Sadismus Jail
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Sadismus Jail

Venez vivre la vie mouvementée des prisonniers de Sadismus.
 
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 Sourd et Aveugle...

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Pythagoras de la Flaam
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MessageSujet: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeMar 22 Jan - 11:39

>> Devant les portes

Je le pousse et le tire à la fois, tenant toujours ses mèches brunes, en le faisant avancer vers l'escalier des sous sols. J'ouvre violemment la porte et le projette devant moi. Qu'il perde l'équilibre, qu'il se blesse… cela m'importe peu. Vraiment. Quoi qu'il en soit, je le suis avant de l'attraper sans douceur par le bras. Mes doigts, puissants, se referment sur sa peau et quand mon visage passe à portée de son regard, je lâche, méprisant :

"Et tes tatouages sont laids… Mais ils te vont très bien, un gribouillage barbare sur un sauvage…"

Je ris alors que je le traîne derrière moi, avançant à grandes enjambées. On arrive rapidement dans le couloir des cellules d'isolement. Ici, l'ambiance est particulière. J'allume et les prisonniers s'agitent. C'est normal, un raie de lumière passe sous leur porte. Le trou… Certains s'y parlent seul, d'autre font des bruits, cognent contre les murs… Le silence, en plus de l'obscurité, c'est insupportable. Lui, il le subira encore plus. Deviendra-t-il fou ? Ah non… Il l'est déjà. Je souris pour moi même, satisfait.


"Faites moi sortir !"

Le gars est apparu d'un coup, accroché à ses barreaux, criant brusquement. Comme un con, j'ai sursauté. Qui est l'abruti qui n'a pas fermé la cellule ? D'un geste sûr, j'empoigne ma matraque et l'écrase sur les barreaux. J'ai été plus rapide que lui et il se recule en hurlant de douleur. Il n'avait qu'à pas mettre ses doigts là. Je ferme violemment le clapet et reprends ma route… encore plus énervé. J'arrive à une porte ouverte et j'y jette littéralement le prisonnier que je tiens toujours par le bras. Lui est déjà dans l'ombre alors que la lumière du couloir éclaire mon visage.

"Tu vas rester là un moment, ça va te calmer…"
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Sebastian A. Owlson
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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeMar 19 Fév - 18:56

Je veux sa peau.
Rien. Rien ne me ferait plus plaisir que de sentir sa peau sous mes dents. Lui sectionner un doigt d'un claquement sec. L'égorger avec mes canines. Que son sang se répande, fasse une belle flaque, encore plus rouge que ses cheveux de fille. Je le laisserai se vider. Sa peau pâlira. Elle sera froide.
Froide.
Hmm… Mais si tout le liquide est hors de son corps, alors il n'y aura plus rien pour couler, après. Non. Ce ne serait pas assez drôle. Je ne le viderai pas. Non, je ne le viderai pas. Non-non-non. Je tracerai simplement un sourire sur son visage clos. Mais si je veux couper ses joues, il me faut une lame. Ce serait un peu trop dégueulasse, si je devais le faire à mains nues.
Hmm… Le sourire, avant, ou après le souffle fatal ?

Ma langue passe lentement sur mes lèvres, contourne l'anneau, cueille une goutte de mon sang. Il ne m'a pas raté, cet enfoiré. D'abord… Il a touché mon visage, avec un regard qui me déplaisait. Et il m'a tiré les cheveux. Fort. Très fort. J'en ai grondé, comme un chien. Et puis, il a écorché mon nom. C'est assez subtil à déceler… Mais j'en suis certain. Lorsqu'il la prononcé, j'ai vu ses lèvres s'étirer, comme pour un "i", ou un "e". Il espère me contrarier ? Mais ne sait-il pas qu'à l'instant même où il a posé ses yeux sur moi… Je le haïssais déjà. Le stade supérieur, c'est la mort. S'il est gentil, je le blesserai après. S'il est méchant, je le blesserai avant.

Mais je le sens plus méchant que gentil. J'ai l'impression qu'il désirait me faire rencontrer chaque porte, chaque mur de cette prison. Et trois bises, comme en Camargue. Sauf que les pierres, ça embrasse mal. Résultat, j'ai mal partout. Je saigne de la lèvre, je crois que j'ai un bleu sur le côté du visage. Et il me tient encore par les cheveux.
Je veux sa peau.
Et ce sentiment occulte tout.
Je siffle.

Je préfère encore la sauvagerie à l'impuissance…

Mon bras… Il veut me traîner, ou bien me le casser ? Au moins, il a lâché mes cheveux. Chauve avant l'âge, non merci. Il avance comme un forcené. Putain… J'ai vraiment l'impression d'être un nabot, là… Et avec ma soixantaine de kilos, j'ai du mal à le ralentir… C'est presque s'il me traîne. 'Faut dire que je suis pas exactement consentant. Je me braque à moitié, roule des yeux, et tente vainement de me dégager de son emprise. Je découvre mes dents. Au moins, l'effet de ma drogue commence à se dissiper. Et la rouste qu'il me fout contre chaque mur n'y est pas pour rien.

