en amour je sois le numéro un. Le problème est que je ne comprends rien, autant lorsqu’il s’agit de mes sentiments que de ceux des autres. Alors je suis bien loin de me douter que Maybeth me trouve attirant, surtout que pour moi la différence d’âge est un énorme fausset. Mais je ne me doute pas que je la trouve également attirante, même si je suis marié, même si j’ai des gamins qui m’attendent. Je ne suis pas le genre d’homme à tromper. Mais malheureusement si je le fais je ne suis pas le genre à me construire des remords. De toute manière, je ne pourrais pas le garder au fond de moi bien longtemps puisque je ne sais pas du tout mentir.

Alors qu’elle me touche délicatement la mâchoire, moi je remercie le ciel pour que nous soyons à la noirceur et qu’elle ne puisse pas remarquer, du moins je l’espère qu’elle ne le voit pas, à quel point mes joues sont rougies par ce simple effleurement. Elle me remercie et je suis content qu’elle accepte le conseil. Je ne le fait pas souvent, alors je suis content qu’elle ne se moque pas de moi. Lorsque je commence à apprécier certaines personnes, je ne suis plus tout à fait l’homme sûr de lui qui inspire la crainte. Je suis plus doux, plus calme. J’évite de m’emporter, du moins je tente l’impossible, mais je perds également beaucoup de confiance en moi. Et Maybeth me fait perdre tous mes moyens. Je m’en rends compte. Oui, car je sais que je suis un homme et que je ressent de l’attirance physique. Croire qu’aucune femme ne me fait envi autre que Eddy est totalement faux. En prison, j’ai fais l’amour avec Clairval, et je ne crois pas que ce soit mal. Pas ici. Je ne suis pas près d’Eddy et j’ai des envies. Simplement, je ne ferais pas l’amour avec n’importe qui. Je ne crois pas que Maybeth soit n’importe qui, mais je n’aime pas les histoires d’un soir, et je suis capable de beaucoup d’abstinence pour les éviter. Dans le cas de Clairval, c’est une autre histoire … C’est simplement que nous avons des problèmes à se retenir … Mais j’évite de songer à cela également. Pour Maybeth, c’est de l’attirance, mais la pensée qu’elle ne ressent rien du tout pour moi est tellement forte, que je ne songe même pas à autre chose. Pour moi il est évident qu’elle ne ressent rien. Et c’est bien pour cela que je suis totalement idiot. Qui ne se rendrait pas compte à par nous deux qu’il y a quelque chose entre nous?

Mais je ne songe pas à tout cela bien plus longtemps, j’ai l’impression que le temps s’arrête. Ce n’est pas désagréable, au contraire. Maybeth se soulève lentement et s’approche délicatement de moi. Ses mains se posent sur mes épaules et cette proximité est agréable. Rassurante, même pour un homme comme moi. Et soudainement, mais pourtant tout aussi lentement, sa bouche se colle contre la mienne, cela ne dure qu’un instant, mais le temps est long et me laisse toute l’occasion de bien apprécier. Ce contact, c’est une sensation tellement agréable. Alors que par réflexe je viens pour poser mes mains derrière la tête de la jeune femme, cette dernière se retire, rapidement et le temps reprend sa vitesse initiale. Elle semble complètement ébahi … Ou plutôt terrorisée par le geste qu’elle vient de commettre. Moi, je ne sais pas comment réagir. Disons que cette réaction vient ébranler totalement ma compréhension de ma relation avec la psychologue. Et puis dans ma stupidité je pense que c’est pour me remercier, pour me dire au revoir peut-être. Je n’en sais rien. Mais encore une fois, le fait que je sois prisonnier, que j’ai pratiquement le double de son âge son des causes beaucoup trop fortes, pour moi, je ne lui est pas attirant. Il me faudrait bien plus qu’un baiser pour que je m’en rende compte. Mais moi, je ne compte pas en rester là, Je n’ai pas envi que nous nous quittions froidement alors que je suis loin d’être en colère ou déçu par le geste qu’elle vient de commettre. Bien sûre, je n’ai que très rarement aimé les femmes qui me faisaient des avances. Les avances de putes, non ça je détestais. Les femmes en chaleurs, je m’en passerais. Mais des femmes plus timides, plus tranquilles, avec qui je sais que même si ce n’est pas tout à fait de l’amour, mais que ce n’est pas n’importe quoi, ce n’est pas la même chose.

Elle s’excuse et moi je secoues tranquille la tête. Elle commence à s’expliquer. Mais moi je n’écoute pas. J’approche lentement d’elle, je pose délicatement une main dans son dos et une derrière sa tête et je l’attire doucement vers moi. Je suis un empoté lorsqu’il est question de sentiments. Mais j’ai toujours eu l’habitude de m’investir à fond dans une relation. Je ne fais pas les choses à moitié et j’ai bien envi de profiter de ce baiser et qu’elle en profite également. Je ne crois pas que les choses iront plus loin, du moins je suis à mille lieux de songer à cela. Mais pour le moment, je suis un impulsif qui a décidé de remettre un baiser que j’ai bien apprécié. Je le prolonge un peu plus longtemps. Je garde ma langue pour moi par politesse, mais je le rends plus passionné, plus amoureux. Je n’y mets fin que quelques instants plus tard. Je décolle lentement ma tête, mais je reste contre elle encore une fois. Je n’ai pas envi qu’elle a peur de moi, je veux seulement … Qu’elle soit heureuse je crois. C’est étrange pour moi de souhaiter cela pour une autre personne, mais c’est ce que je veux, je m’en rend compte. Malgré ce que je pense, je ne suis pas quelqu’un d’égoïste.

C’est frustrant … Et si moi je disais … Que c’était par envi? Parce que je n’ai pas envi que tu te sentes mal à l’aise. Maybeth, prend soin de toi … Ne pense pas simplement à ton frère … dis-je avec un petit sourire. Et en prononçant ses quelques mots, je prends le risque de glisser délicatement ma main dans ses cheveux. Je suis complètement rouge, et ce serait presque inespéré qu’elle ne le remarque pas malgré la noirceur. Nous sommes tout de même assez près l’un de l’autre. Je baisse les yeux à mon tour et je dis :

Désolé … aussi pour le baiser … et pour tout ça … Je ne sais pas ce qui me prends … je … Je n’en sais rien … je déteste lorsque je me met à penser à voix haute, comme c’est le cas maintenant. Ok je suis très gêné maintenant, je crois que je ne l’est jamais été autant de toute ma vie. Je ne sais plus quoi dire, je ne sais plus si je dois m’écarter. Et pourtant, je suis bien ainsi, j’aime caresser une femme, j’aime dormir avec une femme, et c’est stupide, mais durant ces trois années de prisons, je n’ai jamais aussi mal dormit de toute ma vie. Je suis quelqu’un qui dort bien seulement en compagnie d’une autre personne. C’est d’ailleurs pourquoi un jour Clairval avec décidé de me donner en cadeau le surnom de « gros nounours » à mon grand bonheur … … Enfin, disons que tout en détestant les femmes, la présence féminine est nécessaire à mes côtés, pour m’apaiser, me calmer, à qui je dois donner ma concentration … J’en ai besoin. Je dois changer de sujet avant de m’évanouir de chaleur … Moi je n’ai pas d’excuse, elle doit me trouver complètement idiot.

