Sadismus Jail
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Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Fraicheur du matin [pv Maybeth]

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Bella Hope
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MessageSujet: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeSam 26 Avr - 19:43

27 Avril…fraicheur du matin. Aucun ou peu de prisonnier sont debout. En même temps, il n’est que 6h00 du matin…Pourquoi je me suis levée si tôt ? D’une je n’arrivais pas à dormir, de deux, je voulais à nouveau revivre le moment d’un petit matin frais, où le soleil commence à peine à se lever, où le ciel commence à se teinté d’une magnifique couleur bleuté coupé parfois d’un jolie violet. Munis d’une veste et d’un jean, je m’aventure dans la cours, qui comme je l’avais souhaitée, était déserte. Pas un bruit, pas un murmure, juste la résonnance de mes pas sur les cailloux, puis étouffée par l’herbe encore humide par la nuit. S’il y a bien un moment de la journée que je préfère c’est celui là.

Les mains dans les poches, je continue ma course jusqu’à un banc de pierre. Contrairement à mon habitude, je ne m’y assois pas, mais me met debout dessus. Juste pour essayer de voir plus loin dans le ciel…désespérer. Ma liberté est inscrite sur les deux bouts de papier, que j’ai reçue de la main de Kathleen il y a quelque semaine…Kathleen demeurant dans une boite à présent. J’en frissonne d’horreur. Je me résigne, et accepte de dire adieu à ma liberté. Peut-être qu’un jour, je changerais d’avis, qui sait hein ?

Je respire l’air à plein poumons. Je finis par m’allonger sur le banc, les yeux vers le ciel, un bras derrière ma tête. Les nuages parsemaient le ciel avec beauté. J’ai toujours beaucoup aimé regarder les nuages. Imaginer des formes…comme les enfants pour tout dire. On dit qu’on a tous une part d’enfant en nous, même adulte. La mienne la voilà : l’émerveillement. Je m’émerveille devant si peu de chose…Je ne m’étonne plus du pourquoi certains prisonniers me trouvent pathétique. Trop d’innocence me peint le visage, trop de…joie et de bonne humeur. De bienfaisance. De bien tout court. Ici, j’ai l’impression que nous n’avons pas le droit d’être ainsi. En même temps je n’y peux rien…je suis comme ça. Mon visage imprime naturellement cet air de bienveillance et de douceur.

Ma main pend dans le vide, effleurant l’herbe trempée. Un oiseau chantait non loin de là. Si je ne savais pas que j’étais dans une prison, j’aurais pus trouver ce moment parfait…il l’était. Oui en fermant les yeux, en s’évadant loin d’ici…tout était parfait. Mais quand je rouvrais les yeux, la réalité revient de plein fouet. Les murs de la prison, la mort de Kathleen, l’incarcération de personnes innocentes ici, les tortures infligées, les douleurs physique et moral. Trop de douleur hein…un monde de douleur et d’agonie où des gens comme moi passent leur vie à essayer d’y apporter un peu de lumière…Et ce sans grand succès.

Je ne peux pas changer le monde, mais peut-être puis-je changer toute une vie.
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Maybeth
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeMar 29 Avr - 16:22

Je finirai par maudire mon insomnie. C'est loin d'être un élément nouveau dans ma vie, mais c'est une chose à laquelle personne ne devrait avoir à s'habituer. J'y étais parvenue, pendant quelques temps, mais c'était avant le retour de Jefferson, avant qu'il ne se remette à hanter mes rêves et mes pensées. Quand je dors, je rêve de lui, et quand je suis éveillée, je pense à lui, comme en cet instant précis, maudit. Assise dans mon lit, je serre les draps contre ma poitrine, regardant la boîte de somnifères lancée avec colère contre le mur quelques heures plus tôt, parce que je n'arrivais toujours pas à dormir, même avec ce recours. Les premiers jours où je les utilisais, cela fonctionnait. Mais mon corps a du finir par se créer une résistance contre ce damné médicament.

Je pousse un profond soupire, jette un œil au cadran qui fait clignoter ses chiffres rouges avec un zèle que je lui envie, 6:11. Je ne suis plus motivée à grand-chose ces derniers temps, depuis ce malheureux incident avec mon frère. Je revois encore son sang s'écouler entre mes doigts, et je me revois encore essayer de le retenir dans mes mains, pour ne pas le laisser couler, pour ne pas laisser cet homme mourir par ma faute. Je ferme les yeux, mais l'image persiste. Embêtée, je me lève, fais mon lit trois fois, jusqu'à ce qu'il soit parfait. En fait, il était déjà correct la première fois, mais je me disais que je n'avais pas vraiment envie de sortir de ma chambre aussitôt. Finalement, cinq minutes plus tard, me voilà dans le couloir, habillée, ma jupe grise battant mes chevilles à chacun de mes pas. Je me suis habillée, certes, mais je ne me suis pas coiffée, ni maquillée. Ce dernier item est plutôt inutile : tout ce qui s'ajoute à ma peau donne l'impression que je suis encore plus cernée qu'en réalité. Il y a donc longtemps que j'ai abandonné l'ombre à paupière, le rouge à lèvre et le mascara au fond d'un de mes tiroirs.

Dans le couloir des prisonniers, je remarque que certaines cellules sont ouvertes. J'avais oublié qu'on les laissait sortir à cette heure. En fait, c'est plutôt une manière de leur donner une illusion de liberté. Vous pouvez sortir, mais seulement si vous vous levez assez tôt. Je soupire. La cellule de Jefferson est toujours vide de sa présence. Je ne ralentis pas devant son lit comme je le fais quand il est là, je n'accélère pas non plus. Je ne jette même pas un coup d'œil. Toutefois, je vais éviter de passer devant l'infirmerie. Je ne veux pas le croiser, ou même être tentée d'aller prendre de ses nouvelles. Il doit prendre du repos, et moi de même. C'est pour ça que je dois prendre des vacances, d'ailleurs.