Et merde… Mais il est saoulant, ce mec. Il vient de resserrer sa prise sur mon bras. Je suis tenté de lui faire poliment remarquer, mais je préfère garder les dents serrées, histoire de ne pas laisser échapper un quelconque gémissement de douleur. Si j'ouvre la bouche, je ne suis pas sûr de savoir ce qui peut en sortir à mon insu. Pourquoi s'est-il arrêté ? Un instant, je le dévisage, puis suis son propre regard. Un détenu s'accroche aux barreaux, une lueur pitoyable au fond des yeux…je suis presque sûr qu'il demande pitié. Ecœurant. Personne n'arrachera jamais de telles concessions de mon être.
Sangriento a dû être surpris. D'où le broyage de bras en prime. Je demeure silencieux, observe le gardien aux cheveux de filles. Ni une ni deux, il renvoie le détenu à sa moite désespérance. Tsss… Il me l'a énervé.
Nouvelle question. Sangriento a-t-il des tripes ? Ou bien va-t-il seulement me jeter dans une salle close, et me laisser là… Enfin. C'est peut-être déjà…
Bref. Ne pas penser à ça. Pas le temps. L'autre me tire n'importe comment. Nous marchons (enfin, lui marche, moi, je fais comme je peux). Je m'abstiens de tout commentaire. Il attend des suppliques ?
OK, mais pas les miennes.

Ah… Une porte ouverte. Une porte ouverte sur…sur rien.
Je le sens mal, cet épisode, là.
Sangriento m'y jette, sans plus de cérémonies. Je ferme les yeux, m'attendant à m'écraser sans la moindre grâce au sol… Mais une douleur aiguë au bras me prévient que ce débile ne m'a pas lâché. Le souffle coupé, j'ouvre les paupières, et me fige.
Rien. Il n'a rien.
Ah… Ahh… Rien… Un tic agite mon visage. J'ouvre la bouche, cherchant à inspirer un air que je ne trouve pas. Normal, il n'y a rien. Et j'y suis, dans ce rien… Je suffoque, tousse un peu, enfonce mes ongles dans mes paumes. Je veux pas rester dans la mort ! Je veux pas…

La pression qu'il exerce sur mon bras me force à me retourner… Miracle ! La lumière chasse le rien. Je peux presque sentir mes pupilles rétrécir. Et avec le monde revient ma hargne. Je peux abattre des montagnes. Il suffit que je ne me retourne pas. Même si je le sens vibrer derrière moi, ce rien. Il m'appelle… Mais je n'obéis jamais à rien. Alors je ne vais pas obéir à cet appel d'air… Le tout qui tombe dans le rien.

Mon regard exorbité tombe sur le visage de l'autre. Mes yeux sont comme des papillons. Il vont là où il y a de la lumière. Alors je le regarde. Il me parle, et dit des choses qui me déplaisent. Me calmer… Me… CALMER ? Béotien ! Chaque seconde passée dans le rien ne peut que m'exulter… me faire déraper, rappeler des choses…des choses… Ah. Je le regarde, un air de profond mépris gravé sur mon visage. Je cille lentement, et un fin sourire finit par s'étendre sur mes lèvres. Rictus de chat.

Je sais que je ne te fais pas peur. Mais tu ne me fais pas peur non plus.

Je penche légèrement la tête sur le côté. Je ne cille plus du tout. Du bout de la langue, je touche mon anneau de métal. Mon sourire s'élargit. Je le toise avec dédain, oubliant presque que je suis prisonnier, qu'il est gardien, et qu'il me broie le bras.

Qui, crois-tu, gagnera ce jeu ? Hmm… Mais j'ai un peu honte de te défier comme ça… Se mesurer aux gonzesses, c'est pas très réglo pour moi…

Je pose un œil absent sur mon bras. Je vais gagner un beau bleu. D'instinct, j'ai une légère contraction du biceps… Mais ce n'est pas le genre de truc qui le fera lâcher. Sans y penser, mon regard glisse sur le côté… Noir, noir, noir. Je suis de retour dans le rien. Je secoue légèrement la tête, griffe de plus belle mes paumes, et vacille. Tout ce rien m'enivre, même si je n'y suis pas encore totalement. Et sa présence à lui m'empêche encore de perdre la raison… Tant que je peux me concentrer sur quelque chose, tout va bien. Et ça tombe bien… Il ne m'entendra pas hurler, s'il n'est plus là.

Bref coup d'œil derrière moi. Puis à côté, encore. Et au plafond. Toujours ce vide étouffant. Pas la moindre once de lumière. Je pose à nouveau mes yeux sur son visage, mais vacille toujours légèrement, avec une fébrilité dans ma posture qui détone complètement avec la note arrogante de mes mots, et mon regard plein de défi. Puis j'en reviens encore au rien. Puis à son visage. Et encore, encore. Je suis coincé. Comme un chat condamné à sauter dans une eau sans fonds, ou bien dans le feu. J'ai la nausée, mais n'en laisse rien paraître.

T'attends quoi, des suppliques ? Va te faire mettre.

J'ai un haut le cœur, si puissant qu'il me met à genoux. Mais je ne compte pas me casser la gueule comme un con, sans rien faire. De ma main libre, je saisis celle qui emprisonne mon bras, et la griffe le plus profondément possible. Sans lui laisser le temps de réagir, je plante mes dents dans son poignet. Avec joie, je retrouve le goût de son sang… Sait-il qu'il est marqué ? Deux fois ?
Sait-il qu'il va perdre ?