Quand pars tu avec ton frère?

Bravo … Vraiment c’était la bonne question à poser. Maintenant j’ai l’air d’un amoureux qui compte les jours avant que sa dulcinée ne le quitte. Je me fais un peu des histoires, mais ça ressemble tout de même à ça non? Oh et puis je m’en fiche, ce n’est pas faux après tout. Je n’ai pas envi de la voir partir, d’autant plus avec un homme dangereux …
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeLun 14 Juil - 11:00

Alors que je me répands en plates excuses pathétiques – il faut bien s'avouer qu'elles sont bidons, car même le plus sot des hommes s'en rendrait compte bien vite – je ne remarque pas Carl qui s'avance. Je ne remarque sa proximité que lorsque sa main vient s'appuyer sur l'arrière de ma tête. Je m'interromps sans même y penser, foudroyée par ce contact, encore plus – j'en suis certaine – que s'il avait eu lieu quelques secondes plus tôt, avant le baiser chaste que je venais de lui offrir, bêtement. Je ne peux pas vraiment me maudire très longtemps, même en pensées. Je serais plutôt sotte de me conduire de la sorte alors que mes lèvres sont retenues captives par les siennes. Ce baiser me chavire, me chamboule. Je ne sais même pas quels mots je pourrais mettre dessus, et pourtant je suis psychologue. Où sont les mots techniques que j'utilisais autrefois pour décrire cette sensation à des patientes en mal d'amour ? Tout cela semble bien loin derrière moi alors que je me plonge moi aussi dans cette embrassade, appréciant à la fois la douceur et la fermeté de Carl. Ce n'est rien comme les baisers de Jefferson. Les siens, je sais toujours comment les décrire. Fougueux, passionnés, dominateurs et exigeants. Il s'infiltrait en moi, me forçait à maintenir ma bouche plaquée contre la sienne. Dans le baiser présent, oui, la main de Carl est posée sur ma tête, m'incite à rester là, mais ce n'est pas la même chose. Si je le pouvais, je pourrais tout arrêter, me retirer de cette étreinte, mais non. Je choisis de rester là, blottie contre lui, la tête légèrement relevée et les mains sur ses bras musclés. La nuit froide me parait soudainement bien chaude, dans cette situation. Ai-je même souvenir d'avoir déjà eu froid ? Je ferme les yeux, essayant de me convaincre que ceci n'est pas un rêve. Dans mon rêve, je m'en souviens, nous n'étions pas dehors, et le baiser prenait fin dans ma chambre, sur le lit alors que nous … enfin. Nous nous débarrassions mutuellement des couches inutiles. Je rougis, me traitant de sotte. Ce n'est pas le moment de penser à cela. Néanmoins, dans ce baiser qui me semble durer une éternité – ou que je voudrais qu'il s'éternise – je ne peux empêcher ces pensées obscènes de vagabonder. Pourtant, cela m'étonne. Je n'ai jamais, au grand jamais, éprouvé d'attirance réellement physique pour quelqu'un. C'est bien le moment d'ailleurs, alors que je m'apprête à quitter la prison pour une durée indéterminée avec l'homme qui me terrorise et me montre le plus de mépris au monde, je tombe amoureuse, je tombe dans une nouvelle gamme de sentiments. La peur se transforme doucement en une impatience douloureuse, la haine en une excitation fulgurante. Mes doigts se crispent légèrement et un sourire se dessine sur mes lèvres à une pensée : Jefferson serait furieux. Je le sais, et je m'en fiche. Je voudrais rire, crier sur tous les toits, afin qu'il l'entende, que je me suis libérée de lui dans un instant aussi bête qu'un baiser avec un autre homme. Étrangement, je voudrais qu'il le sache, qu'il me haïsse pour cela. Je voudrais lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais je ne sais que trop bien qu'il est dangereux, probablement plus pour Carl que pour moi.

Quand cet homme se recule et que nos lèvres se quittent, un terrible abattement tombe sur mes épaules. De la culpabilité, de la peur ? De la peine, parce que c'est terminé ? Je soupire, appuie mon front contre sa poitrine. J'y entends battre son cœur même si je n'ai pas l'oreille plaquée dessus, et ce bruit s'accorde avec le battement du mien, qui bat furieusement dans mes tempes. Oui, je sais ce que ça veut dire. Je n'avais pas besoin de cette confirmation bruyante pour comprendre que je tombe bêtement amoureuse la veille de mon départ. Mais est-ce que cela date seulement d'aujourd'hui ? Il y a eu ce rêve qui a du être le déclencheur. Remarquez, pourquoi y aurais-je rêvé si je ne le désirais pas, avant. J'essaie de trouver le moment où j'ai pu me laisser aller hors de ma carapace de psychologue pour tomber lentement dans les sables mouvants des sentiments avec Carl. C'est probablement l'ensemble de tout ce que nous avons vécu ensemble. Je l'ai aidé à traverser de nombreuses épreuves, il m'a tiré les vers du nez quant à mon passé, ce que personne n'avait jamais fait auparavant. Carl Hyde est un homme bon, comme je le lui ai déjà dit. Je repenser à toutes ces choses qui ont meublé nos vies communes dans cette prison, de nos discussions à nos gestes, en passant par ces toutes simples salutations quand nous nous croisions dans un couloir, les moments … tous ces moments. Quand est-ce que j'ai arrêté de ralentir devant la cellule de Jefferson pour commencer à ralentir devant celle de Carl ? Je ne saurais pas le dire, je sais seulement que ça s'est fait sans que j'aie à y penser. Je souris, confortablement blottie contre lui.

Je l'écoute me dire que lui, il en avait eu envie. Je me laisse murmurer un léger : "Maintenant que tu le dis, moi aussi…" et je crois qu'il l'a entendu parce que son bras, autour de ma taille, me presse un peu plus contre lui et son menton s'appuie doucement dans mes cheveux. Il me dit de ne pas penser qu'à mon frère, mais j'ignore cette partie de la réplique : je n'ai pas envie de penser à lui en ce moment. Je veux rester dans ce moment le plus longtemps possible, sans Jefferson. Il s'est déjà attribué ma vie entière, et je refuse qu'il s'attaque à ce moment, que je chérirai fort probablement pour tout le reste de ma vie, puisse-t-elle durer longtemps.

-Ne t'excuse pas pour ça, je lui dis. Je crois qu'on ne peut pas se cacher qu'on en avait tous les deux envie, n'est-ce pas ?