Ces maudites vacances, je songe en saluant le gardien de la porte extérieure alors qu'il me laisse sortir, elles finiront par me rendre folle. Plus le jour approche, et plus je me tourmente à savoir si je fais bien de laisser tout mon boulot ici. Je veux dire, je n'ai pas de vie à l'extérieur de cet endroit. Mon père est mort, mon frère est derrière les barreaux. Ma vie se résume à cette prison, et à la limite à cette île. C'est pourquoi je n'ai fait que réserver une chambre dans une petite auberge du coin. Ce n'est pas très touristique, mais je suis de nature trop nerveuse pour penser m'éloigner de tout ce qui m'est familier.

En tournant le coin du bâtiment, je remarque une jeune femme, couchée sur un banc. Eh bien, je ne suis visiblement pas la seule lève-tôt de la prison.

-Vous êtes matinale ou insomniaque ? je demande en m'asseyant près de ses pieds. Ou alors avez-vous des soucis particuliers ?

Outre, bien entendu, le fait d'être dans cette prison.
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeJeu 1 Mai - 8:08

Le ciel est vraiment magnifique, le temps est bon malgré sa fraicheur. J’aimais me perdre dans l’Univers, vaste étendue dont ne sait quoi. De planète, d’étoiles, de météore. L’astronomie, tout une matière complexe mais non moins intéressante. Je ne m’y suis jamais plus intéressée que ça, regarder ces phénomènes me suffisais pour me combler.
Beaucoup parlait d’une vie après la mort, et c’est en regardant le ciel que je me pose réellement la question. Le paradis est en haut et l’enfer en bas. Mais y avait-il vraiment des anges au dessus de nous ? Ca paraît si…improbable, surréaliste. Je n’ai pas envie d’y croire, pour moi c’est juste un moyen quelconque pour se rassurer. Nous piètres humains que nous sommes, avons tellement peur de la mort…

C’est dans un léger sursaut que je sens et vois s’asseoir une jeune femme qui m’étais jusqu’alors complètement inconnue. Sa pâleur me frappe. J’ai l’impression de me retrouver devant un fantôme venue de nulle part. Son teinte frôle la transparence au soleil, ses cheveux sont blanc immaculé et de grande cerne noirs trahisse sa fatigue et son émotion « je suis a bout ». Ce qui me frappe aussi ce sont la couleur de ces prunelles, bleus clairs transparents. Elle était belle et fantomatique à la fois. Je la regarde, me redresse en tailleur avant de la regarder à nouveau.


-Vous êtes matinale ou insomniaque ? Ou alors avez-vous des soucis particuliers ?

Mais d’où venez vous petit être descendu du Nulle Part ? Je reste quelques secondes figée devant elle. Elle me prend un peu de court, moi qui étais à fond dans mes pensées. Je réussis à lui sourire. Prisonnière ? Elle n’en avait pas l’air…enfin si un peu. Gardienne ? Non du tout, pas d’arme, pas de clef, pas de matraque ni rien. Qui était-elle ? Elle m’intrigue un peu pour tout dire.

- Un peu des deux je dirais…ou plutôt un peu des trois.

Avec ça je dois bien l’aider. Elle avait devant elle une fille matinale, insomniaque avec des soucis. Magnifique hein ?...Pathétique. Je l’étais ? Oui surement, enfin peut-être. En faite je m’en fou un peu, tout le monde s’en fiche ici. Je me surprends un peu, car quand je repense à ce que j’étais en entrant ici, comment je me craignais moi-même, je ne peux m’empêcher d’être « fière ». D’une j’ai mûris, je vois la vie d’une manière largement différente qu’avant. C’est dingue quand même, qu’il faut attendre d’être enfermé entre quatre murs pour ce rendre enfin compte combien la vie est belle et toute les occasions que nous avons loupés d’en profiter avec ceux que l’on aime. De deux, j’avais pris un peu plus de confiance en moi, j’étais moins…pleurnicharde. Toujours aussi sensible, gentille, généreuse et toute la panoplie. Mais je suis maitre de moi-même à présent.

- En faite, je suis aussi venue ici pour profiter de ce moment où tout est tranquille et où pour la seule fois de la journée nous pouvons être seuls. Et puis, le ciel est si beau à cette heure là.

Bella la fleur bleu, la rêveuse est de retour. Voilà l’image que je me gardais bien de montrer ici au risque de me faire manger tout cru. D’ailleurs, je peux m’estimer heureuse de ne pas avoir été brutaliser ici, comme la grande majorité d’entre eux. Pourtant je me dis qu’un jour…ça m’arriveras. Un jour…
Je regarde la jeune en face de moi, mon œil bleu et l’autre vert, diriger vers son propre regard bleu à elle. Je penche légèrement la tête faisant glisser mes longs cheveux sur mon bras.


« Je suis Bella Hope, dis-je en tendant la main. Et vous ? Vous êtes aussi matinale et insomniaque à la fois ? »

Je souris, sa présence était agréable. Elle a l’air de quelqu’un de calme…mais un peu déprimée. Comme si elle allait craquée d’un moment à l’autre. Je n’ose pas lui demander si elle aussi à des problèmes. En remarque en vivant ici, tout le monde à des problèmes, même les gardiens.