Dernière édition par Sebastian A. Owlson le Mar 19 Fév - 18:59, édité 1 fois
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Pythagoras de la Flaam
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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeSam 23 Fév - 7:23

Je souris. Il semble perdu puis me regarde. C'est bien ce que je pensais. Le noir, pour un sourd, c'est pire que tout. Parfait. Il me regarde, me menace… Qui tente-t-il de convaincre ? Je le sens, l'angoisse, la panique, ça monte lentement… Je crois que je vais rester un peu dans le couloir après l'avoir enfermé… Il n'en saura rien et je m'en délecterai. Sourire mauvais. Des suppliques ? Imbécile, bien sûr que j'en aurai. Tu préfèreras ramper que de rester l'éternité ici… Tu as pris perpet', mon gars…

Il tombe. Me griffe. Me mord. Merde ! Ca fait mal ! Quel con ! De ma main libre je lui décoche un violent coup de poing qui le propulse contre le mur de droite. Bordel, il m'a arraché de la peau cet enflure. Je vais prendre un malin plaisir à te faire souffrir, connard ! Je vais te dresser, foi de De La Flaam ! De ma main encore saine, je l'attrape par la gorge et le redresse. Je le colle au mur, les pieds dans le vide. C'est la deuxième fois, non ? La lumière éclaire mon visage de côté. Un visage au regard brûlant de haine. Par contre il fait trop sombre pour que je me rende compte s'il est en train de blanchir ou de bleuir… Peut être va-t-il mourir avant de se retrouver dans le noir, c'est dommage…

Sourire cruel.

"Tu as vraiment besoin de te calmer, toi. Tu vas rester ici quelques temps, je pense… Tu vas apprendre qu'à Sadismus les prisonniers rampent devant les gardiens, ils leur obéissent. Je vais te dresser, microbe."

Je me lâche, le laisse tomber à terre et m'éloigne, matraque au poing au cas où il tente de fuir et sans lui tourner le dos, au cas où il se reprenne trop vite. Je suis de nouveau dans le couloir. J'attends que ses yeux se posent de nouveau sur moi. Je souris. Hais moi, méprises moi… Plus te rebellera, plus la victoire sera agréable, Sebastian…

Je murmure, même si, de toutes façons, il ne perçoit pas la différence de ton :

"A demain…"

Et je ferme la porte. La petite fenêtre reste ouverte un petit peu puis je la pousse brusquement. J'aime le bruit de cette dernière source de lumière qui disparaît. Dommage qu'il ne l'entende pas. Par contre, il voit certainement encore le raie de lumière sous la porte. Je m'éloigne pour aller au poste de garde au bout du couloir. J'éteins la lumière de celui-ci et entreprend de me trouver un bandage. Vais-je l'entendre hurler d'ici ?

Rapidement, je fais une forme de garrot rapide pour ne pas perdre trop de sang à cause de mon poignet. Mon cou a cessé de saigner, lui. Mon collègue me regarde sans un mot. Je lui souris, mais la haine et la colère se voient certainement encore dans mon regard.

"Evite d'allumer la lumière, il lui faut le noir le plus complet. Et t'emmerde pas à lui crier dessus, il est sourd…"

Je retourne dans le couloir sans l'allumer et m'appuie contre le mur de sa geôle avant d'allumer une clope. Sentira-t-il l'odeur avant ou après avoir supplié ?
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Sebastian A. Owlson
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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeSam 1 Mar - 13:44

[HRP : y a pas, tu m'inspires je crois bien]

Le goût du sang, sur mes lèvres.
Langoureuse rapsodie d'une histoire déjà vue, déjà entendue. Encore, encore, encore ! Deux fois, deux fois déjà, j'y ai goûté… C'est bien plus que de raison. Trop pour lui. Pas assez pour moi. C'est toujours ainsi que cela se passe… Ils résistent, résistent, pensent que leur fin est lointaine… Mais ils finissent comme ils le doivent. C'est à dire, morts.
Rien n'est anodin. Et la seule chose que je sache, c'est que dès lors que je goûte ne serait-ce qu'une fois à la chair d'une proie… Elle est mienne.
Je l'aurai.

Même si maintenant, c'est mon sang que je goûte. Le coup qu'il m'a asséné m'a fendu la lèvre. Notamment. Sa capacité physique est un réel problème. Mon épaule, celle qui a violemment heurté ce que je suppose être un mur, m'élance douloureusement. J'ai tenté de me rattraper… Mais peine perdue. Il fait trop noir, il fait trop sombre, il fait trop…rien. Dans le néant, je n'ai aucun équilibre. Pas de notion du haut, du bas. Rien.
Mais je l'aurai.

Ma gorge… Même si tu serre tes doigts sur mon cou. Même si tu me soulèves comme une poupée de chiffon.
Même si. Même si.
Ma gorge… Je ne supporte pas qu'on y touche. C'est à moi, à moi seul. Ce n'est pas que ma voix. C'est une vibration, une onde, mon monde. Deux fois, aussi.
Egalité ?
Emulation. Tu me tiens, je te mords. C'est une lutte, c'est un jeu.

"…rampent devant les gardiens, ils leur obéissent. Je vais te dresser, microbe."


J'ai un rictus, découvre mes dents. J'ai presque du mal à discerner ses paroles, bien qu'une partie de son visage soit encore dans la lumière. Mais l'essentiel demeure. Et chaque mot que ses lèvres forment enveniment ma haine pour lui.
Me dresser… On ne plie pas l'animal. Ils ont déjà essayé de le faire. Ils sont passés sur mon corps, une, deux, cent fois. Ils ont voulu m'arracher ce que je défendais de mes mains couvertes de crasse. Microbe ? Enfoiré… Je suis de la même espèce que ces songes qui se glissent sous le lit des enfants, au chevet des mourants, dans les bras des drogués. Je suis la bête qui ronge et qui se venge.
Et ma haine est sur toi.
Je te ferai mal.
Mal.