Nous restons un moment murés dans notre silence, un silence extrêmement agréable. S'il y avait un moment de mon existence que je pouvais prolonger à l'infini, je choisirais celui-ci, où nous sommes simplement debout dans l'air statique de la nuit, frais et chaud à la fois, où je sens son souffle dans mes cheveux, ses mains contre moi. Je me prends à désirer que ces grandes mains, fermes, se posent directement sur ma peau plutôt que sur mes vêtements. Quel effet cela fait-il de sentir un homme vous désirer, réellement, pour autre chose que pour vous humilier ? Je risque de me poser cette question tout au long de ma vie. Je passe mes bras autour de son cou, m'y accroche comme si je craignais que quelque chose ne nous sépare. Le temps, peut-être. Comme si en m'agrippant aussi fermement à cet homme, comme si en l'aimant suffisamment le temps serait clément et s'arrêterait autour de nous. C'est dans ces bras que je voudrais vivre, et dans ces mêmes bras que je voudrais mourir.

-Quand pars-tu, avec ton frère ?

Je me serre encore plus, craignant que cette simple phrase suffise à ce que le temps se déchaine contre nous et passe plus vite. Je murmure ma réponse. Demain matin. C'est demain que je pars, que je quitte la prison. Oh, je reviendrai, quelques fois, je viendrai te revoir, tu peux en être certain. Il ne me reste que la moitié d'une nuit que je pourrais passer avec Carl. La moitié d'une nuit pour sentir son souffle chaud contre moi, à me sentir vivante et morte à la fois. Je ne veux pas rejoindre Jefferson. Je voudrais rester ici, avec Carl.

Une goutte de pluie s'écrase sur ma main. Surprise, je relève la tête et regarde cette main et cette goutte qui me rappellent brusquement qu'en dehors de ce petit cocon, le monde continue de tourner. Je reste interdite un moment, lève les yeux au ciel. Un amoncellement de nuages sombres s'y est formé, rendant la nuit encore plus noire qu'elle l'était déjà. Il ne faut que quelques minutes de plus pour que cette goutte de pluie soit rejointe par des centaines de ses semblables, nous couvrant, Carl et moi, d'un rideau presque opaque. En un instant, nos vêtements, notre peau, et probablement aussi nos os, sont totalement trempés. La pluie fait un bruit d'enfer en tapant sur le sol et le toit de la prison. Nous allons tomber malades si nous restons ici et, étrangement, alors qu'autrefois j'étais paranoïaque de tout ce qui pouvait ressemble à un microbe, un virus ou quoi que ce soit, je m'en fiche. La nuit se fait carrément glaciale, mais la chaleur de Carl me suffit. C'est quand un éclair déchire le ciel et manque de s'abattre sur la forêt que je me raidis et recule, attrapant la main de Carl et la serrant fort.

-On devrait rentrer, je dis, assez fort pour couvrir le bruit de la pluie.

Puis j'éclate de rire. Je me sens vivante, terriblement vivante. Je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie, malgré l'orage, malgré le froid, malgré la pluie, malgré mes vêtements qui me collent à la peau. J'entraine Carl vers la porte. La pluie est tellement forte qu'on la distingue à peine, et je doute que le gardien responsable de son ouverture ait pu même remarquer que je tenais la main de Carl dans la mienne. Mes talons claquent dans les couloirs. Je nous fais faire un énorme détour, évitant le couloir des prisonniers. Puis, je réalise où je nous emmène une fois que je suis devant la porte. Ma chambre. Pourquoi ma chambre ? Je reste interdite un moment alors qu'une flaque d'eau se forme autour de nous. Pourquoi ici ? J'aurais pu le reconduire aux cellules. Non, mais il est trempé, il doit se sécher. Ici, il n'Y a que moi, et je sais que l'homme avec qui je partageais ma chambre est parti récemment, laissant plusieurs vêtements derrière lui. Je tire une clé de ma poche, déverrouille et tire Carl à ma suite.

Et là, je me demande réellement ce que je suis en train de faire. Une légère vague de panique m'envahit. J'ai emmené un homme dans ma chambre. Un homme qui n'est pas seulement un collègue forcé de la partager avec moi ! J'ai emmené un homme dans ma chambre et ce de ma propre volonté et, je viens de le réaliser, en me disant que j'avais bien envie de passer ma dernière nuit ici près de lui. Et étrangement, je ne me sens pas mal. Si je m'étais retrouvée seule dans cette chambre avec Jefferson – comme c'est déjà arrivé – ou avec tout autre homme, j'aurais été prise d'une réelle panique, et pas de cette panique pressante et légère qui me noue l'estomac d'une toute nouvelle manière.

-Je … Il y a des vêtements d'homme dans cette armoire, je bafouille.

Puis je suis agitée d'un petit rire nerveux en me rappelant que l'homme qui était avec moi ici était tout petit, vraiment petit si on le comparait à Carl. Je ne dis rien, toutefois, préférant rester innocente face à cette situation embarrassante. Je farfouille moi-même dans mes tiroirs, cherchant des vêtements secs que je pourrais enfiler si je ne veux pas attraper la mort en restant dans ces trucs trempés. Je finis par trouver le t-shirt que je porte habituellement pour dormir et une paire de shorts. Je reste toutefois immobile, ces deux articles dans mes mains, les sous-vêtements cachés dessous, par pudeur, par respect pour ma timidité et celle de Carl. Je ne vais pas me changer devant lui, quand même.
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeSam 26 Juil - 0:15

[ J’ai écris sous l’air de Janie’s got a gun d’Aerosmith , ça donne une bonne ambiance au texte si tu veux l’écouter en lisant ]

[[Maudittt je croyais que j'avais posté >_<]]