C’est bizarre de voir une femme aussi jeune, avec des cheveux si blancs. Mais vraiment blanc, comme si ils avaient perdue toute couleurs naturel. Elle était si étrange et un peu énigmatique. Je la regarde toujours aussi intriguée…
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Maybeth
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeMer 7 Mai - 5:28

La femme me regarde, longtemps, avec ses grands yeux. Et je ne peux pas dire que je fais le contraire. Moi je la fixe intensément parce que j'ai toujours procédé ainsi avec les gens. Parfais je sonde leur regard, et dans ces cas-là, je trouve exactement ce que je cherche. Seulement, je m'oblige à ne recourir à cela que lorsque je suis en consultation dans mon bureau. En dehors de ce lieu clos, je n'ai pas à trouver les problèmes et les pensées de qui que ce soit. Connaissant ma force – il fallait bien que le bon Dieu me fit cadeau de quelque chose – la directrice m'avait déjà demandé de surveiller les prisonniers pour découvrir des cas difficiles, des gens potentiellement dangereux même enfermés. Mais j'ai toujours refusé, prétextant que ce genre de choses pouvait être perçu de n'importe qui. Pas besoin d'un doctorat en psychologie pour parvenir à cela.

La jeune femme répond positivement à toutes mes suppositions. Je la scrute, cherchant les signes de fatigue et de problèmes sur l'ensemble de son corps. Yeux cernés, dos plus courbé qu'il ne devrait l'être, comme si un poids lourd y trainait. J'esquisse un sourire. C'est souvent ce qui arrive aux prisonniers de l'endroit. Ils sont accablés, ne trouvent plus le sommeil et attendent leur heure, se découvrent de nouveaux soucis, loin de ceux du monde extérieur. Certains le prennent mieux que d'autres et, bien que les détenus semblent penser le contraire, le personnel est aussi sujet à ces déprimes. Ce doit être le lieu, son décor.

Elle m'avoue qu'elle est aussi venue ici pour la beauté du moment. C'est vrai qu'à cette heure, c'est beau. On a l'odeur de la rosée qui nous vient de la forêt juste à côté et qui couvre l'odeur d'humidité constante du lieu, on a le ciel coloré au-dessus de la tête. Il ne suffit que de se coucher sur un banc et d'apprécier ce petit moment de quiétude.

-Je venais souvent m'installer ici, je dis, peu de temps après mon arrivée. J'ai de moins en moins trouvé le temps de le faire.

La jeune femme continue de m'observer, attentive à mes moindres faits et gestes. Probablement qu'elle se demande ce qu'une employée de la prison fait là, à converser tranquillement avec une prisonnière poète. Oui, poète. Car pour apprécier ce genre d'instants comme elle le fait, il faut en avoir l'âme.

-Et vous ? Vous êtes aussi matinale et insomniaque à la fois ?

Bella. C'est charmant comme prénom. Cela ramène à la beauté, bien évidemment. Pas comme Maybeth, qui me ramène constamment à mon indécision par rapport à moi-même, à mon manque de conviction. Jefferson avait bien raison de me surnommer Maybe. C'était un des mots qui me revenaient le plus souvent à la bouche, ça et "comme tu veux".

-Je suis exactement comme vous, un amalgame désagréable de trois réponses, je dis, un petit sourire sur les lèvres en relevant la tête vers le ciel.

Mes yeux captent de magnifiques nuances d'orangé et de rouge, avec un peu de bleu, au loin. Je ferme les yeux, imprimant cette image de perfection dans mon esprit. Je ne voudrais pas perdre une si belle chose. Surtout que je ne sais pas si j'aurai droit à ce spectacle pendant mes vacances.

-Vous auriez besoin de somnifères ? je demande. Si cela peut vous être utile, je crois que l'infirmière peut vous en prescrire. Seulement, pour les prisonniers, il faut lui demander un cachet à la fois, pour éviter les suicides, vous comprenez.

Moi je ne comprends pas. Si je devais supplier chaque fois quelqu'un pour pouvoir dormir, je mourrais de honte.

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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeLun 12 Mai - 8:15

-Je suis exactement comme vous, un amalgame désagréable de trois réponses.

C’est ce qu’elle me répond avec un petit sourire accroché aux lèvres et en relevant la tête vers le ciel. Je fis la même chose. Décidément, il était magnifique. Toutes ces couleurs les unes avec les autres formant un accord parfait, éblouissant et sublime. Parfois il faut ce contenté de peu, et mine de rien, Sadismus nous l’a appris. En ayant des moyens restreint, on apprend à se contenter de peu…ça c’est la vision positive. Sinon l’autre version négative, cela va de soi, c’est suicide et compagnie. D’ailleurs, je m’étonne de ne pas en être arrivé là encore. Peut-être parce que j’ai à mes côtés des personnes inestimables et…la preuve de mon innocence caché sous mon matelas. Passons ce détail…

Mon regard se reporte sur la jeune femme qui m’intrigue réellement. D’ailleurs elle ne m’a pas dit son prénom. Je me demande ce qu’elle exerce comme métier ici. Elle m’a dit plutôt, qu’avant elle venait souvent s’installer ici mais qu’elle trouvait de moins en moins le temps de le faire. J’en juge qu’elle doit exercer un métier qui doit lui prendre la majeure partie de sa journée, l’empêchant de profiter des tous petits plaisirs de la vie. Et être gardien c’était comment ? Il faut que je demande à Ethan. Les avantages par rapport aux prisonniers. Oui parce que les inconvenants, je n’en vois aucun mise a part le fait de nous surveiller. Quoi que s’en ait pas un pour Ethan…de me surveiller je veux dire.

Ces cheveux sont magnifiques, leur blancheur est intrigante. J’ai envie de les toucher, voir s’ils sont aussi doux qu’ils ne le laissent paraître. Je me sens un peu bizarre de parler avec autant de naturel avec une employée de la prison qui me pourrit ma vie. Charmant.

-Vous auriez besoin de somnifères ? Si cela peut vous être utile, je crois que l'infirmière peut vous en prescrire. Seulement, pour les prisonniers, il faut lui demander un cachet à la fois, pour éviter les suicides, vous comprenez.