Ses doigts se desserrent. Je tombe, encore, incapable de tenir debout dans l'obscurité. L'impression de ne plus avoir de sang dans les jambes. Je passe la main sur ma gorge endolorie, les yeux grands ouverts sur ce que je considère comme un cadavre encore chaud. Il s'en va, sort à reculons, comme on le ferait pour sortir de la cage d'une bête enragée.
…J'ai dit "comme" ?

Ses lèvres laissent glisser un unique, ultime mot. Haine. Mon visage n'est plus qu'un masque de haine. Violente, bestiale, meurtrière.
Demain…
Merde ! Quelle heure est-il ? Combien de temps, avant demain… Combien, COMBIEN ? Cela… cela ne peut pas être trop… ne doit pas être trop… Impossible. Passer plus d'une poignée de secondes dans le rien. Cela dépasse ma perception des choses.
Le rien. L'absurde. Et je suis seul.
Enfermé avec la créature qui m'est la plus dangereuse… elle seule a le pouvoir de me tuer.
Moi.

La dernière ouverture sur le monde se ferme. Mais je vois encore… Il y a un fin liseré de lumière… Presque rien, mais il est là. Je me traîne, en rampant sur mes coudes, et pose ma tête juste devant le trait jaune. J'expire au ras du sol. De la poussière vole. Je tousse.

Et le monde disparaît. La dernière parcelle de ma conscience encore effective, avant de sombrer dans le néant, me souffle qu'il a simplement dû éteindre la lumière.
Tout simplement. Tout simplement. Tout simplem… Tout. Tout.

Rien.

Je donne un grand coup dans la porte, pose mes mains sur la surface glacée du métal. Je fais glisser mes jambes sous moi, me retrouve à genoux, tête baissée. Au prix d'un effort monstrueux, je m'accroupis, m'assieds sur mes talons. Lentement… Lentement… Je me raccroche à la douleur qui irradie mon poing. Je le sens. Mon torse se plaque contre la porte, je pousse sur mes jambes, finis par me retrouver debout. A peu près.
Je prends une violente inspiration. J'avais…oublié de respirer. J'expire. Inspire. Encore. Et ça continue. Et ça ne se calme pas. Ma respiration s'intensifie, s'accélère. J'ai beau faire ces mouvements, rien ne vient. L'air est bloqué, et mes poumons, j'ai l'impression… de les sentir se tendre vers cet oxygène qui ne vient pas. Et ça fait mal.

Un long gémissement m'échappe, et je bascule en arrière. Sans transition, je me retrouve allongé sur le dos, les bras en croix, le crâne douloureux. J'ai dû perdre conscience, l'espace d'une seconde. Non… J'aurais voulu dormir plus, plus profondément, plus longtemps… Mais je ne peux plus. Je suis trop nerveux pour m'évanouir à nouveau.

J'ouvre les yeux. Rien. Je soulève mes paupières au maximum, en une vaine tentative pour voir quelque chose… Mais rien, rien ! Le monde n'existe pas… N'a jamais existé. Pourquoi suis-je ici ? Non… J'ai toujours été ici. Où suis-je ? Nulle part. Comme hier, et comme demain. Pas de présent. Ma bouche s'ouvre, et je sens ma gorge vibrer. Je ne sais pas ce qui s'en échappe, mais je veux me sentir… Je veux, je veux… Je crois que je hurle. Mon corps se tend, je me cambre sur le sol, ouvre et ferme mes mains, alors que mes pieds raclent la poussière.
Ma gorge brûle.
J'ai dû crier trop fort. Ma voix se brise. Je n'arrive plus à desserrer les dents. Je bascule sur le côté, me recroqueville en repliant mes genoux contre ma poitrine. Je sais ce qui vient.

Pas dans la rue…

Mon ennemi revient… Il est là ! Quelqu'un… tuez-moi, tuez-moi avant que "ça" ne revienne… S'il n'y a rien autour de moi, alors il y a trop de place pour ce qui vient de mon esprit… Je ne peux pas… Cela vient… cela vient…
Un cri. J'ai un spasme, prend mon visage entre mes mains.

Il fait froid. Les pavés… Ils sont durs, les pavés. ils sont froids. Pourquoi je dois marcher toute la nuit ? Je ne veux pas attendre qu'ils viennent me chercher. Ca fait trop mal. Je regarde mes mains. Des mains d'enfants, nettoyées pour la nuit. Les clients n'aiment pas la crasse. Cassie l'a dit. Cassie sait.

Cassie sabe… Dejame…Dejadme…

Des mains, sur mon corps. Tant de mains, trop de mains. Elles font mal. Elles arrachent la peau de mon corps… Mon corps à moi… Rendez-le moi ! Je sens à nouveau des ongles sur mes bras… Les miens. Un liquide chaud coule lentement. Je gémis, et de mes lèvres s'échappent un torrent de mots… Mélange bordélique de langues…

Ne me touchez pas ! Le odio… Sus manos calientes et vos mains froides ! Ustedes ! Pas le droit… Cabrones… De que manera tu veux morirte ? Froid… Rendez-moi mes… vestidos… mes vêtements… Demasiado… No creo que ustedes… pas le droit… No soy una muñeca… No soy, no quiero, no soy… Je-ne-suis-pas-une-poupée ! NO SOY UNA PUTA ! NO SOY…

Cigarette.
…Quoi ? C'est… une odeur ? Une… une sensation… une autre sensation que celle que je m'inflige moi-même, en vain. Mes propres mutilations n'arrivent plus à me sortir du néant. Mais ça… Brutalement, tout me reviens. Le gardien. Ma gorge. Ses cheveux rouges.
La prison.
…Sybille.
Et moi.