L’ont croit peut-être que je n’ai pas d’envies lorsque je rencontre une femme. Et bien c’est vrai, je peux trouver une femme jolie sans pour autant éprouver la moindre attirance. J’ai beau ne plus être dans un milieu de prostituées, je n’aime pas les femmes et jusqu’à preuve du contraire ce sont toutes des salopes. Oh je sais que ce n’est pas la meilleure façon de penser et je regrette sincèrement de m’être rendu jusque là, mais je n’y peux rien, je suis faible devant une femme, si je devais m’attacher à plusieurs d’entres elles je serais mort depuis fort longtemps … Mais avec Eddy, avec Maybeth c’est différent, lorsque je commencer à discuter, à connaître davantage la personne, je peux me permettre de l’amitié. J’étais fiancé à Eddy et je venais d’embrasser Maybeth. Mais après trois années d’abstinence, je crois que je pouvais me permettre ce geste. Je ne retenais pas Eddy d’ailleurs, c’était certainement un peu frustrant que moi je me laisse aller, mais l’amitié de Maybeth, c’était tout ce que j’avais ici … Et ce baiser, j’en avais eu envi, Maybeth aussi j’en étais soulagé, j’avais peur qu’elle se sente forcée avec moi. J’étais plus vieux qu’elle, j’étais un tueur, alors qu’est-ce qui pouvait bien la poussée à m’embrasser? Je ne savais pas et c’était le genre de chose que j’étais tout simplement incapable de comprendre. L’amour 10 Carl 0 … Comme toujours. Moi je l’avais fait parce que … Parce qu’elle m’attirait, parce que j’en avais eu besoin je crois. Penser à tout cela me donne mal à la tête, et je préfère agir impulsivement, comme toujours. Elle s’appuie contre moi, et cette proximité me fait toujours autant de bien. Malgré le fait que je sois un meurtrier, j’ai toujours ressentis le besoin de sentir une présence féminine, de veiller sur une personne autre que moi. À New York ce n’était pas réellement possible et je le savais. Je ne voulais surtout pas mettre quelqu’un en danger, du moins une personne que j’aimais. Je voulais partir avec Eddy, mais je n’avais pas eu le temps … Et je m’en voulais beaucoup d’avoir mit la jeune femme en danger, de l’avoir mise enceinte et d’avoir été arrêté. Je voudrais être auprès d’elle, m’occuper de nos enfants, et faire mon devoir. C’était impossible en prison, d’autant plus que je commençais dangereusement à m’attacher à une autre femme … Je suis énervé, même si j’ai l’air confiant, la présence de Maybeth me rend nerveux, mais c’est un bon stress, le meilleur. Est-ce que je suis amoureux? Je n’irais pas jusque là pour le moment. C’est long avant que je ne me rende compte que je suis réellement en amour. Et là je n’en suis pas encore conscient. Mais quand je commence à m’inquiéter et à songer à une personne c’est que je suis dans le bon chemin, il faut l’avouer, je ne suis pas du tout inssensible à la psychologue. Je souris un peu lorsqu’elle me dit de ne pas m’excuser, car nous devions en avoir envi tous les deux. Elle a raison, dans mon cas du moins. J’en avais eu envi et je ne regrettais absolument pas ce baiser. Mentir que ce soit à moi ou à une autre personne, j’en étais tout simplement incapable. Si ce n’était pas vrai, je ne serais pas en train de penser que j’en avais eu envi. C’est compliqué, mais au fond je suis un être tellement simple, que même mentir m’est impossible.

C’est le silence, et c’est agréable. J’adore le silence, et les paroles lorsqu’elles sont à la bonne place. Malgré que je ne suis pas toujours celui qui va prononcer les bonnes paroles vu le tact légendaire dont je fais toujours preuve … Je sens ses bras autour de mon cou, je ferme les yeux quelques instants, jamais je n’aurais cru que notre relation prendrait une telle expansion, simplement en songeant à notre première rencontre, Maybeth avait été avec moi une jeune femme gentille, mais craintive, et moi j’étais furieux, la liberté à l’époque c’était tout ce que j’avais puisque je ne savais pas encore que j’étais père. Puis j’avais été enfermé dans cette cellule, et ma claustrophobie, tout ce pourquoi j’adorais la liberté m’étais durement tombé dessus. Et elle avait été la première à se rendre compte de mon problème et à quel point le poids de cette prison finirait par être écrasant pour moi … Puis elle répond à ma question. Elle part demain matin. C’est rapide et douloureux. Alors que je commence simplement à me dire que sa présence sera indispensable pour moi, elle s’en va. Je crois que c’est normal au fond. Je ne suis pas enfermé ici pour vivre des jours plus heureux. Je suis là pour payer de ce que j’ai fais. J’ai le droit d’aimer Maybeth, mais je ne crois pas que vivre cet amour me soit permis … Et puis, s’en est que plus douloureux. Nous recevons alors quelques gouttes de pluies, puis des centaines. Je sens Maybeth s’énerver et la situation m’amuse un peu. En peu de temps nous nous retrouvons complètement trempés et la jeune femme annonce qu’il serait le temps de rentrer. J’approuve cette idée je dois l’avouer. Elle m’attire à l’intérieur de la prison et je la suis. Je ne suis plus dangereux, du moins dans le cas de Maybeth, il n’y plus aucune crainte à avoir, jamais je ne pourrais lui faire de mal, et elle n’est pas du genre à me provoquer. Ma main est dans la sienne et je suis content de voir Maybeth rire, chose qui est tout de même assez rare. Je crois qu’il y a quelque chose entre nous deux, quelque chose qui nous rend particulièrement heureux … C’est un bon sentiment.

Je ne me rends pas exactement compte de ce qu’elle fait. Ce n’est que lorsque je suis ailleurs que dans ma propre cellule que je me rends compte que je suis dans la chambre de la jeune femme. Je suis un peu mal à l’aise, et je fronce les sourcils. Je suis dégoulinant de l’eau de pluie, c’est pareil pour Maybeth. Elle me dit qu’il y a des vêtements d’hommes dans une armoire mais je ne bouge pas. Je ne sais pas comment réagir. Elle prend des vêtements puis reste elle-même immobile. Ce n’est pas ma pudeur qui me fait agir ainsi. Je ne l’ai jamais vraiment été, et trois années en prisons ne nous fait pas réellement devenir plus pudique. Mais je ne sais pas comment réagir. Je me demande si elle pourrait avoir des ennuis pour ma présence ici. Puis je me dis qu’elle doit savoir ce qu’elle fait, et que je n’ai pas envi de retourner dans ma cellule et encore moins de la quitter. Je comprends enfin. Je rougis et je bafouille alors à mon tour :

Je oui … je vais jeter un coup d’œil … je me tourne …

Elle voulait se changer et je respectais totalement son intimité, et je n’étais pas désespéré sexuellement au point de jouer les voyeurs. Je me tourne et commence à fouiller dans les tiroirs. Les vêtements sont visiblement plus petits, la bonne longueur mais niveau épaule j’aurais de la difficulté à être à l’aise. Je finis pas trouver quelque chose qui pourrait me faire. Il devait probablement les porter comme pyjamas, un pantalon plus large et un chandail blanc à manches courtes également plus large. J’enlève mes propres vêtements sans ma moindre gêne et sans regarder Maybeth, et j’enfile ensuite ceux de l’inconnu. Je reste vis-à-vis les armoires un bon moment, je n’ai pas envi de mettre la jeune femme mal à l’aise et je suis très respectueux d’elle. Le respect, j’en ai beaucoup envers les personnes que j’apprécie. J’hésite puis je demande timidement :

Est-ce que c’est bon?