Je la regarde un peu intriguée et surprise. Des somnifères ? Non pas besoin. J’ai toujours très bien dormir, mais ici, j’avoue que c’est différent. Mais sa ne me gène pas. Un cachet a la fois ?...pour éviter les suicides. Un prisonnier intelligent – non on n’a pas besoin d’être intelligent pour penser à sa, juste vraiment vouloir mourir – accumulerait les cachets au fur et a mesure, jusqu'à qu’il y en a assez pour se tuer. Oui, là, il fallait vraiment être au bord du gouffre, et malheureusement il y en a ici.

Je lui réponds avec un petit sourire, le regard planté dans le sien :



« Oui je me doute, qu'il y en a plus d'un qui sont malin ici, ou plutôt...qui veulent réellement mourir, mais non merci, je pense que je pourrais m’en passer. Pour le moment ça ne me gêne pas. Mais vous exercer quel métier ici ? Je ne vous avais jamais vue auparavant. »


Je ne la vois pas en tant que gardienne. Je ne saurais expliquer pourquoi, c’est juste, qu’elle n’en a pas l’allure. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences. Mais bon là, c’est la jeune femme calme, posée, un peu –même beaucoup- fatiguée. C’était comme si elle était vidée de toute force.

Le soleil montait un peu plus haut dans le ciel, nous faisant part de son rayon doux et chaleureux.


« Vous vous appelez comment ? »
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeMar 13 Mai - 5:46

Le métier que j'exerce… Je ferme les yeux, réfléchis la question. Certes, la réponse est simple.

-Je suis psychologue.

Oui, une réponse simple à une question simple. Mais j'ai toujours eu le sentiment que le métier de psychologue était trop complexe pour en parler de manière simple, basique. Le mot ne dit pas le travail que j'effectue, de ce fait qu'il y a des psychologues qui misent sur une méthode alors que d'autres crachent sur celle-ci. J'ai eu des collègues, depuis que je travaille ici, qui ne valent même pas la peine que l'on s'y arrête. Des êtres effroyables, qui auraient eu plus le profil d'un prisonnier que d'un travailleur honnête. Je me souviens de cette femme, avec qui j'avais peu conversé – juste assez pour me faire une idée juste sur sa personne – qui se disait nymphomane pour excuser ses excès. Je me souviens de cette phrase "ce n'est pas de ma faute, je suis nymphomane". Elle m'avait dit cela après avoir tenté de me séduire et de m'entraîner jusque dans sa couche. Je lui avais répondu que si vraiment elle l'était, c'était un trouble psychologique qui se soignait. Nos rapports se sont arrêtés là, et peu de temps après, je n'ai plus entendu parler d'elle. Devrais-je ajouter que je suis une "bonne" psychologue à ma réponse ? Non, cela sonnerait comme de la vantardise, alors que je ne suis pas imbue de ma personne pour deux pesos. Je soupire, puis réponds avec plaisir à sa seconde question. Celle-là, pas de double mesure possible. Il peut y avoir des psychologues différents, mais il n'y a qu'une seule Maybeth, et elle est douce et gentille… sauf quand elle tient un revolver entre ses doigts et que son frère est devant elle, je songe. Vivement ces vacances…

-Maybeth Greene. Si vous ne m'avez jamais vue, c'est parce que vous n'êtes jamais entrée dans mon bureau. J'en sors beaucoup, mais pour m'enfermer dans ma chambre ou converser avec des gens que je connais déjà.

Je lève à nouveau le nez au ciel, mais cette fois je dois mettre ma main en visière pour regarder le soleil qui vient de monter par-dessus le mur de la prison. Je connais beaucoup de prisonniers qui aimeraient être capable de traverser cet obstacle d'une façon aussi simple.

-Vous m'avez dit avoir des soucis. Quelque chose d'important ? Enfin, des soucis sont toujours importants s'ils valent la peine qu'on les appelle ainsi.

Je fixe mon regard sur la jeune femme, dont les cheveux sont secoués par une légère brise. Les miens aussi d'ailleurs, mais je n'ai pas l'occasion de les regarder, plutôt celle de les écarter de mon visage avec agacement. Il faudra que je songe à les faire couper. Je pourrais faire ça pendant le temps que dureront mes vacances. Oui. Une coupe de cheveux. Ça les rafraichira. Ça doit bien faire trois ans que je ne suis pas allée voir un coiffeur. Depuis mon arrivée ici en fait.

-Je vous le demande hors d'un cadre professionnel, bien sûr. Je ne me mettrai pas à vous analyser sur un banc, à l'extérieur.

C'est pourtant quelque chose que j'avais fait avec Carl. Une fois sur ce banc, et une fois assis dans le couloir, l'un devant l'autre. Je ferme les yeux. Il me manquera, pendant ces vacances. Si je le pouvais, je l'emmènerais dans mes bagages.

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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeJeu 15 Mai - 15:53

-Je suis psychologue.

Voilà pourquoi elle m’observe avec tant d’intensité depuis tout à l’heure. Surement une habitude de son métier. D’ailleurs il me semble que c’est le métier qu’aurais voulus exercer Yoruichi, si elle n’avait pas été condamnée et emprisonnée, ici, à Sadismus. Je la voyais bien dans ce rôle là, et j’espère que si un jour elle sort d’ici, qu’elle réussira à reprendre des études pour pouvoir un jour exercer. Je lui souhaite de tout cœur en tout cas…quoi qu’ici, elle n’est pas trop dépaysée. On peut dire que question cobaye, elle n’en manque pas. Ici il y avait de tout : des fous, en passant par des violeurs, des pyromanes, des psychopathes, des nymphomanes, des Pédophiles et j’en passe…j’en frissonne de terreur. C’est là que je réalise. Vivre parmi ces primates. Merci à je ne sais qui, mais heureusement qu’il y a des réellement des personnes qui se démarque de ces lots.