La haine… Elle revient. Lentement, je me mets sur les genoux, les coudes toujours vissés au sol. Je ressens la douleur que je me suis faite. Je lèche mon bras ensanglanté, puis croise les mains, appuie mon front contre le sol. Je respire amplement, profondément.
Il est resté.

Je me redresse, recule jusqu'à heurter le mur. Je saisis violemment mes épaules, et les écrase sous mes doigts humides de mon sang. Je ramène mes jambes contre moi, laisse aller ma tête en arrière. Ris. Ris, quand c'est la seule bravade qu'il te reste. Mais bientôt, mes rires sont remplacés par des cris… d'une toute autre nature que ceux de toute à l'heure.

Tu ne m'auras pas comme ça, fils de pute… VA CREVER ! No tengo miedo…Tu ne me fais toujours pas peur… Dis… Est-ce que je suis la première proie qui te résiste un peu ? Fais mieux… Enfoiré ! Los demonios están en mi cabeza... Et tu n'es pas pire qu'eux...

Je lâche un rire, puis me tais. C'est un jeu. Et je ne le perdrai pas. Je porte ma main droite à ma bouche, et y plante voracement mes dents. En me balançant légèrement, je sens le précieux liquide couler sur ma langue. Je me mets à fredonner une marche funèbre.
Je ne perdrai pas.
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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeMar 11 Mar - 14:46

Quand j'ai éteint la lumière, juste avant d'entrer dans le poste de garde, je l'ai entendu frapper sur la porte. Je m'occupe de mon bandage tout en me posant la question. Qu'est-ce que ça fait d'être sourd et aveugle ? Enfermé dans un cachot sans aucune lumière, je sais ce que c'est. Je l'ai vécu. Je m'y revois alors que je termine de serrer le nœud. Blessé, mourrant, humilié, déchiré, détruit… Je voulais mourir et ils m'ont enfermé là dedans. Combien de jours m'y ont-ils laissé ? Je ne sais pas. Je ne le saurai certainement jamais. J'étais couché, abandonné, me laissant aller sur ce sol… Je n'avais même plus la force de pleurer… Mais les sons, les sons étaient la seule chose qui me rattachait à la vie. Je guettais les pas de ceux qui m'apportaient à manger, je surveillais leurs paroles, cherchait à reconnaître la voix de mon père… Lui il n'a ni l'un ni l'autre… Juste les odeurs et encore, bientôt il ne sentira plus que la pisse et sa propre merde… Je le sais… Je l'ai vécu…

Je finis de me soigner de retourne vers sa cellule. Au moment où j'entre de nouveau dans le couloir, je l'entends hurler et les hurlements des autres détenus lui répondent puis il se calme et tous se calme. Le silence est revenu. Que vit-il ? Aucune lumière, aucun son… Il est habitué au silence, non ? Je m'installe près de la porte et me mets à fumer. Il parle mais je ne l'entends pas. Il est dans ses souvenirs. Dans son passé… Il parle un peu plus fort, sa voix est éraillée, il a trop crié… Je ne comprends pas ses paroles mais vu l'accent chantant ça doit être une langue du sud… De l'espagnol je dirais. Je ne connais que les langues germaniques, moi. Stephen le comprendrait sûrement, lui… Moi non. Il cri. Il se débat avec ses souvenirs. J'écoute.

Silence.

Je me demande ce que je ressens en ce moment même… C'est une nouvelle forme de torture que j'utilise. J'ai l'habitude d'être plus actif, mais il n'a pas besoin de plus, il va se détruire lui même… Mais je crains que même s'il fini par supplier, dès qu'il sera dehors qui recommencera. Il se débattra, il me mordra peut être encore, ruera, frappera… Son esprit est très fort, pourrais-je le briser ? Peut être pas… Mais je n'accepterai pas la défaite aussi facilement, je vais me défendre avant, donner le meilleur de moi même… On verra…

Sursaut.

Je m'étais habitué au silence… Enfin, ici le silence est convers par les continuels gémissements des prisonniers, mais lui s'était tue. Je pensais qu'il s'était lassé… Mais voilà qu'il rit. Il rit… Ca me semble étrange jusqu'à ce qu'il s'adresse à moi. Il a donc bien senti l'odeur de la cigarette. Je souris. Il est haineux… Lequel d'entre nous se lassera en premier ? Et voilà qu'il chante…

J'écrase ma clope contre le mur et me relève souplement. J'ai mal au poignet, cet enfoiré ne m'a pas raté. J'ouvre le clapet de la porte. Il y a un peu de lumière qui vient de poste de garde mais je ne sais pas s'il peut la voir filtrer dans sa cellule. Moi, je ne vois que le noir. Je jette mon mégot dans ce noir. La lumière rouge des dernière cendres brille faiblement puis disparaît.

Sourire.

Je referme le clapet et m'en vais. Je reviendrai demain, ça sera un jeu de patience, mais je gagnerai. En passant devant le poste de garde, je lance un dernier commentaire :

"Pas de repas pour lui ce soir. Je m'occuperai de le nourrir… si j'y pense…"

Sourire sadique. J'y penserai.

Je remonte les escaliers et me dirige directement vers l'infirmerie. J'alpague un infirmier qui allait se casser et lui ordonne de réparer les dégâts de cet abruti. Straps sur la gorge et points de suture sur le poignet. Il ne me touchera plus. Je ne le permettrai pas.