En ce moment nous devons avoir l’air de deux adolescents, tous les deux nous n’avons aucune assurance lorsqu’il est question d’amour. Le tout enclenché je n’aurais aucun problème à prendre les devant, je suis un homme très doux et agréable. Mais il faudrait tout d’abord que j’ai réellement conscience de ce qui allait se passer entre nous, car pour le moment, ce n’est pas tout à fait le cas … Je suis beaucoup trop naïf, pour moi, elle me propose de rester encore un peu, elle m’a prêté des vêtements car j’étais trempé, et dans une cellule aussi humide je n’aurais pas passé un bon moment. Pour moi elle est simplement elle-même, gentille et psychologue. Lorsqu’elle m’assure que c’est bon, que je ne risque pas d’en voir trop, je me retourne et une pensée traverse mon esprit ; elle est belle, mal assurée dans cette chambre avec moi, mais c’est aussi le cas pour moi. Je suis un peu coincé dans mes vêtements, mais elle-même si les siens sont à la bonne grandeur elle semble aussi mal à l’aise que moi. Mais c’est normal, il n’y a plus l’ambiance rassurante de l’extérieur, il n’y a plus de gardien avec nous. Il n’y a que nous deux. Et c’est franchement peu rassurant vu les baisers que nous avons échangés. Je m’approche un peu. Je reste silencieux puis je prends ses mains entre les miennes. Je baisse la tête pour les regarder et je les bouge un peu. Je voudrais être capable de lui dire quelque chose de rassurant, mais j’en suis incapable. Demain matin elle va partir avec son frère, et cette pensée m’effraies, elle sera en danger et probablement à ses dizaines de kilomètres de moi, et d’une quelconque action de ma part. Je l’attire vers le bout du lit, nous sommes assied là tous les deux et je n’ai pas encore trouvé la bonne chose à dire, je doute de réellement trouver …

Je ne sais pas réellement ce que ton frère a fait ... Mais Maybeth, un criminel restera un criminel toute sa vie. Je ne suis pas un homme sadique qui tue pour le plaisir, mais tuer est facile, et si j’étais poussé à le faire, je le ferais sans la moindre hésitation, voilà ce qui me diffère d’une personne ordinaire, qui voudrait éviter le meurtre à tout prix … Le voleur sait voler, un tueur sait tuer … un violeur sait violer et aime ça … dis-je en serrant davantage ses mains entre les miennes, j’évite de lui faire du mal, mais ce n’est pas de l’amour, c’est de la colère, je déteste tellement les violeurs. Je crois qu’un homme peut changer. J’ai changé. Mais toute ma vie je resterais un tueur, même si je ne tues plus. Je soupire et je lève les yeux vers elle. J’avale difficilement et j’approche une nouvelle fois. Je ne sais pas ce qui me pousse de nouveau à faire ça. Mais j’ai besoin de le faire. Je l’embrasse délicatement, je glisse une main dans ses cheveux et je laisse sa bouche quelques instants, je viens embrasser doucement son oreille et je chuchote :

Fait attention à toi … C’est tout ce que je te demande …

Je caresse son cou et je l’embrasse. Je suis désolé par ma propre impulsion, j’ai peur de lui faire peur de lui faire mal en agissant ainsi. Mais je crois que c’est tout ce que je peux lui offrir, à elle et à moi, un peu d’amour, de la tendresse et toute la délicatesse dont j’ai hérité, le peu dont je suis affublé et c’est lorsque j’aime quelqu’un que je peux la partager cette tendresse. Maybeth est une femme délicate. Je ne suis pas un homme délicat, mais c’est probablement un homme comme moi dont elle à besoin, mais certainement pas avec autant de problèmes que moi par contre. Je lui souhaite d’être heureuse, et comme cette proximité ne semble pas lui déplaire, tout comme à moi, je ne crois pas que ce serait une bonne chose d’y mettre fin. Mais je me trompe peut-être. Je n’ai aucune réponse lorsqu’il est question de relation entre un homme et une femme …
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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeMar 12 Aoû - 11:27

Alors que je suis bêtement tournée face au mur du fond, déjà changée, je me demande si j'ai le droit de me retourner ou alors, si je le fais, est-ce que je vais le retrouver à demi-nu, pas prêt du tout à ce que je me sois retournée ? Ou alors je vais le voir, tourné vers moi, avec un air de lubricité malsaine sur son visage, comme s'il m'avait regardée tout le temps que je me changeais. Je soupire, trépigne un peu sur mes pieds, comme une gamine. Cette situation est vraiment embarrassante et, pour la première fois de ma vie, je prends conscience qu'un t-shirt et un short, c'est bien léger comme pyjama quand on a quelqu'un d'autre avec soi. Avec un colocataire, c'était différent. Je ne me savais pas attirée par eux – je ne l'étais pas le moins du monde d'ailleurs – comme je sais que je le suis par Carl. Aussitôt, je me mets à me demander si mes jambes, longues et fines sous ces shorts, ne vont pas lui sembler trop maigres, ou trop blanches, et s'il va remarquer les bleus sur mes poignets, sur mes bras, les cicatrices que je porte depuis mon enfance. Va-t-il trouver tout cela horrible, dégoûtant ? Est-ce qu'il va me regarder comme une femme ou comme Maybeth, la psychologue, amie ou je ne sais trop quoi, encore maintenant. Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ? Il finit par me tirer des mes réflexions en me demandant s'il peut se retourner. Je dis oui, c'est ok.

Il y a un nouveau moment de silence alors que nous nous regardons tous les deux, à environ un mètre de distance. Après un court instant où ni lui ni moi ne savons comment nous devons agir, il s'approche et prend mes mains, me guide vers le lit. Je lui suis reconnaissant d'agir pour moi, de savoir plus que moi ce que deux adultes responsables sont censés faire dans une chambre … Non ! Il n'est pas question d'avoir quoi que ce soit à faire ici. Carl est venu dormir dans ta chambre, dormir et rien de plus. Parce que sa cellule est froide. Parce qu'il est trempé. Parce que tu pars demain et que tu veux lui faire tes adieux. Mais ils sont faits mes adieux. Je lui ai dit que je partais, je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus, ou faire. Surtout pas "faire" je songe avec un petit hoquet. Jefferson me tuerait, tuerait Carl et se tuerait tout aussi bien ! Ou alors il ne ferait regretter à tous le jour où nos parents se sont rencontrés, aimés et unis pour nous donner naissance. Je pousse un petit soupire alors que ses larges mains serrent les miennes, dont la petitesse m'impressionne toujours à chaque fois qu'il les touche. Leur sensibilité, aussi. J'étais loin de me douter qu'une simple caresse sur la main pouvait me faire un tel effet. Le simple fait de le regarder, de le toucher, de le voir s'approcher, de voir sa bouche s'ouvrir et se fermer quand il parle, ses lèvres remuer … tout cela me donne chaud, terriblement chaud, malgré le fait que je sois trempée de la tête aux orteils.

Puis s'en est trop. Si mon corps peut supporter les baisers qu'il m'a offerts sur les lèvres – bien qu'il en soit ébranlé – de sentir son souffle contre mon oreille, sa voix, si proche, si douce, ça me renverse totalement. Un violent frisson – chaud et froid à la fois – me parcours l'échine pour terminer sa course au creux de mes reins, frisson cruellement invitant, cruellement tentant, cruellement tout ça. Je me demande s'il ressent la même chose. Je me demande l'effet que me feraient des mots plus intimes que simplement une demande de faire attention à moi. Un soupire de bien-être s'échappe de mes lèvres entrouverte et ma tête se niche un instant un creux de son cou, alors que je me tortille bêtement sous l'assaut des frissons qui me parcourent sans arrêt, tout cela à cause de son souffle brûlant contre mon oreille. Un petit rire s'échappe à son tour, un rire nerveux, un rire qui me semble déplacé, en cette situation. Mais je suis nerveuse. Alors peut-être a-t-il bel et bien sa place ici, dans cette chambre, en compagnie d'un homme qui, je me dois maintenant de l'avouer, me fait trembler de désir.