Yoruichi, Carl, Etoile, Ethan, Sybille…Oui au milieu de l’enfer, il peut y avoir un grain de lumière…c’est peu, mais un grain tout de même. Qui ne demande qu’à être ravivé…

-Maybeth Greene. Si vous ne m'avez jamais vue, c'est parce que vous n'êtes jamais entrée dans mon bureau. J'en sors beaucoup, mais pour m'enfermer dans ma chambre ou converser avec des gens que je connais déjà.

Elle lève la tête vers le ciel et due se mettre la main en visière pour éviter d’être éblouie par le soleil, qui continuait sans se préoccuper de quoi que se soit, sa route, au dessus du mur. Alors elle s’appel Maybeth. Ca me fait penser à Maybe. Oui je suis nul en anglais, mais faut pas pousser non plus.
Si je comprends bien, elle reste la plupart du temps enfermée. Ca doit pas être marrant tout les jours…où alors il faut vraiment aimer « jouer la taupe ». A moins qu’elle n’est pas le choix. Je me demande si beaucoup de prisonnier passe la voir…en voyant tout ces fou furieux, elle ne doit pas fournir. J’imagine que ça doit être dur d’exercer ce métier dans une prison telle que Sadismus. Lors d’un entretien on ne sait jamais ce qu’il peut se passer…C’est comme les infirmières. Exercer ici, quel métier qui soit, doit être éprouvant.

-Vous m'avez dit avoir des soucis. Quelque chose d'important ? Enfin, des soucis sont toujours importants s'ils valent la peine qu'on les appelle ainsi.

Des soucis moi ?...oui j’en ai, comme tout le monde ici. C’est le propre de l’homme avoir des soucis. Se plaindre aussi. Constamment, toujours. S’en est devenue une seconde nature. Quels sont mes soucis ? Le premier : être enfermée ici. Le deuxième : j’ai perdue Kathleen…par ma faute ?
A vrai dire je suis épuisée, puisque je me pose sans cesse des questions sur tout et rien. Jamais mon esprit ne se « mettra en pause », jamais il se laissera envahir par le silence et le calme…jamais. Toujours des questions, encore et encore.


-Je vous le demande hors d'un cadre professionnel, bien sûr. Je ne me mettrai pas à vous analyser sur un banc, à l'extérieur.

Elle ferme les yeux, elle a l’air pensif. Moi je continue de la regarder, les sourcils légèrement froncés. Je me vois mal lui parler d’un coup de mes soucis comme ça, même s’il fallait avouer que sans savoir qu’elle était psychologue, Maybeth incarnait la confiance. C’est juste que voilà…je n’aime pas me plaindre et encore moins parler de moi. Mais là je sais pas en faite. Et puis elle écoute déjà assez de personne à la journée, sans pour autant lui rajouter mes « malheurs ». Mais bon…« Euh…j’ai perdue ma meilleure amie il y a quelque semaine. Culpabilité hein. Comme pour tout le monde dès que quelqu’un de proche meurt. On trouve toujours quelque chose à nous mettre sur le dos, trouver un coupable, une raison du pourquoi du comment. »

C’est ça Bella raconte encore des conneries comme ça, t’as raison…j’ai l’impression d’être ridicule dans mes mots, mes paroles. J’essaie juste de dire la vérité. Je ne sais même pas si elle a comprit ce que je voulais dire. J’ai toujours eu du mal à exprimer ce que je pensais, avec une logique qui pour moi était évidente. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, geste qui ne doit pas la tromper. Oui quand j’aborde le sujet de Kathleen, je suis nerveuse, et en colère. Ma main qui porte les cicatrices des coups sur les murs, en a fait les frais.

Je soupire…

« J’ai pas l’air abrutit de déblatérer mes soucis à une personne qui doit déjà entendre assez de plaintes de la journée, futile ou non. Même si c’est votre métier, parfois, cela doit être épuisant. »

Chut Bella, plus ça va plus tu es ridicule. Quel belle estime ais-je de moi-même. Non mais je ne m’aime pas, c’est pas nouveau. Je me néglige constamment, pourtant je suis quelqu’un de bien et j’en suis consciente. Mais je sais pas, c’est comme ça c’est tout. On a vraiment toujours quelque chose à redire ou à se plaindre. Sa m’énerve…
Je ferme à mon tour les yeux, juste pour me remettre les idées en place, parce que je part dans du n’importe quoi. Je respire profondément, avant de dire d’une voix timide.


« Et vous, quels sont vos soucis ? Pourquoi ne pas essayer d’inverser les rôles, juste une fois ? »

Je me demande si sa lui était déjà arrivé. Inverser les rôles. Ne plus écouter, mais être écouter. Sa donne quoi ?
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeDim 18 Mai - 11:13

On dirait que l'idée de partir en vacances et de laisser derrière moi tous mes patients me pousse à discuter avec le plus de gens possible, comme si j'essayais d'effacer mon absence future par des soins sans consultation, comme si j'essayais d'effacer ma culpabilité. Oui, je m'en veux atrocement de les laisser là, seuls, sans aide et sans soutien. Ce n'est pas que je ne fais pas confiance aux gardiens ou au reste du personnel, mais je doute que ceux-ci aient beaucoup d'attention positive à offrir aux prisonniers. Moi je n'ai que cela à faire, me donner complètement à mon travail, aider mon prochain. Mais eux, leur travail est de protéger, et encore ! Quand ils décident de protéger. Je ne compte plus le nombre de détenus qui sont venus me voir pour me dire qu'ils avaient été abusés par un membre du personnel. Le nombre de mes collègues qui, chaque jour, passent devant moi et me font soulever le cœur quand ils me sourient car je sais ce qu'ils ont fait… je ne veux même le compter. Il y en a trop. C'est comme cette satanée histoire avec Steve. J'en ai fait des cauchemars, et une courte dépression. Je soupire. Ma vie est un fouillis, au même titre qu'elle était durant cette période creuse. Steve était l'homme qui avait menacé Carl. Normal que ça m'ait autant affecté.