Pendant les heures qui suivent, je tape du prisonnier à tour de bras. Je me défoule, je fais couler leur sang et je me sens beaucoup mieux. Lui, en bas, il doit délirer. N'y pense pas, Pythagoras. Oublie le un petit peu et tu gagneras… Je croise un prisonnier avec une gueule d'ange et un sourire carnassier passe sur mon visage. Celui là ne dormira pas tout de suite. Je l'entraîne dans ma chambre et passe les deux heures suivante à l'enculer avec entrain. Oh, ne vous méprenez pas, il n'a rien contre… Il ne serait pas venu dans ma chambre sinon… L'extinction des feux a été sonnée depuis longtemps quand je ramène mon jouet dans sa cellule.

Je retourne dans ma chambre et m'écroule sur mon lit. J'ai mal au poignet, merde ! Je dors.

Le soleil me réveille à l'aube, en se levant. Quelle poisse ! Bon, on va nourrir le petit jouet… Allons voir dans quel état il est… Il doit commencer à avoir faim, ça fait plus de 24h qu'il n'a pas mangé… A moins qu'ils lui aient donné un sandwich dans le fourgon et que mon cou lui ait servi de repas… Il n'a pas bu non plus… Je passe par le poste de garde et fait un signe à mon collègue.

"Alors ? Il a été sage ?"

Rire.

Je n'attends même pas la réponse et je prends son plateau avant de m'avancer dans le couloir. C'est de la bouffe froide… Normal, c'est son repas d'hier soir… Il va pas sentir d'odeur… Peut être ont-ils allumé pour distribuer les repas hier… Peut être a-t-il senti la viande hier… Mais ce qui est sûr c'est qu'il n'a rien eu… J'allume une clope. Je l'écoute, je m'abreuve de ses réactions… Quand il sentira l'odeur du tabac et qu'il saura que je suis là, je glisserai le plateau… En prenant bien soin de mettre le verre d'eau en équilibre… C'est dommage qu'il n'y ait pas de lumière, je ne pourrais pas le regarder laper par terre…
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Sebastian A. Owlson
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Sebastian A. Owlson


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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeLun 17 Mar - 16:22

La question est… est-il parti ?
Je porte mes doigts ensanglantés à mes lèvres, et les lèche consciencieusement. Je fourre mon visage dans mes mains, les renifle, les passe dans mes cheveux humides. Transpiration.
Je frissonne.
T'es parti, ou t'es là, enfoiré ?

Je veux qu'il dégage. Et je le veux à un tel point que j'en ai mal à la tête. Du mal à me concentrer. Il me résiste trop. Beaucoup trop. Depuis le début, il ne m'a fait le cadeau de la moindre faiblesse, peur, bassesse. C'est terriblement frustrant. Comme de s'attaquer à un mur, à mains nues. Mes ongles sont cassés. La peau de mes doigts, déchirée.
Image ? Non. Réalité.
J'ai commencé à gratter le mur. Comme ça, en silence. Pour me sortir de là. Me sortir de ma tête. Cette chose qui rampe dans ma poitrine et qui ne me lâche que quand je dors.
Mais je ne dors pas. Je suis bel est bien vivant.
Et j'arrive pas à crever.

Je ne veux pas crever.. Je ne peux pas dormir. Si seulement. Il n'y aurait pas tout ce rien, qui m'encercle, m'étouffe, me noie.
J'ai chaud. D'un mouvement énervé, je me débarrasse de ma chemise. Mon T-shirt me colle à la peau. Et je suis face contre terre. Depuis quand ? N'étais-je pas adossé au mur, à l'instant, en train de m'y déchiqueter les mains ? Je ne suis même plus sûr de pouvoir l'atteindre à nouveau.
Mes doigts ouverts touchent la surface poussiéreuse du sol. Drôle de sensation. Ce que je touche, est mouillé par mon sang, mélangé à la poussière. Comme une tombe qu'on creuse à mains nues.
Pour soi.

Nausée. Mes mains reculent, comme brûlées, viennent se tordre sous moi. J'essaie tant bien que mal de retirer la poussière. Je suis sûr qu'elle est en train de s'insinuer en moi, dans mon sang, dans mes veines. Elles me font mal, soudainement. Tout ce sable doit les racler. J'imagine mes vaisseaux se boucher… Je les vois se boucher. Eclater. Mon sang se répandre anarchiquement dans tout mon corps, noyer mon cœur, mon cerveau, mes poumons. Je tousse.

Que… C'est douloureux. Cette lumière rouge, qui vient de déchirer ma rétine, et le noir qui les inonde. Je tends le cou, tente de décoller un peu ma joue du sol, pour suivre la lente chute du point lumineux. Elle me semble durer des siècles, cette chute.
Encore une hallucination ?

Je me traîne péniblement vers l'insecte de feu, étends maladroitement la main, me saisis du petit cylindre. J'écrase frénétiquement la cigarette dans la paume. J'ai l'impression de me trouer la main. J'appuie encore un peu, passe la langue sur mes lèvres.
C'est un jeu de patience. Et je gagnerai.

Je jette négligemment la clope dans mon dos. J'en ai fait ce que je voulais… Je saisis le poignet de ma main meurtrie, et la renifle, une fois de plus. Odeur de chair brûlée. Je me raccroche à la moindre sensation. La moindre odeur. Surtout, la moindre douleur.
C'est tout ce qu'il me reste, dans l'obscurité. Je n'ai même pas conscience du temps qui passe. Une heure peut paraître une minute.
Et un souffle, une éternité.