Pressée contre cet homme qui, je ne l'aurais jamais prédis, me fait me comporter comme une adolescente en crise, je me sens bien, et ce malgré toutes les questions qui me tiraillent. Mes jambes me semblent terriblement trop nues. Croira-t-il que j'ai pris ce pyjama seulement pour m'exhiber ? ou comprendra-t-il que c'est le seul que j'ai ? Désire-t-il les mêmes choses que moi ? Et si oui comment ? Et connaît-il les risques qu'il y a à se frotter ainsi à la possession de mon frère ? Car c'est ce que je suis, je ne peux pas le nier. Je m'imagine mal le regarder dans les yeux après cette nuit. Devrais-je abandonner le projet et laisser Jefferson pourrir ici, ou mieux, m'organiser pour qu'il soit transféré dans une autre prison ? Est-ce que je peux être attirante, ou alors est-ce que Jefferson a raison en affirmant que je ne suis rien, qu'un déchet sur cette terre ? Est-ce que je suis seule à éprouver du désir ? Est-ce que Carl m'embrasse seulement pour ne pas me mettre mal à l'aise, parce qu'il a deviné que moi je le veux ? Est-ce que j'ai bien fait de l'emmener ici ? Ou alors est-ce que je me suis plantée totalement, comme une belle gourde ? Je devrais peut-être lui poser la question, avant de faire une bêtise, ou de passer la nuit à me demander si oui ou non il pourrait se passer quelque chose entre lui et moi.

-Carl … je …

Comment demander ça ? Je sens son corps qui se décolle un peu, comme quand on veut porter plus d'attention à ce que quelqu'un dit, mais je passe mes bras autour de lui, pour l'empêcher de le faire. Sa chaleur m'impressionne encore une fois, malgré que nos deux corps soient encore humides. Ses cheveux dégoulinent, les miens encore plus, à cause de leur longueur. Les gouttelettes se fraient un chemin dans la cambrure de mon dos. En dernier recours, je pourrai toujours les accuser, pour les frissons. S'il s'avère qu'il n'attend rien de moi, ou ne ressent absolument rien … oui … je pourrai toujours dire que c'étaient les gouttes qui me chatouillaient. J'approche ma bouche de son cou, y dépose un baiser, puis un autre, remontant doucement jusqu'à son oreille, à laquelle je m'arrête, hésitante quant à ce que je voulais lui demander. Je crois que j'ai un peu eu ma réponse, rien qu'en posant ces baisers dans mon cou. S'il ne voulait pas de moi, il m'aurait repoussé. S'il ne voulait pas de moi, je ne l'aurais pas senti frissonner ainsi. Je reste immobile un instant, toujours me demandant si je ne m'avance pas sur une pente trop dangereuse. Après tout, je ne sais pas jouer à ce genre de jeux. Tout ce que j'ai appris, de l'intimité entre un homme et une femme, concrètement, c'est que Jefferson aimait bien que je sois entravée, que je me débatte, que je crie, qu'il aimait me frapper. Je me demande à chaque jour si tous les hommes sont ainsi, si c'est seulement moi qui suis folle de croire que Jefferson est dans le tort. Je me demande ce que Carl aime d'une femme dans l'intimité et si – oh Seigneur – je serai capable de le lui offrir, de le combler comme Jefferson se comble facilement de ma douleur. Je finis par me contenter de déposer un dernier baiser derrière le lobe de son oreille. Le frisson qui le secoue est partagé. Je le serre fort contre moi, ne me souciant plus le moins du monde de la trop grande nudité de mes jambes, de mes bras, de la proximité inquiétante entre nous, ni même de l'effet évident que je lui ai fait, que je sens contre ma cuisse. J'ai seulement une petite pensée pour mon frère qui, à chaque fois que je sentais sa virilité dressée, m'inspirait le plus profond des dégoûts, la plus grande des craintes. Je redoutais ce qui allait se produire. Pour Carl, rien de tout cela. Je me prends même à anticiper avec un certain plaisir, une certaine précipitation, ce qui pourrait arriver si nous continuons sur cette lancée.

Ça me fait encore un peu peur, mais alors que ma main, d'abord simplement posée sur son dos, soulève son t-shirt et effleure sa peau pour la première fois, je me sens étrangement bien dans mon inquiétude. C'est une inquiétude normale. Toutes les filles doivent se poser toutes mes questions, à l'aube d'un moment pareil. Moi, tout ce que je veux, le désir sur lequel je me concentre pour le moment, c'est celui de sentir sa peau contre la mienne. Désir tout nouveau tout neuf, qui me trouble mais ma pousse à en vouloir plus. Mes ongles effleurent le grain de sa peau, parcours son dos musclé, parfois s'y agrippant, parfois seulement caressant. Je ne veux que le sentir collé contre moi. Peu m'importe si cela ne va pas plus loin. Je veux m'étendre dans ce lit avec lui et passer cette nuit pressée contre son corps, le toucher, le sentir près de moi. Me sentir bien. Mieux que je ne l'ai jamais été. Doucement, je recule tout en l'attirant avec moi.

-Viens sous les couvertures, sinon c'est vrai qu'on va mourir de froid.

Ce qui est tout à fait faux, bien sûr, vu la fièvre qui couve en moi. J'ai chaud, terriblement chaud. Les draps, c'est seulement pour moi, pour ma pudeur, pour m'éviter de me réveiller et de soudain me sentir trop nue dans cette tenue. Peut-être finiront-ils pas se retrouver roulés au pied du lit. Pour le moment, en tout cas, ils seront là où je les pose, par-dessus nos deux corps humides.

Avec douceur et ce qui me reste d'hésitation timide, je souris en l'attirant à moi, me couvrant de son corps, cherchant ses lèvres pour un autre baiser. Ma main s'étire vers la table de chevet, éteint la lumière, nous plongeant dans le noir presque total, auquel nos yeux finiront par s'accoutumer à causes des étoiles, au dehors, dont la lumière nous parvient par la toile ouverte de la fenêtre. Je réalise soudainement que j'ai éteint cette lumière, alors que je suis incapable de me sentir bien dans le noir. Pendant un moment, je me rappelle ma phobie, respire un peu plus fort, pour finalement réaliser que je n'ai pas peur, que Carl est avec moi, et que rien ne se cache ici pour me faire du mal. Ma main reprend sa course sur la peau de l'homme, alors que l'autre se perd dans ses cheveux, jouant dans ses mèches trempées. J'ai une courte pensée pour l'oreiller, qui sera en bien piteux état demain matin si nous nous couchons avec la tête trempée, mais je l'écarte bien vite. Ce qui compte, c'est Carl, moi, et le fait que nous ne soyons que tous les deux, tout près.