Je reporte mon attention sur Bella quand elle se met à parler. Si je me remets à penser à ces épisodes, à Carl, à Jefferson et à tout le reste, je sens que je vais vite déprimer, si je ne le suis pas déjà. Je soupire. La jeune femme me parle de son amie qu'elle a perdue. Je pose ma main sur la sienne. Ce dont les gens ont besoin dans ce genre de problèmes, c'est qu'on leur fasse simplement voir qu'ils ne sont pas bêtes de croire que c'est un problème. Je lui souris, lui affirme qu'il y a là quelque chose de tout à faire normal, et que cette culpabilité fait tout simplement partie des étapes du deuil au même titre que la colère, la tristesse et le choc. Elle doit être dans la période de la négociation, ce qui amène souvent la culpabilité dont elle parle. "Si je recommence à neuf, vous la ramèneriez ? Si je corrigeais mes erreurs, elle vivrait ?" Tout le monde y passe, et c'est tout à fait sain.

Soudainement, elle se met à se traiter d'abruti, à affirmer elle-même que je dois avoir autre chose à faire de ma journée. Je souris toujours, essaie de la rassurer sur ce point. Certes, j'en entends tous les jours, mais c'est un véritable plaisir pour moi, de pouvoir servir de support à quelqu'un. Après tout, je ne suis pas capable de me supporter moi-même, mais si je peux apporter de l'aide à quelqu'un, je me sens un peu valorisée. Chaque fois que je parvins à faire sourire quelqu'un qui a vécu du malheur, j'ai ce petit sentiment de fierté, du devoir accompli. Maybeth Greene est née pour aider les autres, et elle ne passera probablement jamais à autre chose.

-Et vous, quels sont vos soucis ? Pourquoi ne pas essayer d’inverser les rôles, juste une fois ?

Je retire ma main de la sienne, soudainement hésitante. Je reporte mon attention sur le ciel, parcours le terrain de la prison du regard pendant cinq bonnes minutes de silence avant de regarder à nouveau Bella, un sourire infiniment plus léger que tout à l'heure sur les lèvres. Je ne sais pas quoi dire. Je viens tout juste de m'ouvrir à quelqu'un, et j'en ai terriblement souffert. J'ai eu peur de perdre Carl, terriblement peur. Peur de perdre son respect, son amitié et tout le reste. Je soupire.

-Je suis quelqu'un qui ne parle pas beaucoup. Et comme tout psychologue qui se respecte, je collectionne les soucis d'ordre personnel. Pour la première fois en vingt cinq ans, j'ai parlé de moi à quelqu'un, de ma vie, de mon passé. Et pour tout vous dire… Je n'ai nullement envie de recommencer.

J'ai eu mal, terriblement mal quand j'ai parlé à Carl. Je me sentais comme si je venais de trahir mon frère, et dorénavant, je vivrai avec la peur constante que, pendant mes vacances, Carl ne profite de mon absence pour aller me venger. Je soupire.

-Et puis de toute façon, mon histoire vous ennuierait, je murmure, amère.

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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeMar 20 Mai - 18:23

Sa main se retire de la mienne, laissant ma parcelle de peau offerte à la fraicheur du matin. Son regard parcours le ciel, la cour et ce, dans un silence et sans me regarder. Je n’ose pas me manifester, restant immobile, respirant juste avec calme et sérénité. Peut-être que m’a question n’aurait pas due être poser, lui rappelant des choses trop douloureuse, ou que même, elle ne souhaite pas aborder le sujet, tout simplement. Au bout de quelques minutes, son regard se reposa sur moi, affichant un léger sourire sur son visage, un sourire beaucoup moins…. « Souriant » que tout à l’heure. Je ne dis toujours rien, attendant dans un léger stress sa réponse qui finit par tombée.

« -Je suis quelqu'un qui ne parle pas beaucoup. Et comme tout psychologue qui se respecte, je collectionne les soucis d'ordre personnel. Pour la première fois en vingt cinq ans, j'ai parlé de moi à quelqu'un, de ma vie, de mon passé. Et pour tout vous dire… Je n'ai nullement envie de recommencer. »

Je la regarde toujours, sans vraiment réagir. Puis je finis par sourire avec douceur en penchant la tête légèrement de côté. Comment lui en vouloir après tout ? Et puis pourquoi lui en vouloir ? Non jamais. C’était juste compréhensible, même si j’avoue que j’aurais apprécié l’idée de lui avoir été un minimum utile. Je ne suis qu’une inconnue et si elle ne c’était confiée qu’une fois en vingt cinq ans, je doute qu’ici présent elle ne le fasse. Je ne sais pas si être aussi fermée sur soi même, encaissée et se taire, était un critère propre à une ou un psychologue. Même…comment Maybeth fait pour tenir ? Tout être humain que nous sommes, un jour où l’autre nous explosons, craquons. Surtout qu’en vingt cinq ans, tout un tas de problème et de douleurs, on due s’accumuler les uns sur les autres. J’ai toujours pensé que le coffre émotionnel de l’humaine n’était qu’une bombe a retardement. Tu encaisse, encaisse, encaisse, jusqu’à ce que BOUM tout explose et se libère.

Le silence plane quelque seconde, jusqu’à ce que Maybeth le rompe :

-Et puis de toute façon, mon histoire vous ennuierait.

Son ton, n’est qu’un murmure, amer de surcroit. Moi, son histoire m’ennuyer ? J’ai toujours aimé écouter les autres, leur apporter un quelconque réconfort ou soulagement rien qu’avec l’écoute et peut-être par la suite, les mots. Jamais je n’ai repoussé une personne voulant se confier. Je ne peux pas, ne supporte pas l’idée de renvoyer balader quelqu’un qui à besoin d’un autre, pour avancer, comprendre, pleurer, rire ou quoi que se soit.