Lumière. Je sursaute. Que se passe-t-il ? Il vient me faire sortir ? Je rassemble mes forces, me redresse sur mes coudes, les épaules douloureuses. Me faire sortir, ou chercher mes cris ? Car je sens qu'ils ne vont pas tarder. Ils sont toujours là. Ils seront toujours là pour moi.

Fin du monde. La lumière disparaît. Débranchez-moi.
Quelqu'un.

…Non. Personne. Je n'ai besoin de…personne. Même si j'ai froid. Même si j'ai faim. Même si j'ai soif. Horriblement soif. J'ai l'impression que ma gorge va s'effriter, tomber en poussière. Trop crié. Me repliant sur ma propre douleur, je me roule en boule, sur le côté, les jambes entre les bras.
Adieu je meurs. Trou noir.

Va crever…

Tous. Toi, et puis vous. Allez tous vous faire pendre. J'irai gerber sur vos tombeaux. T'es qui ? Tu me regardes ? Mais enfoiré… T'es moi. Je peux pas te tuer. J'en profiterais pas, après. Je pourrais pas t'arracher une vertèbre, et la cacher dans ma poche, la touchant de temps à autres, histoire de vérifier qu'elle est bien à moi.
Je touche ma nuque, descends, sens la bosse osseuse de la jonction entre le cou, les épaules. A moi.
Je ferme les yeux.

Voy a matarte… Verguenza ? Hypocrita ! No soy una cosa de tuyo. Cuales son esos problemas… LA JOIE !

De l'eau, sur mon visage. J'éclate en sanglots. Je gémis, me griffe le visage, encore et encore. Toutes ces pulsions… Le néant me frustre… Et mes souvenirs qui reviennent. Je les sens. JE LES SENS. Lâchez-moi… C'est si mal, de choisir l'inconscience ? C'est si mal, de se déchirer les veines, comme je le fais ? Mais à la fin, il n'y a que moi. Et mon esprit qui flanche. Mes prunelles partent vers le haut.
Blanc.
Cette…cette… cette main sur ma gorge. Ne… NE ME TOUCHEZ PAS. Plus jamais. Oubliez moi… Laissez moi n'être qu'à moi. Mais non. Non. Vous ne m'aurez pas. Jamais. J'en ai trop tué pour vous laisser recommencer. Cassie. Tu te souviens de cette corde sur ta gorge comme moi je me souviens de leurs mains sur moi ?

Le mur, contre mon visage. Comment ai-je fait ? Une fois de plus… Je ne sais pas. Tout ce que je comprends, c'est que je le cogne, ce mur, comme un forcené. Mes mains, mes bras, déjà ouverts de toute part, s'écorchent encore plus, maculant certainement le mur de traces vermeilles. Mais ça ne suffit plus. Je touche de l'index une de mes bagues. La fait tourner un peu, la retire.
Je touche du bout de la langue le métal acéré.

Me revoilà au sol, sur le dos, les bras en croix. Je sens un flot chaud s'échapper de mes avant-bras. Sur mon torse, une partie de mon T-shirt commence à s'humidifier sérieusement. Trois lignes verticales. Des coudes aux poignets. De la base du cou aux hanches.
Je ferme les yeux, et me concentre sur toutes ces sensations. Le lent écoulement, sur mon corps, sur mon visage. La brûlure, dans ma main. Le sol, sous moi.
J'y suis…presque. Les souvenirs s'en sont allés. Pour un instant.
Mais… Il fait anormalement froid, soudainement.
Pourquoi ?
Je me tourne péniblement sur le côté. Tous mes membres sont lourds, maladroits. Je claque des dents. Mon visage me tire.
Je suis…à bout. Trempé de sueur, mais glacé. De l'intérieur. Je ne peux pas fermer les yeux. Ils restent ouverts, sur mon visage cerné, livide.
Et lorsque je perçois une odeur de cigarette… Je ne réagis pas. Pas la force. Mon esprit est embrumé. Par la faim, la soif, la perte de sang. L'avantage ? Je ne pense plus à rien. L'inconvénient ? Je ne sais pas, je ne peux pas y penser.
C'est déjà une victoire.
Mais pourquoi fait-il si froid ?
Je tente de desserrer mes lèvres sèches. Piètre résultat. Je dois m'y reprendre à plusieurs fois. Je finis par formuler quelques mots. Je ne sais même pas si je les ai vraiment dit. S'ils sont audibles. Mais qu'est-ce que ça change ?

Va te…pendre. Plutôt crever…que mourir.
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Pythagoras de la Flaam
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MessageSujet: Re: Sourd et Aveugle...   Sourd et Aveugle... Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:46

C'est au moment où j'écrase ma clope sur le sol que je me rends compte que quelque chose cloche. Il n'a pas réagis, pas dit un mot, même pas une insulte. Je n'ai entendu aucun son. Il ne peut pas dormir paisiblement, quand même ? Souplement, je me redresse. Pour un prisonnier normal, je cognerai à la porte pour savoir s'il encore vivant, mais pour lui, ça ne servirait à rien. D'un geste brusque, j'ouvre le clapet de la porte et pointe le faible faisceau lumineux vers l'intérieur. Ce que je vois me surprend au premier abord. Il y a du sang partout. On dirait que quelqu'un est passé par la pour lui faire ça. La lumière passe sur son corps. Il s'est pas mal amoché de lui même… Ce mec est totalement fou !