Je me risque à quelque chose, à quelque chose d'étrangement trop spontané. En fait, je pourrais même dire que je ne me suis pas "risquée" mais que mon corps a agit selon sa propre volonté, faisant mon bassin se presser contre celui de Carl. Mes doigts se crispent sur lui, quémandant je ne sais trop quelle forme d'attention pour nos deux corps réunis. Je sens cette chaleur m'envahir à nouveau, je sens le souffle de Carl, dont la bouche s'est séparée de la mienne sous le coup de la surprise – c'est peut-être moi qui ai eu le mouvement de recul, je ne sais trop – pour se nicher sur ma gorge. Seigneur, faites que cet instant dure toujours, ou alors, au moins, que tout ceci ne transparaisse pas sur mon visage demain quand je verrai Jefferson.

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MessageSujet: Re: To the Other Side of the Door [pv Carlou]   To the Other Side of the Door [pv Carlou] Icon_minitimeLun 15 Sep - 9:51

Je suis calme, je gère bien mes émotions et tout va bien se passer … … Non c’est vraiment idiot, j’ai chaud alors que je suis trempé, je frissonne alors que j’ai chaud alors que je suis trempé. Je dois poursuivre? Non, il est évident que je suis tout sauf calme, Maybeth est près de moi, son corps m’attire, alors que je ne suis absolument pas conscient des questions qu’elle se pose, pour moi pourtant c’est assez simple, je me demande simplement si je fais la bonne chose pour elle, si c’est réellement ce qu’elle désir, j’en viens à me demander si elle est avec moi, si elle veut poursuivre simplement parce que je suis un prisonnier et que je pourrais sincèrement être très méchant. Je ne suis pas un monstre, du moins je ne le pense pas, je ne ferai pas de mal à la jeune femme, non d’autres personnes s’en était chargé n’est-ce pas. Alors que je baissais un peu les yeux je remarque ses bleus, sur ses poignets, sur ses bras, le genre de marque de violence qui reste, je reste un moment les yeux baissés puis j’encre mon regard dans le sien, elle pouvait certainement y lire un peu d’inquiétude, mais certainement pas du dégout, je me demande certainement comment je pourrais être assez doux pour ne pas lui faire de mal. Mais ce n’est pas une question que j’ai véritablement à me poser, je ne lui ferai aucun mal et c’est évident, mais ce ne l’est peut-être pas pour elle, et sûrement pas pour moi. Je glisse doucement mes mains sur ses bras, partant délicatement des épaules et descendant vers ses poignets, ce n’est pas pour montrer qu’elle ne me fait pas horreur puisque je ne sais pas qu’elle se pose ce genre de question, non c’est simplement pour prouver que je suis délicat, du moins que je le serai avec elle, j’ai peur de lui faire du mal, de la froisser, de la blesser davantage qu’elle ne l’est déjà. Mais je ne crois pas que ce soit chose possible.

En l’embrassant, je ne croyais pas que mon baiser allait donner suite à quelque chose, c’était parce que j’en avais envi, j’aurais peut-être été un peu plus insistant, mais si elle n’avait rien fait je n’aurais pas poursuivit, il est difficile pour moi de penser qu’elle pourrait être attiré par quelqu’un comme moi. Je suis fort, colérique, je suis un meurtrier et je suis ici à vie, je ne sais pas, elle travaille dans cette prison depuis un moment, des cas comme moi elle en a sûrement déjà vu passer. Malgré ce que l’ont pouvait croire et ce que je laissais penser moi-même, je n’ai pas une grande confiance en moi et en les femmes. J’ai été durement blessé par l’une d’elle, alors j’évite l’attachement à tout prix pour ne pas souffrir. Le meilleur moyen que j’ai trouvé c’est en étant méchant et déplaisant. Je ne veux pas que les femmes m’aiment et pourtant je désir à tout prix fonder une famille. Chose qui est faite, mais je ne verrai pas mes enfants grandir, avec le temps, Eddy doit certainement être en train de refaire sa vie, elle avait dit m’attendre, mais cela faisait déjà 3 ans, je ne demandais pas un miracle, et puis je ne lui en voudrais pas. J’étais en train de m’égarer, je concentre toute mon attention sur la jeune femme, lorsqu’elle m’embrasse le cou, qu’elle monte jusqu’à mon lobe d’oreille, je ne dissimule pas mon envi, le frisson que je ressens à ce moment là, elle la certainement sentit. Je n’ai pas eu de relation sexuelle depuis un moment, et malgré ce que l’ont pourrait croire, je peux m’en passer. Une prison ou la vie que j’avais avant, cela ne change pas grand-chose, j’avais beau trouver les femmes belles, je les trouvais détestable alors j’évitais de m’approcher. Compliqué mais ainsi. Je ne suis pas avec Maybeth pour le sexe, pour combler un manque … Nous sommes venu ici spontanément, sans se poser de question, alors si ça arrivait c’était que j’en avais réellement envi. Mais une chose devrait être claire, je n’étais pas le genre d’homme aux histoires d’un soir, si la psychologue voulait réellement me blesser, alors elle devait partir sans me donner la moindre nouvelle.

Nous étions collés l’un contre l’autre, cette proximité était rassurante, plaisante, Elle glisse ses mains sous mon chandail et effleure ma peau, elle est délicate, douce, et c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. La violence en amour, très peu pour moi, je reste un peu vieux jeu et j’aime lorsque c’est lent, lorsque nous avons le temps de … « S’explorer » Maybeth est très désirable malgré ce qu’elle pense et même si c’est mal dit je compte bien « profiter de son corps » Ce n’était simplement pas le sens que je lui attribuait, je voulais la regarder, je voulais l’admirer, c’était une petite femme frêle qui avait vécu énormément de choses, son corps l’exprimait, mais malgré toutes ses blessures c’était une connaissance de la vie qu’elle démontrait, probablement qu’elle n’avait rien connu d’autre que cette dites violence, alors je me promettait une chose, je serait l’homme le plus doux qu’elle n’avait jamais côtoyé, je ne lui ferait jamais de mal, je ne voulais pas ajouter ce genre de connaissance à son corps, je voulais qu’elle se souvienne de l’effet que cela faisait d’être caressé, d’être dorloté, à un point tel qu’elle ne se souviendrais plus l’effet que cela faisait d’avoir mal. J’allais un peu loin, mais c’était ainsi que je pensais en ce moment … Elle me demanda alors de venir avec elle sous les couvertures. Je la regardais, sans rien exprimer, les mots ne signifiaient pas grand-chose pour moi, mais c’était la façon qu’elle me regardait, son regard qui me fit comprendre un peu plus de choses. J’étais quelqu’un de très à l’écoute des signes car je n’aimais pas beaucoup parler, car j’avais compris que les paroles étaient souvent des mensonges, j’avais compris en m’entendant parler que les paroles ne reflétaient pas nécessairement la pensée. J’avais chaud, et en voir ses joues rouges je dirais qu’elle ressentait la même chose que moi. Je n’avais pas froid et elle n’ont plus. Elle ne voulait pas que mon regard s’attarde sur son corps, ce n’était pas si difficile à comprendre avec les bleus et les blessures qu’elle avait. J’en avais aussi, avant de la suivre je retiens son bras délicatement.