Posant une main sur son épaule d’un geste doux et rassurant, je dis dans un murmure, comme si de ma voix, j’avais peur de troubler le silence, le moment…


« C’est à vous de voir. Sachez que le fait de vous écouter, quel que soit l’histoire, ne me dérangerais pas. Après c’est à vous de décidez si oui ou non, vous voulez en parler. En tout cas pour moi, il n’y a aucun problème. Ecoutez les autres ne me gêne pas. Et si, d’une quelconque manière je peux vous aider à aller mieux, alors j’en serais ravie »

Je lui dis tout cela avec sincérité. Que rajouter de plus ? Tout est dit. Se serait avec joie que je l’écouterais, mais tout dépend de notre psychologue. Peut-être était-ce le fait de voir et entendre tant de personnes se confier à soie, que cela nous bloquais soi même pour le faire.
Hum, je me plonge dans des idées que je ne comprendrais jamais, alors à quoi bon hein ? C’est sur qu’a Sadismus aussi, on n’a pas réellement le choix. Je préfère encore me plonger dans une réflexion, réfléchir, chercher une réponse, plutôt que de devenir une larve, un légume comme certains qui hante les couloirs…Un jour peut-être vais-je devenir comme eux.


« Même si je reste une inconnue, une prisonnière à vos yeux…peut-être puis-je vous aidez en vous écoutant. Je ne sais pas, enfin, si vous le souhaitez, il n’y a aucun problème »

Je souris une nouvelle fois posant cette fois ma main sur la sienne, une main douce et chaleureuse, comme pour l’encourager. Elle veut, elle ne veut pas, quelque soit sa décision, je la respecte.
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeVen 23 Mai - 9:12

La main de la jeune femme se pose sur mon épaule. Étrangement, moi qui me croyais guérie de cette peur du contact, je découvre que non. Alors pourquoi est-ce que j'étais correcte lorsque j'étais avec Carl ? Mon épaule se raidit, en ce moment, et mon corps se déplace de quelques centimètres sur le siège pour fuir cette main. Je touche, pas le contraire. Ça a toujours été comme ça. Mais je croyais que c'était fini. Carl m'a prise dans ses bras, a caressé mes cheveux, m'a prise par la main, et je n'ai pas eu d'autre peur que celle de lui causer du tort. Et pourtant, Carl a bien plus de quoi effrayer quelqu'un que cette jeune femme délicate, qui ne veut que m'aider. Possible, mais ce n'est pas Carl, souffle une petite voix dans ma tête. Ni Jefferson, en glisse une autre. Jefferson ? Qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans ? Je me raidis dès qu'il me touche. Peut-être que la différence entre lui et la jeune femme, c'est qu'avec lui, je n'ai pas le choix d'accepter le contact qu'il veut, de me soumettre à lui. J'espère que mon comportement distant n'a pas blessé la jeune femme.

-Je suis désolée, je murmure, un peu plus pour moi que pour elle.

Je ne l'écoute parler qu'à moitié, troublée. Je le suis de plus en plus ces temps-ci. Je ne sais plus où me mettre dans n'importe quelle situation, avec n'importe qui. Je me souviens qu'hier, pendant une consultation, j'ai éclaté en sanglot devant mon client en ouvrant un tiroir qui contenait ma permission de sortie. Je soupire. Je ne suis qu'une idiote. Jefferson a raison, et aura toujours raison. Il me connaît bien plus que je ne me connais moi-même.

-Même si je reste une inconnue, une prisonnière à vos yeux…peut-être puis-je vous aidez en vous écoutant. Je ne sais pas, enfin, si vous le souhaitez, il n’y a aucun problème.

Je soupire. Personne ne comprendra jamais que Maybeth Greene n'a pas besoin de parler de ses problèmes. Maybeth Greene s'enfonce avec eux, toute seule, sans l'aide de personne, et si jamais elle prenait la volonté suffisante pour s'extirper de la vase, ce serait encore une fois toute seule qu'elle le ferait.

-Je vous remercie. Je vous l'ai dit, c'est très aimable à vous mais c'est non. Je ne suis pas quelqu'un qui parle, mais bien quelqu'un qui écoute.

C'est vrai, je n'ai jamais été capable de parler. Sauf cette fois, qui a abouti je ne sais même pas où. Jefferson a raison de ne pas s'en faire : je ne serai jamais capable de le dénoncer vraiment. Seigneur, j'y pense. J'ai demandé à Carl de ne pas toucher Jefferson, mais s'il décidait tout simplement de le dénoncer à la direction ? Je n'aurais qu'à nier. C'est la parole d'un prisonnier contre celle d'un psychologue. Non, je n'oserais même pas m'interposer entre lui et ses buts, j'en suis sûre. Maybeth, tu manque bien trop de confiance en toi ! Tu es minable.

-Depuis combien de temps êtes-vous ici, Bella ? je demande, pour changer de sujet. Je n'ai pas le souvenir de vous avoir croisée souvent.

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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeSam 24 Mai - 9:04

Elle soupire, un souffle qui me met mal à l’aise, sentant la culpabilité m’envahir. Je suis quelqu’un qui culpabilise vite, facilement, et souvent pour rien. Ma nature, ce n’était que ma nature. Celle de Maybeth était une sorte de pudeur…ou plutôt tout simplement parce qu’elle n’aimait pas ce confier point barre. Pourquoi chercher plus loin ?

-Je vous remercie. Je vous l'ai dit, c'est très aimable à vous mais c'est non. Je ne suis pas quelqu'un qui parle, mais bien quelqu'un qui écoute.