Peu m'importent ses réactions, maintenant, je n'aime pas laisser des blessures ouvertes. Stephen m'a toujours appris à soigner ceux que je torturais. Je ne suis censé le faire qu'à la fin de la séance mais ça m'emmerderait qu'il crève avant que j'ai obtenu sa soumission. Je referme et éteins l'objet avant de me diriger vers la salle de garde. Quelques ordres rapides :

"Allume la douche, le couloir et sa cellule. Je sors le fou, il s'est mutilé. Je vais nettoyer sa piaule. Reste sur tes gardes et n'hésite pas à tirer à vue."

Mes doigts passent inconsciemment sur le bandage qui recouvre mon poignet. Non, je n'ai pas peur de ce mec. J'attrape rageusement le trousseau du couloir d'isolement et me dirige à grands pas vers la petite salle qui sert de douches en isolement. Au moment où je glisse la clé dans la serrure, la lumière éblouissant inonde le couloir. Le gars me fait signe qu'il attend que j'entre dans le cellule pour l'allumer. Bonne idée, il aura moins le temps de se préparer. La salle est ouverte, j'ouvre se qui semble être un cagibi à côté et en sort un tuyau d'arrosage avant de me tourner résolument vers la cellule. J'ouvre, il branche alors l'eau et l'électricité. Il est pas con ce gardien, je ferai en sorte qu'il sorte de l'isolement c'est pas vraiment la place d'un si bon élément.

Revenons-en à notre cher Sebastian. Il est en même temps inondé d'eau glacée et de lumière brûlante. Je m'approche de lui, sur mes gardes mais assez sûr de moi, sans cesser de l'asperger. Je vise le visage. Il ne me voit pas et le bruit l'empêche de savoir où je suis. Puis, je me penche et l'attrape violemment par les cheveux pour le faire se lever. Je balance le tuyau dans la salle et le traîne derrière moi jusqu'à le balancer dans la douche où je l'enferme. Je le regarde à travers la vitre de la porte et, quand ses yeux haineux se posent sur moi, je lui lance avec un rictus de mépris :

"Nettoie tout ce merdier."

Puis je me détourne pour passer la cellule au kasher. Faut virer tout le sang et le plus gros de la saleté. Un éclair argenté attire mon attention alors que je projète le jet dans un coin de la pièce. Je ramasse l'objet : une bague… Intéressant… Je la passe à mon doigt. C'est laid mais je suis certain que ça va l'insupporter encore plus. Mmm… Par contre faudra que je fasse gaffe à ce qu'il ne me sectionne pas le doigts à coups de dents. Je ris.

Allez, c'est bon. Où en est-il, lui ? Je coupe l'arrosage et range tout ce bordel. D'un geste je fais signe à mon collègue qu'il peut éteindre la cellule et je jette un œil dans la cabine. Je le regarde longuement. Il s'est vraiment bien amoché. Je trouve dommage que ça n'ait pas été directement de mon fait… Franchement, à quoi ça sert de se barioler la peau si c'est pour se blesser après ? Les cicatrices resteront par dessus le tatouage, c'est encore plus laid que ça ne l'était déjà. Il a perdu pas mal de sang en plus, ce con. Sans eau ni bouffe il doit être dans un état de faiblesse notable. Enfin, de l'eau il en a là… Il est trempé, même… Mais je pense qu'il est affaibli… La question est de savoir si ça change quelque chose ou pas…

Peut être pas en fait.

Sa haine peut très bien lui donner une force telle qu'il ne se rende pas compte de sa faiblesse. Il peut se battre à fond jusqu'au moment où, totalement vidé, il s'écroulera. Ouais… C'est possible… En fait, ça m'énerve qu'il se soit anarchiquement blessé lui même alors que j'aurais pu faire quelque chose de vraiment sympathique avec ses tatouage horribles…

J'agis impulsivement.

Sans réfléchir, j'entre. Avant même qu'il ait pu faire quoi que ce soit ou qu'il ait pu me lâcher une insulte, je lui fout un monumental coup de matraque sur le crâne. Sur le côté du visage en fait. Le sang gicle. L'arcade a cédé. Mais je sais que c'est plus impressionnant que grave. Je continue et le deuxième coup atterrit juste sous ses côtes, juste en dessous du diaphragme. Il a rien bouffé, ça risque pas de le faire gerber par contre ça peut très bien lui couper la respiration suffisamment longtemps pour que j'empoigne son crâne et l'écrase face contre le mur. Mon regard est haineux. J'ai envie de lui faire du mal.

Je voulais qu'il cède à force de patience, j'ai perdu… Il cèdera par la violence. Chien. Tu vas ramper ! Aucun mot. Des gestes nets et précis. Je troque la matraque contre les menottes et les lui lient derrière le dos. A ce moment, mon collègue fait irruption. Les sons l'ont inquiété. Il veut savoir si ça va.

Sourire mauvais.

Ca va très bien.

Je glisse mes doigts de la chevelure ensanglantée à la nuque pâle. Je serre sur les carotides. Pas trop, je ne veux pas le tuer, juste lui faire mal… Je suis trempé… Saleté de douche… Peu importe.

"Je vais faire un tour dans l'autre aile. Je te le ramène…"

Et je le traîne derrière moi. Cela m'importe peu qu'il tienne debout où non. Je me moque de sa tenue et de la mienne. Je n'ai que faire de ce que ceux qu'on pourrait croiser penseront…



[HJ : j'ai eu un peu de mal… sans connaître ses réactions, c'est pas simple… J'enchaîne ^^]

>> Vielles chambres de torture.
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