« Attends … »

Lentement je retire mon chandail, je sens le malaise mais ce n’est pas ce qu’elle pense pour le moment alors je poursuis. À l’âge où je suis rendu et avec le travail que j’exerçais, même si j’étais fort, même si j’étais l’un des meilleurs, penser que je n’avais aucune blessure, aucune marque de mes années comme tueur était stupide. D’ailleurs les plus belles marque que je portais étaient celles infligées par Sarah, le reste était parfois des coups de couteaux, ou plusieurs balles. Et comme les hôpitaux m’insupportais, j’avais appris à me soigner moi-même ce qui au début n’avait pas franchement été concluant.

« Je ne sais pas à quoi tu penses, je suis vraiment loin de ça. Mais mes blessures te repousse Maybeth? » demandais-je sous la forme d’une question qui n’en était pas vraiment une. Elle pouvait y répondre si elle le désirait, ou simplement y songer. Je ne crois pas que mes blessures la repoussaient, si c’était le cas, et bien je faisais cela pour rien. Elle devait bien l’avoir sentit en me touchant, elle devait bien se douter avec le caractère que j’avais que je n’avais plus la peau vierge. J’avais un vécu et elle également, c’était cela que notre corps exprimait, et rien de plus. Je voulais simplement lui faire comprendre que je trouvais qu’elle avait un beau corps. J’irais avec elle sous les couvertures, mais elle n’avait pas à être gênée lorsqu’elle n’était pas couverte. Je ne remis pas mon chandail. Ce n’était pas de la confiance en moi, je ne croyais pas être repoussant, mais Maybeth ne l’était certainement pas également, alors je ne comprenais pas comment elle pouvait songer à une telle chose. Je la voyais regarder, certainement se poser des questions. Je n’avais pas envi de m’attarder plus longtemps sur moi, mais aussi bien s’en débarrasser maintenant, elle avait parlé d’elle, alors que moi je ne parlais jamais. Je baisse les yeux vers mon ventre et je pointe la blessure la plus importante, une fine ligne à l’abdomen, c’était ma plus vieille blessure, et la plus marquante dans mon esprit. Je dis d’une voix basse, mais avec un faible sourire :

« Il n’y a pas que les hommes qui agressent les femmes … C’est ma femme qui m’avais fait ça, durant notre lune de miel … Je ne lui avais rien fait, ne t’inquiète pas, elle avait simplement le même boulot que moi. » dis-je avec une pointe d’humour, c’était bien la première fois que j’en parlais ainsi. C’était toujours douloureux pour moi. J’avais aimé cette femme … Les choses ne s’étaient pas terminés comme je l’avais prévu, j’évitais pour le moment de mentionner que j’avais dû l’assassiner assez sauvagement, mais si j’avais à en parler, c’était la chose la plus difficile que j’avais vécu dans ma vie. Tuer la femme que j’aimais. Parfois je me demandais pourquoi je ne l’avais pas laissé me tuer. Je soupirais et je poursuivis en disant :

« Le reste se sont des balles, des coups de couteaux, des marques qui restent. »

J’avais aussi une longue cicatrice tout le long de la colonne vertébrale, une chose qui aurait pu me paralyser, aussi infligé par Sarah. Je m’approche d’elle et je l’embrasse délicatement pour la suivre sous les draps. Je ne veux pas qu’elle me plaigne, je détesterais cela. Je voulais simplement lui faire comprendre que son corps m’attirais beaucoup, que les marques n’étaient pas importante, j’espérais être parvenu à lui faire comprendre ça, je ne me débrouillais pas toujours très bien avec les paroles disons. Rapidement nous nous retrouvons collé l’un à l’autre, elle est hésitante, et je le suis aussi, mais pas pour les mêmes raisons, j’ai simplement peur de la brusquer. Alors j’ai ce petit mouvement de recul lorsqu’elle presse son bassin contre le mien, et soudainement j’ai peur qu’elle ne l’interprète d’une autre manière. Je l’attire de nouveau contre moi, pour éviter tout mal entendu et je colle ma bouche contre la sienne, je laisse ma langue se coller à la sienne, nos deux corps ne pourraient certainement pas être davantage l’un contre l’autre. Enfin si, mais ce n’est pas pressant dans l’immédiat, je glisse ma main en dessous de son chandail à mon tour, caressant son dos qui est merveilleusement lisse et doux comme tout le reste de sa peaux, elle était très féminine, et c’était quelque chose qui m’attirais beaucoup. Maybeth n’est pas exactement le style de femme qui me fallait, quoi que j’en étais venu à me le demander lorsqu’elle était venue dans la cours, autoritaire, je ne voulais pas d’une femme qui se prenait pour un homme, mais qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Je décollais doucement ma bouche de la sienne pour aller embrasser son cou et finalement lui murmurer à l’oreille :

« Reste toi-même … Essai d’être la femme que tu es … »

J’avais parlé d’une voix basse, je voulais connaître la véritable Maybeth, pas celle qu’elle réservait à son frère ou aux autres hommes violents, je ne connaissais pas grand-chose de sa vie, assez pour comprendre que ses expériences amoureuses n’avait rien eu de très concluant, j’étais loin d’être l’homme qui multipliait les séances de baises, je préférais largement attendre le bon moment plutôt que de me lancer sur une femme, j’éprouvais les mêmes envies, mais j’étais capable de me freiner, attendre le bon moment, et je jugeais que c’était le bon en ce moment. Délicatement, j’entreprenais de retirer le chandail de la jeune femme. J’étais lents, mes gestes restaient délicats, c’était simplement une manière de faire qui pouvait être freinée, si Maybeth ne voulait pas, ne le désirait plus ou voulait simplement davantage de lenteur, j’étais prêt à lui en fournir, j’étais prêt à beaucoup de choses en ce moment simplement pour elle et parce que je la respectais, j’espérais simplement qu’elle s’en rendait compte.

« Tu es magnifiques … Et celui qui te diras le contraire ne cherche qu’à te faire souffrir … » dis-je d’une voix basse en fixant mon regard dans le sien, je la regardait amoureusement, ne démontrant aucune perversité à désirer son corps à nu, j’admirais le corps magnifique d’une femme, et Maybeth était tout à fait mon type, parler pour lui faire comprendre m’étais difficile, alors j’espérais que mes gestes représentaient bien ce que je ressentais, du moins je m’y forçais beaucoup en ce moment.
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