Je souris. Comme je l’ai dis tout à l’heure, je respecte son choix, chacun est libre de parler ou non. Encore heureux…
J’admire cette jeune femme, le métier de Psychologue est déjà quelque chose de difficile moralement, il faut être munis d’une grande capacité d’écoute, de compréhension. Alors dans une prison, je n’imagine pas la tension, la pression qu’il doit régner. Et puis, la grande majorité des prisonniers sont des hommes, prêt et impatient d’assouvir leurs désirs primaires. Je me demande si c’est déjà arriver à Maybeth de se faire…agresser. J’en frissonne d’effroi.
Je repense au métier que j’aurais pus faire si je n’avais pas été enfermée ici. Avocate…défendre les autres, alors que je n’étais même pas capable de me défendre moi-même. Je ne sais pas ce que j’aurais pus devenir, quel métier je pourrais effectuer dans le futur, si il y en a encore un qui m’attends. Humf…


-Depuis combien de temps êtes-vous ici, Bella ? je demande, pour changer de sujet. Je n'ai pas le souvenir de vous avoir croisée souvent.

Depuis combien de temps…le temps. Petit grain de sable s’écoulant dans le sablier, représentant chaque seconde passée. Le temps court, les humains marchent. Nous ne profitons pas assez du moment présent, vivre tout simplement. Respirer, rire, pleurer, jouer, parler, profiter, câliner et tant d’autre.
Je regarde Maybeth avec un petit air de blues. Le temps passe horriblement vite.


« Je suis ici depuis deux mois précisément. Moi non plus, je ne me souviens pas de vous avoir vu, à vrai dire je ne m’aventure jamais près de votre bureau. En revanche, j’ai fais pas mal d’aller retour à l’infirmerie, d’ailleurs il faut que j’y retourne aujourd’hui tant que j’y pense. »

Oui pour ma main, un dernier examen pour voir si tout c’était bien ressouder comme il le fallait. Je regarde celle-ci. On voyait encore un ou deux bleus sur les jointures et une petite cicatrice. La douleur c’était largement atténuée, apaisée. Enfin, seulement la douleur physique. Je pense que la douleur morale mettra plus de temps à disparaître. Le temps guérit les blessures, c’est ce qu’on dit et c’est prouvé. En faite je ne me rends pas vraiment compte de sa disparition, et je ne m’en rendrais jamais compte, puisque je n’ai pas eu « la preuve » sous les yeux. Je ne l’es pas vu morte dans son cercueil, pour ensuite être donnée à la terre.

« Et vous, depuis combien de temps exercez-vous à Sadismus ? »
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MessageSujet: Re: Fraicheur du matin [pv Maybeth]   Fraicheur du matin [pv Maybeth] Icon_minitimeVen 30 Mai - 7:59

[Je vais terminer ça là pour moi. Je commence à être surloadée de rps et la tête me tourne. Surtout que quand je suis limitée pou les réponses, la liste s'agrandit un peu trop vite à mon goût… Enfin bon, tu pourras finaliser si le cœur t'en dit.]

Deux mois. Elle est ici depuis si peu de temps et elle est encore capable de sourire. Certes, deux mois c'est court, mais ça réussit souvent à enlever à tous les prisonniers l'envie de rire, de discuter normalement ou de faire quoi que ce soit. J'admire les quelques détenus qui continuent de vivre, et surtout s'ils n'ont pas eu recours à mes services. Bon nombre de ceux qui s'en tirent bien aujourd'hui sont passés par mon bureau, où je les ai fait sauter bien loin au-dessus de l'étape de la dépression, ou alors je les en ai tirés de peine et de misère. Toutefois, ces quelques cas restent mes fiertés, et ceux qui n'ont pas eu besoin d'une aide professionnelle m'impressionnent. Enfin, j'ai beau me dire que tout le monde n'est pas aussi faible que moi, reste qu'ils sont impressionnant, des preuves de réussites personnelles. Je souris doucement. Dire que je vais quitter mon poste pendant une semaine et tous les abandonner à leur sort. Coupable Maybeth. Cesse de penser à cela. Tu te gâches la vie. Ce n'est qu'une semaine … Personne n'en mourra, je l'espère. Suffit ! Je ne suis pas indispensable à ce point : j'aide, c'est tout.

-Et vous ? Depuis combien de temps exercez-vous à Sadismus ?

Je tourne la tête vers elle, toujours un peu perdue dans mes pensées. Depuis combien de temps ? Trop longtemps, me souffle une parcelle de mon être. Mais la partie passionnée par son travail me dit qu'elle est ici depuis longtemps oui, mais qu'elle y restera encore plus longtemps.

-Je suis psychologue depuis bientôt quatre ans, mais ça fait trois ans que je pratique dans cette prison. Je prends, dans quelques jours, ma première semaine de vacances.

Je m'arrête un moment, puis plonge mon regard dans le sien.

-C'est normal que l'idée de sortir me rende nerveuse ? La dernière fois que j'ai vu l'extérieur, c'est à mon arrivée. Peut-être que les choses ont changé depuis…

Je soupire, n'attends pas sa réponse et me lève. Ça me parait évident. J'ai peur de manquer à mes patients – ou pire, de ne pas leur manquer du tout – et de fuir mes responsabilités, mais je transfère cette peur sur la peur du changement et de la nouveauté. Respirer autre chose que l'air vicié de Sadismus … Rien que d'y penser, je tremble, maintenant. Et dire qu'au départ, j'avais du mal à imaginer vivre dans cette prison. Les choses changent bien vite. Maintenant, enfin, avant que Jefferson ne débarque, je considère un peu cet endroit comme une source de sûreté même avec tout ce qui s'y déplace.

-Je vais vous laisser, Bella. Je pars dans deux jours, et je n'ai même pas encore commencé à penser me préparer. Que les astres veillent sur vous. J'espère vous voir à nouveau, à mon retour.

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